FREE PALESTINE
17 décembre 2013

La mémoire audiovisuelle des réfugiés palestiniens

 

Ce sont des images en noir et blanc capturées sur le vif dans les camps de Gaza, de Jordanie ou du Liban. Visages studieux ou facétieux, graves ou inquiets. À l'école, à l'atelier, au dispensaire. Pour la première fois, l'ONU dévoile au grand public ses archives audiovisuelles, tout nouvellement numérisées, sur les réfugiés palestiniens de 1948 à nos jours.
« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Palestiniens, y compris ceux de la diaspora, pour défendre et préserver leur identité et contribuer à l'édification d'un patrimoine national », estime Filippo Grandi, commissaire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Depuis la naissance de l'État d'Israël et la première guerre israélo-arabe (1948-1949), l'Unrwa a collecté plus d'un demi-million de photographies – 430 000 négatifs, 10 000 clichés papier et 85 000 diapositives –, et 800 films et vidéocassettes sur les Palestiniens forcés à l'exode. Ces archives, uniques, ont été inscrites en 2009 dans le registre « Mémoire du monde » de l'Unesco. « Pour nous, il s'agissait d'un problème technique urgent puisque notre riche collection se décomposait littéralement. La numérisation était la seule option pour la conservation », a expliqué M. Grandi lors du vernissage d'une exposition sur les archives audiovisuelles de l'Unrwa, jeudi à Jérusalem-Est.
L'exposition itinérante, intitulée « The Long Journey », montre des paysages disparus, les exilés dans les épreuves, mais aussi une jeunesse palestinienne qui se projette dans l'avenir. La vie continue, triomphe. Un site a été lancé en même temps : http ://archive.Unrwa.org/license/home/Unrwa.do. Symbole de modernité, le travail de numérisation est effectué à Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étudiants est mobilisée jusqu'à l'été prochain. L'Unrwa a reçu l'assistance technique du Danemark et de la France – via l'Institut national de l'audiovisuel (INA) –, mais aussi financière du secteur privé palestinien.
Pour Georges Nehmeh, un des premiers photographes-cinéastes de l'agence onusienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indélébile de l'histoire du Moyen-Orient ». Né à Beyrouth, Georges Nehmeh, auteur d'un court documentaire sur le sujet, a même retrouvé 40 ans après certains des protagonistes qu'il avait photographiés dans les années 1970 à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie de Amman. Ainsi, un bébé déshydraté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jordanie au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-petits-enfants : 70 ou 80...
À côté de la délimitation des frontières, de la colonisation juive et de Jérusalem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne manque jamais une occasion de rappeler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs descendants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.
Lors de sa récente visite, le président français François Hollande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. « La question des réfugiés est cruciale, répond Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne, ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ». Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpabilité dans la nakba (la catastrophe en arabe) et la reconnaissance de l'histoire et des droits » des Palestiniens chassés de leur terre.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a souhaité vendredi soir que « M. Netanyahu trouve la force de présenter ses excuses au peuple palestinien pour la destruction de 418 villages en 1948 ». Il a catégoriquement rejeté l'exigence de M. Netanyahu d'une reconnaissance par les Palestiniens « d'Israël comme État juif », l'accusant de vouloir imposer aux Palestiniens le « récit » historique israélien. « J'ai mon propre récit, ma propre histoire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en changerai jamais », a lancé le principal négociateur palestinien.
© AFP - See more at: http://www.lorientlejour.com/article/845105/la-memoire-audiovisuelle-des-refugies-palestiniens.html#sthash.sjXD1Zlp.dpuf

 

 

 

 

Ce sont des images en noir et blanc capturées sur le vif dans les camps de Gaza, de Jordanie ou du Liban. Visages studieux ou facétieux, graves ou inquiets. À l'école, à l'atelier, au dispensaire. Pour la première fois, l'ONU dévoile au grand public ses archives audiovisuelles, tout nouvellement numérisées, sur les réfugiés palestiniens de 1948 à nos jours.
« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Palestiniens, y compris ceux de la diaspora, pour défendre et préserver leur identité et contribuer à l'édification d'un patrimoine national », estime Filippo Grandi, commissaire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Depuis la naissance de l'État d'Israël et la première guerre israélo-arabe (1948-1949), l'Unrwa a collecté plus d'un demi-million de photographies – 430 000 négatifs, 10 000 clichés papier et 85 000 diapositives –, et 800 films et vidéocassettes sur les Palestiniens forcés à l'exode. Ces archives, uniques, ont été inscrites en 2009 dans le registre « Mémoire du monde » de l'Unesco. « Pour nous, il s'agissait d'un problème technique urgent puisque notre riche collection se décomposait littéralement. La numérisation était la seule option pour la conservation », a expliqué M. Grandi lors du vernissage d'une exposition sur les archives audiovisuelles de l'Unrwa, jeudi à Jérusalem-Est.
L'exposition itinérante, intitulée « The Long Journey », montre des paysages disparus, les exilés dans les épreuves, mais aussi une jeunesse palestinienne qui se projette dans l'avenir. La vie continue, triomphe. Un site a été lancé en même temps : http ://archive.Unrwa.org/license/home/Unrwa.do. Symbole de modernité, le travail de numérisation est effectué à Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étudiants est mobilisée jusqu'à l'été prochain. L'Unrwa a reçu l'assistance technique du Danemark et de la France – via l'Institut national de l'audiovisuel (INA) –, mais aussi financière du secteur privé palestinien.
Pour Georges Nehmeh, un des premiers photographes-cinéastes de l'agence onusienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indélébile de l'histoire du Moyen-Orient ». Né à Beyrouth, Georges Nehmeh, auteur d'un court documentaire sur le sujet, a même retrouvé 40 ans après certains des protagonistes qu'il avait photographiés dans les années 1970 à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie de Amman. Ainsi, un bébé déshydraté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jordanie au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-petits-enfants : 70 ou 80...
À côté de la délimitation des frontières, de la colonisation juive et de Jérusalem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne manque jamais une occasion de rappeler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs descendants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.
Lors de sa récente visite, le président français François Hollande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. « La question des réfugiés est cruciale, répond Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne, ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ». Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpabilité dans la nakba (la catastrophe en arabe) et la reconnaissance de l'histoire et des droits » des Palestiniens chassés de leur terre.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a souhaité vendredi soir que « M. Netanyahu trouve la force de présenter ses excuses au peuple palestinien pour la destruction de 418 villages en 1948 ». Il a catégoriquement rejeté l'exigence de M. Netanyahu d'une reconnaissance par les Palestiniens « d'Israël comme État juif », l'accusant de vouloir imposer aux Palestiniens le « récit » historique israélien. « J'ai mon propre récit, ma propre histoire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en changerai jamais », a lancé le principal négociateur palestinien.
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Ce sont des images en noir et blanc capturées sur le vif dans les camps de Gaza, de Jordanie ou du Liban. Visages studieux ou facétieux, graves ou inquiets. À l'école, à l'atelier, au dispensaire. Pour la première fois, l'ONU dévoile au grand public ses archives audiovisuelles, tout nouvellement numérisées, sur les réfugiés palestiniens de 1948 à nos jours.
« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Palestiniens, y compris ceux de la diaspora, pour défendre et préserver leur identité et contribuer à l'édification d'un patrimoine national », estime Filippo Grandi, commissaire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Depuis la naissance de l'État d'Israël et la première guerre israélo-arabe (1948-1949), l'Unrwa a collecté plus d'un demi-million de photographies – 430 000 négatifs, 10 000 clichés papier et 85 000 diapositives –, et 800 films et vidéocassettes sur les Palestiniens forcés à l'exode. Ces archives, uniques, ont été inscrites en 2009 dans le registre « Mémoire du monde » de l'Unesco. « Pour nous, il s'agissait d'un problème technique urgent puisque notre riche collection se décomposait littéralement. La numérisation était la seule option pour la conservation », a expliqué M. Grandi lors du vernissage d'une exposition sur les archives audiovisuelles de l'Unrwa, jeudi à Jérusalem-Est.
L'exposition itinérante, intitulée « The Long Journey », montre des paysages disparus, les exilés dans les épreuves, mais aussi une jeunesse palestinienne qui se projette dans l'avenir. La vie continue, triomphe. Un site a été lancé en même temps : http ://archive.Unrwa.org/license/home/Unrwa.do. Symbole de modernité, le travail de numérisation est effectué à Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étudiants est mobilisée jusqu'à l'été prochain. L'Unrwa a reçu l'assistance technique du Danemark et de la France – via l'Institut national de l'audiovisuel (INA) –, mais aussi financière du secteur privé palestinien.
Pour Georges Nehmeh, un des premiers photographes-cinéastes de l'agence onusienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indélébile de l'histoire du Moyen-Orient ». Né à Beyrouth, Georges Nehmeh, auteur d'un court documentaire sur le sujet, a même retrouvé 40 ans après certains des protagonistes qu'il avait photographiés dans les années 1970 à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie de Amman. Ainsi, un bébé déshydraté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jordanie au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-petits-enfants : 70 ou 80...
À côté de la délimitation des frontières, de la colonisation juive et de Jérusalem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne manque jamais une occasion de rappeler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs descendants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.
Lors de sa récente visite, le président français François Hollande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. « La question des réfugiés est cruciale, répond Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne, ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ». Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpabilité dans la nakba (la catastrophe en arabe) et la reconnaissance de l'histoire et des droits » des Palestiniens chassés de leur terre.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a souhaité vendredi soir que « M. Netanyahu trouve la force de présenter ses excuses au peuple palestinien pour la destruction de 418 villages en 1948 ». Il a catégoriquement rejeté l'exigence de M. Netanyahu d'une reconnaissance par les Palestiniens « d'Israël comme État juif », l'accusant de vouloir imposer aux Palestiniens le « récit » historique israélien. « J'ai mon propre récit, ma propre histoire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en changerai jamais », a lancé le principal négociateur palestinien.
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« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Palestiniens, y compris ceux de la diaspora, pour défendre et préserver leur identité et contribuer à l'édification d'un patrimoine national », estime Filippo Grandi, commissaire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Depuis la naissance de l'État d'Israël et la première guerre israélo-arabe (1948-1949), l'Unrwa a collecté plus d'un demi-million de photographies – 430 000 négatifs, 10 000 clichés papier et 85 000 diapositives –, et 800 films et vidéocassettes sur les Palestiniens forcés à l'exode. Ces archives, uniques, ont été inscrites en 2009 dans le registre « Mémoire du monde » de l'Unesco. « Pour nous, il s'agissait d'un problème technique urgent puisque notre riche collection se décomposait littéralement. La numérisation était la seule option pour la conservation », a expliqué M. Grandi lors du vernissage d'une exposition sur les archives audiovisuelles de l'Unrwa, jeudi à Jérusalem-Est.
L'exposition itinérante, intitulée « The Long Journey », montre des paysages disparus, les exilés dans les épreuves, mais aussi une jeunesse palestinienne qui se projette dans l'avenir. La vie continue, triomphe. Un site a été lancé en même temps : http ://archive.Unrwa.org/license/home/Unrwa.do. Symbole de modernité, le travail de numérisation est effectué à Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étudiants est mobilisée jusqu'à l'été prochain. L'Unrwa a reçu l'assistance technique du Danemark et de la France – via l'Institut national de l'audiovisuel (INA) –, mais aussi financière du secteur privé palestinien.
Pour Georges Nehmeh, un des premiers photographes-cinéastes de l'agence onusienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indélébile de l'histoire du Moyen-Orient ». Né à Beyrouth, Georges Nehmeh, auteur d'un court documentaire sur le sujet, a même retrouvé 40 ans après certains des protagonistes qu'il avait photographiés dans les années 1970 à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie de Amman. Ainsi, un bébé déshydraté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jordanie au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-petits-enfants : 70 ou 80...
À côté de la délimitation des frontières, de la colonisation juive et de Jérusalem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne manque jamais une occasion de rappeler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs descendants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.
Lors de sa récente visite, le président français François Hollande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. « La question des réfugiés est cruciale, répond Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne, ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ». Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpabilité dans la nakba (la catastrophe en arabe) et la reconnaissance de l'histoire et des droits » des Palestiniens chassés de leur terre.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a souhaité vendredi soir que « M. Netanyahu trouve la force de présenter ses excuses au peuple palestinien pour la destruction de 418 villages en 1948 ». Il a catégoriquement rejeté l'exigence de M. Netanyahu d'une reconnaissance par les Palestiniens « d'Israël comme État juif », l'accusant de vouloir imposer aux Palestiniens le « récit » historique israélien. « J'ai mon propre récit, ma propre histoire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en changerai jamais », a lancé le principal négociateur palestinien.
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Ce sont des images en noir et blanc capturées sur le vif dans les camps de Gaza, de Jordanie ou du Liban. Visages studieux ou facétieux, graves ou inquiets. À l'école, à l'atelier, au dispensaire. Pour la première fois, l'ONU dévoile au grand public ses archives audiovisuelles, tout nouvellement numérisées, sur les réfugiés palestiniens de 1948 à nos jours.
« C'est un projet important pour l'histoire de la Palestine et des Palestiniens, y compris ceux de la diaspora, pour défendre et préserver leur identité et contribuer à l'édification d'un patrimoine national », estime Filippo Grandi, commissaire général sortant de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa). Depuis la naissance de l'État d'Israël et la première guerre israélo-arabe (1948-1949), l'Unrwa a collecté plus d'un demi-million de photographies – 430 000 négatifs, 10 000 clichés papier et 85 000 diapositives –, et 800 films et vidéocassettes sur les Palestiniens forcés à l'exode. Ces archives, uniques, ont été inscrites en 2009 dans le registre « Mémoire du monde » de l'Unesco. « Pour nous, il s'agissait d'un problème technique urgent puisque notre riche collection se décomposait littéralement. La numérisation était la seule option pour la conservation », a expliqué M. Grandi lors du vernissage d'une exposition sur les archives audiovisuelles de l'Unrwa, jeudi à Jérusalem-Est.
L'exposition itinérante, intitulée « The Long Journey », montre des paysages disparus, les exilés dans les épreuves, mais aussi une jeunesse palestinienne qui se projette dans l'avenir. La vie continue, triomphe. Un site a été lancé en même temps : http ://archive.Unrwa.org/license/home/Unrwa.do.

 

Symbole de modernité, le travail de numérisation est effectué à Amman et à Gaza, où une équipe de sept jeunes étudiants est mobilisée jusqu'à l'été prochain. L'Unrwa a reçu l'assistance technique du Danemark et de la France – via l'Institut national de l'audiovisuel (INA) –, mais aussi financière du secteur privé palestinien.
Pour Georges Nehmeh, un des premiers photographes-cinéastes de l'agence onusienne, « chacune de ces photos fait partie de manière indélébile de l'histoire du Moyen-Orient ». Né à Beyrouth, Georges Nehmeh, auteur d'un court documentaire sur le sujet, a même retrouvé 40 ans après certains des protagonistes qu'il avait photographiés dans les années 1970 à Khan Younès (bande de Gaza) et dans le camp de Baqaa, à la sortie de Amman. Ainsi, un bébé déshydraté qu'il avait vu moribond est devenu père de cinq enfants. Un couple de réfugiés de Jéricho qui avait dû fuir en Jordanie au moment de la guerre des Six-Jours (juin 1967) et qui, après avoir connu la misère, ne compte plus aujourd'hui ses petits et arrière-petits-enfants : 70 ou 80...
À côté de la délimitation des frontières, de la colonisation juive et de Jérusalem, la question des réfugiés de 1948 et des déplacés de 1967 est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne manque jamais une occasion de rappeler qu'Israël est opposé au retour des réfugiés et de leurs descendants, aujourd'hui au nombre de plus de 5 millions.
Lors de sa récente visite, le président français François Hollande a insisté notamment sur la nécessité d'une « solution réaliste » pour les réfugiés palestiniens. « La question des réfugiés est cruciale, répond Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne, ils doivent avoir le droit de choisir » d'exercer ou non leur « droit au retour ». Elle réclame d'Israël « l'admission de sa culpabilité dans la nakba (la catastrophe en arabe) et la reconnaissance de l'histoire et des droits » des Palestiniens chassés de leur terre.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a souhaité vendredi soir que « M. Netanyahu trouve la force de présenter ses excuses au peuple palestinien pour la destruction de 418 villages en 1948 ». Il a catégoriquement rejeté l'exigence de M. Netanyahu d'une reconnaissance par les Palestiniens « d'Israël comme État juif », l'accusant de vouloir imposer aux Palestiniens le « récit » historique israélien. « J'ai mon propre récit, ma propre histoire, mon propre héritage, je ne peux pas changer mon récit. Je n'en changerai jamais », a lancé le principal négociateur palestinien.
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