FREE PALESTINE
1 octobre 2010

Pierre Schori encourage les gouvernements européens à abandonner le silence passif de l'UE par rapport au conflit au Moyen-Orien

THE ARAB WORLD

 
 

 

It’s time the EU told Israel that enough is enough

Summer 2010

by Pierre Schori

Ami de longue date d'Israël, le vétéran politicien suédois Pierre Schori encourage les gouvernements européens à abandonner le silence passif de l'UE par rapport au conflit au Moyen-Orient et à en parler ouvertement.
 
« J'avais six ans quand mes parents ont ouvert leur hôtel à Malmö, où ils ont reçu pour recevoir quelques-unes des 30.000 personnes, parmi lesquels de nombreux juifs, sauvés des camps de la mort d'Hitler par le comte Bernadotte de Suède. Un demi-siècle plus tard, en 1995, j'ai été le premier ministre suédois à signer un protocole d'accord avec M. Shimon Pérès afin de soutenir conjointement le développement agricole en Afrique.
 
Mes sentiments pour le peuple d'Israël sont toujours les mêmes, mais l'exceptionnalisme israélien a malheureusement transformé le rêve de jeunesse du socialisme égalitaire des kibboutz en un Etat qui inflige les punitions collectives à un autre peuple sans Etat, et déchaîne une violence militaire disproportionnée dans les territoires qu'il occupe en total déni du droit international.

Les points de vue des commentateurs israéliens exprimant leur angoisse et leur frustration doivent être entendus parce qu'ils représentent l'autre Israël qui n’est pas celui de ceux qui ont encore l’espoir d'une solution pacifique à deux Etats.
 
 L'administration Obama a besoin du soutien de l'Europe pour un New Deal au Moyen-Orient. Obama a identifié dès le départ l'expansion illégale des colonies israéliennes comme un obstacle majeur à la paix. Lorsque la volée de contre arguments officiels israéliens ont suivi, l'UE a de nouveau gardé le silence.

Par le passé, l'Union a déjà fait montre d’une politique unie, active et progressiste. Lors de leur sommet de Venise en 1980, les dirigeants européens ont reconnu le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et prôné la solution à deux Etats. Mais deux décennies plus tard, sous la pression de l'administration Bush et de son soutien inconditionnel à Israël, l'Union a adopté un profil inexplicablement bas.

Les efforts occasionnels de l'UE pour être plus concrète ou plus insistante - par exemple, pendant les dernières heures de la présidence suédoise en Décembre 2009-ont été accueillis par l'argument habituel que «ce serait mettre à mal le processus de paix". Le processus de paix était entre-temps devenu un slogan derrière lequel Israël a continué en toute impunité sa colonisation incessante de terres palestiniennes.

Mais Israël a franchi une limite avec la guerre de Gaza il y a un an, et c'est également l'avis de l'administration Obama. Washington considère désormais le conflit israélo-palestinien comme étant directement lié à d'autres crises où les intérêts stratégiques américains sont impliqués. L'armée américaine voit maintenant l'intransigeance d'Israël comme une menace à la présence américaine  l 'Amérique au Moyen-Orient, et cela met ses soldats en danger.

Il est temps pour les gouvernements de l'UE de gérer les relations de l'UE avec Israël tout aussi sérieusement que le fait sérieusement que le Parlement européen et les diplomates de l'Union européenne à Jérusalem. Afin qu’un nombre croissant d'institutions influentes et d’acteurs politiques en Europe commencent à exercer des pressions importantes pour un changement politique de la part de l'UE.

Fin février de cette année, la Cour de justice européenne à Luxembourg a jugé qu’ Israël ne pouvait pas faire passer pour ses propres produits ceux réalisés par les colons sur des territoires palestiniens occupées. Le verdict concernait une entreprise allemande de boissons gazeuses, Brita, qui achète les sirops d'une société israélienne appelée Soda-Club de Mishor Adumim en Cisjordanie occupée. Plus tôt, en Novembre l'année dernière, les 21 ambassades de l'UE situés à Ramallah avait présenté des mesures garantissant que les produits fabriqués à Jérusalem-Est ne sont pas exportés vers l'UE en vertu de l'accord d'association UE-Israël. Ces recommandations n'ont cependant, pas été, prises par les ministres des Affaires étrangères de L’UE, tout comme cela s'est produit dans le cadre de la guerre en Irak alors que certains dirigeants de l'UE ont refusé d'agir contre une violation du droit international, au mépris de l’avis des experts juridiques et de l'opinion publique.

Peu de temps après son entrée en fonctions, la nouvelle "ministre des Affaires étrangères" de l'Union européenne, la baronne Catherine Ashton, a été interpellée directement par le Parlement européen après son approbation le 10 mars dernier du rapport Goldstone qui accuse Israël de crimes de guerre et appelle à la poursuite des responsables israéliens à La Haye. La résolution du Parlement européen invitait le Haut Représentant et les États membres de l'UE "à exiger publiquement la mise en œuvre des recommandations [] du rapport et la responsabilisation pour toutes les violations du droit international, y compris les crimes de guerre présumés."

L'effort de lobbying de la part de groupes européens juifs a si intense que l’eurodéputé irlandais Proinsias de Rossa, président de la délégation du comité de liaison du législatif palestinien EP a déclaré que le vote était devenu «un test de la crédibilité de l'engagement du Parlement en faveur des droits de l'homme , indépendamment de considérations politiques ".

Il appartient maintenant aux gouvernements membres de l'UE de montrer le même/cet engagement. "L'UE devrait mettre fin à son approche les yeux bandés sur les actions israéliennes et introduire le droit international et les droits de l'homme comme la pierre angulaire de son approche politique en Israël et en Palestine", a soutenu le think thank CEPS (Center for European Policy Studies) en Janvier 2009, et l'ancien commissaire aux relations extérieures de l'UE, Chris Patten, a dénoncé le fait que les donateurs internationaux endossent la plupart des coûts causés par l'occupation d'Israël qui, en vertu de la Convention de Genève, devraient être assumés par Israël lui-même. Il a ajouté que de nombreux projets de l'UE avaient été réduits en ruines par les Forces de défense israéliennes et a demandé, comme le font de nombreux contribuables européens: "Combien de temps les donateurs peuvent-ils justifier ces dépenses?

Les gouvernements de l'UE semblent esquiver cette question, mais le secrétaire général Ban Ki-moon a montré plus de courage quand il a envoyé en Israël une facture de 11 millions de dollars pour l'indemnisation des dommages aux biens des Nations Unies. Israël a accepté de payer sans précédent 10 M $ de dollars et a déclaré que le règlement devrait être considéré comme un geste de bonne volonté envers l'ONU. Israël n'avait pas de tels sentiments pour les Palestiniens. Selon l'ONU, outre les 1.400 Palestiniens morts, l'offensive sur Gaza a détruit plus de 50.000 logements, 800 propriétés industrielles et 200 écoles.

Alors, combien de temps devrons-nous attendre pour que l'UE envoie à Israël une facture semblable? Au cours de la dernière année, l'UE et ses membres ont contribué environ pour € 1 milliard, de l'aide, mais la guerre de Gaza a laissé une forte impression sur l'opinion publique européenne. En Suède, la guerre fera certainement partie de l'élection générale de cette année; plus de 45 projets qui coûtent aux contribuables suédois 14 M € ont été détruits ou rendus inutilisables, parmi eux le réseau électrique de Gaza et un système d'égouts important. L'opposition, composée des sociaux-démocrates, des Verts et du Parti de gauche, s'est engagée à rompre toute coopération en matière de défense et de mettre fin à tout contrat d'armement avec Israël. Reconnaissant que le boycott du Hamas était contre-productif, les trois partis ont déclaré que la Suède va travailler au sein de l'UE pour soutenir les élections libres et équitables dans l'ensemble de la Palestine, et que l'UE doit respecter le gouvernement démocratiquement élu et lui offrir un soutien . Ils ont également dit que la Suède doit être prête à participer à une force de paix mandatée par l'ONU dans la région.

Les dirigeants européens doivent montrer que l'Union n'est pas un tigre de papier, qu'aucun pays est au-dessus du droit international et que non seulement le peuple d'Israël, mais aussi le peuple de Palestine, sous blocus israélien, méritent notre solidarité et notre droit à la protection.

 

 

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