279584

A al-Bireh, une palestinienne brandit des photos de prisonniers dans une manifestation de soutien à plus de 100 détenus administratifs en grève, le 13 mai 2014 (MaanImages/Graham Liddell)

Jérusalem (Ma’an) – Une organisation des droits humains a annoncé vendredi que les autorités israéliennes ont délivré 319 ordres de détention administrative à des Palestiniens depuis le début de 2015, six fois plus que l’an dernier.

Les statistiques, publié par le Centre d’étude des prisonniers palestiniens, suggère une augmentation massive des incarcérations israéliennes de Palestiniens sans motif ni procès, malgré des promesses répétées de limiter cette pratique conformément aux normes internationales.

Le porte-parole Riyad al-Ashqar a déclaré vendredi que 45 nouveaux ordres de détention administrative avaient été délivrés dans les trois premiers mois de 2015, en plus du renouvellement de la détention de 274 autres prisonniers. Certaines de ces détentions avaient été renouvelés auparavant jusqu’à six fois, pour des périodes de deux à six mois.

Les Palestiniens gardés en détention administrative sont souvent maintenus sans motif ni procès pendant des mois, sans accès aux indications qui ont conduit à leur détention, malgré que le droit international stipule que cette tactique ne peut être utilisée qu’exceptionnellement.

Le nombre total de 319 représente une augmentation de cinq fois comparée au même trimestre de 2014 où il y a eu que 51 ordres de détention administrative.

Sur ce total, 109 ont été délivrés en janvier, 89 en février et 121 en mars. 133 ordres, soit environ 42 %, visaient des Palestiniens du district d’Hébron.

Le rapport arrive près d’un an après qu’environ 125 Palestiniens aient lancé une grève de la fin de presque deux mois dans les prisons israéliennes contre le manquement d’Israël de mettre fin à la pratique de la détention administrative.

En 2012, les autorités israéliennes ont annoncé qu’elles limiteraient cette pratique dans le cadre d’un accord pour mettre fin à une grève de la faim de plus de 2000 prisonniers palestiniens.

Malgré cela, Israël n’a pas respecté l’accord et la pratique se poursuit à ce jour.

Des pics de détention à l’été 2014

En octobre, l’organisation israélienne des droits humains B’tselem a averti que le nombre de Palestiniens en détention administrative avait bondi à 470, le nombre le plus élevé en cinq ans, triple du nombre de l’année précédente.

Les détentions administratives ont survenu en plus grand nombre à l’issue de l’opération massive « Bordure protectrice » contre les membres de Hamas en Cisjordanie en juin 2014, au cours de laquelle plus de 1000 personnes furent arrêtées.

Près d’une douzaine furent tuées et plus de 120 furent blessées au cours des raids, dont le but prétendu était de trouver ceux qui étaient responsables de l’enlèvement de trois adolescents israéliens enlevés près de la colonie Gush Etzion en Cisjordanie.

Les hommes responsables de l’enlèvement, qui n’avaient que des liens ténus avec Hamas et qui semble t-il avaient agi indépendamment, furent trouvés plus tard, mais les centaines de personnes arrêtées dans les semaines précédentes ne furent pas relâchées pour autant.

Les opposants ont accusé Israël d’avoir utilisé le prétexte de l’enlèvement pour lancer une chasse aux sorcières contre Hamas en Cisjordanie, ce qui a creusé le fossé entre Hamas et Fatah et rempli les prisons israéliennes de prisonniers palestiniens.

D’autres arrestations furent conduites en juillet et août 2014, quand des centaines de Palestiniens furent détenus au cours des immenses manifestations contre l’assaut sanglant d’Israël sur Gaza. Les groupes des droits de l’homme dirent qu’au moins 250 Gazaouis furent aussi arrêtés à cette époque-là pendant la brève invasion terrestre israélienne.

Un grand nombre de ceux qui furent arrêtés ont été détenus depuis dans les prisons israéliennes par le renouvellement des détentions administratives, les gardant sous les verrous sans chance de libération ou de procès équitable.

Les statistiques publiées par les tribunaux militaires israéliens en Cisjordanie en 2011 montraient qu’ils avaient approuvé 98,77 % de toutes les demandes d’extension de la détention de prisonniers palestiniens détenus sans motif ni procès.

99,74 % des Palestiniens amenés devant ces tribunaux furent jugés coupables de crimes, une statistique, cependant, dont beaucoup d’observateurs disent qu’elle souligne l’absence de justice pour ceux qui sont jugés par les tribunaux militaires israéliens.

Le Centre d’études des prisonniers palestiniens a pressé l’Autorité palestinienne de porter l’affaire en urgence contre Israël devant la Cour pénale internationale que la Palestine a rejoint cette semaine.

Le porte-parole al-Ashqar a argumenté que « l’abus de la détention administrative est considéré comme un crime de guerre contre les Palestiniens ».

Traduction de l’anglais: JPB pour l’Agence Média Palestine

Source: Ma’an News

IMG_5864-672x372