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4 avril 2013

Air France condamnée pour discrimination

Air France condamnée pour discrimination
4 avril 2013 à 14:35
Les avions Air France à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris, en 2002.
Les avions Air France à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris, en 2002. (Photo Jacky Naegelen. Reuters)

La compagnie aérienne écope d'une amende de 10 000 euros et devra payer 3 000 euros à une passagère, militante pro-palestinienne qui s'était vue débarquée d'un avion.

La compagnie Air France a été condamnée jeudi à Bobigny pour avoir discriminé une passagère, militante pro-palestinienne, qui avait été débarquée d’un avion pour Tel-Aviv au motif qu’elle n’était ni Israélienne ni juive.

 

«Le tribunal déclare la société Air France coupable du délit de discrimination», a déclaré la juge Nabila Mani-Saada. Air France devra payer 10 000 euros d’amende et verser 3 000 euros de dommages et intérêts et frais d’avocat à la passagère.

Horia Ankour, une élève-infirmière de 30 ans, souhaitait se rendre en Israël le 15 avril 2012 pour participer à une opération «Bienvenue en Palestine» organisée par des militants pro-palestiniens, qui avaient ensuite en quasi-totalité été refoulés par les autorités israéliennes. Alors que l’avion s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Nice, une préposée d’Air France était venue lui demander si elle avait un passeport israélien. Devant sa réponse négative, elle l’avait prise à l’écart pour lui demander si elle était juive. Horia Ankour avait alors été débarquée après avoir répondu «non». Air France avait ensuite fourni à la passagère, à la demande de celle-ci, une attestation de non embarquement dans laquelle les deux questions étaient clairement stipulées, une pièce qui a été versée au dossier.

Lors du procès le 17 janvier, Ankour avait reçu le soutien du parquet, qui avait estimé qu’il s’agissait d’une «discrimination caractérisée». «On ne peut pas tolérer ce genre de comportement sur notre territoire», avait jugé le procureur Abdelkrim Grini. «Aujourd’hui on vous demande si vous êtes juive, demain si vous êtes musulmane, après-demain si vous êtes homosexuelle ou syndiquée !», s’était-il exclamé.

«On savait que cette dame ne pourrait pas rentrer» en Israël, avait témoigné pour la défense l’employée d’Air France ayant supervisé l’embarquement, expliquant qu’il était apparu juste avant l’envol que son nom figurait sur une liste de personnes indésirables établie par les autorités israéliennes. «On a posé ces questions parce que le chef d’escale d’Air France à Tel Aviv (le) demandait», avait-elle ajouté. L’avocat d’Air France, Me Fabrice Pradon, avait lui affirmé qu’elles émanaient «directement des autorités israéliennes» et qu’Air France avait voulu «protéger» Horia Ankour.

Cette dernière avait assigné Air France par citation directe, une procédure qui permet à une victime de saisir directement un tribunal.
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