FREE PALESTINE
18 août 2011

Nurit Peled-Elhanan de l’Université hébraïque dit que les livres scolaires dépeignent les Palestiniens comme « des terroristes,

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Nurit Peled-Elhanan, professeure à l’Université hébraïque prétend que les livres scolaires israéliens contiennent des préjugés. (Guardian)  http://www.guardian.co.uk/world/2011/aug/07/israeli-school-racism-claim

Nurit Peled-Elhanan de l’Université hébraïque dit que les livres scolaires dépeignent les Palestiniens comme « des terroristes, des réfugiés et des paysans primitifs ».

Nurit Peled-Elhanan, une professeure israélienne, mère et radicale politiquement, fait appel à une image de rangées d’écoliers juifs, penchés sur leurs livres, apprenant sur leurs voisins , les Palestiniens. Mais, dit-elle, on ne se réfère jamais à eux comme étant des Palestiniens sauf si le contexte est le terrorisme. 

On les appelle des Arabes. « L’Arabe avec un chameau, dans un costume d’Ali-Baba. On les décrit comme vils et déviants et criminels, des gens qui ne paient pas d’impôts, des gens qui vivent aux frais de l’état, des gens qui ne veulent pas se développer, » dit-elle. « La seule représentation est comme réfugié, comme paysan primitif et comme terroristes. On ne voit jamais un enfant ou un docteur ou un enseignent ou un ingénieur ou un paysan moderne palestinien ».

Peled-Elhanan, une professeure de langue et d’éducation à l’Université hébraïque de Jérusalem a étudié le contenu des livres scolaires israéliens ces cinq dernières années, et son rapport, La Palestine dans les livres scolaires israéliens : Idéologie et propagande dans l’éducation, sera publié en GB ce mois-ci. Elle décrit ce quelle considère comme du racisme  - mais plus que cela – un racisme qui prépare les jeunes Israéliens à leur service militaire obligatoire.

« Les gens ne savent pas vraiment ce que leurs enfants lisent dans les livres scolaires, » dit-elle. « Une question qui inquiète beaucoup de gens est comment expliquer le comportement cruel de soldats israéliens envers les Palestiniens, une indifférence à la souffrance humaine, le fait d’infliger de la souffrance. Des gens demandent comment ces gentils garçons et filles juifs deviennent des monstres une fois qu’ils ont mis leur uniforme. Je crois que la raison principale en est l’éducation. Ainsi, j’ai voulu savoir comment les livres scolaires représentaient les Palestiniens ».

Dans des « centaines et des centaines » de livres, elle prétend n’avoir pas trouvé une seule photo dépeignant un Arabe comme une « personne normale ». La trouvaille la plus importante dans les livres qu’elle a étudiés – tous autorisés par le Ministère de l’Education – concernait le récit historique des événements de 1948, l’année où Israël a mené une guerre pour se créer lui-même comme état indépendant, et des centaines de milliers de Palestiniens ont fui le conflit qui s’ensuivait.

Le meurtre de Palestiniens est décrit comme quelque chose qui était nécessaire pour la survie de l’état juif naissant, prétend-elle. Ce n’est pas que les massacres soient niés, ils sont représentés dans les livres scolaires israéliens comme quelque chose qui à long terme était bon pour l’état juif. Par exemple, Deir Yassin (un village palestinien pré-1948 proche de Jérusalem) a été un massacre terrible par des soldats israéliens. Dans les livres scolaires, on vous raconte que ce massacre a initié  la fuite massive d’Arabes d’Israël et permis l’installation d’un état juif avec une majorité juive. Donc, c’était pour le mieux. C’était peut-être malheureux, mais sur le long terme, les conséquences ont été bonnes pour nous. »

Les enfants, dit-elle, grandissent pour servir dans l’armée et internalisent le message que les Palestiniens sont « des gens dont on peut se passer impunément. Et pas seulement cela, des gens dont le nombre doit diminuer. »

Peled-Elhanan aborde son sujet d’un point de vue politique radicale. Elle est la fille du fameux général Matti Peled qui est devenu convaincu que l’avenir d’Israël résidait dans une paix digne avec les Palestiniens. Après avoir quitté l’armée, il est devenu actif dans le mouvement de paix.

La famille a publié une affiche, appelant à un règlement pacifique du conflit, représentant la fille unique de Peled-Elhanan, Smadar. Son message était que tous les enfants méritent un meilleur futur. Alors en 1997, Smadar a été tuée lors d’un suicide à la bombe palestinien pendant qu’elle faisait des courses à Jérusalem. Elle avait 13 ans. Peled-Elhanan refuse de parler de la mort de sa fille sauf en se référant une ou deux fois à la « tragédie ».

A l’époque, elle avait dit que cela renforcerait sa croyance que sans règlement du conflit et une coexistence pacifique avec les Palestiniens, plus d’enfants mourraient. ‘Des attaques terroristes comme celle-ci sont la conséquence directe de l’oppression, l’esclavage, l’humiliation et l’état de siège imposés aux Palestiniens, » avait-elle dit aux journalistes de la TV, à la suite de la mort de Smadar.

Sa vision radicale a exigé un coût professionnel. « Des professeurs d’université ont stoppé de m’inviter pour faire une conférence. Et quand je parle, la réaction la plus commune est « Vous êtes anti-sioniste ». Aujourd’hui en Israël, quiconque conteste la narration dominante, dit-elle, est accusé similairement.

Elle espère que son livre sera publié en hébreu, mais est résignée à ce qu’il soit écarté par la dominance politique.   

Quand on lui a demandé si les livres scolaires palestiniens reflétaient aussi un certain dogme, Peled-Elhanan a prétendu qu’ils faisaient la distinction entre sionistes et Juiifs. « Il font cette distinction tout le temps. Ils sont contre les sionistes, pas contre les Juifs. »

Mais elle concède qu’enseigner l’holocauste dans les écoles palestiniennes est « un problème, une prise de position ». « Certains enseignants (palestiniens)refusent d’enseigner l’holocauste aussi longtemps que les Israéliens n’enseignent pas la Nakba (la « catastrophe » palestinienne de 1948). »  

Probablement peu surprenant chez quelqu’un qui a des vues aussi radicales, Peled-Elhanan est profondément pessimiste pour l’avenir de son pays. Un changement ne surviendra, dit-elle, que quand les Américains stopperont de nous fournir $1 million par jour pour maintenir ce régime d’occupation, de racisme et de suprématie.

Elle a dit qu’à l’intérieur d’Israël, « je ne vois qu’un chemin vers le fascisme. On a 5,5 millions de Palestiniens contrôlés par Israël qui vivent dans un horrible apartheid sans droits civils et humains. Et on a l’autre moitié qui sont Juifs qui sont aussi en train de perdre leurs droits à chaque minute, » dit-elle, en référence à des séries de tentatives pour restreindre le droit des Israéliens de manifester et de critiquer le gouvernement.

Elle rejette la gauche israélienne toujours petite et timide, mais surtout maintenant. ‘Il n’y a jamais eu une gauche véritable dans ce pays ». Elle croit que le système d’éducation contribue à perpétuer un état injuste, non démocratique et non durable. Tout ce qu’ils font, du jardin d’enfants à la rhéto c’est d’être nourris par toutes sortes de manières, par la littérature et les chants et les congés et les amusements, de ces notions patriotiques chauvinistes.

 

* Cet article a été rectifié le 7 août 2011. L’affiche représentant Smadar, la fille de Nurit Peled-Alhanan dont la conception avait été attribuée à Matti Peled. En réalité, c’est son père Rami Alhanon, qui l’avait conçue.  

 

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