Parce que
Personne n’est illégal /
Geen mens is illegaal
Ce que nous voulons par tous les moyens, c’est une liberté absolue, une justice absolue, une égalité absolue. Cela ne varie jamais. Être absolument et immédiatement reconnus et respectés en tant qu’êtres humains, voilà ce que nous voulons tous, et cela ne varie pas. Peu m’importe votre appartenance – ce qui compte c’est que vous vouliez être reconnus pour des êtres humains et respectés en tant que tels. Mais au cours du temps, vous avez utilisé diverses méthodes pour parvenir à vos fins. Si vous en avez changé, c’est parce qu’il faut modifier les méthodes en fonction de la période et de ses conditions. L’une des conditions dont nous sommes trop peu informés, c’est la liaison entre notre lutte et la lutte de libération des peuples du monde entier.[i] Malcom X
En 1948, les Palestiniens ont connu la Nakba, la « catastrophe » en arabe : la création de l’Etat d’Israël sur la terre palestinienne et le début d’un long processus de dépossession et d’expulsion. Depuis cette date, les Palestiniens réclament leur terre, leurs droits et un Etat, au prix d’une lutte incessante et de nombreuses souffrances.
Il est fondamental de comprendre la situation de ce peuple, privé du droit d’avoir un pays, de vivre chez lui et non dans des camps de réfugiés ou emmuré dans des ghettos, contrôlé sans cesse par une armée d’occupation, de pouvoir cultiver sa terre et récolter ses olives, de circuler librement.
Ce 15 avril 2012, la mission « Bienvenue en Palestine », devait se rendre en Cisjordanie, dans les territoires occupés par Israël. Le but de cette mission était de montrer pacifiquement notre soutien au peuple palestinien, en demandant leur liberté de circulation, et par la même celle des étrangers qui se rendent en Palestine.
Les Palestiniens marquent chaque 17 avril la Journée des prisonniers palestiniens.
Dans le cadre de cette « Journée des prisonniers palestinien s », 2.300 prisonniers ont dit qu’ils refuseraient de se nourrir aujourd’hui et 1.200 autres ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim.
Avec une capacité d’accueil de 11.000 personnes, Israël va construire le plus grand centre pour demandeurs d’asile et réfugiés au monde, rapporte The Guardian[ii].
Ce Dimanche 22 avril, les sans-papiers de la VUB seront en grève de la faim depuis 100 jours.
Dans le passé, six Palestiniens sont morts derrière les barreaux à la suite de complications liées à des grèves de la faim: Abdul Kader Abou al-Fahem (1970), Rasem Halaweh, Anis Dawleh, Ali al-Jaafari et Ishaq Maraha au début des années 1980, et Hussein Ibeidat en 1992, selon des sources officielles palestiniennes.
Par l’arme de la grève de la faim, l’arme de leur corps comme seul arme qui leur reste, et autres actions, les prisonniers palestiniens ont déclenché une vague de solidarité mondiale et ont rejoint les exemples héroïques les plus connus en Europe : celui de l’irlandais Bobby Sands et de ses camarades en 1981. Plus que jamais, les prisonniers palestiniens et leur lutte représentent l’unité et le droit et le devoir à la résistance du peuple.
Nous appelons à mener tous ensemble, une « Campagne en faveur des droits politiques, sociaux, culturels à part entière, de l’égalité et de la démocratie pour les minorités » dans nos communautés. Une campagne pour les travailleurs sans emploi et discriminés, avec ou sans foulard, dans les entreprises de sous-traitance, dans les emplois sous-payés et temporaires. Une campagne pour l’arrêt de dix années de guerre et de soutien aux revendications de la résistance. Une campagne contre la torture. Une campagne pour apprendre à la classe ouvrière européenne la solidarité avec les frères et sœurs en lutte dans le monde arabe et pour organiser des actions de solidarité avec eux.
« Se battre pour la défense des droits sociaux de tous les travailleurs » ? Certainement. Mais sans omettre tous les points précités. Faute de quoi une lutte pour les « droits sociaux » n’aboutirait qu’à la défense des privilèges sociaux d’une aristocratie ouvrière et d’une classe moyenne (blanches). »[iii] »
Nous appelons à manifester ce Dimanche 22 Avril. Rendez-vous dès 14h00 devant l’entrée principale de la Gare Centrale Bruxelles.[iv]
Tous ceux qui ont manifesté ces dernier mois contre les licenciements, les fermetures d’entreprise et l’austérité, savent ce qu’est la répression.
Les « sans papier » en savent quelque chose également, toutes les personnes « issues de l’immigration », reléguées au rang de citoyens de seconde zone et qui souffrent plus encore que les autres du chômage, de la précarité et de la misère, du racisme et de l’islamophobie en particulier ; ces jeunes qui, quotidiennement, se font contrôler, dans les quartiers populaires, pour délit de sale gueule le savent aussi.
Nous demandons à être reconnus en tant qu’êtres humains à part entière : des hommes et des femmes libres de circuler, de vivre et de travailler sous quelque espace que ce soit, sur cette terre qui est notre patrimoine commun.
Nous demandons une solution politique pour les sans-papiers de ce pays et une solution immédiate humaine pour les grévistes de la faim.
Soyons tous ensemble solidaires afin que
Geen mens is illegaal / Personne n’est illégal !
Nordine Saïdi
Porte parole d’ ÉGALITÉ