FREE PALESTINE
19 août 2012

L’islam, la Palestine et les musulmans vivant dans l’hexagone

L’islam, la Palestine et les musulmans vivant dans l’hexagone

Par Youssef Girard

« Je suis l’Islam fort, je ne sors pas d’une terre dans laquelle je suis rentré, je ne sors pas des cœurs que j’ai remplis ».
Cheikh Abdelhamid Ben Badis (1889-1940)

Toute personne attestant de l’unicité divine, tout musulman et toute musulmane porteur du message de l’unicité divine (at-Tawhid) devient dépositaire d’une responsabilité l’engageant envers Allah et envers les Hommes. Le musulman et la musulmane ont le devoir impératif d’accomplir un certain nombre d’actes de dévotion qu’Allah leur a prescrit. Ces actes quotidiens ont pour objectif premier de rappeler au croyant et à la croyante la présence de leur Créateur. A propos de la prière, Allah nous dit dans le Coran : « Point de divinité en dehors de Moi. Adore-moi et accomplis la Salat pour te souvenir de Moi » (1).

L’islam, la Palestine et les musulmans vivant dans l’hexagone

Prière du premier vendredi du Ramadan, 20 juillet 2012, devant la Mosquée Al-Aqsa (en arrière plan, Qubbat As-Sakhrah, ou Dôme du Rocher)
De la même manière que la prière, le jeûne du mois de Ramadan ou le pèlerinage à la Mecque sont des rappels de la présence divine qui jalonnent toute la vie du croyant et de la croyante. Dans le Saint Coran, Allah dit : « Il vous est prescrit de jeûner à l’instar de ceux qui vous ont précédés, afin que vous manifestiez votre piété » (2). Dans le but de se souvenir d’Allah, le Coran, dont l’un des autres noms est « le rappel » (al-dhikr), insiste sur l’importance de la remémoration de la présence divine : « Et rappelle ; car le rappel profite aux croyants » (3).

Perspective immanente de l’islam

Toutefois, en islam, le rappel de la présence divine ne se limite pas uniquement au culte que l’on rend à Allah. La remémoration de la présence divine doit orienter l’ensemble de l’existence et de l’action du musulman et de la musulmane. Dans le Coran, Allah dit au Prophète (BSDL) : « Dis : Ma prière et mes actes de dévotion, ma vie et ma mort sont pour Allah, le Maître des mondes qui n’a point d’égal. Tel est l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre » (4).

Dans un autre verset, Allah dit : « Certes Allah a acheté aux croyants leur personne et leurs biens pour leur donner le paradis » (5).

Si l’on se réfère à ces versets coraniques, nous pouvons conclure que l’islam n’a pas uniquement pour fonction de s’occuper de l’existence de l’Homme après sa mort. L’islam n’est pas une religion qui s’intéresse exclusivement au bien-être des âmes ou aux questions métaphysiques. En islam, la foi transcendante qui relie l’Homme à son créateur doit avoir un impact immanent sur le monde d’ici-bas. La foi du croyant ou de la croyante ne doit pas rester enfermée dans l’intimité de son cœur ou au sein de la « sphère de sa vie privée » mais elle doit nécessairement irradier son environnement social. Cette foi doit avoir une efficacité sociale permettant au croyant de participer à la transformation du monde afin d’œuvrer à la promotion d’un idéal de justice. Allah dit : « Allah vous commande la justice » (6).

Dans un autre verset, Allah interpelle les croyants et les croyantes en disant : « Ô vous les porteurs de la foi ! Tenez vous fermes comme témoins, devant Allah, en pratiquant la justice » (7).

Mettant en garde contre le fait de s’associer à ceux qui sont adeptes de l’iniquité et de l’injustice, Allah dit : « Ne vous rangez pas du côté de ceux qui commettent des injustices, de peur que le Feu ne vous atteigne » (8).

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Plaçant au cœur de son projet social l’idéal de justice, l’islam s’intéresse à la vie de l’au-delà comme à la vie d’ici-bas, à l’individu comme à la société, au rapport transcendant de l’Homme avec son Créateur comme aux rapports sociaux existants entre les Hommes. De ce point de vue, l’islam a un caractère englobant.

L’islam demande aux musulmans de s’engager pleinement dans la voie tracée par Allah à tous les niveaux de leur vie afin de lutter pour la justice contre l’oppression, pour la libération des opprimés sur la terre, al moustadh`afin fil-ardh, contre les oppresseurs orgueilleux, al moustakbirin, pour la libération des Hommes et de la terre contre les agressions impérialistes et la colonisation. Dans son essence, l’islam s’oppose à la conception d’une religion se détournant du drame du monde dans lequel nous vivons, pour ne s’intéresser qu’à la vie spirituelle et au bien-être des âmes.

Quel qu’en soit le prix à payer, le musulman et la musulmane ne peuvent pas se détacher du monde dans lequel ils vivent. Ils ne peuvent pas renoncer à avoir un impact sur la société dans laquelle ils évoluent car la réclusion monastique n’appartient pas à la tradition prophétique. Le musulman et la musulmane doivent vivre leur foi dans ce monde avec les Hommes en suivant la prescription coranique de « témoigner devant l’humanité » (9).

De ce fait, le musulman et la musulmane ne peuvent pas se résigner à accepter une vie humiliante et la vision d’un monde injuste, en pensant uniquement à leur devenir individuel sur cette terre et à leur vie future dans l’au-delà car cette démission devant l’adversité est en contradiction avec l’injonction divine appelant les Hommes à agir et à influer sur le monde dans lequel ils vivent. Le musulman et la musulmane doivent continuellement lutter pour promouvoir la justice : « Nous avons, certes, créé l’homme pour une vie de lutte » (10).

Insistant sur l’importance de l’action et de la lutte, Allah dit : « Les croyants sont ceux qui croient en Allah et en son Prophète – puis qui n’en doutent plus – et luttent dans le chemin d’Allah avec leurs biens et leurs personnes. Voilà qui sont les véridiques » (11).

Dans la mise en œuvre de sa volonté d’influer sur le monde, le musulman et la musulmane seront inévitablement confrontés à l’adversité. Ils seront immanquablement mis à l’épreuve par Allah qui évaluera ainsi la profondeur de leurs convictions, la sincérité de leur foi et la détermination de leur engagement. Dans le Saint Coran, Allah dit : « Certes, Nous vous mettons à l’épreuve pour reconnaître ceux d’entre vous qui combattent et souffrent pour Notre cause, et pour apprécier votre comportement » (12).

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Al-Aqsa, Ramadan 1964



Dans un autre verset, Allah questionne le musulman et la musulmane sur la sincérité et l’endurance de leur engagement : « Pensiez-vous entrer au paradis sans qu’Allah ait jamais mis à l’épreuve la sincérité et l’endurance de ceux d’entre vous qui combattent pour Lui ? » (13).

Parmi toutes les épreuves auxquelles les musulmans et les musulmanes sont confrontés tout au long de leur existence, leur capacité à s’engager, à lutter et à persévérer dans cette voie est l’une des plus déterminantes, même si les croyants ont parfois une certaine répulsion à remplir leurs devoirs du fait des sacrifices qu’ils impliquent. L’importance de ces sacrifices peut entraîner une sorte de paralysie les empêchant d’agir comme ils le devraient. A ce propos, Allah dit dans le Coran : « On vous a prescrit l’obligation du combat et c’est une chose que vous n’aimez guère. Or il se peut que vous n’aimiez pas une chose alors qu’elle est dans votre bien ; et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle est dans votre mal. Allah sait et vous ne savez point » (14).

D’ailleurs ceux qui s’engagent activement et ceux qui restent passifs face au drame du monde qui les entoure, n’ont pas la même valeur auprès de leur Créateur. Expliquant la valeur de ceux qui s’engagent dans son chemin, Allah dit : « Ne sont pas sur un même niveau ceux des Croyants qui restant (chez eux) sans empêchement physique et ceux qui combattent sur le chemin d’Allah avec leurs biens et leurs vies. Allah a élevé d’un degré ceux qui combattent avec leurs biens et leurs vies au-dessus des inactifs. A tous, Il a promis la meilleure (part) mais Allah a favorisé les combattants sur les inactifs par un salaire immense » (15).

Ces versets coraniques montrent l’importance et la valeur déterminante de l’engagement social et politique en islam. La capacité des musulmans et des musulmanes à lutter en faveur de la justice est une épreuve déterminante dans leur vie spirituelle. Dans un hadith, le Prophète Mohammed (BSDL) affirma : « Quiconque parmi vous constate un mal, qu’il le fasse disparaître de sa main. S’il ne le peut, que ce soit de sa langue, sinon qu’il le fasse par la conscience, ce qui constitue la plus faible expression de la foi » (16).

La capacité d’engagement des musulmanes et des musulmans est une épreuve, une sorte d’« évaluation », pour connaître la sincérité de la foi du croyant. Si cette foi ne possède pas d’influence sur l’environnement social du croyant, si elle ne rayonne pas, cela montre son inefficience et son inefficacité. Dans ce cas, cette foi est tout simplement stérile. Une conception de la foi uniquement centrée sur l’individu est dans l’incapacité de transformer l’environnement social dans lequel vivent les croyants. Une telle conception est en totale contradiction avec la perception de la foi qu’avaient les musulmans des premières générations de l’islam. Loin d’être uniquement centrée sur l’individu, la foi des premiers musulmans est parvenue à servir de socle pour bâtir une civilisation.

Islam et anticolonialisme

Si elle est efficiente, la foi du musulman doit le pousser à soutenir la justice contre l’injustice, les opprimés contre les oppresseurs. Dans le cadre de ce soutien aux opprimés victimes d’injustices, la lutte contre le colonialisme et l’Occident impérialiste, qui menacent l’intégrité de la oumma, devient une obligation islamique pour nombre de ouléma et d’intellectuels musulmans. Selon Mounir Chafiq, le colonialisme occidental qui a soumis le monde musulman par le fer et le feu, prouve que le jihad « doit resté présent dans la conscience des musulmans, astreints à une guerre déclarée par leurs ennemis ». Pour l’intellectuel palestinien, il s’agit d’« une question vitale pour la nation qui […] peut […] par ce moyen chasser l’occupant de ses terres et éloigner les glaives qui la menacent » (17).

Sur cette question, la position de Mounir Chafiq n’est pas nouvelle parmi les ouléma et les intellectuels musulmans. En avril 1955, dans une fatwa énoncée quelques mois après le déclenchement de la Révolution algérienne, le second président de l’Association des ouléma musulmans algériens, le cheikh Bachir El Ibrahimi, dénonçait clairement le colonialisme comme étant intrinsèquement contraire à l’islam : « L’Islam et le colonialisme sont deux extrêmes, qui ne peuvent jamais se rencontrer. L’Islam est la religion de la liberté et de l’émancipation alors que le colonialisme est la religion de la servitude. L’Islam a instauré la pitié, la charité et préconise la pratique du bien et de la justice ; le colonialisme lui, repose sur la dureté et la tyrannie. L’Islam appelle à la résignation et à la stabilité, pendant que le colonialisme appelle à la destruction et à la ruine. […] Le colonialisme renie tout cela et travaille à ruiner ces principes et plus particulièrement ceux de l’Islam dont il combat l’essence, le Prophète, le Coran et les adeptes » (18).

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Combattants palestiniens contre le Mandat britannique, 1936-1939



De cette opposition radicale de l’islam au colonialisme, le cheikh Ibrahimi en déduisait l’obligation pour tout musulman et toute musulmane de combattre le colonialisme et l’impérialisme : « Aussi, nous déduisons de tout cela que le colonialisme est le pire ennemi de l’Islam et par voie de conséquence de tous les gens de confession musulmane. Aussi sachant que le colonialisme est l’ennemi le plus acharné de leur religion, il est du devoir de tous les musulmans d’appliquer cette règle islamique ; le combattre et non le défendre et être hostile à l’impérialisme occidental et au colonialisme sous toutes ses formes » (19).

Cette fatwa du cheikh Ibrahimi s’inspirait directement des préceptes coraniques incitant les musulmans à prendre parti en faveur des opprimés, des moustadh`afin. Ainsi, Allah nous dit dans le Coran : « Et qu’avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : « Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur » » (20).

Aujourd’hui qui sont ces opprimés qu’Allah incite les musulmans à secourir sinon les martyrs de Palestine ? Qui mérite le soutien actif des croyants si ce n’est le peuple palestinien qui depuis plus de soixante ans est victime de la colonisation sioniste, de la politique de l’Occident impérialiste qui soutient activement cette colonisation, et des relais arabes et musulmans de l’Occident qui participent directement à l’oppression du peuple palestinien ?

La question palestinienne occupe une place centrale dans la lutte mondiale pour la justice contre l’oppression coloniale. La Palestine est le « territoire-guide » (21) vers lequel se tourne le visage de tous les résistants à la domination de l’Occident impérialiste. Elle est devenue le symbole de la résistance à la colonisation et à l’impérialisme notamment dans le monde arabo-islamique. Selon Mounir Chafiq, tous les ouléma et penseurs musulmans « condamnent l’occupation israélienne et refusent de reconnaître l’État d’Israël ». Ils « sont unanimes et considèrent que la cause palestinienne est une cause islamique et que seul le jihad islamique libèrera la terre de Palestine » (22). Pour Mounir Chafiq, l’État sioniste n’est pas uniquement une menace pour la Palestine. Il est « un danger pour la nation musulmane qu’il souhaite dominer » et « la canne sur laquelle s’appuie l’Occident » (23).

En mars 2012, au cours d’une rencontre organisée par le Comité de Soutien à la Résistance en Palestine, qui rassemble les représentants des organisations palestiniennes et libanaises engagées dans la résistance à l’occupation sioniste, le représentant du Jihad islamique palestinien au Liban, Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i expliquait la centralité de la lutte de libération nationale palestinienne pour l’ensemble du monde musulman. Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i affirmait : « La bataille pour al-Qods n’est pas une bataille foncière, mais une grande bataille civilisationnelle, une bataille entre deux voies : celle du colonialisme barbare qui veut imposer sa domination sur la terre et asservir les gens, confisquer leur liberté et effacer leur civilisation, déformer leur histoire, voler leur sacralité et piller leurs ressources, qui mène des guerres, qui tue, qui réprime et terrorise, qui incendie les mosquées et les oliviers, qui confisque la terre, sème les colonies… et la voie de la libération et de la lutte pour l’être humain, qui veut la libération de la terre, la récupération de la liberté humaine, qui affirme son humanisme, qui résiste à la corruption, qui se bat, qui résiste et qui se défend, au service de l’humanité toute entière. La bataille pour al-Qods n’est pas une bataille entre les Palestiniens et les sionistes, mais une bataille entre le vrai et le faux. Ou bien le vrai et la réforme remportent la victoire, ou alors le faux et la corruption s’étendent et dominent. […] Ce qui se déroule aujourd’hui, dans al-Qods, c’est un conflit relatif à l’identité et à la dignité » (24). 

La question palestinienne a une résonance particulière au sein des peuples arabes et musulmans en raison des liens spécifiques qui unissent organiquement ces peuples au peuple palestinien.

La Palestine et al-Qods dans une perspective spirituelle

Géographiquement situé au centre de la oumma arabo-islamique, l’asservissement de la Palestine est vécu comme une attaque dirigée contre l’ensemble des peuples arabes et musulmans qui, malgré leurs luttes de libération nationale, vivent toujours sous le joug de l’Occident impérialiste. Cette domination occidentale empêche ces peuples de recouvrir pleinement leur souveraineté politique, économique et culturelle, préalable indispensable à toute renaissance nationale-culturelle de la oumma arabo-islamique. La Palestine apparaît comme le point paradigmatique de la résistance des peuples arabes et musulmans en lutte pour reconquérir leur capacité d’initiative historique.

La symbolique religieuse entourant la Palestine renforce la centralité de cette question dans l’identité civilisationnelle des peuples arabes et musulmans mais aussi dans leur mobilisation concrète. Le Coran décrit la Palestine comme une terre sainte (25) et une terre bénie par Allah (26) qui fut un refuge pour les opprimés (27).

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Visite virtuelle en 3D de la Mosquée Al-Aqsa



La Mosquée al-Aqsa, dont le Coran nous dit qu’Allah a « béni les alentours » (28), fait d’al-Qods une ville chère au cœur de l’ensemble des musulmans. Dans la tradition musulmane, la Mosquée al-Aqsa est décrite comme le second lieu de prière ayant vu le jour sur terre. Questionné au sujet du premier lieu de prière consacré à Allah bâti sur terre, le Prophète (BSDL) affirma : « C'est la Mosquée Sacrée [la Kaaba] ». « Ensuite ? » lui demandèrent ses compagnons. « C'est la Mosquée al-Aqsa », répondit le Prophète (BSDL). « Combien de temps entre les deux [constructions] ? » demandèrent-ils. Le Messager d’Allah (BSDL) répondit : « 40 ans » (25).

Les musulmans ont tous en mémoire cet événement capital de la vie du Prophète (BSDL), ayant eu lieu environ deux ans avant l’hégire à Médine, qu’est l’ascension et le voyage nocturne – al-isra’ wa al-mi‘raj – au cours duquel Allah transporta Mohammed (BSDL) de la Mosquée de la Mecque à la Mosquée al-Aqsa (30). La place de cet évènement majeur de l’islam est d’autant plus centrale dans la tradition musulmane que c’est au cours de ce voyage nocturne qu’Allah institua les cinq prières quotidiennes qui représentent le second pilier de l’islam.

Après leur émigration à Médine en 622, le Prophète (BSDL) et ses Compagnons ont accompli, pendant 16 ou 17 mois, leurs cinq prières quotidiennes le visage tourné en direction d’al-Qods qui fut la première Qibla des musulmans. Il fallut attendre la deuxième année après l'émigration du Prophète (BDSL) vers Médine pour que les musulmans prient le visage tourné vers la Kaaba.

Après que la direction de la prière fut réorientée en direction de la Kaaba, la mosquée al-Aqsa conserva une valeur particulière pour les musulmans. Expliquant cette place, le Prophète (BSDL) affirma : « On ne doit voyager que vers trois mosquées : la Mosquée Sacrée, ma Mosquée que voici [celle de Médine], et la Mosquée al-Aqsâ » (31). Le Prophète (BSDL) souligna qu’en dehors de ces trois mosquées, il était inutile de voyager spécialement pour se rendre dans une mosquée ou bien qu'il était autorisé d’entreprendre un voyage cultuel uniquement vers ces trois mosquées. Un jour alors que les Compagnons du Prophète (BSDL) se demandaient quelle mosquée, entre celle de Médine et celle d’al-Qods, avait le plus de valeur auprès d’Allah, le Messager d’Allah (BSDL) leur répondit : « Une prière dans ma mosquée est meilleure que quatre prières là-bas. Pourtant, quel excellent lieu de prières ! » (32).

La Palestine et al-Qods dans une perspective historique

Au-delà de cette perspective spirituelle, la centralité de la Palestine, dans l’imaginaire arabo-musulman, est aussi liée à l’histoire spécifique du monde arabo-islamique. En janvier 637, les armées du second calife de l’islam, Omar ibn al-Khattab, partirent à la conquête d’al-Qods alors aux mains des Byzantins. Omar ibn al-Khattab accorda sa protection aux habitants de la ville au terme d'une lettre remise au patriarche chrétien Sophrone. Il garantit la sauvegarde des lieux de culte chrétien et ordonna à ses hommes de ne pas les détruire et de ne pas les utiliser comme habitations. De même, en 638, Omar ibn al-Khattab permit aux juifs de retourner à al-Qods après avoir été chassés de Palestine en 135 après J-C par les Romains suite à la deuxième révolte juive.

Lors de sa venue dans la ville d’al-Qods, Omar ibn al-Khattab visita l'église de la Résurrection. Au moment de la prière, il s'éloigna de l'église et fit sa prière en dehors de son enceinte. Omar ibn al-Khattab craignait que les musulmans des générations futures ne prennent le prétexte d'une prière du second Calife de l’islam à l'intérieur de cette église pour la transformer en mosquée. Omar ibn al-Khattab rédigea un décret interdisant aux musulmans de se réunir en ce lieu pour y prier afin de préserver les droits des fidèles chrétiens. Le Calife se rendit aussi sur le Haram ash-sharif où il effectua ses prières à l’endroit où se situe la Mosquée al-Aqsa. Les gestes du Calife montraient le respect qu’il avait pour les religions ayant précédé l’islam dans la ville.

La résistance aux croisades (1095-1270), qui frappèrent durement une civilisation alors florissante, fut un autre moment historique important dans l’affirmation de la centralité de la Palestine aux yeux de la oumma arabo-islamique. Les exactions des Croisés marquèrent durablement la mémoire des peuples arabo-musulmans. A partir du 15 juillet 1099, jour de la prise d’al-Qods par les Croisés, pendant trois jours la ville fut livrée aux pillages et aux massacres : les juifs réfugiés dans la grande synagogue furent brûlés vifs ; poursuivis de maison en maison, des musulmans furent passés au fil de l’épée ou vendus comme esclaves. Les musulmans réfugiés dans la Mosquée al-Aqsa furent mis à mort. Al-Qods fut vidée de toute sa population musulmane. Les juifs rescapés furent rachetés à Ascalon par leurs coreligionnaires d’Égypte.

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Miniature représentant l’exécution de milliers de musulmans massacrés dans la mosquée Al Aqsa par les Croisés



Décrivant ces massacres, le chroniqueur Albert d’Aix écrivait : les Croisés « s'étant réunis en un seul corps, coururent vers le palais en poussant de grandes clameurs et faisant beaucoup de bruit, portèrent secours à ceux de leurs frères qui les avaient devancés, et massacrèrent sans pitié tous les Sarrasins, qu'ils rencontrèrent dans la vaste enceinte de ce bâtiment. Le sang coula en si grande abondance qu'il se formait en ruisseaux sur les pavés de la cour royale, et que les pieds des hommes en étaient baignés jusqu'aux talons » (33). Chanson de geste écrite par Richard le Pèlerin et Graindor de Douai La Conquête de Jérusalem célébrait ces massacres : « Jérusalem est prise ; la cité est aux mains des chrétiens.  […] Les chrétiens les tuent, c'est un véritable massacre, la terre est couverte de sang et de cervelle. […] La Ville sainte fut totalement dévastée ce jour-là ; Sarrasins et païens meurent dans les pires tourments. […] Le massacre dura jusqu'à la mort du dernier païen ».

Enfin la résistance de figures héroïques telles que Nour ad-Din ibn Zenqi (1146-1174) ou Salah ad-Din al-Ayoubi (1171-1193), finit d’imposer la centralité de la Palestine et d’al-Qods dans l’imaginaire politique et religieux des peuples arabo-musulmans.

Le vendredi 2 octobre 1187, lorsque Salah ad-Din al-Ayoubi reprit al-Qods aux mains des Croisés, le chef musulman ne délivra pas uniquement une ville. Salah ad-Din al-Ayoubi libéra une civilisation menacée en son cœur. Dans cette lutte civilisationnelle, Salah ad-Din al-Ayoubi mit en œuvre les préceptes de l’islam et suivit l’exemple d’Omar ibn al-Khattab dans son respect pour les religions juives et chrétiennes. Salah ad-Din al-Ayoubi ordonna à ses hommes de n’inquiéter aucun chrétien qu’il soit franc ou autochtone. De plus, il fit protéger les lieux de culte chrétien afin d’éviter toute forme de représailles de la part des musulmans. Seule la croix franque, installée sur le Dôme du Rocher, fut retirée et la Mosquée al-Aqsa, qui avait été transformée en église, redevint un lieu de culte musulman. Les synagogues qui avaient été fermées par les Croisés furent rendues à la communauté juive. La politique de Salah ad-Din al-Ayoubi de respect des différentes religions était clairement inspirée par les enseignements du Prophète (BSDL) et les actions de ses Compagnons.

Cette perspective historique est particulièrement importante car, pour un intellectuel musulman comme Mounir Chafiq, « le conflit islamo-israélien est une continuité du conflit qui opposa l’Islam à la colonisation et aux Croisés jadis » (34).

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Mounir Chafiq



Comment ne pas voir une poursuite de l’œuvre des croisades lorsque les puissances coloniales britannique et française, qui colonisaient déjà une grande partie du monde musulman, se mirent d’accord pour découper le Machrek arabe à leur unique profit au moment des accords Sykes-Picot en mai 1916 ? Ces accords permirent l’institution de mandats sur les territoires des nouveaux États dessinés par les puissances tutélaires : Liban et Syrie sous domination française ; Irak, Jordanie et Palestine sous domination britannique. Entre 1921 et 1947, le mandat britannique permit le développement de la colonisation sioniste, prélude à l’expulsion des Palestiniens et à la création de l’État sioniste. N’est-ce pas le général britannique Edmund Allenby entrant dans Jérusalem le 9 décembre 1917 qui affirma : « Les Croisades se sont terminées aujourd’hui ! » ? N’est-ce pas le général français Henry Gouraud, entrant dans Damas soumise par les Français en juillet 1920, qui déclara en frappant le tombeau de Salah ad-Din al-Ayoubi : « Réveille-toi Saladin, nous sommes de retour. Ma présence ici consacre la victoire de la croix sur le croissant » ?

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Salah ad-Din al-Ayoubi



La perspective spirituelle et historique explique la place centrale de la Palestine dans l’imaginaire arabo-musulman empli des représentations de la Mosquée al-Aqsa et de la ville d’al-Qods. Ces données spirituelles et historiques permettent de mieux comprendre les mobilisations massives en faveur de la Palestine que nous pouvons observer de Dakar à Djakarta depuis bientôt un siècle.

La Palestine au cœur de la résistance anti-impérialiste

Dès 1938, le président de l’Association des ouléma musulmans algériens, le cheikh Abdelhamid Ben Badis, dénonçait le colonialisme britannique et le sionisme qui avaient « blessé le cœur de l’Islam d’une blessure qui ne guérira pas ». Expliquant la centralité de la Palestine dans l’imaginaire musulman, le cheikh Abdelhamid Ben Badis affirmait que le conflit opposait « d’une part le sionisme et le colonialisme anglais et d’autre part l’Islam et les Arabes ». Selon lui, « le champ de bataille » était « l’esplanade de la Mosquée al-Aqsa et tout musulman responsable » avait « la responsabilité auprès de Dieu le Très Haut sur tout ce qui se passe là-bas ; toutes les personnes tuées, tous les enfants devenus orphelins, toutes les femmes devenues veuves, tous les biens qui s’y dépensent, toutes les maisons qui y sont détruites, tous les lieux sacrés violés, tout cela c’est comme si ça se passait à la Mecque ou à Médine dans la réalité, s’il n’œuvre pas à faire cesser cette injustice atroce avec ce qu’il peut faire » (35).

Dans la même perspective, en mars 2012, lors de la rencontre organisée par le Comité de Soutien à la Résistance en Palestine, le cheikh Hassan Nasrallah a expliqué l’importance de la ville d’al-Qods aux yeux des musulmans : « Al-Qods, dans ses multiples aspects, est une question unique dans le monde actuel, elle est incomparable : ville sainte située sur une terre sainte, ville bénie située dans un environnement béni, elle est le lieu de rassemblement des religions célestes. Elle est présente dans notre doctrine, notre culture, notre conscience et la conscience de milliards d’êtres humains, musulmans et chrétiens dans le monde. Aucune ville au monde ne ressemble à al-Qods ».  

Face à la politique coloniale sioniste, le cheikh Hassan Nasrallah ajoutait : « Al-Qods fut de tout temps l’axe des conflits dans la région, elle l’était au siècle dernier et l’est encore aujourd’hui et le sera demain dans l’avenir. Il s’agit de dominer la région qui a été parcellisée par les accords de Sykes-Picot, et aujourd’hui, c’est le projet de domination sous l’appellation du projet du nouveau Moyen-Orient que les résistances et les pays de la fermeté ont fait échouer. […] Aujourd’hui, al-Qods est visée par une campagne systématique de judaïsation, les lieux saints musulmans et chrétiens sont bafoués et profanés, elle vit la menace de la destruction, de la terreur et de l’annihilation. Ses habitants autochtones et historiques sont menacés d’expulsion et de déportation en vue d’en faire une ville vidée de ses habitants musulmans et chrétiens. Concernant les responsabilités, je considère que tout Palestinien, arabe, musulman et chrétien doit assumer la responsabilité nationale, morale, croyante et religieuse envers cette ville sainte, envers son avenir et son identité » (36).

Dans le monde arabo-islamique, le soutien populaire à la Palestine s’exprime le plus souvent en opposition aux dirigeants des pays arabes et musulmans qui restent soumis aux injonctions de l’Occident impérialiste. A Gaza, pour accomplir leur sale besogne, les sionistes ont pu bénéficier du fidèle soutien des petits Pharaons arabes et musulmans. L’Occident impérialiste leur dicte sa loi mais cela entraîne l’hostilité croissante des peuples arabes et musulmans. Le soutien actif de l’Égypte d’Hosni Moubarak, et de la réaction arabe, au blocus de Gaza démontre le degré de félonie régnant chez les laquais de l’Occident dans la région.

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Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i



Tous ces éléments donnent un caractère civilisationnel à la lutte de libération nationale palestinienne et à la résistance à la domination sioniste. Pour Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i, l’alternative est simple : « ou bien la nation arabo-islamique confirme sa présence et sa capacité à défendre ses lieux saints et à protéger son identité civilisationnelle, historique et doctrinaire, ou bien elle annonce sa mort, sa défaite et sa soumission totale à la volonté du sionisme et à la domination coloniale occidentale ». Dans ce cadre, les révolutions arabes peuvent jouer un rôle décisif dans la lutte civilisationnelle pour la libération de la Palestine. Selon Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i, « les révolutions arabes qui ont renversé des régimes et des gouvernements liés à l’Occident, doivent poursuivre leur chemin pour renverser la voie du règlement et des négociations, soutenue par le régime arabe officiel » (37).

Pour Hajj Abou ‘Imad Rifa‘i, le mouvement islamique doit jouer un rôle fondamental dans la remise en cause des politiques de capitulation et de renoncement mises en place par les régimes arabes inféodés à l’Occident impérialiste : « Nous comptons aujourd’hui sur les mouvements islamiques pour lesquels les masses de notre nation ont massivement voté, car la nation voit dans l’Islam le salut et la fin de toute injustice, de toute oppression et de l’ignorance. Le mouvement islamique porte une lourde responsabilité, celle de protéger l’avenir de la nation, de protéger ses lieux saints, de libérer la terre « d’al-Isra’ wal-mi`raj ». Nous disons clairement que le mouvement islamique, que l’Occident cherche aujourd’hui à noyer dans des problèmes internes, et à lui susciter des crises à tous les niveaux, ce mouvement islamique ne pourra réussir dans ses tâches s’il ne s’oriente pas vers al-Qods et la Palestine, qui doivent être leur « qibla ». Le mouvement islamique ne pourra surmonter les crises économiques et sociales, et affronter les pressions occidentales, ni maintenir le soutien populaire à ses côtés, s’il ne dirige pas son fusil vers la Palestine, et qu’il annonce son intention de libérer al-Qods. Al-Qods est la capitale qui rassemble les peuples de notre nation. Elle rassemble et ne divise pas. Elle est effectivement la capitale également des Arabes et des musulmans » (38). 

Certains « officiels » musulmans sont allés jusqu’à manipuler l’islam pour tenter de justifier « islamiquement » l’oppression du peuple palestinien en apportant un soutien aveugle à des gouvernements complices. Contre de tels agissements, les musulmans ne peuvent pas soutenir les dirigeants politiques et autres responsables musulmans uniquement parce qu’ils se réclament formellement de l’islam. Seul le strict respect des principes de justice et de résistance à l’oppression peut être soutenu par des musulmanes et des musulmans attachés à leurs principes fondamentaux. Les dirigeants arabes et musulmans qui acceptent la domination occidentale doivent être dénoncés avec autant de fermeté que leurs maîtres impérialistes. Le Prophète (BSDL) enseigna que « le meilleur jihad est une parole véridique dite face à un tyran » (39). Même s’ils ne peuvent pas être qualifiés de tyrans, cette position de principe est aussi valable pour les responsables communautaires musulmans qui, en France, ferment les yeux sur ce qui se passe en Palestine.

Expliquant le devoir de résistance des musulmans et le refus qu’ils doivent exprimer devant toute forme de capitulation, de renoncement et de soumission, Allah dit : « Restez fermes sur vos positions ! Nous aussi, nous sommes avec vous à attendre ! » (40).

En France, la communauté arabo-musulmane est particulièrement active dans le soutien à la Palestine et son avenir social et politique dépend directement de son aptitude à se mobiliser sur cette question. Alors que les représentants des intérêts impérialistes et sionistes veulent mettre à l’index la communauté musulmane en lui imputant la responsabilité « d’importer le conflit » afin de discréditer son action, sa capacité à résister à cette offensive idéologique est la seule preuve de sa force et de sa maturité politique.

Allah dit dans le Coran : « Allah ne modifie point l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » (41). Communauté « en soi » c’est-à-dire communauté n’ayant pas encore conscience d’elle-même en tant que force sociale agissante, le soutien actif apporté à la Palestine est en train de transformer la communauté musulmane en communauté « pour soi » c’est-à-dire ayant pris pleinement conscience de son rôle sociopolitique.

Ce rôle de la Palestine dans la transformation de la communauté musulmane vivant dans l’hexagone se manifeste aussi dans la préservation de son identité. Contre les perspectives dépersonnalisantes d’un « islam de France », néo-shu’ubite, le soutien à la Palestine est un des éléments majeurs de la perpétuation d’un lien civilisationnel « indissoluble » entre le monde arabo-islamique et la communauté musulmane vivant dans l’hexagone (42). Le soutien actif apporté à la Palestine constitue un élément d’un retour collectif à soi et un point focal de la réaffirmation identitaire de la communauté musulmane contre la politique assimilationniste de l’État français et de ses appareils idéologiques.

En raison de cette fonction du soutien à la Palestine dans la prise d’initiative historique de la communauté musulmane vivant dans l’hexagone, nombre d’acteurs sociopolitiques, mus par un esprit néocolonialiste nauséabond ou par un « fraternalisme » suranné, condamnent toute affirmation identitaire spécifique dans la mobilisation en faveur de la cause palestinienne. Ils cherchent par là à enrayer toute expression politique autonome de la communauté musulmane qui pourrait remettre en question la suprématie idéologique et culturelle du « centre » hégémonique au cœur même de l’Occident. Ils se situent dans une tradition occidentalocentriste soucieuse d’homogénéité, qui refuse d’entendre les sociétés et les cultures différentes, dissemblables et contestataires.

Face aux partisans, avoués ou non, de la suprématie de l’Occident, la capacité des musulmans vivant dans l’hexagone à soutenir activement la lutte de libération du peuple palestinien au cœur même du « centre » impérialiste doit être la démonstration de l’aptitude des musulmans à assumer leurs responsabilités historiques vis-à-vis des opprimés de Palestine et d’ailleurs en remettant en cause la domination occidentale au sein même de l’Occident. Le soutien de la lutte du peuple palestinien bouleverse la situation sociale et politique de la communauté musulmane vivant en France en lui permettant de s’affirmer comme communauté autonome consciente d’elle-même.

Pour toutes ces raisons, les musulmans vivant dans l’hexagone doivent s’engager pleinement pour soutenir le peuple palestinien et sa résistance car les musulmans ont un devoir impératif de solidarité avec ce peuple, mais aussi parce qu’au travers de ce soutien les musulmans participent directement à leur auto-émancipation en tant que « communauté paria », pour reprendre un concept de Max Weber. Paraphrasant le slogan que le Fatah clamait à la fin des années 1960 - « L'unité arabe passe par la libération de la Palestine »[ - nous pouvons affirmer que l’émancipation de la communauté musulmane vivant dans l’hexagone empruntera nécessairement le chemin du soutien à la Palestine, à son peuple et à sa noble résistance.


Notes :

(1) Coran 20 : 14
(2) Coran 2 : 183
(3) Coran 51 : 55
(4) Coran 6 : 162-163
(5) Coran 9 : 111
(6) Coran 16 : 90
(7) Coran 5 : 8
(8) Coran 11 : 113
(9) Coran 2 : 143
(10) Coran 90 : 4
(11) Coran 49 : 15
(12) Coran 47 : 31
(13) Coran 3 : 142
(14) Coran 2 : 216
(15) Coran 4 : 95
(16) Rapporté par Mouslim.
(17) Chafik Mounir, L’Islam et les défis du monde contemporain, Beyrouth, al-Bouraq, 1995, pages 235-236
(18) Nadjib Achour, « Défendre le colonialisme c’est faire la guerre à l’islam », URL : http://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=3013:defendre-le-colonialisme-cest-faire-la-guerre-a-lislam-cheikh-el-ibrahimi&catid=193:achour-nadjib&Itemid=36
(19) Ibid.
(20) Coran 4 : 75
(21) Fanon Frantz, « La guerre d’Algérie et la libération de l’homme », El Moudjahid, n° 31, 1er novembre 1958, in. Pour une révolution africaine, Ecrits politiques, Paris, Ed. La Découverte, 2001, page 168.
(22) Chafik Mounir, L’Islam et les défis du monde contemporain, op. cit., page 247
(23) Ibid., page 251
(24) Rim al-Khatib, « Al-Qods, capitale de la Palestine, des Arabes et des musulmans », URL : http://www.ism-france.org/analyses/Al-Qods-capitale-de-la-Palestine-des-Arabes-et-des-musulmans-article-16716
(25) Coran 5 :21
(26) Coran 21 : 71 ; 21 : 81
(27) Coran 7 : 137
(28) Coran 17 : 1
(29) Rapporté par al-Boukhari
(30) Coran 17 : 1 ; 53 : 13-18
(31) Rapporté par al-Boukhari et Mouslim
(32) Rapporté par al-Hakim. Reconnu authentique par adh-Dhahabi et al-Albani. Une prière effectuée dans la Mosquée du Prophète (BSDL) à Médine valant 1.000 prières, une prière dans la Mosquée al-Aqsa en vaut 250. 
(33) D’Aix Albert, Histoire des faits et gestes dans les régions d’outre-mer, depuis l’année 1095 jusqu’à l’année 1120 de Jésus-Christ, URL : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/albertaix/croisade6.htm
(34) Chafik Mounir, L’Islam et les défis du monde contemporain, op. cit., page 251
(35) Ben Badis Abdelhamid, « Palestine la Martyre », ach-Chihab, août 1938, in. Textes choisis, Alger, ANEP, 2006, pages 225-228
(36) Rim al-Khatib, « Al-Qods, capitale de la Palestine, des Arabes et des musulmans », art. cit.
(37) Ibid.
(38) Ibid.
(39) Rapporté par Ibn Majah et Ahmad. Authentifié par al-Albani.
(40) Coran 11 : 121 – 122
(41) Coran 13 : 11
(42) Pour une analyse critique du discours sur l’« islam de France » cf. notre article, « De la shu’ubiyya au sein de la communauté musulmane vivant dans l’hexagone », URL : http://www.ism-france.org/analyses/De-la-shu-ubiyya-au-sein-de-la-communaute-musulmane-vivant-dans-l-hexagone-article-16982

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