Le Mouvement Citoyen Palestine ne reconnait qu'un seul Etat http://unetat.wordpress.com/

 

Entretien exclusif avec Mahmoud Abbas,

président de l’Autorité palestinienne

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, répond aux questions de FRANCE 24 à l’heure où la communauté internationale s’est fixé comme objectif la création d’un État palestinien à l’automne prochain.

http://www.france24.com/fr/20110421-mahmoud-abbas-president-autorite-palestinienne-reconnaissance-communaute-internationale-etat 

Le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a accordé une interview exclusive à FRANCE 24 lors de sa visite officielle ce jeudi à Paris, avant de s’entretenir avec le président Nicolas Sarkozy à l’Élysée.

Il devait notamment "demander conseil" au chef de l’État français sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d'un État de Palestine, alors que Paris et l'Union européenne y réfléchissent pour faire avancer le processus de paix avec Israël.

La communauté internationale s'est fixé comme objectif la création de l'État palestinien à l'automne 2011, lors de l'assemblée générale annuelle des Nations unies, à New York. Le président des États-Unis Barack Obama l’avait également évoqué  en septembre dernier dans un discours à l’ONU. Plusieurs pays d'Amérique latine ont pris de l’avance sur ce calendrier en reconnaissant d’ores et déjà, de manière unilatérale, l’État palestinien.

Mais de profonds désaccords entre Israéliens et Palestiniens compliquent sérieusement ce calendrier. Ces différends portent notamment sur la question de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et sur l’ordre du jour dans les négociations. Voici, en substance, ce que Mahmoud Abbas déclare à FRANCE 24 concernant les sujets d’actualités au Proche-Orient.
 

  •  La reconnaissance d’un État palestinien par la France, l’Union européenne et la communauté internationale

"On ne peut pas dire que ces organisations ou ces États ont promis de reconnaître un État palestinien. Mais tous les signes qu’ils envoient montrent qu’ils attendent le bon moment pour le faire. Vous aurez d’ailleurs remarqué qu’un certain nombre de pays européens ont multiplié ces derniers temps la présence de délégations et de représentations officielles dans les territoires palestiniens. De notre côté, nous les traitons déjà comme des ambassadeurs". 
 

  • En cas d'échec du processus de création d’un État palestinien 

"S’il y a une opposition de la communauté internationale - États-Unis compris -  à la reconnaissance d’un État palestinien, nous allons réunir tous les responsables politiques de notre pays pour leur exposer les options et décider de l’étape suivante. Mais une troisième intifada n’est pas ma préférence, ce n’est pas notre programme. Je me suis engagé en tant que président de l’AP à ne pas permettre cela. En revanche, la résistance pacifique populaire est permise. Nous voyons d’ailleurs cela tous les jours, avec des Palestiniens, des Européens, et même des Israéliens".
 

  •  Nétanyahou est-il la cause de la rupture des négociations ?

"Tous les sondages montrent qu'une majorité du peuple israélien soutient la paix. J’ai rencontré beaucoup d’Israéliens à Ramallah. Des officiers, des responsables politiques, des journalistes...Ils croient à la paix. Quant à Benjamin Nétanyahou, avec qui nous avons discuté longtemps, nous n’avons pas réussi à le convaincre d’arrêter la colonisation, ni de commencer les négociations par la question des frontières. Lui veut commencer par négocier sur la sécurité, ce qui est illogique". 
 

  • L'assassinat de l’activiste italien à Gaza par un groupe salafiste 

"Je pense que certains groupes extrémistes ont vu le jour dans la bande de Gaza. Ils gravitent autour du Hamas mais n’en font pas partie. Ce sont peut-être des dissidents, ou alors ils sont venus de l’extérieur.  Il semblerait qu'ils soient à l’origine de l’assassinat de l’activiste italien, ce qui est un acte odieux qui n’est pas conforme aux traditions palestiniennes". 
 

  •  Réconciliation entre Fatah et Hamas 

"Tous les efforts pour la réconciliation entre le Fatah et le Hamas n’ont pas abouti. Il y a un mois j’ai proposé de me rendre à Gaza pour former un gouvernement de technocrates qui sera chargé de définir le date des prochaines élections législatives et présidentielle. Cette initiative a été très bien accueillie dans le monde entier. Seul le Hamas n’a pas donné sa réponse officielle. Or, nous essayons de pousser cette initiative comme un moyen de réconciliation. Il faut réunifier le pays car, en tant que Palestiniens, nous ne pouvons pas déclarer un État indépendant en étant divisé".

 

 

Abbas : "Les Européens sont prêts à reconnaître l'Etat palestinien"

 

Reçu dans l'après-midi par Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le chef de l'Autorité palestinienne a cependant admis qu'il n'avait reçu aucune promesse. 

 

 

Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas le 21
avril 2011 à l'Elysée. (AFP)Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas le 21 avril 2011 à l'Elysée. (AFP)

 

Interrogé sur la chaîne France 24, le président palestinien, MahmoudAbbas,a estimé jeudi 21 mars que les Européens étaient prêts à reconnaître l'Etat palestinien. "Tous les signes de ces organisations et Etats montrent qu'ils attendent le bon moment pour reconnaître" l'Etat, a-t-il dit, admettant toutefois n'avoir reçu aucune promesse.

La France recevait jeudi Mahmoud Abbas en visite à Paris, alors qu'elle réfléchit de plus en plus ouvertement à une reconnaissance de l'Etat palestinienpar l'Union européenne pour dépasser la paralysie du processus de paix avecIsrael. Depuis sa prise de fonction fin février, le chef de la diplomatie française Alain Juppés'est exprimé à deux reprises en ce sens. A la mi-mars, il avait estimé qu'il s'agissait d'"une hypothèse qu'il faut avoir en tête".

Un accord négocié avec Israël

Le président palestinien a réitéré sa préférence pour unaccord négocié avec Israël. "Nous préférons que cela se fasse par la négociation, c'est pourquoi nous voulons revenir à la table de négociations à tout prix pour réaliser la paix", a-t-il dit.

Le choix d'une reconnaissance unilatérale a déjà été fait par plusieurs pays d'Amérique latine, même si la communauté internationale s'est fixé comme objectif la création de l'Etat palestinien à l'automne, au moment de l'assemblée générale des Nations unies, à New York.

Une conférence des donateurs

A l'occasion de cette visite de Mahmoud Abbas à Paris, la France a rappelé qu'elle considérait les Palestiniens "plus que jamais prêts à établir un Etat", selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères. Elle a également répété sa disposition à accueillir au mois de juin une conférence des donateurs pour le futur Etat palestinien.

Selon le ministère des Affaires étrangères, la France doit apporter son soutien aux efforts de l'Autorité palestinienne "en vue de mettre fin à la division des territoires palestiniens", la Cisjordanie et Gaza.

"Il faut réunifier le pays. Car en tant que Palestiniens, nous ne pouvons déclarer un Etat indépendant en étant divisés", a affirmé Mahmoud Abbas jeudi à Paris.

Réticences des Etats-Unis

Face au blocage des négociations avecIsraëldepuis six mois, les Palestiniens sont déterminés à porter devant l'ONU, en septembre, la reconnaissance de leur Etat sur leslignes de 1967, c'est-à-dire l'intégralité de Jérusalem-Est, de laCisjordanieet de labande de Gaza.

Mais ils se heurtent à la réticence des Etats-Unis, parrain des négociations. Washington a récemment forcé leQuartette pour le Proche-Orient(Etats-Unis, UE,Russieet ONU) à reporter une réunion au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne espéraient définir les "paramètres" d'un règlement final --notamment sur les frontières et la sécurité-- afin de relancer les pourparlers israélo-palestiniens.

Une Réunion du Quartette en mars avait déjà été repoussée à la demande des Etats-Unis, qui ont beaucoup perdu de leur crédibilité aux yeux des Palestiniens.

Veto à la résolution arabe

En février, l'administrationObama a mis son veto à unerésolution arabeprésentée au Conseil de sécurité qui auraitcondamné la colonisation juive. Les Européens, en revanche, ont voté en faveur de la résolution. Le président Barack Obama a cependant mentionné, lui aussi, septembre comme date butoir pour un accord sur la création d'un Etat palestinien indépendant.

"Si nous arrivons en septembre sans le moindre résultat, nous demanderons bien sûr au président américain de tenir ses promesses, quand il a dit souhaiter voir un Etat palestinien membre à part entière des Nations unies", a dit Mahmoud Abbas à l'AFP.

Colonisations

Mahmoud Abbas, qui a déjà évoqué à plusieurs reprisessa possible démission,a averti que l'Autorité palestinienne "s'effondrerait" si l'occupation israélienne se poursuit. En attendant, frustrés, les dirigeants palestiniens se tournent vers l'Union européenne, dont ils attendent un "rôle politique" plus actif.

Ils ont applaudi à la déclaration tripartite (Grande-Bretagne, France et l'Allemagne), le 18 février à l'ONU, dans laquelle les trois pays expliquaient leur vote en faveur de la résolution condamnant la colonisation.

Londres, Paris et Berlin prônaient "l'arrêt immédiat de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est" et le retour à la table des négociations "sur la base de paramètres clairs", dont des frontières fondées sur les lignes du 4 juin 1967 (avant la Guerre israélo-arabe) et "une solution juste, équitable et négociée" au problème des réfugiés palestiniens.

"Nous sommes très satisfaits de cette déclaration parce que tous les éléments d'une solution sont dedans", souligne Mahmoud Abbas. "Nous sommes prêts à reprendre immédiatement les négociations s'ils (les autres membres du Quartette) adoptent le communiqué européen", a-t-il promis.

Mardi, le quotidien Los Angeles Times a indiqué que le Quartette pourrait reconnaître pour la première fois la création d'un Etat palestinien dans les lignes de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, afin de faire pression sur Israël.

Nouvelobs.com - AFP