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1 septembre 2019

L’Irak, nouvelle cible inavouée d’Israël contre l’Iran

Source: Externe

D’alliées dans la guerre contre l’EI, les milices Hachd al-Chaabi, soutenues par l’Iran, sont-elles devenues des ennemies? Depuis un mois, elles font l’objet de frappes israéliennes. Un nouveau front sur lequel Moscou et Washington jouent un jeu trouble

 

C’est une véritable guerre aérienne que mène depuis un mois l’aviation israélienne en Irak, contre des dépôts d’armes et de supposées positions iraniennes ou pro-iraniennes.

Dimanche 25.08, deux combattants des Hachd al-Chaabi ont été tués par des drones non identifiés dans l’ouest de l’Irak, près de la frontière avec la Syrie, a indiqué cette coalition paramilitaire de milices à majorité chiite constituées en 2014 au plus fort de la guerre contre le groupe État islamique (EI).

Hachd al-Chaabi a accusé Israël d’être derrière cette attaque qui n’a pas été revendiquée.

Avant cette frappe, le 20 août 2019, c’est la base aérienne de Balad, où sont stationnés les F16 de l’armée de l’air irakienne, qui a été ciblée.

Un dépôt d’armes et de munitions qui inclurait des missiles à longue portée a été réduit en cendres.

Cet entrepôt, qui se trouvait dans l’enceinte de la base, n’appartenait pas à l’armée irakienne mais aux Brigades de l’imam Ali, une milice qui dépend des Unités de mobilisation populaire (UMP), aussi connues sous le nom de Hachd al-Chaabi.

Les milices Hachd al-Chaabi sont ouvertement soutenues par l’Iran, en hommes et en équipements, et font partie, depuis fin 2016, de l’armée irakienne sous l’autorité directe du Premier ministre. Elles sont opposées à la présence des forces américaines, déployées en Irak dans le cadre de la coalition internationale sous commandement américain.

Quelques minutes après le bombardement, Abu Mahdi al-Muhandis, numéro deux de l’organisation, a publié un communiqué indiquant que les milices Hachd al-Chaabi étaient au courant de l’origine des frappes.

Selon lui, ce sont les États-Unis qui ont aidé l’armée israélienne à transporter quatre drones en Azerbaïdjan pour mener ces frappes de précision. Le lendemain, cette déclaration a été démentie par le numéro un de la coalition de milices, Falah Fayadh

Le Pentagone a nié toute implication dans les explosions survenues en juillet dans des bases du Hachd al-Chaabi.

Source: Externe

Premiers raids israéliens en Irak depuis 38 ans

Cette série de bombardements a en réalité débuté le 19 juillet et consiste en quatre frappes contre des positions appartenant aux milices Hachd al-Chaabi ou soupçonnées d’abriter des agents ou soldats iraniens.

Le 30 juillet 2019, le quotidien londonien Asharq Al-Awsat donne deux informations capitales sur le premier bombardement.

Le journaliste cite une source diplomatique occidentale qui pointe du doigt Israël comme responsable de l’attaque et indique que c’est en fait une attaque de drones.

L’information est contredite le lendemain par le quotidien israélien Haaretz, qui affirme que ce sont des avions furtifs F35 de la Force aérienne et spatiale israélienne qui ont détruit Camp Ashraf, à Diyala en Irak, le 28 juillet et la base d’Amirli le 19 juillet. 

C’est officiellement le premier raid israélien sur l’Irak depuis l’opération Ofra qui détruisit le réacteur nucléaire d’Osirak en juin 1981.

Complicité de pays arabes voisins 

Le raid ainsi avoué implique la complicité directe d’un ou de plusieurs pays arabes.

L’Arabie saoudite, la Jordanie, ou les deux, ont forcément dû autoriser le survol de leurs territoires à l’aviation israélienne. S’il y a eu raid aérien, il serait même logique que la Russie et les États-Unis soient au courant, vu le nombre de radars qu’ils ont installés dans la région.

Bis repetita le 12 août après le bombardement de Camp Falcon, au sud de Bagdad: un entrepôt des milices Hachd al-Chaabi est réduit en cendres.

Cette fois, la frappe secoue les habitants de la capitale irakienne et provoque un large mouvement de panique.

Cette dernière attaque a aussi provoqué la stupéfaction de la rue irakienne devant l’incapacité totale de l’armée irakienne à protéger son espace aérien.

Deux jours plus tard, le porte-parole du ministère irakien de la Défense annonce l’annulation de toutes les autorisations de survol au-dessus de l’Irak.

Les États-Unis et leurs alliés dans la coalition contre L’EI n’ont plus le droit d’opérer dans l’espace aérien irakien sans autorisation du Premier ministre. 

Le 19 août, Benyamin Netanyahu, en visite officielle en Ukraine, avoue à demi-mot la responsabilité de son pays dans les bombardements qui touchent l’Irak.

«L’Iran n’a aucune immunité, nulle part», déclare-t-il à des journalistes en ajoutant: «Nous allons agir. D’ailleurs, nous agissons en ce moment, contre eux [l’Iran] à chaque fois que c’est nécessaire».  

Cette déclaration a été faite la veille du bombardement de la base aérienne de Balad qui a fait d’énormes dégâts.

Dans son édition du 21 août, le quotidien Asharq Al-Awssat qui cite une source diplomatique, confirme la connivence ente Moscou, Washington et Tel Aviv pour laisser l’aviation israélienne procéder à des frappes en Irak, afin «d’assurer la sécurité d’Israël».

Dans le cadre de cet accord supposé, Israël aurait interdiction de reconnaître publiquement être l’auteur de ces frappes. 

Source: Externe

De quels moyens dispose Israël pour frapper l’Irak?

En 1981, lors de l’opération contre le réacteur Osirak, l’aviation israélienne était allée au bout de sa portée opérationnelle, avec une exposition ultime de ses équipages à l’interception et à la destruction par l’aviation de chasse irakienne. 

Aujourd’hui, elle dispose de deux atouts considérables: l’avion furtif F35 qui lui permet d’agir très discrètement et larguer plusieurs tonnes de bombes intelligentes. 

Moins connu mais tout aussi redoutable, le drone Harop, «drone suicide» au rayon d’action de 1000 km, capable de voler six heures avant de s’écraser sur sa cible et de la faire exploser. 

Cette campagne de bombardement coïncide avec le lancement, le 22 août, du système de défense anti-aérien iranien Bavar 8, qui pourrait vite se retrouver en Irak pour renforcer la défense des positions pro-iraniennes et barrer la route à une éventuelle attaque contre l’Iran.

Akram Kharief -

25.08.19

Source: MEE

A peine quelques heures après le tir de deux missiles contre une base américaine à Ninive au nord de l'Irak, tir non médiatisé par les médias mainstream, le Pentagone s'est pour la première fois exprimé sur les "accusations" qu'il dit être victime ces derniers jours de la part des forces armées irakiennes.

Depuis la défaite de Daech en Irak et les échecs des tentatives de ranimation US à son encontre, les USA ont appris à se faire petits et à ne pas trop provoquer les Hachd al-Chaabi.

Ils savent qu'il y va du maintien ou non de leur présence non pas seulement en Irak mais dans tout le Moyen-Orient.

Mais alors pourquoi le coup si risqué des "frappes visant les bases des Hachd"?

Les analystes diront que ce plan bien grotesque visait à diviser les rangs des Hachd d'où d'ailleurs ces trésors d'énergie qui y a mis l'Amérique pour l'attribuer à Israël.

En essayant de faire porter le chapeau des explosions produites dans des bases militaires appartenant aux Hachd, l'Amérique voulait faire croire que ce premier corps armé national irakien après l'invasion de 2003 est à l'origine de l'insécurité, et tant qu'il existera, l'Irak sera exposé.

Mais le scénario n'est pas allé dans le sens souhaité par Washington. Personne, ni meme les courants les plus américanisés en Irak n'a cru à la fable d'un plan israélien qui puisse avoir été inventé indepandamment de l'Amérique.

Dans une déclaration tardive lundi, le porte-parole du Pentagone, Jonathan R. Hoffman, a tenté une fois de se disculper sans doute puisque les évolutions commencent à prendre une fâcheuse tournure. 

Il a prétendu que les États-Unis n’avaient pas mené les attaques et que les troupes américaines opéraient en Irak à "la demande du gouvernement irakien" et en "respectant les ordres et les recommandations venant de ce dernier".

«Nous soutenons la souveraineté irakienne et nous nous sommes prononcés à plusieurs reprises contre toute action éventuelle des acteurs externes incitant à la violence en Irak», indique la déclaration du Pentagone sans crainte du ridicule.

«Le gouvernement irakien a le droit de contrôler sa propre sécurité intérieure et de protéger sa démocratie», ajoute la déclaration.

Mais peut-on douter de a culpabilité US dans cette affaire?

Source: Externe

Évoquant l’accord sécuritaire que l’Irak a signé avec les États-Unis pour protéger son espace aérien, un expert irakien s’interrogeait: «Est-il normal que les Américains n’aient pas pu voir les drones israéliens bombarder les Hachd al-Chaabi?».

Pour la première fois depuis le début des attaques, le ministère irakien de la Défense s'est exprimé en dénonçant l'implication américaine. Cité par al-Sumeiriya, un haut commandant du ministère irakien de la Défense a fait savoir que les militaires américains éteignaient les radars actifs sur les sites militaires irakiens lors des attaques contre les bases des Hachd al-Chaabi.

«Les radars américains importés pour protéger l’espace aérien de l’Irak sont contrôlés par les troupes américaines déployées sur le sol irakien», a confié ce haut responsable sous le couvert de l’anonymat.

«Juste avant des explosions visant les bases des Hachd, les militaires américains mettent hors fonction les détecteurs des radars et ce durant de longues heures, ce qui assurent aux drones israéliens un entrée sûre dans l'espace aérien irakien», a-t-il expliqué en soulignant la sophistication des radars US capables de détecter même un oiseau pénétrant dans le ciel irakien.

«Avec la désactivation de ces radars, le but ne fait pas de doute. Il s'agit de permettre une attaque facile et sans accroc contre les positions des Hachd al-Chaabi», a-t-il ajouté. 

Les observateurs n'écartent pas désormais de substantiels changements dans les coopérations "sécuritaires" de Bagdad avec Washington. Selon ce responsable irakien, "ces genres de dispositions sont parfaitement prévus dans le pacte militaire signé avec Washington qui contrôle à vrai dire le ciel irakien.

La dernière série d'explosions visant les Hachd est survenue d'ailleurs à al-Balad, la plus grande base aérienne en Irak et dont le commandement est partagé entre les forces irakiennes et l'armée de l'air US".

27.08.19

Source: Presstv

 

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