FREE PALESTINE
9 juillet 2011

Des pro-palestiniens, arrivés en Israël, vont être expulsés

Des pro-palestiniens, arrivés en Israël, vont être expulsés
Un des militants pro-palestiniens arrêtés vendredi à l'aéroport de Tel Aviv.
Un des militants pro-palestiniens arrêtés vendredi à l'aéroport de Tel Aviv. Crédits photo : MENAHEM KAHANA/AFP

En attendant que des places d'avions se libèrent, les 124 militants ont été placés en prison. La majorité d'entre eux sont français. La police reste en alerte à l'aéroport de Tel Aviv.

Suite à un appel de militants pro-palestiniens désireux de se rendre dans les Territoires palestiniens, Israël reste sur le qui-vive et continue de filtrer l'accès à son territoire. L'Etat hébreu a annoncé, samedi, avoir placé en détention 124 militants de la cause palestinienne, arrivés d'Europe et interdits d'entrée. La majorité d'entre eux sont des Français, mais il y a aussi des Américains, des Belges, des Bulgares, des Espagnols et des Néerlandais. Les autorités veulent les expulser dès que des places d'avion se libéreront. «Aujourd'hui, jour de shabbat (le repos hebdomadaire: ndlr), il n'y a pas beaucoup de vols et le processus d'expulsion risque de se prolonger quelque peu», a néanmoins souligné la porte-parole des services d'immigration. Sous couvert d'anonymat, un responsable d'une grande compagnie aérienne européenne a cependant confié au Haaretz que pour le moment les transporteurs n'étaient pas capables de faire face à un tel afflux en pleine saison touristique, faute d'appareils et d'équipages en nombre suffisant

Israël considère que ces militants ne se trouvent pas légalement sur son territoire. Ils ont été incarcérés faute de place au centre de rétention de l'aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv. La structure ne peut accueillir que 60 personnes. 85 militants sont ainsi détenus au centre de détention de Guivon à Ramlé, près de Tel Aviv, et 39 à la prison Ela de Beersheva, dans le désert du Néguev. Selon l'admninistration pénitentiaire, «ils bénéficient du traitement correct réservé à tous les autres détenus et n'ont pas provoqué d'esclandre».

Des passagers interdits d'embarquer en Europe

Israël, qui redoutait que les militants ne provoquent des affrontements à Ben Gourion, surveille depuis vendredi l'accès à l'aéroport. Selon les médias israéliens, la police avait prévu que les avions avec à leur bord les militants soient dirigés vers un terminal séparé, et les passagers soumis à une fouille minutieuse. Au total, 310 personnes ont été interrogées par les responsables de l'immigration, vendredi. Parmi elles, plusieurs ont été autorisées à entrer, a indiqué la police.

Près de 600 militants, dont 300 Français, devaient participer à l'opération «Bienvenue en Palestine» qui entendait marquer l'anniversaire de la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), déclarant en juillet 2004 illégale la barrière construite par Israël en Cisjordanie. Seuls une centaine d'activistes, que la presse israélienne a surnommés «flytilla» en référence à la flottille pour Gaza, ont réussi à rejoindre la Cisjordanie.

L'Etat hébreu a en effet réussi à bloquer de nombreux passagers plus en amont, en Europe, en dissuadant vendredi plusieurs compagnies de les laisser embarquer. Israël a demandé aux compagnies aériennes la liste de leurs passagers 48 heures avant le décollage des vols. Elle a aussi remis aux compagnies une liste de 342 personnes indésirables, les avertissant qu'elles seront aussitôt refoulées aux frais des compagnies. La liste a été établie par les services secrets en relevant sur les réseaux sociaux les sympathisants les plus véhéments, affirme Le Parisien.

Plusieurs militants se sont ainsi vus refuser l'enregistrement à Roissy, à Genève, à Vienne et à Berlin. Des dizaines d'entre eux ont manifesté vendredi à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Afin de pouvoir former un recours contre une interdiction, qu'ils estiment illégale, ils ont réclamé aux compagnies aériennes un document nominatif stipulant cette interdiction de vol et le remboursement de leur billet. Cette fermeté de l'Etat hébreu succède au blocage par la Grèce d'une flottille visant à briser le blocus maritime imposé à la bande de Gaza.

(Avec agences)

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