Le Hamas veut que l'ONU reconnaisse un Etat palestinien sur toute la Palestine.
ATS | 18.09.2011 | 17:41
Le mouvement islamiste Hamas souhaite que l’ONU reconnaisse un Etat palestinien sur «la totalité de la Palestine», le territoire de l’Etat d’Israël inclus. Le Quartette doit se réunir aujourd'hui à New York pour une dernière tentative de relancer les négociations de paix avant la demande de la Palestine.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, du parti rival Fatah, a l’intention de présenter le 23 septembre une demande d’adhésion d’un Etat de la Palestine à l’ONU sur les frontières du 4 juin 1967, soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est.
Le dirigeant du Hamas, Khalil al-Hayya, a affirmé que cette revendication n’était pas suffisante, lors d’une réunion de parlementaires palestiniens à Gaza, territoire contrôlé par le mouvement islamiste.
Il a appelé à «demander une reconnaissance d’un Etat palestinien sur tout le territoire de la Palestine et la confirmation du droit des Palestiniens à vivre à l’intérieur des frontières de cet Etat».
Du Jourdain à la mer Méditerranée
Le Hamas considère comme «Palestine historique» le territoire de la Palestine sous mandat britannique (1920-1948), avant la création de l’Etat hébreu, s’étendant du Jourdain à la mer Méditerranée.
Lançant une pique à Mahmoud Abbas, le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh a déclaré qu’»aucune Autorité palestinienne n’a de mandat pour réduire les droits nationaux des Palestiniens».
«Nous demandons aux Nations unies d’invalider l’entité qui a pris la décision de s’établir sur la terre d’un autre», a dit M. Hayya, en faisant référence à Israël, lors de cette réunion à laquelle assistait le Premier ministre du Hamas à Gaza, M. Haniyeh.
Le Hamas, qui a chassé le Fatah du pouvoir à Gaza en 2007, a critiqué ces derniers jours la démarche du président Abbas à l’ONU, estimant qu’elle «comportait de grands risques». «Elle peut constituer une violation des droits nationaux tels que le droit au retour, notre droit à la résistance et à l’autodétermination», a déclaré Sami Abou Zouhri un porte-parole du Hamas à Gaza.
Réunion de la dernière chance
L’initiative de Mahmoud Abbas, à laquelle sont fermement opposés Israël et son allié américain, risque de provoquer de vives tensions diplomatiques dans les chancelleries. Israéliens et Américains estiment que cette demande nuira aux efforts de paix. Ils font valoir qu’un Etat ne peut voir le jour qu’à la suite d’un règlement entre les deux parties en conflit.
La diplomatie s’active en espérant relancer à la dernière minute les négociations de paix. Les représentants du Quartette (Union européenne, Etats-Unis, Russie et Nations unies) doivent se retrouver aujourd'hui à New York pour tenter d’éviter une épreuve de force cette semaine à l’ONU.
Les Vingt-Sept n’ont pas arrêté pour l’heure de position commune à ce sujet et risquent de voter à l’ONU en ordre dispersé entre le «oui», le «non», voire l’abstention. «Les jours à venir seront cruciaux», a déclaré la porte-parole de Catherine Ashton, la responsable de la diplomatie européenne.
Du côté palestinien, on se montre sceptique. «Je ne pense pas qu’il y ait une chance pour le Quartette de changer de position» lors de sa réunion, a ajouté le négociateur Nabil Chaath, membre de la délégation palestinienne à l’ONU, lors d’une conférence de presse.
Les chrétiens prient
Les chrétiens palestiniens ont prié pour un Etat de Palestine à l’ONU lors des messes dominicales dans les Territoires, ceci à l’appel de représentants des Eglises de Terre sainte.
L’ancien patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, le premier Palestinien à avoir été nommé à cette fonction (1987-2008), a prononcé une homélie dans l’église catholique de Naplouse (nord de la Cisjordanie), tandis que des politiciens et notables palestiniens assistaient à des messes dans les paroisses de Cisjordanie, selon des sources palestiniennes.