FREE PALESTINE
13 mars 2019

Antisémitisme & antisionisme: une assimilation absurde dans le monde arabe

Source: Externe

Au Proche-Orient, c’est le sionisme et plus largement la politique israélienne qui ont fait le lit de l’antisémitisme

 

C’est un débat qui se joue en France mais qui est suivi avec attention de l’autre côté de la Méditerranée.

Emmanuel Macron a annoncé mercredi (20.02.19) vouloir intégrer l’antisionisme – dans le sens de la négation du droit d’Israël à exister – à la définition juridique de l’antisémitisme. Le président français considère que «l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme», alors que les actes antisémites en France étaient en hausse de 74% en 2018 par rapport à l’année précédente [selon un rapport qui omet d'indiquer qu'ils sont en très nette diminution comparés aux années 2014 et 2015 et très en-deçà d'innombrables actes islamophobes-ndlr].

Plusieurs voix critiques ont fait remarquer que cela pouvait conduire à des incohérences – la plus absurde étant d’être amené à considérer certains juifs antisionistes comme des antisémites – et à créer une confusion entre une idéologie politique et une identité religieuse.

Cela revient aussi à faire le jeu du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour qui les deux termes sont indissociables, et à donner l’impression qu’il n’est pas permis en France de critiquer la politique israélienne, même si ce n’est pas du tout le sens de l’initiative présidentielle.

Vue du monde arabe, l’assimilation entre ces deux termes apparaît pour le moins inadaptée. Si l’antisionisme peut parfois, comme en Europe, cacher des relents d’antisémitisme, c’est bien le sionisme qui apparaît comme la cause première de la montée de l’antisémitisme, et non l’inverse.

L’antisémitisme est un terme inventé au XIXè siècle pour évoquer la discrimination à l’égard des populations juives au sein des sociétés européennes. Outre l’argument un peu simpliste que les Arabes sont eux-mêmes un peuple sémite, la notion n’a pas vraiment de sens dans le contexte arabe.

Malgré un statut particulier les empêchant, à l’instar des chrétiens, d’accéder aux hautes fonctions politiques et administratives, les juifs étaient bien intégrés au sein des sociétés arabes et n’ont pas subi de persécutions comparables à ce qu’ont pu être les pogroms en Europe.

«La communauté juive a connu un moment de gloire et de puissance à l’époque ottomane, notamment lors de l’arrivée massive des juifs chassés d’Espagne», note Henry Laurens, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, interrogé par L’Orient-Le Jour.

«Avant la déclaration Balfour et tout ce qu’elle entraînera par la suite, les juifs sont une communauté parmi d’autres dans le monde arabe, qui, depuis l’ère ottomane en particulier, a été organisée sur une base communautaire», confirme à L’OLJ Gilbert Achcar, professeur à la School of Oriental and African Studies (SOAS, University of London), auteur d’un ouvrage sur 'Les Arabes et la Shoah: la guerre israélo-arabe des récits' (2013).

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Dégradation continue

La diffusion des thèses sionistes développées par l’intellectuel autrichien Theodor Herzl va peu à peu changer la donne jusqu’au tournant de la création d’Israël en 1948, véritable choc pour les populations arabes.

Au début du XXè siècle, les populations locales ne font pas nécessairement la distinction entre juifs et sionistes, le second terme n’étant pas encore véritablement assimilé.

«Les habitants de la Palestine historique avaient l’habitude de désigner les juifs comme juifs. Certains étaient sionistes, mais beaucoup ne l’étaient pas. Ils étaient pour la plupart des juifs religieux et a-sionistes ou anti-sionistes», décrit à L’OLJ Tarek Mitri, ancien ministre et directeur de l’institut d’études politiques Issam Farès de l’AUB.

«Les Arabes ont d’abord connu le sionisme de façon indirecte, en lisant la presse européenne. En Palestine, les premières réactions ne sont pas nécessairement négatives, mais les choses changent à partir de la déclaration Balfour, et le sionisme est progressivement considéré comme un danger pour les Palestiniens d’une part, et pour les Arabes du Proche-Orient d’autre part. Cela conduit à une dégradation continue de la situation des communautés juives du Proche-Orient à partir des années 1930», dit Henry Laurens.

Les relations se compliquent à mesure que l’immigration juive s’accélère en raison de la répression dont ils sont victimes en Europe.

«Dans les discours, il y avait une distinction entre les juifs et les mouvements sionistes. Dans la pratique, ce qui inquiétait particulièrement les Arabes, c’est le fait de voir une communauté parmi d’autres se doter d’un territoire, de passer de la communauté à la nation», note Henry Laurens.

Dans les années 1930 et 1940, c’est l’histoire européenne qui rencontre frontalement celle du Proche-Orient, de façon encore plus brutale après l’holocauste et jusqu’à la création de l’État hébreu. Durant cette période, le grand mufti de Jérusalem Hajj Amine al-Husseini – qui n’était toutefois pas représentatif des Palestiniens – va collaborer avec l’Allemagne hitlérienne, au départ pour contrecarrer les projets anglais d’établissement d’un foyer juif, jusqu’à approuver sa politique génocidaire contre les juifs.

Cet épisode va être largement instrumentalisé par la propagande israélienne pour démontrer un soi-disant antisémitisme arabe, au point que Benjamin Netanyahu va même aller jusqu’à présenter le mufti comme l’inspirateur de la solution finale.

Complotisme et négationnisme

La création de l’État hébreu va profondément changer les rapports entre les juifs et les autres communautés dans le monde arabe. Si, pour les sionistes, l’aboutissement du projet étatique est avant tout le fruit d’une volonté collective de plusieurs décennies, il apparaît aux yeux des Arabes comme une injustice liée à un génocide dont ils ne sont en aucun cas responsables.

Les juifs du monde arabe n’accueillent pas forcément avec enthousiasme la naissance d’Israël. «Les communautés juives du monde arabe, surtout d’Égypte et d’Irak, n’étaient pas vraiment tentées au début par la migration vers la Palestine. Mais il y a eu deux facteurs qui ont encouragé ce mouvement. D’une part, la politique israélienne qui a tout fait pour les attirer, au point que le Mossad a organisé des attentats contre des synagogues pour leur faire peur. D’autre part, il y a une méfiance arabe qui s’est installée et qui faisait que les juifs pouvaient être perçus comme une sorte de 5è colonne», explique Tarek Mitri.

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Après la proclamation de l’indépendance d’Israël par David Ben Gurion, l’antisionisme va devenir dominant dans le monde arabe. Le sionisme apparaît comme un projet colonial avalisé par les puissances occidentales visant à déposséder les Arabes de leurs terres.

La distinction devient très nette dans les discours entre juifs et sionistes. «Dans leurs discours, Nasser ou Arafat ne font pas d’amalgame entre sioniste et juif, bien au contraire. Au début de son combat, le projet politique d'Arafat était d’instaurer un débat laïc et démocratique en Palestine où juifs, chrétiens et musulmans coexisteraient», explique Tarek Mitri.

Le double sentiment d’injustice et d’humiliation que les Arabes ont vis-à-vis de l’État hébreu va toutefois être le moteur d’un antisémitisme qui va avoir un certain écho au sein des classes populaires arabes – où le terme juif est parfois utilisé comme une insulte – et va être largement relayé par les mouvements islamistes.

Cela va être particulièrement visible à travers la propagation de deux phénomènes intimement liés: le complotisme et le négationnisme. «Les théories du complot qui sont dans le discours antisémite occidental ont pu facilement trouver un public dans le monde arabe, parce que, de fait, c’est une région qui a connu de vrais complots, à commencer par les fameux accords secrets Sykes-Picot», constate Gilbert Achcar.

L’idée complotiste des protocoles des sages de Sion, qui attribuent aux juifs des plans de domination du monde, est largement répandue au sein du monde arabe. «Chez les islamistes, il y a eu un moment où on a ressuscité une vieille littérature parareligieuse qui ridiculise et avilie les juifs. Ils puisent dans les textes sacrés ce qui est de nature à susciter la méfiance ou même la haine à l’égard des juifs», note Tarek Mitri.

Le négationnisme concernant l’holocauste trouve aussi ses adeptes, même s’ils restent minoritaires. Dans un article publié en 1998 dans le Monde diplomatique, le grand intellectuel palestino-américain Edward Saïd s’indignait que «la thèse selon laquelle l’holocauste ne serait qu’une fabrication des sionistes circule ici et là. Pourquoi attendons-nous du monde entier qu’il prenne conscience de nos souffrances en tant qu’Arabes si nous ne sommes pas en mesure de prendre conscience de celles des autres, quand bien même il s’agit de nos oppresseurs?» ajoutait-il non sans une certaine verve.

«La plupart des gens qui ont un peu de culture savent que la shoah n’est pas une invention, mais un certain négationniste a pu trouver un écho favorable chez les gens étroits d’esprit, qu’ils soient ultranationalistes ou intégristes», dit Gilbert Achcar.

Ce dernier insiste toutefois sur le fait qu’il n’y a pas d’antisémitisme propre au monde arabe, mais que la diffusion des thèses antisémites dans cette région n’est pas comparable à ce qui se passe en Occident. «Toute l’équation entre le monde occidental et le monde arabe est complètement faussée par le fait que les juifs étaient opprimés pendant des siècles en Europe, tandis que dans le monde arabe, ce qu’on peut qualifier de haine envers les juifs est surtout le produit d’une histoire moderne marquée par la présence d’un État oppresseur, qui insiste lui-même à se faire appeler État juif», résume Gilbert Achcar.

Et Tarek Mitri de conclure, pour insister sur la nécessité de distinguer les deux termes dans le monde arabe: «Il y avait une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1975 qui disait que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination. Elle a été révoquée en 1991, mais elle avait suscité un grand enthousiasme dans le monde arabe».

Caroline Hayek & Anthony Samrani -

23.02.19

Source: OLJ

Commentaires
M
Bonjour Hadassah,<br /> <br /> Je vous suis reconnaissant pour cet exposé, certes long, mais tellement intéressant et captivant. Je l'ai lu jusqu'à la dernière ligne. Bien connaître un sujet est primordial pour défendre une cause. Plus que jamais, grâce à vous, je me rends compte que la véritable Histoire des Juifs n'est pas celle qui circule sur Internet. Une pollution intellectuelle peut-être organisée par des personnes qui sont des racistes anti-Juifs ? Ou comme vous l'avancez, par des sionistes, qui plus tard pointeront du doigt ceux qui proclament comme "vérité" des affirmations complètement erronées ? Je suis devenu un antisémite malgré moi, depuis que Macron, en juillet 2017, a proclamé que l'antisionisme est une forme déguisée d'antisémitisme... Mais bon, je suis en paix avec ma conscience, je sais que je ne suis pas anti-Juif. Je pense que cela se comprend au travers de mes lignes, notamment ceci : "N’y a-t-il pas aussi la souffrance de nombreux Israéliens ? Des braves gens qui aspirent à la paix et qui envoient des lettres ouvertes à Netanyahu pour lui demander de faire cesser l’occupation militaire et la colonisation des territoires palestiniens ! " <br /> <br /> Souvent je me dis que si à l'issue de la Shoah, les Juifs avaient migré en Palestine et s'étaient mélangés à la population pour former avec elle une nation multiconfessionnelle et multiculturelle, avec un système politique composé équitablement de représentations communautaires équilibrées, la Palestine serait probablement un pays formidable. Plutôt que cette nation divisée par la haine dans laquelle finalement pas grand monde n'est heureux. .<br /> <br /> Bien à vous Hadassah, vous êtes une belle personne. .
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H
"Sur Internet on trouve tout et son contraire, la fiabilité des sources et l'objectivité des auteurs ne sont pas garanties.": comme vous le dites. Nous savons ce qui se raconte sur l’Internet, c’est horrible, c’est de l’hérésie et de la calomnie copy-paste de gens ignorants ! L'Internet n'est pas la vérité de la Thora que je dois croire. BN, nous ne le considérons pas comme notre frère, c'est un hérétique qui se sert du Judaïsme pour sa politique sioniste. Dès qu'un Juif embrasse l'idéologie sioniste, il s'exclut du Peuple Juif. Etre Juif n'est pas seulement une question de sang, il faut accomplir les Commandements de la Thora (Thora Ecrite et Thora Orale qui est le Talmud). Je sais que c’est difficile pour des gens non-avertis de comprendre cela, car ils se basent sur ce qu’ils voient avec leurs yeux, et le sionisme joue là-dessus, sur l’extérieur ; les sionistes se déguise de plus en plus en Juif avec Kippa, papillotes, franges et avec en main la Thora qu’ils falsifient, mais à l’intérieur d’eux ce sont des démons, des racistes, des criminels ! <br /> <br /> Qu'est ce que le type sémite? Pensez-vous qu’il faille avoir un nez de perroquet ? On trouve de tous les types physiques dans le Peuple Juif. Concernant les Sépharades, c’est du racisme. <br /> <br /> Le mot « Falashas » est une expression sioniste. Concernant les Ethiopiens dans l’entité sioniste, il y a effectivement un problème quant à leur origine Juive, mais quand il s’agissait de renflouer l’armée sioniste, le fait d’être noir n’était sur le moment pas un problème. C’est la même chose pour les Yéménites qui eux sont vraiment Juifs.<br /> <br /> Je vous joins ici un article d’un ami antisioniste et Rabbin qu’il a écrit il y a 7 ans mais qui reste valable. Je ne pense pas qu’il soit encore disponible dans le net.<br /> <br /> Les Ashkenazim ne sont pas des Khazars<br /> <br /> Nous connaissons tous le mythe selon lequel les Juifs Ashkenazim seraient des descendants de Khazars convertis au Judaïsme durant le Moyen-Âge. Ceux qui citent cet « argument » ont pour but :<br /> <br /> 1. de démontrer que les Ashkenazim ne sont pas de vrais Juifs et donc, puisque les sionistes sont majoritairement d'origines ashkénazes, les sionistes ne sont non seulement pas de vrais Juifs, mais en plus ils sont allés conquérir une terre qui n'était pas celle de leurs ancêtres (qui seraient es Khazars)<br /> <br /> Se prétendre antisioniste ne donne pas le droit d'affirmer n'importe quoi ! Quand on combat le sionisme, il ne faut s’accrocher qu'à des faits, et il se trouve que l'argument des prétendues origines Khazars des Juifs ashkénazes est tout simplement fallacieux.<br /> <br /> Premièrement, ceux qui utilisent cet argument pour affirmer que les Juifs ashkénazes ne sont pas de vrais Juifs, car leurs ancêtres seraient Khazars et non pas Israélites, ne se rendent en fait pas compte qu'ils tombent dans le piège des sionistes qui sont parvenus à faire croire au monde que la judéité est une race et non une religion. En effet, dire qu'étant donné que les ancêtres des Juifs ashkénazes seraient Khazars, cela ne ferait pas des Juifs ashkénazes de vrais Juifs, équivaut à dire que vous croyez, comme les sionistes, que la judéité est une race !<br /> <br /> Le Judaïsme n'est pas une race, mais une religion ! De ce fait, les origines de quelqu'un ne le disqualifient absolument pas d'être Juif ! Si un burundais, un belge, un australien, un japonais, un canadien ou un chilien se converti au Judaïsme, IL EST JUIF, peu importe que ses ancêtres ne l'étaient pas, car le Judaïsme est une religion ! Et puisque le Judaïsme est une religion, et non une race, le Judaïsme accepte les conversions. De nombreux grands rabbins et femmes sages parmi les Juifs étaient soit des convertis, soit des enfants de convertis. Il y a TOUJOURS eu des conversions au Judaïsme. Par conséquent, un Juif descendant de Khazars convertis au Judaïsme EST JUIF ! Ainsi, tous ceux qui prétendent que les Juifs ashkénazes ne seraient pas de vrais Juifs parce qu'ils seraient descendants de Khazars affichent en réalité leur méconnaissance de ce qu'est le Judaïsme.<br /> <br /> Deuxièmement, comme cela a été dit plus haut, quand on veut combattre quelque chose, il ne faut s'attacher uniquement qu'aux faits et non aux mythes. Parcourons donc ensemble quelques faits qui réduisent à néant ce mythe :<br /> <br /> Sur de nombreux sites Internet on peut lire que 90 à 95% des Juifs d'aujourd'hui seraient d'origines Khazars. Ils appuient cette fausse affirmation ridicule sur le fait que de nombreux Khazars se convertirent au Judaïsme. Selon eux, les Juifs ashkénazes seraient ainsi tous des descendants de ces Khazars convertis au Judaïsme. Par conséquent, quand ils affirment que 90 à 95% des Juifs d'aujourd'hui seraient d'origines Khazars, ils veulent donc donc que 90 à 95% des Juifs d'aujourd'hui sont ashkénazes ! Or, les Juifs ashkénazes ne constituent qu'une branche ethnique du peuple Juif. Si 90 à 95% des Juifs étaient ashkénazes, ils veulent nous faire croire qu'il n'y aurait alors que 5 à 10% de Juifs séfarades (Juifs originaires d'Espagne et des pays du Maghreb), de Juifs Teimanim (Juifs yéménites), de Juifs Mizrachim (Juifs originaires d'Orient, comme les Juifs iraniens, les Juifs irakiens, etc.), de Juifs Boukharim, de Juifs indiens, de Juifs d’Éthiopie et de pleins d'autres origines encore, qui constituent l'écrasante majorité de la population juive et qui sont tous, sans l'ombre du moindre doute, d'origines sémites ! Vous voyez donc le ridicule d'affirmer aveuglément que 90 à 95% des Juifs d'aujourd'hui seraient ashkénazes (qui seraient d'origines Khazars), alors que les ashkénazes sont en sous-nombre par rapport à toutes les autres branches ethniques qui composent le peuple Juif ! Par conséquent, toute personne qui utilise cet argument pour affirmer que les sionistes (qui étaient à la base majoritairement ashkénazes) n'ont aucun droit en Palestine se retrouve déjà perdant dès le départ, car quand bien même les ashkénazes ne seraient pas de vrais Juifs (ce qui est faux), les Juifs non-ashkénazes sont encore plus nombreux!<br /> <br /> Cela étant dit, il nous reste à présent à établir l'origine des Juifs ashkénazes et celle des Juifs Khazars.<br /> <br /> 1. « Ashkenazim » est le terme général appliqué aux Juifs européens, à l'exception de ceux de la région méditerranéenne (qui sont eux appelé « Sefardim »). Comme le terme « Ashkénaze » l'indique, il fait référence à la Mitteleuropa (Europe Centrale) considéré comme le Pays d'Ashkenz où les Juifs s'installèrent après l'exil. Ce terme désigne ainsi les Juifs dont les ancêtres s'installèrent en Allemagne (qui se dit « Ashkenaz » en hébreu), puis s'étendirent en Pologne, en Scandinavie, en Russie et aux alentours du Danube, entre autres. Les Juifs de la Mitteleuropa séjournèrent suffisamment longtemps en Allemagne, en Autriche et en Bohème pour pouvoir développer leur propre langue basée sur l'allemand : le Yiddish, qui devint la langue officielle de tous les Juifs ashkénazes. Ce fut d'Allemagne qu'ils émigrèrent plus vers l'Est et arrivèrent en Russie. Les Juifs ashkénazes ne peuvent ainsi pas être des descendants de Khazars, d'autant plus que des études génétiques ont montré que les Juifs ashkénazes sont aussi des descendants directs des Israélites et que leur ADN confirme que leurs origines remontent au Moyen-Orient de l'antiquité. Des études génétiques ont également montré qu'ils sont fortement plus proches des Juifs yéménites, des Juifs assyriens, des Juifs séfarades, des Juifs kurdes et même des arabes, qu'ils ne le sont des peuples européens, montrant bien par-là qu'ils sont bien sémites. La couleur de peau n'a rien à voir avec le fait d'être sémite ou pas. Tout comme il existe des européens de différentes nuances au niveau de la couleur de peau (principalement dû au climat, etc.), tous les sémites n'ont pas la même couleur non plus (il y a des sémites noirs, basanés, blancs, voire même pâles de peau). De plus, étant donné les persécutions terribles que les Juifs ashkénazes subirent en Europe chrétienne, il n'y a pratiquement pas eu d'assimilation de la part des Juifs ashkénazes, et donc pas de mélange génétique avec les européens.<br /> <br /> 2. Quand les rois de Khazars se convertirent au Judaïsme, ils établirent des lois garantissant la liberté religieuse dans leur royaume, ce qui fut un élément déterminant pour attirer les minorités persécutés en Europe chrétienne et dans certains pays musulmans, qui immigrèrent dans leur royaume. En plus de la population juive qui vivait déjà sur place, un grand nombre de Juifs persécutés dans l'Empire Byzantin et les autres régions environnantes furent vers cette terre de liberté et de prospérité. Les Juifs qui s'étaient installés à Khazar venaient d'Asie Centrale, du Caucase, des Balkans, de Syrie, de Mésopotamie, d'Asie Mineure, et quelques uns d'Europe Occidentale. Les immigrants Juifs dépassèrent rapidement en nombre les Juifs natifs de Khazar. Il est important de préciser qu'à l'inverse de ce qui est affirmé, ce ne sont pas tous les Khazars qui se convertirent au Judaïsme, mais principalement leurs rois, et beaucoup de Khazars. Mais il est impossible d'affirmer que les Khazars qui se convertirent au Judaïsme étaient plus nombreux que les Juifs natifs de Khazar.<br /> <br /> 3. Après la chute de l'Empire Khazar, les Rus' de Kiev prirent leur place et régnèrent sur le territoire. À la suite de cela, un grand nombre de Juifs (aussi bien Khazars que non-Khazars) devinrent citoyens de l'état de Rus' (ou de Varègue). Vers le 11ème siècle, les destructions et la terreur causées par les Croisés au sein des communautés juives d'Europe Occidentale provoquèrent un afflux constant de Juifs allemands (Ashkénazes) qui fuirent vers les pays slaves, qui étaient beaucoup plus tolérants. La Russie était le pays le plus recherché en ces temps-là. Les Juifs ashkénazes ayant immigré en Russie dépassèrent en nombre les Juifs natifs de Russie, et répandirent leur langue (le Yiddish), leurs coutumes et leur culture partout où ils s'installèrent. En plus des ashkénazes, les Juifs séfarades, qui constituaient la majorité des Juifs (et qui, jusque là avaient vécu en sécurité sous la gouvernance arabe), fuirent vers l'Est afin d'échapper à la nouvelle Inquisition lancée en Espagne par les fanatiques Catholiques, et ils s'installèrent en Ukraine, en Pologne et en Russie, où ils croisèrent et communièrent avec les Juifs qui immigraient d'Allemagne depuis le 11ème siècle. La majorité des Juifs d'Europe de l'Est migrèrent de l'Ouest à l'Est du continent, et n'étaient pas des descendants d'habitants du royaume Khazar. Les Juifs ashkénazes sont ainsi une fusion de Juifs balkano-grecs de l'Empire Byzantin, de Juifs babyloniens du Califat des Abbassides, de Juifs yiddishophones d'Allemagne, de Juifs séfarades ayant fuit l'Inquisition espagnole et de Khazars. Toutes ces branches ethniques du Judaïsme se marièrent entre eux au fur et à mesure des siècles, de sorte les convertis Khazars disparurent en tant qu'entité ethnique distincte et leurs descendants devinrent pleinement des Juifs ayant des origines israélites (puisque les descendants de Khazars convertis se marièrent aux ashkénazes et aux séfarades, qui sont d'origines israélites).<br /> <br /> 4. Les Juifs russes sont principalement des descendants de Juifs de la Mitteleuropa, alors que les premiers Juifs polonais avaient des noms de famille typiques de la Bohème et de la Moravie. Les Juifs séfarades d'Espagne, du Portugal et de Turquie s'installèrent aussi en Pologne, en Hongrie et en Roumanie et se marièrent à des Juifs ashkénazes. Cela a été confirmé par des recherches faites sur les généalogies de nombreuses familles ashkénazes dont beaucoup ont des ancêtres Séfarades. Ainsi, les noms de famille n'indiquent pas forcément les origines de telles ou telles familles. Il y a de nombreux Ashkénazes qui ont des ancêtres séfarades, et vice-versa.<br /> <br /> Si le groupe ethnique des Khazars a pu avoir une influence parmi les Juifs russes, il n'en est pas de même pour ceux de Pologne, comme cela a été confirmé par les faits suivants :<br /> <br /> 1. La vie menée par les Juifs polonais dans les « Shtetlakh » est complètement étrangère aux Khazars<br /> <br /> 2. La majorité des Juifs polonais venaient de l'Ouest et non pas de l'Est<br /> <br /> 3. Il n'y a aucun lieu en Pologne qui indiquerait une quelconque présence de Khazars<br /> <br /> 4. La majorité des Juifs ashkénazes ont des coutumes et des noms allemands, et non Khazars<br /> <br /> 5. Alors que partout où les Juifs s'installèrent ils adoptèrent la langue locale qu'ils modifièrent pour en faire une langue juive distincte de celle parlée par leurs concitoyens non-Juifs, il n'existe aucune trace de la langue Khazar parmi les Juifs, alors qu'à l'inverse, la langue des ashkénazes, le Yiddish, est évidemment d'origine allemande, que le Ladino, la langue des Juifs espagnols, est d'origine espagnole, que le Judéo-arabe, la langue des Juifs du Maghreb, est d'origine arabe, etc. (Même les Juifs de France possédaient leur propre dialecte juif qui indiquait leurs origines françaises, tout comme les Juifs, lorsqu'ils s'étaient installés à Babylone, créèrent leur propre dialecte de l'araméen, la langue de Babylone, indiquant ainsi leurs origines babyloniennes, etc.)<br /> <br /> Rappelons au passage que la dynastie Khazar était d'origines turques, et que bien que les rois Khazars et une grande partie du royaume se sont convertis au Judaïsme, la majorité des Khazars choisirent le Christianisme et l'Islam.<br /> <br /> Il est malheureux qu'en s'opposant au sionisme et aux sionistes, les gens en arrivent à utiliser de faux arguments.<br /> <br /> Nous descendons de communautés de Juifs qui s'installèrent en Allemagne il y a plus de mille ans d'ici, et qui nous sommes déplacés plus à l'Est vers la Pologne, la Russie et la Hongrie.<br /> <br /> Tous les Juifs ashkénazes, dans tous les pays où ils vivaient, parlaient une langue commune, le Yiddish, qui est une forme d'allemand ancien. Cela montre que les ashkénazes viennent de l'Ouest et non de l'Est.<br /> <br /> En outre, de nombreux ashkénazes sont des descendants de Kohanim et de Lévites, et ont des documents démontrant qu'ils ont parmi leurs ancêtres d'illustres Juifs des époques bibliques, talmudiques et médiévales.<br /> <br /> Et plus récemment, des tests ADN ont démontré que les ashkénazes et les séfarades sont liés.<br /> <br /> Il est important qu'en combattant le sionisme, on ne s'attache qu'à la vérité, et rien qu'à la vérité. Quand les gens utilisent des mensonges ou des mythes pour soutenir une bonne idéologie (puisque la lutte pour les droits des palestiniens est une bonne cause), cela discrédite leur lutte, car leurs ennemis se focaliseront sur les faussetés contenues dans leurs arguments et ignoreront complètement les parties vraies contenues dans leurs arguments.<br /> <br /> En plus du fait que prétendre que les Juifs d'aujourd'hui ne sont pas vraiment Juifs et ne peuvent, par conséquent, pas prétendre avoir un droit sur la Palestine est un argument faux, cela renforce également les sionistes, puisque cet argument sous-entendant que les si les sionistes pouvaient prouver qu'ils sont Juifs, ils auraient un droit sur la Palestine ! Cet argument se retournera alors contre ceux qui l'ont suscité !<br /> <br /> De plus, à l'inverse de ce que beaucoup croient, le mouvement sioniste n'est pas composé que d'ashkénazes. Il comprend des Juifs de tous les pays et de toutes les origines. Il est donc irréaliste de les marginaliser comme étant les représentants d'une tribu, d'une famille ou d'un groupe ethnique. Il y a malheureusement des Juifs de toutes les origines qui ont commit une grave erreur en s'alignant avec les sionistes.<br /> <br /> Le sionisme est un mouvement laïc qui tente d'éloigner les Juifs de leur religion et leur histoire, et qui propose une solution politico-militaire à l'exil imposé aux Juifs par D.ieu. Peu importe qu'il puisse y avoir des religieux et des pseudos rabbins qui les soutiennent, ne faites pas l'erreur d'en faire un problème religieux, voire même un problème de races !<br /> <br /> Nous continuerons à les combattre, mais uniquement avec des faits et des vérités ! Et D.ieu voulant, nous triompherons !
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M
Sur Internet on trouve tout et son contraire, la fiabilité des sources et l'objectivité des auteurs ne sont pas garanties. Benjamin Netanyahu qui est le petit-fils d’un rabbin émigré de Lituanie en Palestine en 1920, n'a pas vraiment le "type" sémite, non ? Quel est votre avis à propos de ce que je mentionne au sujet du passé israélien des Séfarades et du présent des Falashas ? <br /> <br /> Voici le lien d'un article qui n'est vraiment pas amical à l'égard des Ashkénazes, et qui ne va pas dans votre sens : <br /> <br /> https://freewiseman.com/2015/08/28/le-juif-ashkenaze-nest-pas-semite-il-est-dorigine-khazar/
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M
Et le racisme toujours actuel en Israël, est-ce de l'antisémitisme que d'en parler ? <br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi n’évoquer que la souffrance, certes terrible et horrible d’il y a 70 ans ? La souffrance n’est-elle pas encore et toujours d’actualité en Palestine occupée et même en Israël ? Celle, en Israël, des Juifs sépharades qui avait atteint son paroxisme courant des années 70 ! Ces Juifs qui sont les seuls Juifs véritablement sémites ont été discriminés par les Ashkénazes, ces « faux » sémites descendants de tribus d’Européens de l’Est converties au judaïsme (les Khazars). <br /> <br /> Que dire de la souffrance actuelle en Israël, des Falashas, ces Juifs noirs originaires d’Ethiopie, victimes eux aussi de racisme et de discriminations ? « Près de 75% des familles éthiopiennes vivent en dessous du seuil de pauvreté », rapporte le ministère israélien de la protection sociale et des services sociaux qui ajoute par ailleurs que le chômage dans cette communauté est de 70%.<br /> <br /> N’y a-t-il pas aussi la souffrance de nombreux Israéliens ? Des braves gens qui aspirent à la paix et qui envoient des lettres ouvertes à Netanyahu pour lui demander de faire cesser l’occupation militaire et la colonisation des territoires palestiniens ! <br /> <br /> Que dire de la souffrance des Palestiniens ?<br /> <br /> Est-ce cela la « seule démocratie du Moyen-Orient » ? Peut-on espérer qu’il y ait un jour à l’Eurovision une chanteuse Falasha ou Palestinienne ?
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