Fayha Shalash lance un appel au monde pour sauver la vie de son époux Muhammed al-Qiq
jeudi 18 février 2016 - 21h:10
Ali Abunimah
Dans cette vidéo, Fayha Shalash lance un appel urgent au nom de son mari, qui est gravement affaibli et peut mourir à tout moment après 85 jours de grève de la faim.
Muhammad al-Qiq, âgé de 33-ans et le père de deux enfants, a refusé toute nourriture depuis le 25 novembre, pour protester contre sa détention sans inculpation ni jugement par Israël.
« Muhammad se bat pour sa liberté », déclare Shalash dans la courte vidéo en langue anglaise : « Il est en grève de la faim parce qu’il veut être libre. »
La vidéo montre également al-Qiq criant de douleur sur son lit d’hôpital.
Al-Qiq est journaliste pour l’agence saoudienne d’informations Al-Majd, et Shalash dit qu’il a été arrêté pour avoir exercé sa profession.
« Nous appelons les gens libres dans le monde qui peuvent nous aider à faire pression sur le gouvernement israélien pour que Muhammad soit libre », dit Shalash.
Droit de choisir
Ce mercredi, Amnesty International a appelé Israël à « permettre d’urgence le transfert [d’al-Qiq] vers un hôpital palestinien de Ramallah. »
Un jour plus tôt, la Haute Cour israélienne a rejeté une requête des avocats de al-Qiq qui exigeaient un tel transfert.
La Haute Cour israélienne avait ostensiblement suspendu la détention administrative d’al-Qiq le 4 février, mais en le maintenant effectivement en détention.
« Selon les avocats et d’autres personnes qui lui ont rendu visite à l’hôpital HaEmek à Afula, en Israël, dans les derniers jours, il reste conscient mais son état de santé est extrêmement précaire et ses organes vitaux peuvent cesser de fonctionner à tout moment », révèle Amnesty. « Il continue à refuser un traitement médical dans la mesure où il reste enfermé à l’hôpital HaEmek. »
Amnesty affirme que les décisions des tribunaux israéliens concernant Muhammed al-Qiq, y compris le dernier refus de la Haute Cour de lui permettre [d’être transféré dans un hôpital palestinien], exprime un spectre plus large de violence.
« Les tribunaux israéliens ont échoué, depuis de nombreuses années, à fournir un recours juridique efficace aux milliers de détenus administratifs palestiniens, emprisonnés sans inculpation ni jugement sur la base de ’preuves’ tenues secrète pour eux et leurs avocats, pour des périodes qui peuvent être renouvelées indéfiniment », déclare Amnesty.
« En tant que détenu non condamné, al-Qiq a droit à un traitement par les médecins de son choix. Compte tenu de son état de santé critique, les autorités israéliennes doivent respecter sa volonté et le transférer sans délai à l’hôpital qu’il a choisi, » ajoute Amnesty.
Quatre autres grévistes de la faim
Dans le même temps, l’Organisation des prisonniers palestiniens a annoncé jeudi que quatre autres Palestiniens sont en grève de la faim illimitée contre leur détention administrative.
Dans une déclaration faite aux médias, l’Organisation a donné les noms de trois des grévistes de la faim, dont Samer Issawi, qui a arrêté de se nourrir il y a cinq jours en solidarité avec al-Qiq.
Issawi et sa sœur, l’avocat Shireen Issawi, sont tous deux actuellement en détention administrative. Eux et leur famille ont fait face à des années de harcèlement par les autorités d’occupation israéliennes.
Rabie Jibril de Bethléem a commencé une grève de la faim il y a huit jours contre sa détention administrative et pour exiger des soins médicaux appropriés.
Muhammad al-Mahr de la ville de Jénine en Cisjordanie occupée, est en grève de la faim depuis 46 jours, selon l’Organisation des prisonniers palestiniens.
Plus tôt cette semaine, le Comité de l’Autorité palestinienne pour les affaires des prisonniers a accusé Israël de dissimuler la grève de la faim d’al-Mahr pour le garder hors de la vue du public.
Il y a actuellement 650 Palestiniens en détention administrative israélienne, selon le groupe Addameer de défense des droits des prisonniers.
18 février 2016 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
https://electronicintifada.net/blog...
Traduction : Info-Palestine.eu
Un journaliste détenu arbitrairement risque de mourir
Le journaliste palestinien Muhammed al Qiq est détenu par les autorités israéliennes sans inculpation ni jugement depuis près de trois mois. Muhammed a entamé une grève de la faim le 25 novembre 2015 et ses jours sont en danger. Selon les avocats et d’autres personnes qui lui ont rendu visite ces derniers jours à l’hôpital HaEmek à Afula, en Israël, il demeure conscient, mais son état de santé est très préoccupant et ses organes vitaux peuvent lâcher à tout moment.
Bien que la Cour suprême israélienne ait rejeté la demande de Muhammed al Qiq d’être traité dans un hôpital de son choix, les autorités israéliennes doivent faciliter de toute urgence son transfert vers l’hôpital palestinien de Ramallah, conformément à sa volonté. En tant que détenu non condamné, Muhammed a le droit d’être soigné par les médecins de son choix. Il continue de refuser tout traitement médical tant qu’il sera confiné à l’hôpital d’HaEmek.
Muhammed al Qiq a entamé une grève de la faim pour protester contre les actes de torture et autres mauvais traitements dont il affirme avoir été victime aux mains des autorités israéliennes et pour demander sa libération, car il est convaincu d’être détenu parce qu’il est journaliste.
Jeudi 4 février, la Haute Cour de justice israélienne a décidé de « suspendre » l’ordre de détention compte tenu de la détérioration de son état de santé, déjà précaire. Cependant, elle n’a pas statué sur la légitimité de sa détention sans inculpation ni jugement.
Amnesty International craint que les autorités israéliennes ne se servent de la détention administrative pour punir Muhammed al Qiq sans le poursuivre, ce qui s’apparente à une détention arbitraire.
Muhammed al Qiq a été arrêté le 21 novembre 2015 par l’armée israélienne à son domicile, situé à Ramallah en Cisjordanie occupée. Dans un premier temps, il a été conduit dans un centre de détention de la colonie israélienne illégale de Beit El avant d’être transféré à Jérusalem, puis au centre de détention de Kishon (Jalameh), non loin de Haïfa, en Israël.
Les éléments à charge sont tenus secrets, mais le juge militaire du tribunal militaire d’Ofer a indiqué à Muhammed al Qiq qu’il était accusé d’« incitation », de travailler avec des médias associés au Hamas, faction politique palestinienne dotée d’une branche armée, et de constituer une menace pour la sécurité de la région. Les factions politiques palestiniennes et leurs branches armées sont toutes interdites en vertu d’ordonnances militaires israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.
Selon l’organisation palestinienne de défense des droits des détenus Addameer et son avocat, Muhammed al Qiq a été torturé durant les deux semaines où il a été interrogé par l’Agence israélienne de sécurité (AIS) et il n’a pas été autorisé à consulter son avocat. Après son interrogatoire, il a été transféré à l’hôpital de la prison de Ramleh, sa santé s’étant dégradée à cause de sa grève de la faim, puis à l’hôpital HaEmek d’Afula (en Israël).
Après son transfert à l’hôpital HaEmek, Muhammed al Qiq a été attaché à son lit avec des fers aux deux chevilles et à un poignet. Pendant qu’on le perfusait contre son gré, il avait les deux mains attachées alors qu’il se trouvait dans un état grave et qu’il était trop faible pour fuir ou pour constituer un quelconque danger.
Le droit international prévoit le recours exceptionnel à la détention administrative, dans des situations d’urgence, mais Israël utilise cette pratique depuis plusieurs dizaines d’années pour ne pas avoir à poursuivre des Palestiniens contre lesquels il n’existe pas de charges et pour détenir arbitrairement des personnes qui n’ont commis aucune infraction, dont des prisonniers d’opinion.
Le nombre de renouvèlements d’un ordre de détention administrative est illimité, et certains Palestiniens sont détenus sans inculpation ni jugement depuis des années. Le recours à des éléments de preuve classés secrets bafoue le droit des accusés à un procès équitable.
Comme ces individus ne peuvent pas préparer une défense adéquate et ne savent pas quand ils seront remis en liberté, Amnesty International estime que le recours par Israël à la détention administrative peut être assimilé à un traitement cruel, inhumain et dégradant.
La grève de la faim est une forme légitime de protestation. Ces dernières années, des détenus administratifs palestiniens ont observé des grèves de la faim pendant de longues périodes, face à la détention sans charges pour un motif inconnu - et potentiellement illimitée. Le refus de nourriture est leur seul moyen de revendiquer leurs droits en vertu du droit international. Les autorités israéliennes ont systématiquement infligé des sanctions, assimilables parfois à de la torture ou à d’autres mauvais traitements, à ces détenus dans le but de les contraindre à cesser leur grève de la faim.
Amnesty International craint que les autorités israéliennes n’utilisent la détention administrative comme moyen de punir Muhammed al Qiq sans inculpation, ce qui constitue une détention arbitraire. En plus de lui garantir sans délai le traitement qu’il a demandé, les autorités israéliennes doivent annuler son ordre de détention et le libérer, à moins qu’il ne soit inculpé d’une infraction dûment reconnue internationalement et jugé conformément aux normes internationales d’équité. Amnesty International renouvèle son appel de longue date à Israël de mettre fin à la pratique de la détention administrative et condamne l’augmentation spectaculaire de son utilisation au cours de la recrudescence de la violence depuis octobre 2015.
Un détenu palestinien en grève de la faim est proche de la mort
Israël doit cesser de maltraiter un détenu palestinien en grève de la faim
J'agis : Signer en ligne
Monsieur le Premier ministre,
Je vous écris pour vous faire part de mes préoccupations concernant l’état de santé de Muhammed al Qiq. Ce journaliste palestinien est détenu sans inculpation ni jugement depuis près de trois mois. En date du 25 novembre, Muhammed a entamé une grève de la faim pour protester contre les actes de torture et autres mauvais traitements dont il affirme avoir été victime aux mains des autorités israéliennes et pour demander sa libération.
La santé de cet homme est aujourd’hui gravement menacée.
En tant que détenu non condamné, il a le droit de recevoir un traitement par les médecins de son choix. Compte tenu de son état de santé critique, je vous exhorte à faire en sorte que les autorités compétentes mettent immédiatement fin à tout traitement médical non consenti et facilitent de toute urgence son transfert vers un hôpital palestinien de Ramallah, qui est prêt à le recevoir, conformément sa volonté.
Je suis également vivement préoccupé(e) par le fait que sa détention administrative - comme cela a été le cas pour plusieurs détenus - puisse être utilisée comme un moyen de le punir sans inculpation, ce qui équivaudrait à la détention arbitraire d’une personne qui n’a commis aucune infraction.
Par conséquent, en plus de l’urgence que représente son transfert vers l’hôpital de son choix, je vous demande également d’annuler son ordre de détention administrative et de le libérer, à moins qu’il ne soit inculpé d’une infraction dûment reconnue internationalement et jugé conformément aux normes internationales d’équité.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération.
Appels à
au Premier ministre israélien, Mr Benyamin Netanyahu
Copies à
Directeur général du ministère de la santé
Ministre de la Défense
Ministre de la Sécurité publique
Juge-avocat général de la juridiction militaire
Ambassade d’Israël
Muhammed al Qiq a été arrêté le 21 novembre 2015 par l'armée israélienne à son domicile, situé à Ramallah en Cisjordanie occupée. Dans un premier temps, il a été conduit dans un centre de détention de la colonie israélienne illégale de Beit El avant d'être transféré à Jérusalem, puis au centre de détention de Kishon (Jalameh), non loin de Haïfa, en Israël.
http://www.amnesty.be