#75signaturespourlacensurealULB
Soumettre les campus de l'ULB à la loi israélienne "pour la prévention des dommages à l'Etat d'Israel à travers le Boycott"... c'est de fait ce que proposent M. Olivier CHASTEL (Président du MR), M. Serge ROZEN (Président du CCOJB - Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique) ainsi que 70 autres personnes, présentées comme des "amis de l'ULB", à travers une carte blanche intitulée "Les moyens ne sont pas une fin en soi" (1) publiée le 28 mars sur le site du journal "Le Soir" (reprise ci-dessous et dispo via le lien en note).
Les signataires visent le Cercle étudiant BDS ULB (qui promeut sur les campus l'appel international au "Boycott, aux Sanctions et aux Retraits des Investissements" contre Israël jusqu’à ce qu’il applique le Droit International et les Principes Universels des Droits de l’Homme) (2) (3) (4) et demandent publiquement que au Recteur de l'ULB de "retirer à BDS-ULB la reconnaissance officielle de l’université et l’autorisation à porter son sigle.".
Cette mesure reviendrait de facto à interdire la tenue de la campagne BDS sur les campus de l'ULB. Certains signataires l'ignorent probablement, l'adoption d'une telle mesure reviendrait à faire appliquer sur la campus de l'ULB la loi israelienne "pour la prévention des dommages à l'Etat d'Israel à travers le Boycott" adoptée à une courte majorité par la Knesset en juillet 2011.
En effet, cette loi, initiée par des partis de droite et d’extrême-droite israéliens (Likud, Shas, Yisrael Beiteinu, United Torah Judaism, National Union), stipule que les personnes ou les organisations qui publient un appel pour un boycott économique, culturel ou académique contre une personne ou une entité simplement en raison de son affiliation à l'État d'Israël peuvent être poursuivies civilement par une partie alléguant qu'elle pourrait être endommagée par un tel boycott. La loi permet également aux autorités israéliennes de refuser des subventions ou avantages fiscaux à des organisations au seul motif qu'elles ont diffusé un appel au boycott. (voir en note les liens vers une présentation de la loi et son texte). (5) (6). Le retrait de la reconnaissance par l'ULB du Cercle étudiant BDS reviendrait d'une façon similaire à lui retirer des facilités pour l'organisation de ses campagnes sur le campus, en par exemple pour la location d'auditoire pour y organiser des débats, si pas à l'empêcher de mener son action sur les campus.
Cette loi a fait l'objet d'une contestation par plus de 50 ONG israéliennes, comme attentatoire à la liberté d'expression (7) . Cette loi a également été condamnée par la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH), qui a notamment déclaré à ce propos " [...] conformément aux directives de l’UE sur les défenseurs des Droits de l’Homme, nous demandons instamment à l’UE et à ses Etats membres : - De condamner cette loi publiquement et sans équivoque, et d’inviter Israël à la révoquer et à s’abstenir de toute nouvelle législation ou pratique qui tendrait à restreindre les libertés d’association et d’expression en Israël. [...]" (8).
Suite à son adoption le pacifiste israélien et ancien député israelien Uri Avnery a notamment déclaré : "Nous ne réalisons pas combien rapidement, nous courons vers l'abîme - non seulement vers un Etat régi par la Loi juive, mais un état dirigé par les rabbins des colons. Il s'agit d'une dictature pure et simple [...]" (9)
La question est désormais : l'ULB, qui prétend être la Maison du Libre examen, se soumettra-t-elle, à la pression des 70 autres "amis l'ULB" signataires de la carte blanche... et par là même soumettra-t-elle ses étudiants à la législation israélienne et aux groupes de pression d’extrême droite israéliens qui ont imposé en Israël l'adoption de cette loi contre le boycott.
"La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d'être.", Henri Poincare
« Article 1 L'Université Libre de Bruxelles fonde l'enseignement et la recherche sur le principe du libre examen. Celui-ci postule, en toute matière, le rejet de l'argument d'autorité et l'indépendance de jugement.
Article 2 L'Université fonde son organisation sur la démocratie interne, l'indépendance, l'autonomie et la solidarité. La démocratie interne postule la garantie de l'exercice des libertés fondamentales à l'intérieur de l'Université et la vocation des corps constitutifs de la communauté universitaire à participer, avec pouvoir délibératif, à la gestion de l'Université et au contrôle de cette gestion. »
Statuts de L'Université Libre de Bruxelles
NB : Les signataires indiquent également dans leur carte blanche que : « BDS prône toujours une action politique déterminée et agressive à l’égard des individus. Pour preuve, des étudiants ont été insultés sur le campus parce qu’ils étaient juifs. ». Ces graves accusations ne sont néanmoins étayées par la référence à aucun fait précis. Aucune référence n'est faite à des plaintes relatives à des faits anti-sémites qui auraient été déposées auprès du Rectorat, du Centre pour l'Egalité des Chances ou encore en justice... et encore moins à l'instruction contradictoire ou au suivi de ces éventuelles plaintes. Le Recteur Didier Vivier notait à ce propos "Je m’étais opposé à la « reconnaissance » de BDS par le Conseil d’administration de l’ULB. Ce n’est un secret pour personne. Mais, avec la même conviction, je retire de la confrontation organisée entre les protagonistes qu’il n’y avait pas d’intention antisémite dans le chef des manifestants de ce mercredi.On peut lutter contre les thèses de BDS, contre toutes ou, comme dans mon cas, certaines d’entre elles, mais on ne peut le faire au détriment de la vérité, de la justice et du respect que l’on doit à toute personne." (10)
Les signataires indiquent également que « des étudiants de notre université ont été injustement essentialisés et assimilés à la politique d’un état tiers »... ce qui n'est pas non plus établi et dont la dénonciation ne manque pas de sel sous la plume du CCOJB dont les statuts disposent que « Article 3. L'association a pour objet de lutter pour la défense, l'étude et le développement des valeurs juives en Belgique et dans le monde, contre l'antisémitisme, [...] et pour le soutien par tous les moyens appropriés à l'Etat d'Israël, centre spirituel du judaïsme et havre pour les communautés juives menacées. »(11) .
Arnaud Lismond-Mertes,
Citoyen responsable
29.03.2015
(1) « Les moyens ne sont pas une fin en soi", Le Soir en ligne, 28 mars 2015, http://jn.lesoir.be/…
(2) BDS vu par Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/…/Boycott,_d%C3%A9sinvestissement_e…
(3)BDS Belgium http://bds-belgium.be/
(4) Cercle BDS ULB : www.facebook.com/ComiteBdsUlb
(5) Voir sur wikipedia l'article « Law for Prevention of Damage to State of Israel through Boycott “
http://en.wikipedia.org/…/Law_for_Prevention_of_Damage_to_S…
(6) Voir le texte de la loi http://www.adalah.org/…/34-Bill-to-Prohibit-Imposing-Boycot…
(7) »50 Israeli Civil Society Organizations to the Knesset: Halt legislation of Anti-BDS Bill »
http://www.coalitionofwomen.org/50-%D7%90%D7%A8%D7%92%D7%…/…
(8) FIDH, « La loi anti-boycott constitue une violation des droits de l’Homme et porte atteinte à la démocratie en Israël », 18 juillet 2011. https://www.fidh.org/…/is…/La-loi-anti-boycott-constitue-une
(9) "Uri Avnery, will the Boycott Law make you stop calling to boycott the settlements?" 'The Boycott Law turns the dictatorship of the settlers into the basis of Israeli law'. Haaretz, 11 juillet 2011 http://www.haaretz.com/…/uri-avnery-will-the-boycott-law-ma…
(10) "La fin ne justifie pas les moyens" Blog du Recteur, le 12 mars 2015, http://blog-recteur.ulb.ac.be/?p=287
(11) Statuts du Comité de coordination des organisations juives de Belgique, publiés aux Annexes du Moniteur Belge du 26-11-2013. http://www.ejustice.just.fgov.be/tsv_p…/…/11/26/13177173.pdf
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Carte blanche : « Les moyens ne sont pas une fin en soi », Le Soir en ligne, 28 mars 2015
"Un collectif d’ « amis de l’ULB » appelle le Recteur à retirer au cercle Boycott-Désinvestissement-Sanctions la reconnaissance de l’université car il a manqué à ses engagements."
"Le 8 octobre 2012, en tant qu’amis de l’Université libre de Bruxelles, nous nous étions prononcés dans ces colonnes pour adjurer notre Université de revenir sur la reconnaissance par le Conseil d’Administration du cercle BDS-ULB, membre de la plateforme internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions contre Israël.
Suivant en cela le recteur Didier Viviers (carte blanche du 3 août 2012), nous argumentions que « des reproches légitimes adressés au gouvernement d’un pays donné n’autorisent pas à en discriminer les citoyens », que justement « la campagne BDS…est une incitation à agir contre des hommes et des femmes…simplement parce qu’ils et elles sont de nationalité israélienne », qu’au contraire nous pensions que « le partage de connaissances et d’expériences tant pour la recherche scientifique que pour l’enseignement, ainsi que les échanges d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants, entre les universités, sont autant de facteurs qui peuvent contribuer…à la paix dans le monde». Nous remarquions aussi que : « D’aucuns sont persuadés qu’un antisémitisme sournois auquel le conflit israélo-palestinien n’est pas étranger se développe à l’ULB sans que celle-ci ne réagisse de manière adéquate. Une prise de position différente du Conseil d’Administration à l’égard du cercle BDS aurait évité toute ambiguïté. La reconnaissance officielle d’un cercle par le conseil d’administration certifie la compatibilité du programme du reconnu avec les valeurs institutionnelles ». Nous avions conclu : « Les valeurs que l’ULB affirme sont essentiellement celles de l’humanisme incompatibles avec toute discrimination et les dérives insupportables qu’elle risque de provoquer. »
Triste prémonition…
Alors qu’Elias Sambar, ambassadeur de l’Autorité Palestinienne auprès de l’UNESCO, déclarait il y a quelques jours à la RTBF radio sur la Première à propos du boycott académique et culturel réclamé par BDS : « comment voulez-vous que je boycotte alors que par ailleurs… je suis en train de dire que je veux installer un bon voisinage avec ce pays voisin, ce peuple voisin ? », BDS prône toujours une action politique déterminée et agressive à l’égard des individus. Pour preuve, des étudiants ont été insultés sur le campus parce qu’ils étaient juifs. Pour preuve, on retrouve sous la plume de BDS-ULB, quelques heures à peine après leur engagement pris dans le bureau du Recteur, des phrases qualifiant l’Union des Etudiants Juifs de Belgique de « défenseurs d’un état criminel ».
Le prévisible est devenu réalité : BDS étend sa stratégie du boycott aux étudiants juifs de l’ULB.
Les moyens ne peuvent être une fin en soi. Seule la finalité importe : contribuer - comme le soulignait le recteur Didier Viviers dès 2012 - au partage des savoirs et des cultures qui sont vecteurs de paix et de compréhension.
Parce que des étudiants de notre université ont été injustement essentialisés et assimilés à la politique d’un état tiers, parce qu’ainsi les valeurs de notre université ont été bafouées, parce que le Conseil d’Administration avait accordé une reconnaissance conditionnelle à évaluer à l’aune des faits, rejoints par de nouveaux signataires émus de cette situation, nous appelons le Recteur à retirer à BDS-ULB la reconnaissance officielle de l’université et l’autorisation à porter son sigle. Ce cercle a manqué à ses engagements. Son message et ses actions sont à l’opposé des valeurs et des statuts de l’Université du Libre Examen."
Signataires : Thierry AFSCHRIFT, Avocat, Professeur ordinaire Anne ANDRE – LEONARD, Députée européenne honoraire Henri ARONIS, Président d’honneur de la société de médecine dentaire belge, ULB 1960 Antonio BARCELONA, Cadre de Direction Générale Groupe Crédit Agricole, France. Alain BARTHOLOMEEUSEN, Avocat Henri BENKOSKI, Juriste, chef de cabinet honoraire du Ministre Président de la FWB Jonathan BIERMANN, Avocat, Echevin d’Uccle, ancien Président du Cercle du Libre Examen ULB John BIGWOOD, ancien Bâtonnier Jacques BROTCHI, Sénateur et Professeur émérite de neurochirurgie Alain BURRETTE, Médecin spécialiste Gastroentérologue ULB Jean-Pierre BUYLE, Maître de Conférence ULB, ancien Bâtonnier du Barreau de Bruxelles Eddy CAEKELBERGHS, Président de l’Union des Anciens Etudiants ULB Georges CASIMIR, Directeur général médical Huderf Olivier CHASTEL, Pharmacie ULB 1987, Président du MR Chemsi CHEREF-KHAN, Administrateur de la Pensée et les Hommes Elie COGAN, Médecin, ancien Doyen ULB Bruno COLMANT, Docteur en Economie Appliquée (ULB 2000) Arnaud de la CROIX, Auteur et Enseignant Henriette DAVIDS HOURI, Présidente honoraire de l’UAE France Christian DEJEAN, Secrétaire honoraire de l’ULB Emma DELWICHE, Vice-présidente UAE Armand DE DECKER, Ministre d’Etat, Ancien Président du Sénat Jean-Antoine DE MUYLDER, ancien Président de l’UAE Carine DOUTRELEPONT, Professeur ordinaire, Avocat Jean DUCHATEAU, Professeur émérite ULB Alan FROMMER, Enseignant émérite Samuel FUKS, ancien Président du Cercle du Libre Examen Nadia GEERTS, Agrégée en Philosophie ULB 1991 Thomas GERGELY, Professeur ULB Thomas GILLET, Enseignant, Agrégé de Philosophie ULB 2013, Vice-président UAE François GLANSDORFF, ancien Bâtonnier, professeur honoraire Henri GOLDBERG, Président de la Fondation Auschwitz Mendel GOLDSTEIN, Ancien ambassadeur UE, Président AlumIEE, Vice-président CCLJ Steve GRIESS, Avocat, ancien Président du Cercle du Libre Examen ULB Wolf GRUBER, Conseiller retraité Guy HAARSCHER, Philosophe, ancien Doyen ULB Michele HIRSCH, Avocat Muriel IGALSON, Professeur ULB Grégoire JAKHIAN, Avocat, Assistant à l’ULB Baron André JAUMOTTE, Recteur honoraire et Ancien Président de l’ULB Elie JESURAN, Ancien Adjoint au Recteur aux affaires culturelles Yves KENGEN, Directeur de la Communication du CAL Joël KOTEK, Professeur ULB et enseignant à Sciences-Po Paris Isidore KRAM, Gynécologue ULB, ancien Président du CA Chirec Sandrine KRAM, Ingénieur commercial Solvay ULB Francis LANGLET, Président honoraire du Tribunal du Travail de Mons Philippe LANGLET, Médecin spécialiste Gastroentérologue ULB Gil LAURENT, Trésorier UAE Sylvie LAUSBERG, Historienne ULB Pierre LEGROS, ancien Bâtonnier Philippe LEPAGE, Professeur de Pédiatrie ULB François MESPREUVE, Président UAE Brabant Wallon, Secrétaire Général UAE Philippe METTENS, Président Politique scientifique fédérale Stéphane MORTIER, Président de l’UAE France Lora NIVESSE, Administratrice UAE Jean-François NYST, Docteur en Médecine ULB Yves OSCHINSKY, ancien Bâtonnier du Barreau de Bruxelles Alain PHILIPPSON, Banquier Corinne PONCIN, avocate, ancienne Bâtonnière du Barreau de Tournai Thierry PRIGOGINE, Pneumologue, Chef de Clinique Associé CHU Brugmann Ariane RENOTTE, Administratrice UAE Serge ROZEN, Ingénieur ULB, Président CCOJB Kevin SALADE, Assistant ULB, Président UAE Charleroi – Le Centre Yves SCHAPIRA, Economiste ULB David SIERZANT ACITORES, Administrateur de sociétés, ancien Président du Cercle Solvay Jean SCHLUSSELBERG, Dr en médecine, Conseiller général honoraire de l'Agence belge du médicament (AFMPS) Maurice SOSNOWSKI, Médecin chef de service, passé Président du CCOJB Josiane SYTS, (épouse) médecin ULB Charles SZYMKOWICZ, Artiste peintre Jean TYTGAT, Notaire, ancien Président du Cercle du Libre Examen ULB Jean-Louis VANHERWEGHEM, Ancien Recteur et Président honoraire ULB Albert VAN WETTER, ancien Président UAE Stefan VERSCHUERE, Vice-président de la Commission de la Vie privée, ancien Président du Cercle du Libre Examen ULB Marc WAUTHOZ, Directeur de Banque, administrateur de sociétés Nicolas ZOMERSZTAJN, Rédacteur en chef de Regards