FREE PALESTINE
30 décembre 2013

L’American Studies Association vote pour le boycott universitaire

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La prestigieuse "Association of American Studies" ( L’un des principaux syndicats américains de chercheurs et d’enseignants) rejoint ce jour officiellement par un vote historique (66% de votes favorables sur 1252 votants) le boycott universitaire d'Israël.

Communiqué du Conseil national de l’ASA :
Les membres de l’ASA votent pour le boycott universitaire d’Israël

 
American Studies Association 16 décembre 2013

Les membres de l’ASA (Association des Études américaines) ont approuvé la participation de l’Association au boycott des institutions universitaires israéliennes. Lors d’une élection qui a attiré 1252 votants, le plus grand nombre de participants dans l’histoire de l’organisation, 66,05 % de ces votants ont appuyé la résolution du CN de l’ASA, 30,5 % ont voté non et 3,43 % se sont abstenus. L’élection faisait suite à l’annonce du Conseil national de l’ASA du 4 décembre, selon laquelle il soutenait le boycott universitaire et, dans une action sans précédent pour assurer un processus démocratique, il a sollicité l’approbation de ses membres. Vous pouvez consulter le site ASA pour prendre connaissance des pièces justificatives. (http://www.theasa.net/from_the_editors/item/council_statement_on_the_academic_boycott_of_israel_resolution/)

Il y a un an, le Comité exécutif de l’ASA était invité à examiner une résolution émanant du Caucus (comité à huis clos) pour l’activité académique et communautaire de l’Association. Le CE avait alors transmis la résolution au Conseil national qui, après une longue période de délibérations approfondies, a voté à l’unanimité pour qu’un avant-projet de la résolution révisée soit rédigé et qu’il soit recommandé aux membres de l’accepter.

La résolution exprime une solidarité avec les universitaires et les étudiants privés de leur liberté universitaire et aspire à élargir cette liberté à tous, y compris aux Palestiniens. L’approbation de l’ASA du boycott universitaire trouve sa source dans le contexte de l’armée des États-Unis et dans un autre soutien à Israël ; dans la violation par Israël du droit international et des résolutions des Nations-Unies ; dans l’impact documenté de l’occupation israélienne sur les universitaires et étudiants palestiniens ; dans le niveau auquel les institutions israéliennes de l’enseignement supérieur sont partie prenante de la politique de l’État qui viole les droits humains ; et enfin, dans le soutien qu’elle a reçu d’une majorité des membres de l’ASA.

Le Conseil national a retenu et abordé les questions et préoccupations de ses membres au cours du processus. Durant la discussion ouverte lors de la récente convention, les membres nous ont demandé d’élaborer une résolution propre à l’ASA en particulier, et la résolution définitive du Conseil a reconnu que les États-Unis jouaient un rôle important pour que soit possible l’occupation israélienne de la Palestine. Les membres ont demandé des précisions sur la façon dont la résolution affecterait la possibilité pour des membres de l’ASA de s’engager avec leurs homologues en Israël, et donc le Conseil a développé les grandes lignes spécifiant qu’une collaboration en matière de recherches et publications avec les universitaires, à titre individuel, n’était pas visée par le boycott soutenu par l’ASA. Les membres nous ont demandé de réfléchir attentivement et de prendre en considération diverses opinions, et le Conseil en a délibéré pendant huit jours. Les membres nous ont demandé de créer des espaces de débats, et le Conseil a créé une page Facebook active. Enfin, les membres ont demandé au Conseil national de mettre la résolution au vote, et le Conseil les a écoutés.

Le Conseil national de l’ASA remercie toutes celles et ceux qui ont pris au sérieux les débats et les discussions sur la résolution. En tant qu’association la plus ancienne et la plus importante de la nation dévouée à l’étude interdisciplinaire de la culture et de l’histoire américaines, sa mission intègre l’étude et la discussion actuelles sur les questions urgentes auxquelles sont confrontés les États-Unis et le monde. Dans le cadre de ce processus et fidèles à l’engagement de l’ASA pour la liberté universitaire, nous sommes donc heureux d’annoncer notre intention de faire venir des universitaires israéliens et palestiniens à la Convention nationale de 2014 à Los Angeles.

Dans le même temps, nous sommes impatients de poursuivre les autres tâches de l’Association telle qu’une aide accrue à la venue d’étudiants diplômés à la conférence. Plus important encore, nous projetons de prendre un responsable permanent supplémentaire qui sera basé à DuPont Circle (quartier de Washington DC) et qui aura à organiser un groupe de travail commun avec les membres du Comité des départements, programmes et centres, afin d’apporter un soutien aux programmes en cours ou d’expérimenter d’autres défis.

 Cordialement,

 Le Conseil national de l’ASA


Les appuis

Eric Cheyfitz, Ernest 1. Professeur des Études américaines et ès lettres, université de Cornell
Bureau : 607-255-3546
Email:  etc7@cornell.edu

« Je suis juif avec une fille et trois petits-enfants citoyens d’Israël. Je suis un spécialiste dans l’étude des Indiens et des autochtones d’Amérique qui s’est exprimé et a agi contre le colonialisme de peuplement partout où il existe, évidemment y compris en Cisjordanie palestinienne, à Gaza et à Jérusalem-Est. Il faut noter à cet égard que tout comme le mythe de l’exceptionnalisme américain cherche à gommer le génocide et le colonialisme de peuplement qui se poursuit contre les peuples autochtones ici aux États-Unis, le mythe de l’exceptionnalisme israélien cherche à gommer le colonialisme israélien en Palestine et à revendiquer des droits originels sur la terre palestinienne. C’est en partant de ces positions personnelles et professionnelles que j’applaudis à la décision du Conseil national de soutenir le boycott universitaire d’Israël que je soutiens, et que j’exhorte les membres de l’ASA à affirmer ce soutien par leurs votes. »

Angela Y. Davis, professeure distinguée émérite, université de Californie, Santa Cruz
Bureau : 831-459-5332 , 831-459-1924
Email : aydavis@ucsc.edu

« Les similitudes entre les pratiques historiques de Jim Crow et les régimes contemporains de ségrégation en Palestine occupée font de cette résolution un impératif éthique pour l’ASA. Si nous avons appris la leçon la plus importante dispensée par le Dr Martin Luther King – que la justice est toujours indivisible -, il doit être clair qu’un mouvement de masse en solidarité avec la liberté palestinienne aurait déjà dû être lancé. »


Ashley Dawson
, professeur, Collège de Staten Island, rédacteur en chef du journal de la Liberté universitaire de l’AAUP
Bureau : 718.982.3673
Email : Ashley.Dawson @ csi.cuny.edu

« Je suis favorable au boycott. En tant que natif d’Afrique du Sud pendant les jours les plus sombres de l’apartheid, je ne peux tout simplement pas adhérer à une notion abstraite de la liberté universitaire qui ignore les inégalités matérielles structurant les droits des peuples à s’exprimer et à être entendus. Comme Robin D. G. Kelley et Erica Lorraine Williams nous le rappellent dans leur commémoration éloquente de Nelson Mandela, la politique coloniale de peuplement d’Israël a créé des conditions pour les Palestiniens comparables à celles infligées par le régime d’apartheid dans ma patrie. Ces conditions affectent en plein la liberté universitaire ainsi que la qualité de vie des intellectuels palestiniens ». Extrait de la déclaration de clôture de l’éditeur, Journal de la Liberté universitaire de l’AAUP, 2013.


Robin D.G. Kelley, Gary B. Nash
, professeur de l’Histoire américaine, université de Californie, Los Angeles
Bureau : 310-825-3469
rdkelley@history.ucla.edu

« La résolution de l’ASA soutenant un boycott des institutions universitaires israéliennes a été présentée à tort comme une agression contre la liberté universitaire. Au contraire, elle est l’un des actes positifs les plus importants qu’une organisation scientifique ait proposé pour défendre la liberté universitaire depuis le mouvement anti-apartheid. Les étudiants et enseignants palestiniens sous l’occupation ne jouissent d’aucune la liberté universitaire, à plus forte raison de toute la gamme des droits humains fondamentaux. Même des critiques de la Résolution reconnaissent cette réalité et sont prompts à proclamer leur préoccupation sur l’occupation israélienne et la situation désespérée des Palestiniens. Cependant, ils prétendent que le boycott, en retour, sanctionnerait injustement les universitaires israéliens. Mais en vérité, ces universitaires israéliens souffrent aussi sous l’actuel statut quo. Ils sont privés d’une relation authentique de collaboration avec les intellectuels des territoires occupés et Gaza, et les intellectuels israéliens qui critiquent la politique du régime – le plus connu étant l’historien Ilan Pappe – ont été harcelés, censurés, et dans certains cas, contraints à l’exil. Tout comme le boycott universitaire de l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid, le sens de la résolution est de faire pression sur les institutions universitaires et sur l’État, complices de la politique d’occupation, de dépossession, et de ségrégation, pour qu’ils se conforment au droit international et rendent la liberté universitaire possible. Les leçons de l’Afrique du Sud sont très claires : le boycott a obligé les universitaires qui manquaient de vigilance à repenser leur relation personnelle et institutionnelle avec l’apartheid, à se parler entre eux au-delà de la frontière de la couleur, à mieux comprendre que leur propre travail est lié à la justice sociale. Si elle est adoptée, la Résolution de l’ASA créera les conditions pour un véritable échange intellectuel, exempt de l’impératif politique de l’État visant à légitimer l’occupation, des conditions fondées sur une politique d’inclusion, de justice et d’égalité. »


David Lloyd
, professeur émérite d'anglais, université de Californie, Riverside
Bureau : (951) 827-5301
Email : david.lloyd @ ucr.edu

« Sur la signification de cette position pour la justice pour les Palestiniens :

« La résolution que l’ASA a approuvée répond à l’appel pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions lancé par la grande majorité des organisations de la société civile palestinienne. Elle indique que l’ASA reconnaît que dans tout acte de solidarité mondiale, nous devons suivre l’initiative de ceux qui sont opprimés, comme la société civile américaine a suivi celle de l’ANC en s’opposant à l’apartheid sud-africain. L’ASA est fière d’être la deuxième organisation universitaire des États-Unis à adopter une telle résolution et estime qu’en faisant ainsi, elle fait avancer de façon importante la prise de conscience que, pas moins que tout autre groupe, les universitaires et étudiants palestiniens ont totalement le droit de jouir des droits fondamentaux des libertés, universitaire et autres, universellement reconnues.

« Sur l’accusation d’antisémitisme et que le boycott viole la liberté universitaire (en fait, je pense qu’il s’agit fondamentalement de la même accusation) :

« Le boycott cible les institutions, non les universitaires dans leur personne. Il laisse les personnes libres de profiter des avantages de la liberté universitaire, quelles que soient leur nationalité, ethnie ou religion, et il cherche à étendre ces avantages à tous les universitaires, sans condition. Le boycott étend ainsi la liberté universitaire aux universitaires palestiniens sans renier celle des universitaires juifs, israéliens ou autres. Il cible les institutions sur la base de ce qu’elles font, pas de qui elles sont : il ne les cible pas parce qu’elles sont juifs ou israéliennes, mais en raison de leur complicité dans les violations systématiques et continuelles des droits de l’homme et du droit international par Israël. Ce sont des pratiques, et par conséquent elles sont susceptibles de cesser ou de se modifier. Ce qui serait véritablement antisémite, ce serait d’accepter que tous les juifs soient de facto identifiés avec un seul État et sa politique.

« Sur l’allégation que les américanistes n’ont aucun intérêt en Israël/Palestine :

« Par définition, l’étude de l’Amérique inclut tant l’étude de son propre passé colonial et impérial que l’étude de ses relations internationales. Aucun État n’a plus profité ces dernières décennies de l’aide matérielle et politique des États-Unis qu’Israël, et peut-être qu’aucun peuple n’a été plus affecté sans interruption par les intérêts des États-Unis dans le monde que les Palestiniens. La relation de l’Amérique avec Israël/Palestine est donc non seulement un sujet pertinent mais encore urgent d’analyses pour les Études américaines. La résolution de boycott est fidèle à un engagement éthique de longue date de l’Association pour traduire des analyses en actions moralement éclairées (allant de la condamnation de la guerre en Iraq au soutien des travailleurs de l’hôtellerie).

« Sur l’allégation que les organisations universitaires n’ont pas à prendre des positions politiques :

« Les membres de l’ASA ont appris et enseigné que chaque avancée substantielle vers une liberté véritable et matérielle pour un peuple victime de racisme, de colonisation et de discrimination, s’est produite grâce à analyse intellectuelle trouvant son expression dans la pratique et dans l’alliance avec les mouvements sociaux qui militent pour la justice. Pas plus que la liberté politique, la liberté universitaire n’est la propriété privée du privilégié. Elle n’a de sens que si elle se traduit dans les actes et seulement si nous ne craignons pas de traduire notre compréhension en action collective pour la justice. Le boycott est, fondamentalement, fidèle à ces principes et par conséquent à ceux qui guident l’ASA. »


Lisa Lowe, Professeure, université de Tufts

« La pratique collective d’une non-coopération avec des institutions a une histoire internationale longue et notable, et la résolution de l’ASA sur le boycott universitaire d’Israël se situe en plein dans cette tradition. En outre, elle est un mode d’engagement à la fois pour l’opinion américaine et pour l’opinion israélienne afin de discuter, délibérer et s’affronter avec responsabilité et complicité sur les conditions actuelles subies par le peuple palestinien dans les territoires occupés. En mettant la résolution au vote maintenant, l’ASA exprime l’opinion qu’il n’est plus possible pour les universitaires de conscience de rester passifs. Le vote sur la résolution nous demande de compter avec notre implication dans le traitement injuste fait à ce peuple, et à de nombreuses personnes, dépossédées et déshumanisées par l’occupation militaire. »

 

Alex Lubin, professeur agrégé d'Études américaines, université américaine de Beyrouth et en congé de l'université du Nouveau-Mexique
Emails ; Al11@aub.edu.lbl ; alubin@unm.edu
Skype : abqalex

« La liberté universitaire signifie très peu quand elle s’exerce dans un contexte de ségrégation et d’apartheid. Le changement est venu dans le Jim Crow South non par le dialogue universitaire, mais par la manifestation et, dans certains cas, par les boycotts des institutions qui favorisaient la ségrégation. Le changement est venu dans le système d’apartheid d’Afrique du Sud non par le dialogue universitaire, mais pas la manifestation, la résistance, et un boycott international. Ceux d’entre nous qui apprécient la liberté universitaire doivent toujours lutter pour s’assurer que le monde environnant le milieu universitaire offre les droits humains fondamentaux qui permettent la vie universitaire. » Publié dans la Nation, 13 décembre 2013.

« La résolution de boycott est destinée à résoudre un cas profond de discrimination contre les Palestiniens et elle est fidèle à l’approbation antérieure de l’ASA pour des positions antiracistes en d’autres domaines. La résolution ne cible ni les Israéliens ni les juifs ni aucun individu ; en fait, le soutien de l’ASA au boycott affirme son opposition à toutes formes de discrimination raciale, notamment, mais sans s’y limiter, à l’antisémitisme et à l’islamophobie.

« Le boycott cible les institutions de l’État israélien qui violent la liberté universitaire palestinienne. La résolution, manifestement, n’empiète aucunement sur les libertés universitaires ou autres des personnes. Les universitaires israéliens et palestiniens ne seront pas seulement les bienvenus à la prochaine conférence de l’ASA, ils seront aussi recrutés. De sorte qu’il sera clair dans ses paroles et dans ses actes que si l’ASA demande à ses membres de ne pas aller rencontrer ni d’établir des liens institutionnels avec les institutions israéliennes, le boycott n’est pas dirigé contre les personnes.

« Cela a été un moment de clarification pour l’Association des études américaines ; en effet, c’est un exemple profond de ce que l’universitaire des Études américaines, Gene Wise, appelait autrefois un « drame paradigme ». Des membres anciens de l’ASA et d’autres plus nouveaux, des étudiants diplômés et des enseignants émérites ont pu se trouver des deux côtés de cette question. Si je suis, moi, convaincu que l’ASA a pris une bonne décision en soutenant la résolution de boycott, je reconnais que de nombreux collègues sont en désaccord. En aucun cas, le vote de cette résolution exclut ou marginalise les membres de l’ASA qui s’y opposent. Avec la résolution de boycott, il ne s’agit pas de couper des liens intellectuels ou de clore une conversation ; il s’agit d’étendre la liberté universitaire et de rendre possible la liberté d’expression. »

 

David Palumbo Liu, professeure Louise Hewitt Nixon, université de Stanford
Bureau : 650 725 4915
Email : palumbo-liu@stanford.edu

« Les personnes qui croient véritablement en la liberté universitaire se rendront compte qu’en manifestant contre le refus flagrant et systémique de la liberté universitaire aux Palestiniens, associé aux privations matérielles à une échelle stupéfiante, va bien au-delà des soucis que nous, en Occident, pouvons avoir sur nos propres libertés universitaires plutôt privilégiées.

« Il n’y a aucune restriction d’aucune sorte à la liberté universitaire des personnes – il s’agit d’un boycott par une organisation universitaire contre les institutions universitaires en Israël. Les membres de l’ASA, à titre individuel, doivent suivre leur conscience ; les universitaires israéliens comme palestiniens sont invités à participer aux évènements de l’ASA. »

 

Fred Moten, professeur, université de Californie, Riverside
Téléphone: (951) 827-5301
Email : Frederick.moten @ ucr.edu

« Si, par liberté universitaire, nous entendons l’exercice et l’échange sans entrave de l’expression, de la pensée et de la recherche par tout membre de la communauté universitaire mondiale, dont les Israéliens et les Palestiniens, alors le soutien de l’ASA à l’appel au boycott et sanctions des institutions universitaires israéliennes, complices dans l’administration de l’occupation illégale des terres palestiniennes, est une avancée importante dans notre affirmation et la protection de cette liberté. La responsabilité des intellectuels ne consiste pas seulement à exercer la liberté universitaire, mais aussi à théoriser et à travailler pour la promulgation des conditions qui la rendent possible, constructive et universelle. La pensée est irréductiblement sociale, irréductiblement publique, irréductiblement humaine. Quand nous accédons cyniquement à l’exclusion de tant de conditions qui aident à son libre exercice, nous violons notre propre engagement à nous acquitter de ses responsabilités. L’histoire mondiale du colonialisme de peuplement est l’histoire de l’administration d’une telle exclusion. Ceux d’entre nous qui étudient l’histoire et la culture des États-Unis d’Amérique savent que ceux-ci ont joué, et continuent de jouer, un rôle majeur dans cette histoire tragique et violente, tant à l’intérieur de nos propres frontières que partout où ils cherchent à étendre, consolider et instrumentaliser leur puissance. En approuvant l’appel au boycott, lancé au départ par la société civile palestinienne mais répercuté de plus en plus par des militants et intellectuels israéliens préoccupés par la viabilité morale et politique de leur pays, nous reconnaissons qu’être un ami de l’État d’Israël et exiger le droit du peuple juif à vivre et prospérer dans un monde juste sont deux choses totalement différentes. Il n’y a, et il ne peut y avoir, aucun monde de cette sorte en l’absence du droit de vivre et de prospérer des Palestiniens eux-mêmes. La description par les intellectuels israéliens Adi Ophir et Ariella Azoulay de l’occupation et de son administration comme d’une pratique d’exclusion d’incorporation est non seulement juste concernant la politique israélienne mais encore la politique américaine. Mon soutien à la position de l’ASA est animé par l’espoir que cette approbation revigore notre capacité à penser, parler et agir contre les structures et les conséquences de l’exclusion d’incorporation qui façonnent et définissent méchamment le monde moderne. 

Barbara Ransby, professeure, université de l'Illinois à Chicago
Téléphone: 312-996-2961
Email : bransby@uic.edu

« Les organisations professionnelles et les universitaires à titre individuel n’ont pas seulement le droit mais l’obligation de dénoncer ce que nous considérons être des pratiques contraires à la morale par nos institutions et le monde universitaire en général. En outre, ce serait une violation grossière de la liberté universitaire que de punir tout professeur pour avoir exprimé, à titre personnel, son point de vue ou son analyse critique sur une question controversée. Durant l’ère McCarthy, les intellectuels ont été persécutés et mis à l’index pour leur opinion de gauche. Dans le Jim Crow South, des membres du corps enseignant universitaire ont perdu leur emploi pour avoir soutenu le Mouvement des droits civiques et s’être opposés au racisme et à la ségrégation. La censure et l’intimidation politique étaient une faute à l’époque, et elles sont une faute maintenant. Aujourd’hui, de nombreux universitaires, après beaucoup de lectures, recherches, débats et délibérations, ont décidé de soutenir le BDS en tant que réponse non violente au traitement injuste contre nos collègues et homologues, étudiants et autres, vivant sous l’occupation israélienne en Palestine. J’applaudis et je soutiens l’approbation de l’Association des Études américaines dans sa position morale sur cette question, une question qui, en dernière analyse, ne concerne pas principalement les juifs ou les Palestiniens, mais la justice. »


John Carlos Rowe, professeur à l'université de la Californie du Sud
Téléphone: (213) 821-5594
E -mail : johnrowe@email.usc.edu

«  Je suis conscient que c’est une résolution controversée, mais elle est fidèle à notre histoire militante. Elle n’est pas dirigée contre des citoyens et des universitaires en tant que personnes en Israël, mais contre des institutions universitaires qui, à maintes reprises, ont démontré leur complicité avec la politique de l’État visant à discriminer le peuple palestinien. Lors des manifestations contre la guerre au Vietnam, nous avons tenté et, dans certains cas, avons réussi, à fermer des facultés et des universités américaines parce qu’elles prenaient part au complexe militaro-industriel. Cette résolution agit de la même manière. Durant la campagne de désinvestissements pour empêcher que les fonds de retraite (et autres) soient investis dans des sociétés faisant des affaires avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, nous avons reconnu l’importance de ce qui fut appelé à l’époque « l’action symbolique ». (Vraiment, les désinvestissements ont eu des conséquences économiques réelles sur l’Afrique du Sud). Cette résolution agit de la même manière. »

 

Neferti X. M. Tadiar, professeure, Barnard College
Contact par email uniquement: nxtadiar @ gmail

« Le soutien massif à cette résolution annonce une nouvelle ère de la solidarité antiraciste, anticoloniale. Elle indique que les Études américaines n’ont pas peur de contester certains des fondements les plus sacrés de l’empire mondial, notamment l’impératif de respecter des libertés formelles, quelles que soient la dépossession et la violence dont peuvent dépendre ces libertés. Il est évident que le vote de la résolution a déjà généré un certain niveau d’interrogations, d’engagement et d’échanges intellectuels, ce qui est revigorant non seulement pour le champ universitaire mais aussi pour les arènes plus larges du débat public et de l’action politique. »


Robert Guerrier, professeur, université de l'Illinois à Urbana-Champaign
Bureau : (217) 265-9870
Email : rwarrior@illinois.edu

« Cette résolution permet la clarté de l’équilibre qu’Edward Said, qui fut l’un de mes professeurs lors de mes études supérieures, présentait au carrefour de l’érudition et de l’impérialisme. Je suis fier que les dirigeants de notre Association n’aient pas seulement approuvé l’appel palestinien au boycott universitaire et culturel, mais qu’ils aient aussi fait avancer notre compréhension sur la façon d’agir, avec un processus long, clair et démocratique qui a invité à une participation large et active. »

 


Suivez l'Association des études américaines sur Facebook : https://www.facebook.com/americanstudiesassoc

Publié le 16 Décembre 2013, par ASASTAFF : http://www.theasa.net/member/4739/

PACBI (Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d'Israël) : http://www.pacbi.org/etemplate.php?id=2302

traduction : JPP pour BDS FRANCE

http://www.pacbi.org/etemplate.php?id=2302#.Uq8ZJ6ZMV8A.facebook

 http://latuffcartoons.files.wordpress.com/2013/12/american-studies-association-under-attack-over-bds-campaign.gif?w=590

 

ASA Members Vote To Endorse Academic Boycott of Israel

 

Council Statement on the Academic Boycott of Israel (December 4, 2013)

 

The American Studies Association | 16 décembre 2013 |

 

The members of the American Studies Association have endorsed the Association’s participation in a boycott of Israeli academic institutions. In an election that attracted 1252 voters, the largest number of participants in the organization’s history, 66.05% of voters endorsed the resolution, while 30.5% of voters voted no and 3.43% abstained. The election was a response to the ASA National Council’s announcement on December 4 that it supported the academic boycott and, in an unprecedented action to ensure a democratic process, asked its membership for their approval. Please see the ASA website for a collection of supporting documents.

 

One year ago the ASA Executive Committee was asked to consider a resolution from the Academic and Community Activism Caucus of the Association. The EC then forwarded the resolution to the National Council and, following a lengthy period of careful deliberations, the Council unanimously voted to draft a revised resolution and to recommend members endorse it.

 

The resolution is in solidarity with scholars and students deprived of their academic freedom and it aspires to enlarge that freedom for all, including Palestinians. The ASA’s endorsement of the academic boycott emerges from the context of US military and other support for Israel ; Israel’s violation of international law and UN resolutions ; the documented impact of the Israeli occupation on Palestinian scholars and students ; the extent to which Israeli institutions of higher education are a party to state policies that violate human rights ; and finally, the support of such a resolution by a majority of ASA members.

 

The National Council engaged and addressed questions and concerns of the membership throughout the process. During the open discussion at the recent convention, members asked us to draft a resolution that was relevant to the ASA in particular and so the Council’s final resolution acknowledged that the US plays a significant role in enabling the Israeli occupation of Palestine. Members asked for clarification about how the resolution would affect the ability of ASA members to engage with colleagues in Israel, and the Council developed guidelines specifying that collaboration on research and publications between individual scholars does not fall under the ASA boycott. Members asked us to deliberate carefully and consider diverse opinions and the Council thus deliberated for 8 days. Members asked that we create spaces for discussion and the Council established a lively Facebook page. Finally, members asked the National Council to put the resolution to a vote and the Council listened.

 

The ASA National Council thanks all who took seriously the task of debating and discussing the resolution. As the nation’s oldest and largest association devoted to the interdisciplinary study of American culture and history, the Association’s mission includes the ongoing study and discussion of pressing issues faced by the US and the world. As part of that process and in keeping with the ASA’s commitment to academic freedom, we are thus pleased to announce plans to bring Israeli and Palestinian academics to the 2014 national convention in Los Angeles.

 

At the same time we look forward to continuing the Association’s other work such as further supporting graduate student travel to the conference. Most important, we are making plans to add a regular DuPont Circle-based staffer who will organize a joint task force with the members of the Departments, Programs and Centers Committee to provide support for programs under review or experiencing other challenges.

 

Sincerely,

 

The ASA National Council

 

Endorsements

 

- Eric Cheyfitz, Ernest I. White Professor of American Studies and Humane Letters, Cornell University Office : (607) 255-3546 Email : etc7@cornell.edu

 

I am a Jew with a daughter and three grandchildren who are citizens of Israel. I am a scholar of American Indian and Indigenous studies, who has in published word and action opposed settler colonialism wherever it exists, including of course the Palestinian West Bank, Gaza, and East Jerusalem. It is worth noting in this respect that just as the myth of American exceptionalism seeks to erase the genocide and ongoing settler colonialism of Indigenous peoples here in the United States so the myth of Israeli exceptionalism seeks to erase Israeli colonialism in Palestine and claim original rights to Palestinian lands. It is from these personal and professional positions that I applaud the decision of the NC to support the Academic boycott of Israel, which I support, and urge ASA members to affirm that support with their votes.

 

- Angela Y. Davis, Distinguished Professor Emerita, UC Santa Cruz Office : 831-459-5332, 831-459-1924 Email : aydavis@ucsc.edu

 

The similarities between historical Jim Crow practices and contemporary regimes of segregation in Occupied Palestine make this resolution an ethical imperative for the ASA. If we have learned the most important lesson promulgated by Dr. Martin Luther King—that justice is always indivisible—it should be clear that a mass movement in solidarity with Palestinian freedom is long overdue

 

- Ashley Dawson, Professor, College of Staten Island ; editor, AAUP Journal of Academic Freedom Office : 718.982.3673 Email : Ashley.Dawson@csi.cuny.edu

 

I am in favor of the boycott. As someone born in South Africa during the darkest days of apartheid, I simply cannot cleave to an abstract notion of academic freedom that ignores the material inequalities that structure people’s rights to speak and to be heard. As Robin D. G. Kelley and Erica Lorraine Williams remind us in their eloquent commemoration of Nelson Mandela, Israel’s settler colonial policies have created conditions for Palestinians that bear close comparison with those meted out by the apartheid regime in my homeland. These conditions directly impinge on the academic freedom, as well as the life possibilities, of Palestinian intellectuals. From Editor’s closing Statement, AAUP Journal of Academic Freedom, 2013.

 

- Robin D.G. Kelley, Gary B. Nash Professor of American History, UCLA Office : 310-825-3469 rdkelley@history.ucla.edu

 

The ASA Resolution supporting a boycott of Israeli academic institutions has been grossly mischaracterized as an assault on academic freedom. On the contrary, it is one of the most significant affirmative acts any scholarly organization has proposed in defense of academic freedom since the anti-apartheid movement. Palestinian students and faculty living under occupation do not enjoy academic freedom, let alone the full range of basic human rights. Even the critics of the Resolution recognize this fact and are quick to proclaim their concern over Israel’s occupation and the plight of Palestinians. However, they argue that the boycott would, in turn, punish Israeli academics unfairly. But the truth is, Israeli scholars also suffer under the current status quo. They are denied genuine collaborative relationships with intellectuals in the Occupied Territories and Gaza, and Israeli intellectuals critical of the regime’s policies—most famously historian Ilan Pappe—have been harassed, censored, and in some cases forced into exile. Much like the academic boycott of South Africa during the apartheid era, the point of the resolution is to pressure academic institutions and the state, complicit in the policies of occupation, dispossession, and segregation to comply with international law and make real academic freedom possible. The lessons from South Africa are very clear : boycott forced complacent academics to rethink their personal and institutional relationship to apartheid, to talk to each other across the color line, and to better understand how their own work relates to social justice. If adopted, the ASA Resolution will create the conditions for genuine intellectual exchange, free of the state’s political imperative to legitimize the occupation, and grounded in a politics of inclusion, justice, and equality.

 

- David Lloyd, Distinguished Professor of English, UC Riverside Office : (951) 827-5301 Email : david.lloyd@ucr.edu

 

—The significance of this stand for justice for Palestinians

 

The resolution that ASA has endorsed responds to the call for boycott, divestment and sanctions made by the great majority of Palestinian civil society organizations. It represents the ASA’s recognition that in any act of global solidarity, we should follow the initiative of those who are oppressed, much as US civil society did in following the lead of the ANC in opposing South African Apartheid. The ASA is proud to be the second US academic organization to pass such a resolution and believes that in doing so it has significantly furthered the awareness that, no less than any other group, Palestinians scholars and students are fully entitled to enjoy the fundamental rights of academic and other universally recognized freedoms.

 

—The charge of anti-semitism and the charge that boycott violates academic freedom (actually, I think that these are fundamentally the same charge)

 

The boycott targets institutions, not individual scholars. It leaves individuals free to enjoy the benefits of academic freedom, regardless of their nationality, ethnicity or religion, and seeks to extend those benefits to all scholars without condition. The boycott thus extends academic freedom to Palestinian scholars without denying it to Jewish scholars, Israeli or otherwise. It targets institutions on the basis of what they do not what they are : it does not target them because they are Jewish or Israeli, but because of their complicity in Israel’s systemic and ongoing violations of human rights and international law. These are practices, and therefore capable of termination or modification. What would be truly anti-semitic would be to accept that all Jews are de facto identified with a single state and its policies.

 

—The claim that Americanists have no stake in Israel/Palestine

 

By definition, the study of America includes both the study of its own colonial and imperial past and the study of its international relations. No state has benefited more in recent decades from US material and political support than Israel and perhaps no people has been more continuously impacted by US global interests than the Palestinians. The US relation to Israel/Palestine is therefore not only a relevant but a pressing object of analysis for American Studies. The boycott resolution is in keeping with the Association’s long-standing ethical commitment to translating analysis into morally informed action (from condemnation of the war on Iraq to support for hotel workers).

 

—The claim that academic organizations have no business taking political stands

 

The ASA’s members have learnt and taught that every substantial advance in real and material freedom for people subject to racism, colonization and discrimination has come through intellectual analysis that finds expression in practice and in the alliance with social movements working for justice. No more than political freedom is academic freedom the private possession of the privileged. It has meaning only if it is translated into action and only if we are not afraid to translate our understanding into collective action for justice. The boycott is in fundamental agreement with these principle and therefore with those that inform the ASA.

 

Lisa Lowe, Professor and Director of American Studies, Tufts University

 

The collective practice of non-cooperation with institutions has a long distinguished international history, and the ASA resolution on the academic boycott of Israel situates itself squarely in this tradition. Moreover, it is a mode of engaging both U.S. and Israeli publics to discuss, deliberate, and grapple with responsibility and complicity in the ongoing conditions suffered by Palestinian people in the occupied territories. By putting the resolution to a vote now, the ASA expresses its view that it is no longer possible for academics of conscience to stand on the sidelines. The vote on the resolution calls on us to reckon with our implication in the unjust treatment of this people, and of the many people, dispossessed and dehumanized by military occupation.

 

- Alex Lubin, Associate Professor of American Studies, American University of Beirut and on-leave, University of New Mexico Emails ; Al11@aub.edu.lbl ; alubin@unm.edu Skype : abqalex

 

Academic freedom means very little when it takes place in a context of segregation and apartheid. Change came to the Jim Crow South not through academic dialogue, but through protest and, in some cases, through boycotts of the institutions that fostered segregation. Change came to South Africa’s apartheid system not through academic dialogue, but through protest, resistance, and an international boycott. Those of us who value academic freedom must always struggle to ensure that the world surrounding academia provides the basic human rights that enable academic life. Published in the Nation, December 13, 2013.

 

The boycott resolution is intended to address a profound case of discrimination against Palestinians and is consistent with the ASA’s previous endorsement of anti-racist positions in other areas. The resolution does not target Israelis, Jews, or any individuals ; indeed, the ASA’s support for the boycott affirms its opposition to all forms of racial discrimination, including, but not limited to, anti-Semitism and Islamophobia.

 

The boycott targets Israeli State institutions that violate Palestinian academic freedom. The resolution very clearly does not infringe on individuals’ academic or other freedoms. Israeli and Palestinian scholars will not only be welcome at future ASA conference, they will also be recruited. In this way, the ASA will make clear in words and deeds that while it will ask its members to not travel to, nor to establish institutional affiliations with, Israeli institutions the boycott is not against individuals.

 

This has been a clarifying moment for the American Studies Association ; indeed, it is a profound example of what the American Studies scholar, Gene Wise, once called a “paradigm drama.” Long-time ASA members and recent ones, graduate students and emeriti faculty, could be found on either side of this issue. While I feel strongly that the ASA made the right decision to support the boycott resolution, I recognize that many colleagues disagree. In no way should the passage of this resolution exclude or marginalize ASA members who opposed it. The boycott resolution is not about severing intellectual connections or shutting down conversation ; it is about extending academic freedom and enabling free speech.

 

- David Palumbo Liu, Louise Hewitt Nixon Professor, Stanford University Office : 650 725 4915 Email : palumbo-liu@stanford.edu

 

People who truly believe in academic freedom would realize protesting the blatant and systemic denial of academic freedom to Palestinians, which is coupled with material deprivation of a staggering scale, far outweighs concerns we in the West might have about our own rather privileged academic freedoms.

 

There is no restriction whatsoever of individuals’ academic freedom—this is a boycott by an academic organization against academic institutions in Israel. Individual ASA members are to follow their consciences ; both Israeli and Palestinian scholars are invited to participate in ASA events.

 

- Fred Moten, Professor, University of California, Riverside Phone : (951) 827-5301 Email : Frederick.moten@ucr.edu

 

If, by academic freedom, we mean the unfettered exercise and exchange of speech, thought and research by every member of the global academic community, including both Israelis and Palestinians, then the ASA’s endorsement of the call for boycott and sanctions of Israeli academic institutions complicit in the administration of the illegal occupation of Palestinian lands is a significant advance in our assertion and protection of it. The responsibility of intellectuals is not only to exercise academic freedom but also to theorize and work to enact the conditions that make it possible, meaningful and universal. Thought is irreducibly social, irreducibly public, irreducibly human. When we callously accede to the exclusion of so many from the conditions that foster its free exercise we violate our own commitment to fulfill its responsibilities. The global history of settler colonialism is the history of the administration of such exclusion. Those of us who study the history and culture of the United States of America know that it has played and continues to play a major part in this tragic and brutal history, both within its own borders and everywhere it seeks to extend, consolidate and instrumentalize its power. In endorsing the call for boycott that first emanated from Palestinian civil society but is increasingly echoed by Israeli activists and intellectuals concerned with the moral and political sustainability of their country, we recognize that what it is to be a friend of the state of Israel and what it is to insist upon the right of the Jewish people to live and thrive in a just world are two entirely different things. There is and can be no such world in the absence of the Palestinians’ right to live and thrive as well. Israeli intellectuals Adi Ophir’s and Ariella Azoulay’s description of the occupation and its administration as a practice of incorporative exclusion is apt not only with regard to Israeli policy but with regard to American policy as well. My support of the ASA’s position is animated by the hope that this endorsement refreshes our capacity to think, speak and act against the structures and effects of incorporative exclusion that viciously shape and define the modern world.

 

- Barbara Ransby, Professor, University of Illinois at Chicago Phone : 312-996-2961 Email : bransby@uic.edu

 

Professional organizations and individual scholars not only have the right but the obligation to speak out against what we deem to be unethical practices by our institutions and the Academy in general. Moreover, it would be a gross violation of academic freedom to punish any individual professor for expressing his or her political views or critical analysis on a controversial issue. During the McCarthy era intellectuals were persecuted and blacklisted for their left wing views. In the Jim Crow South faculty members lost their jobs for supporting the Civil Rights Movement and opposing racism and segregation. Censorship and political intimidation was wrong then and it is wrong now. Today many academics, after much reading, research, debate and deliberation, have decided to support BDS as a nonviolent response to the unjust treatment of our colleagues and counterparts, students and others living under Israeli Occupation in Palestine. I applaud and support The American Studies Association in its ethical stance on this issue, an issue which in the final analysis, is not mainly about Jews or Palestinians, but about justice.

 

- John Carlos Rowe, Professor, University of Southern California Phone : (213) 821-5594 E-mail : johnrowe@email.usc.edu

 

I realize this is a controversial resolution, but it is in keeping with our activist history. It is not directed at individual citizens and academics in Israel, but at academic institutions that have been demonstrated time and again their complicity with state policies intended to discriminate against the Palestinian people. During the anti-Vietnam War demonstrations, we attempted and in some cases successfully closed American colleges and universities because they were part of the military-industrial complex. This resolution does the same kind of work. During the Divestment campaign to prevent retirement (and other) funds from being invested in companies doing business with Apartheid South Africa, we recognized the importance of what was at the time termed “symbolic action.” (In fact, divestment resulted in real economic consequences for South Africa). This resolution does the same work.

 

- Neferti X. M. Tadiar, Professor, Barnard College Email contact only : nxtadiar@gmail

 

The overwhelming support for this resolution heralds a new era of anti-racist, anti-colonial solidarity. It signals an American Studies unafraid to challenge some of the most hallowed underpinnings of global empire, including the imperative to uphold formal freedoms regardless of the dispossession and violence on which those freedoms depend. It is evident that the resolution’s passing has already generated a level of intellectual inquiry, engagement and exchange that is invigorating not only for the academic field but also for the broader arenas of public debate and political action.

 

- Robert Warrior, Professor, University of Illinois at Urbana-Champaign Office : (217) 265-9870 Email : rwarrior@illinois.edu

 

This resolution achieves the clarity of balance that Edward Said, who was one of my teachers in graduate school, modeled at the intersection of scholarship and imperialism. I am proud to have the leaders of our association not only endorse the Palestinian call to academic and cultural boycott, but to advance our understanding of how to do so through a long, clear, and democratic process that has invited broad and lively participation.

 

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