Témoignages de Palestiniens 70 ans après la Nakba!
Annie Fiore, journaliste de terrain indépendante, spécialisée dans le Moyen-Orient et l’Afrique, a couvert la période de la 1è Intifada (1987–1993), puis les années post-Oslo (1993-2000) pour de nombreux journaux et magazines: L’Humanité dimanche, Révolution, Le Monde Diplomatique, Jeune Afrique Economie, avec des contributions ponctuelles à Témoignage Chrétien, l’Humanité, La Terre, U Ribumbu.
Elle a publié en 1994 « Rêves d’Indépendance, Chronique du peuple de l’Intifada aux Editions l’Harmattan.
En 2016, elle repart en compagnie de la réalisatrice Muriel Jacoub rencontrer des réfugiés, des déplacés internes d’abord dans les camps de réfugiés en Jordanie ou en Cisjordanie, visiter les villages détruits ou vidés de leur population, recueillir les témoignages des anciens et des nouvelles générations dont certaines vivent aujourd’hui en France.
Dans son ouvrage Annie Fiore met en perspective les récits des réfugiés rencontrés, l’histoire de la destruction de leur village en 1947/48 et le projet sioniste tel que lancé par Théodore Herzl et développé par Ben Gourion et ses compagnons.
«Au cours de mes précédents voyages, mon attention s’est portée sur les nombreuses fresques, dessins, graffitis qui occupent une large place sur les murs des territoires palestiniens occupés et au-delà des frontières. Ces œuvres nous racontent toutes une histoire passée et présente.
Celle qui a retenu mon attention est la fameuse histoire de la clé du droit au retour. Les anciens ont-ils encore la clé? Qu’en est-il aujourd’hui de la transmission? Qu’en est-il des 500 villages et plus qui ont été détruits? Les Palestiniens ont-ils renoncé à revenir un jour à la maison?
Face à cette interrogation j’ai repris la route en octobre 2016.
Entre 1947 et 1952 plus de 500 villages palestiniens ont été vidés de leur population palestinienne chrétienne ou musulmane. En 1948, lors de la Naqba (Catastrophe) le nettoyage ethnique de la Palestine s’est mis en place particulièrement violent jusqu’en 1952 mais qui se poursuit sous une forme plus pernicieuse 70 ans plus tard.
Le nombre de 750.000 palestiniens expulsés entre 1948 et 1952 est communément retenu par les spécialistes.
Partir sur les routes sans aucun repaire ni certitude de retrouver la trace des villages détruits, retrouver les habitants des villages identifiés, voilà notre périple du nord au sud et d’est en ouest.
Ces incroyables rencontres dont les voix résonnent de cette Palestine fragmentée des femmes, des hommes, des enfants, tous ont en commun le même désir retourner à la maison.
La plupart des villages ont été détruits, totalement rasés ou plantés d’une végétation non adaptée au climat, pour effacer toute trace de la présence palestinienne.
Les noms ont été modifiés, certains disent que des milliers de livres de géographie auraient été détruits.
Si quelques villages ont été conservés, ils sont aujourd’hui habités uniquement par des Israéliens juifs. Les populations autochtones n’obtenant jamais la possibilité de retourner vivre sur leurs terres».
Projection du film: La Clé du Sol en présence de la réalisatrice Muriel Jacoub et d'Annie Fiore pour la présentation de son livre le jeudi 21 mars au Belgium Kitchen à 19h30 à la rue Ulens, 10 à 1080 Molenbeek-St-Jean
Bande-annonce ci-dessous:
La rédaction du MCP -
17.03.19