FREE PALESTINE
20 juillet 2011

"Etat juif" signifie racisme juif, fascisme juif et même nazisme juif

"Etat juif" signifie racisme juif, fascisme juif et même nazisme juif

Par Khaled Amayreh

Selon de récents articles en provenance de Washington, l'administration Obama a décidé de proposer un compromis pour faire avancer les pourparlers palestino-israéliens bloqués. La nouvelle formule, que les Etats-Unis ont essayé en vain de vendre aux autres membres du Quartet, consiste en une reconnaissance palestinienne de la "judéité" d'Israël en échange de l'approbation américaine d'un "Etat palestinien" sur des parties non précisées de la Cisjordanie, en plus de quelques quartiers éparpillés de Jérusalem Est occupée. Les Etats-Unis se sont déjà rapprochés de certains Etats arabes pour leur demander d'adopter les positions américaines et de faire pression sur l'impotente direction de l'Autorité palestinienne pour qu'elle fasse de même.

'Etat juif' signifie racisme juif, fascisme juif et même nazisme juif

Malheureusement, on attend encore de la notoirement obséquieuse Autorité palestinienne qu'elle réponde par un "NON" clair et sans équivoque aux tentatives israéliennes et états-uniennes de plus en plus impudentes d'obliger la direction palestinienne à commettre un adultère historique avec l'honneur, les droits légitimes et l'avenir des Palestiniens, puisque reconnaître la "judéité" d'Israël serait une obscénité historique surpassant toutes les autres. 

Certains responsables palestiniens superficiels semblent incapables de saisir la gravité réelle et potentielle de la question. Il faut demander à ces gens de la boucler, ou de dégager, car ils n'ont aucun droit de saCRIFier les droits des générations palestiniennes futures à la liberté, à la dignité et à l'égalité.

La Russie a eu la décence de refuser l'exigence américaine obscène (1), ce qui devrait au moins faire taire et embarrasser quelques-uns des éléments défaitistes de l'AP que l'on pourrait caractériser par l'adage, "Nourris-moi aujourd'hui, tue-moi demain."

De plus, la position de compromis de gens comme Mahmoud Abbas et Yasser Abed Rabbo mettrait vraiment nos amis et alliés dans une situation très difficile. Certains pourraient dire avec amertume, "Nous ne pouvons pas être plus catholiques que le Pape, et pas plus palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes."

Il y a ceux dont la langue fonctionne plus rapidement que leur cerveau, et qui arguent que la question est purement symbolique et qu'Israël est déjà un Etat juif.

Eh bien, les choses ne sont pas aussi simples et des dirigeants israéliens comme l'archi-raciste Premier ministre Benjamin Netanyahu et sa cohorte de terroristes savent exactement ce qu'ils ont en tête lorsqu'ils parlent d'une reconnaissance palestinienne d'Israël comme Etat juif.

Netanyahu sait, mais ne le dit pas, qu'un Etat juif signifie l'institutionnalisation du racisme juif, ratifié par la loi de la terre et reconnu comme légitime et légal par personne d'autre que les victimes d'Israël.

En d'autres termes, en obtenant la reconnaissance palestinienne d'Israëlcomme Etat juif, Israël non seulement décapiterait le droit suprême au retour pour des millions de réfugiés palestiniens, mais il adopterait aussi toutes sortes de mesures draconiennes et manifestement fascistes contre l'importante communauté palestinienne en Israël.

De telles mesures iraient de discriminations religieuses et culturelles éhontées au nettoyage ethnique, et Israël s'y livrerait en toute légalité puisqu'il serait reconnu comme un Etat exclusivement juif. Autrement dit, le droit d'Israël à maintenir sa primauté juive prévaudrait sur les droits à l'égalité, à la dignité, aux droits humains fondamentaux et aux libertés civiques des citoyens non juifs. 

En fait, Israël s'est déjà embarqué dans des mesures qu'on peut considérer comme des signes avant-coureurs de très mauvais augure d'un véritable fascisme. Citons comme exemple les tombes déterrées dans d'antiques cimetières musulmans à Jérusalem, l'ordre donné aux mosquées de baisser le son des appels à la prière et l'imposition de restrictions drastiques à l'accès aux lieux saints de Jérusalem Est pour les Musulmans et les Chrétiens. 

De plus, avec un appareil juridique israélien transformé lentement mais sûrement en organisme juridique d'un système anti-Gentils fondé sur le Talmud qui rappelle les heures les plus sombres de l'histoire, et avec une société juive israélienne qui glisse nettement vers le fanatisme religieux et le chauvinisme national, il n'est pas difficile d'imaginer à quel genre de traitement les non-Juifs, en particulier les Palestiniens, seraient confrontés en Israël d'ici quelques années.

Il y a quelques mois, j'ai discuté avec un intellectuel juif libéral qui m'a dit qu'Israël ne prendrait pas forcément des mesures spectaculaires pour chasser les Arabes d'Israël.

"Israël rendrait leur vie quotidienne insupportable par la promulgation de lois ostensiblement discriminatoires et autres mesures 'légales'". Dans une sorte de réflexe défensif, je lui ai rappelé qu'Israël prétendait être un Etat démocratique. "Vous savez bien que c'est de la propagande destinée à l'opinion publique internationale. Ce n'est pas la réalité."

Israël a déjà commencé à introduire des lois racistes, dans son acharnement à imposer "l'identité juive" de l'Etat, tout comme l'Allemagne nazie a commencé à imposer l'identité allemande au début et au milieu des années 1930 !

Pour exemple, le parlement israélien, la Knesset, a proposé une nouvelle loi qui obligera toutes les écoles maternelles israéliennes (arabes et juives) à chanter l'hymne national juif au moins une fois par semaine. Ce qui signifie que près de deux millions d'Arabes vivant en Israël seront obligés de glorifier le symbole de leur Nakba ! Comme si le Troisième Reich avait obligé les enfants juifs à chanter l'hymne nazi. 

De toute façon, obliger les enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants des dizaines de milliers de Palestiniens qui ont été assassinés, brutalisés et qui ont subi un nettoyage ethnique violent par les terroristes sionistesgénocidaires lorsqu'Israël a été créé en 1948, à chanter le Hatikva serait un détail une fois que les Arabes et autres non-Juifs auraient été obligés de jurer fidélité à Israël en tant qu'Etat juif.

Enfin, reconnaître Israël serait une immense trahison pour le peuple palestinien, ses droits légitimes, ses aspirations, sa lutte, ses souffrances et ses revendications. Reconnaître Israël comme un Etat juif serait un véritable crime contre l'humanité, puisque dire "oui" à la judéité d'Israël signifierait et impliquerait l'approbation du racisme, du fascisme et même du nazisme juifs. Rien de moins qu'un blasphème et une apostasie. 


(1) NdT. Lire "Mideast Quartet talks failed due to disagreement ove Israël as Jewish state", Barak Ravid, Ha'aretz, 12/07/2011

Extrait : "Un officiel israélien de haut rang a dit que le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a pris des positions essentiellement pro-palestiniennes lors des discussions du Quartet et n'a pas accepté l'inclusion d'Israël comme 'Etat juif et démocratique' dans le communiqué final de la réunion."

Le Quartet pour le Moyen-Orient est composé des Etats-Unis, de la Russie, de l'Union européenne et des Nations Unies. 

Photo

Les membres du quartet réunis à Washington le 11 juillet 2011 (photo Reuters)
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