Des négociations lancées en fanfare à Washington DC
Saeb Erekat s’est assis à côté d'une criminelle de guerre (Tsipi Livni, responsable du massacre de centaines de civils palestiniens à Gaza) et en face du lobbyiste israélien Martin Indyk (représentant les USA) après avoir abandonné la requête (faisant partie d’Oslo et de la feuille de route) du gel des colonies et s’être contenté de vagues assurances verbales. Il s’agit du même Erekat qui a vainement « négocié » pendant 20 ans, suivant les mêmes lignes directrices (d’où le titre de son livre, "Life is negociations"). C’est le même personnage que les "dossiers Palestine" divulgués par AlJazeera ont montré, lâchant concession sur concession tandis que le côté israélien, entre deux bâillements, demandait toujours plus. (1)
Dimanche 28 juillet, manifestation à Ramallah contre la reprise des négociations avec l'occupant : "Non à la liquidation de la cause palestinienne - Non aux négociations - Vers une stratégie nationale unifiée de résistance"
Mais, plus choquant encore, Abbas et Erekat ont accepté que Martin Indyk soit l'arbitre des Etats-Unis dans les discussions. Indyk a été nommé envoyé des Etats-Unis pour le "processus de paix". C'est Indyk qui va arbitrer l'accord entre Erekat et Livni, alors qu'il est un juif sioniste et lobbyiste pro-Israël. Il a pris congé du groupe sioniste "The Brookings Institute", à Washington. L'un des principaux sponsors de cet institut est Haim Saban (pour en savoir plus sur Saban, lire mon article "Mighty Morphin' Power Brokers".
Indyk a d’abord travaillé pour le 'Washington Institute for Near East Policy' (WINEP), un rejeton de l’AIPAC (lobby pro-Israël). Indyk n’avait pas la nationalité états-unienne mais le problème fut promptement corrigé par un processus éclair de facilitation, nomination et approbation (le tout en moins de deux semaines) par le président Clinton, de façon à pouvoir le nommer (ceci est assez incroyable) ambassadeur US en Israël. Nommer un lobbyiste d’un pays étranger ambassadeur US dans ce même pays est un fait sans précédent. Mains nommer un loup pour arbitrer un accord entre un autre loup et un poulet relève de l'exploit. Il ne nous reste plus qu’à voir à quelle vitesse le poulet sera plumé.
Le secrétaire d'Etat US John Kerry (à g.) accueille Martin Indyk pour le lancement du grand braquage des droits palestiniens, à Washington, le 29 juillet 2013 (EPA)
Ya’alon a dit, "Libérer des prisonniers est le choix d'une mauvaise option par rapport à une encore pire... Nous avons pris cette décision pour éviter la pire. De nombreuses considérations stratégiques, qui pourront être révélées dans le futur, ont présidé à ce choix, et nous devons donc aller de l'avant et libérer des prisonniers d'avant Oslo."
Netanyahu a été encore plus clair : il a dit qu'il refusait d’accepter les frontières de 1967 ou un gel des colonies et qu’aller négocier n’avait pour but que de renforcer les positions israéliennes.
Dans la manifestation contre les négociations à Ramallah le 28 juillet : "Abbas/Erekat/Abed Rabbo ne me représentent pas"
Dimanche 28 juillet, la police de l’Autorité palestinienne a réprimé une marche palestinienne et attaqué les manifestants qui protestaient contre la décision de retourner à la table de négociations prise unilatéralement par Abu Mazen.
Docteur Mazin Qumsiyeh
http://qumsiyeh.org
(1) Lire à ce sujet le récit édifiant de Ziyad Clot, "Il n'y aura pas d'Etat palestinien - Journal d'un négociateur en Palestine", Ed. Max Milo, 2010.
Saeb Erekat, fossoyeur officiel des droits palestiniens, à côté de la criminelle de guerre israélienne Tsipi Livni, lors du souper organisé par le secrétaire d'Etat US John Kerry à Washington, le 29 juillet 2013, pour marquer la reprise du hold-up de ce qui reste de la Palestine. (AP Photo/Charles Dharapak)
Source : Mazin Qumsiyeh
Traduction : MR pour ISM/Chris