FREE PALESTINE
24 août 2012

"Flottille", clap troisième : Mobilisez votre réseau diplomatique

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Bruxelles, Le 24 aout 2012

 

Monsieur le Ministre Didier Reynders

Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères,
du Commerce extérieur et des Affaires européennes
Rue des Petits Carmes, 15
1000 BRUXELLES
Tél. : +32 (0)2 501 85 91
Fax. : +32 (0)2 513 25 97
e-mail : contact.reynders@diplobel.fed.be

 

 

Madame, Monsieur,

A l’heure où ces lignes sont écrites, plus d’une centaine de délégués de France, mais aussi de Belgique ainsi que d’autres pays d’Europe et d’Amérique du Nord,  sont  en route pour rejoindre Amman (Jordanie), avant de se présenter dimanche 26 août  au Pont King Hussein (Pont Allenby) séparant la Jordanie des territoires palestiniens occupés de Cisjordanie.

Dans le cadre de cette nouvelle édition de la mission Bienvenue en Palestine, ces volontaires, âgés de 9 ans à 82 ans, répondent à une invitation du gouvernorat de Bethléem, ainsi que d’associations de la société civile de cette ville palestinienne.

Symbole de notre volonté commune de montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls, la mission Bienvenue Palestine est placée sous le signe de la solidarité avec l’enfance, la jeunesse, et le droit à l’éducation. A l’occasion de la rentrée des classes, nos amis apportent ainsi dans leurs bagages plus d’une tonne de fournitures scolaires achetées grâce à des dons et collectes de solidarité avant le voyage.

A la différence de missions antérieures, où les voyageurs entendaient rejoindre la Cisjordanie occupée en atterrissant dans un premier temps à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le trajet emprunté cette fois n’empiète pas d’un centimètre sur le territoire israélien.

Pour autant, c’est bien l’armée israélienne qui contrôle, 24 heures sur 24, les entrées et sorties de voyageurs sur le Pont Allenby, comme des milliers de Palestiniens en font en permanence la douloureuse expérience.

Et bien que les autorités israéliennes se soient jusqu’à présent abstenues de toute remarque sur la nouvelle mission Bienvenue en Palestine, je tiens a vous rappelez que les dirigeants israélienne sont capables de n’importe quelle infraction,  y compris dans des zones où ils n’ont rien à faire, comme c’est le cas sur le Pont Allenby.

Madame, Monsieur,  j'insiste afin que vous mobilisiez votre réseau diplomatique dans la région pour porter assistance, le cas échéant, à nos camarades.

Madame, Monsieur,

On ne vous demande pas de  juger de l’opportunité ou non de cette action mais de notre droit de nous rendre en Palestine, comme dans n’importe quel autre pays du monde !

Madame, Monsieur,

La mission « Bienvenue en Palestine » vous met également face à votre responsabilités politique, face au respect du droit international et donc des droits fondamentaux du peuple palestinien.

Le peuple Palestinien devrait avoir le droit d’accueillir des visiteurs issus du monde entier, et ceci sans que ceux-ci soient obligés de subir des enquêtes humiliantes et intimidantes ou même se voir emprisonner. Il est inhumain de clôturer toutes les voies qui nous permettent de rencontrer nos amis en Palestine.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.


Nordine Saïdi (0476/84.19.69 )

Mouvement Citoyen Palestine

 



--
Nordine Saïdi
Porte parole d' ÉGALITÉ
www.egalite.be

 

"Flottille", clap troisième

Renée-Anne Gutter

Mis en ligne le 24/08/2012

Le mouvement de solidarité pro-palestinienne ne baisse pas les bras. Pour la troisième fois, il défie l’interdiction d’accès aux territoires palestiniens.
Correspondante à Jérusalem

En juillet 2011 et avril 2012, plusieurs centaines de militants de divers pays d’Europe ont défié la politique d’interdiction d’accès aux territoires palestiniens aux sympathisants étrangers mise en place par Israël. Ils cherchaient à entrer en Israël via son aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv, en proclamant délibérément leur intention d’aller participer à une semaine d’activités socioculturelles à Bethléem en Cisjordanie, sous la bannière "Bienvenue en Palestine".

Considérés comme fauteurs de troubles par le gouvernement Netanyahou, peu sont arrivés à bon port : les uns ont été arrêtés et refoulés par les autorités israéliennes dès leur atterrissage à Ben-Gourion; les autres n’ont même pas pu embarquer pour Tel-Aviv, Israël ayant transmis aux compagnies d’aviation étrangères des listes d’"indésirables" qui n’ont pas été autorisés à monter à bord dans leur aéroport de départ.

Cette fois, appelant à "poursuivre le combat pour la liberté de circulation en Palestine et contre l’enfermement du peuple palestinien", une centaine de personnes de Belgique, France et autres pays d’Europe vont tenter d’entrer en territoire palestinien par la route via la Jordanie. Leurs organisateurs s’expliquent : en avril dernier, des responsables israéliens ont déclaré que le moyen "approprié" pour arriver en Cisjordanie était de passer par la Jordanie et le pont Allenby, et non par Ben Gourion. "Nous avons donc décidé de les prendre au mot".

Rappelons que tout étranger voulant visiter la Cisjordanie doit passer par un contrôle frontalier israélien - fût-ce à l’aéroport Ben Gourion, au port de Haïfa ou aux passages terrestres sur la frontière jordanienne. Quiconque est soupçonné de vouloir se rendre en Cisjordanie pour participer à des campagnes anti-israéliennes, est refoulé et placé sur une "liste noire". Si Israël juge son plan de séjour en Cisjordanie inoffensif, le voyageur ne sera pas expulsé, mais il risque de se voir uniquement autorisé à circuler dans les régions contrôlées par l’Autorité palestinienne, et non en Israël.

Ce vendredi, les participants doivent arriver à Amman par des vols individuels provenant de divers aéroports européens. Tous comptent ensuite se retrouver au pont Allenby sur la rivière du Jourdain, qui sépare la Jordanie et la Cisjordanie. Leur passage en groupe au poste-frontière est prévu pour dimanche, le terminal ne fonctionnant qu’à mi-temps les vendredi et samedi. En attendant, le groupe devrait visiter des camps de réfugiés palestiniens en Jordanie.

Après avoir franchi le terminal jordanien, traversé le pont et atteint le terminal du côté cisjordanien, les participants comptent de nouveau proclamer leur intention de se rendre à Bethléem pour une semaine de solidarité à l’invitation des notables de la ville et d’associations locales. Dans leurs bagages, ils amènent du matériel scolaire pour la rentrée des classes palestinienne.

Mais comme par le passé, ils savent qu’ils risquent de s’attirer les foudres israéliennes et de se faire refouler sans ménagement - cette fois en territoire jordanien. Car bien que le terminal du côté cisjordanien soit géré conjointement par Israël et l’Autorité palestinienne, c’est Israël qui y garde le contrôle ultime des entrées et sorties des voyageurs et marchandises. Conformément aux accords d’Oslo des années 90.

Encore faut-il que les participants parviennent à franchir le terminal jordanien, voire même à atterrir ce vendredi à l’aéroport d’Amman. Leurs organisateurs craignent notamment que les autorités jordaniennes, soucieuses d’éviter des remous palestiniens sur leur propre territoire, interdisent carrément aux participants de débarquer en Jordanie.

En tout cas, contrairement aux "flottilles aériennes" qui avaient mis la police israélienne sur pied de guerre à l’aéroport Ben Gourion, cette "flottille routière" n’a pas eu beaucoup d’écho jusqu’à présent en Israël. Même si les autorités s’apprêtent à la torpiller dès son arrivée au terminal Allenby, elles n’ont pas fait de tapage à ce sujet. Il est vrai que l’aéroport Ben Gourion, principal portail d’entrée en Israël, se trouve au centre des préoccupations nationales, alors que le terminal Allenby est éloigné, isolé, interdit aux voyageurs israéliens et peu utilisé par les touristes. Il dessert essentiellement les Palestiniens de Cisjordanie et Jérusalem-Est, ainsi que les coopérants et membres d’ONG étrangères qui travaillent en territoire palestinien. Ce qui s’y passe laisse donc l’opinion israélienne indifférente. Et l’agitation que les militants européens pourraient éventuellement y susciter ce week-end ne représente pas une menace substantielle aux yeux des forces de sécurité israéliennes.

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