FREE PALESTINE
30 septembre 2010

Un bateau juif pour Gaza

Un bateau juif pour Gaza

 

La dépêche AFP est tombée le mardi 28 à midi : « Israël a empêché mardi matin un bateau de pacifistes juifs, dont un survivant de la Shoah, d’arriver à Gaza. » Le bateau – un petit catamaran nommé Irene et battant pavillon britannique – avait quitté Chypre dimanche avec le projet de briser symboliquement le siège de Gaza. Il fut détourné vers le port israélien d’Ashdod, dans des circonstances que rapporte le quotidien de référence Ha’aretz. [1]

 

Ce projet avait longuement mûri. Son point de départ fut l’arraisonnement brutal d’une flottille humanitaire par l’armée israélienne le 31 mai dans les eaux internationales au large de Gaza, provoquant 9 morts de nationalité turque parmi les passagers. La large réprobation de cette intervention fut « équilibrée » par l’affirmation que l’« opération flottille » était en fait une provocation montée de toutes pièces par le Hamas, en utilisant une association islamiste turque comme paravent [2]. Il était vraiment nécessaire que la mise en évidence de l’infamie du blocus de Gaza ne permette aucune échappatoire, et donc que le groupe qui serait porteur du projet soit impossible à récuser.

 

C’est pourquoi l’idée fut reprise dès le mois de juin par la « Jüdische Stimme für Gerechten Frieden in Nahost » (Voix juive pour une paix juste au moyen-orient), la composante allemande de la coordination des « Juifs européens pour une paix juste » (JEPJ, ou EPPJ en anglais). Ce réseau rassemble des organisations mises au ban des communautés juives officielles mais dont l’histoire se relie pourtant aux plus belles traditions d’amitié entre les peuples telles qu’elles furent portées dans une histoire récente par tout un courant au sein du judaïsme. La composante belge de ce réseau né en 2007 est l’Union des progressistes juifs de Belgique, mouvement dont je suis issu.

 

Les JEPJ firent naturellement leur jonction avec quelques figures emblématiques du pacifisme israélien. Parmi lesquels Reuven Moskovitz, survivant du judéocide, membre fondateur du village judéo-arabe Neve Shalom (Oasis de paix), Rami Elhanan, compagnon de Nurit Peled et dont la fille Smadar a été tuée dans un attentat suicide en 1997, membre fondateur du Cercle des familles en deuil réunissant des Israéliens et des Palestiniens ayant perdu un proche dans le conflit, et Yonatan Shapira, ancien pilote de l’armée israélienne, initiateur de la lettre des 27 pilotes ayant refusé de larguer des bombes sur Gaza [3]. Tous trois et quelques autres étaient à bord de l’Irene. Cette vidéo vous permettra de mieux connaître leurs motivations.

 

Un groupe impossible à récuser. Voire… Quand Nurit Peled fut invitée cette année aux Rencontres écologiques d’été, l’Ambassade d’Israël fit obligeamment savoir qu’elle ne représentait personne dans son pays. Quant à l’UPJB, elle est régulièrement l’objet des pires calomnies de la part de l’establishment de la communauté juive officielle. (Voir notamment ici.) Cette communauté juive officielle qui veille soigneusement à discréditer toute pensée critique vis-à-vis d’Israël, surtout si elle émane de voix juives, tous les Juifs étant supposés par définition se ranger derrière « leur État », quoi qu’il fasse [4].

 

Et pourtant, une telle manifestation symbolique, d’une ampleur infiniment moindre que la flottille du mois de mai et qui n’avait aucune chance d’aller à son terme, est d’une importance absolument capitale. On ne prend pas assez la mesure de la haine qui monte face au déni persistant de justice dont est victime le peuple palestinien. Cette haine monte non seulement là-bas, mais également ici, au sein de cette fraction de notre population dite « arabo-musulmane ». Tant que les Juifs de Belgique (et d’ailleurs), par la voix de leur représentants les plus officiels, se rangeront comme un seul homme derrière un État qui bafoue impunément le droit international et qui ridiculise toute tentative de relancer cette triste mascarade appelée par antiphrase « processus de paix », il sera impossible que la réprobation d’Israël ne s’étende pas à l’ensemble de la population juive. C’est pourquoi la voix minoritaire qui s’est exprimée à travers l’aventure d’un petit bateau doit être saluée comme la promesse de la réconciliation et l’affirmation de sa possibilité. Car, comme l’avaient écrit sur un drap blanc les passagers de l’Irene : « Deux peuples, un avenir ».•••

[1] J’ai corrigé la version initiale de ce billet qui prenait pour argent comptant le communiqué officiel de l’armée selon laquelle cet arraisonnement s’était déroulé pacifiquement. Merci à Ha’aretz de faire correctement son travail.

[2] Voir par exemple dans Le Monde les positions prises à cette occasion par Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Levy, par ailleurs signataires en vue de l’« Appel à la raison » initié par le collectif J-Call.

[3]

Word -
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Vous pouvez télécharger le journal de bord de Yonatan Shapira, traduit en français, en cliquant sur l’icône.

[4] Et pas seulement des voix juives, mais toute voix un peu trop radicale. Ainsi, la récente croisade du tout nouveau président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique, Maurice Sosnowski, contre le chercheur de l’ULB Souhail Chichah a des relents de maccarthysme. Le même président laissait entendre, lors du pélérinage annuel devant la caserne Dossin à Malines, qu’antisionisme et antisémitisme étaient les deux faces d’une même pièce, ce qui est tout de même un raccourci particulièrement osé… (Je précise en passant que je ne me dis pas antisioniste. J’ai expliqué pourquoi sur ce blog.)

Gaza

14:46 28/09/2010

© AFP/ Mahmud Hams

TEL AVIV, 28 septembre - RIA Novosti

La marine israélienne a intercepté mardi un voilier avec à son bord des militants pacifistes juifs qui voulaient percer le blocus de la bande de Gaza, rapporte le service de presse de l'armée de défense d'Israël.

 

Le voilier Irene embarquant du fret humanitaire et une dizaine de militants juifs pro-palestiniens a tenté de violer mardi le blocus maritime de l'enclave palestinienne. "Des soldats de la marine israélienne ont pris le contrôle du bateau et l'accompagnent actuellement vers le port d'Ashdod. L'abordage s'est déroulé sans heurts", a indiqué la source.

 

Une fois amenés à Ashdod, les militants des droits de l'homme étrangers seront expulsés, quant au fret humanitaire il sera examiné et acheminé dans l'enclave palestinienne par voie terrestre.

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a adopté mercredi une résolution dénonçant l'arraisonnement de la Flottille de la liberté par Israël et approuvé le rapport de la mission d'enquête sur l'incident qui permet des poursuites contre l'Etat hébreu, selon les médias internationaux.

Déposée par l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) regroupant 57 pays, la résolution a été adoptée par 30 voix "pour", une voix contre (celle des Etats-Unis) et 15 abstentions.

Dans ce document, l'OCI regrette profondément l'absence de coopération d'Israël à l'enquête et appelle le Conseil des droits de l'homme à approuver le rapport des experts indépendants sur l'enquête de l'incident.

Dans leur rapport de 56 pages, les experts accusent les auteurs de l'attaque, qui a fait neuf morts, de meurtre, de torture, d'atteinte à la vie et à la liberté d'expression, ainsi que de traitement inhumain des passagers et membres des équipages de la flottille.

Le 31 mai 2010 à l'aube, des commandos israéliens ont arraisonné la flottille humanitaire, composée de six navires qui se dirigeait vers Gaza dans l'intention de briser le blocus maritime imposé par Israël. Des affrontements entre militants et soldats israéliens ont coûté la vie à neuf Turcs, ce qui a soulevé une vague de réprobation internationale.   

La Turquie attend toujours des excuses et des réparations de la part d'Israël pour cet assaut de Tsahal.
http://fr.rian.ru/world/20100929/187532271.html

Flottille pour Gaza : des "preuves" pour appuyer des "poursuites"

AFP

Mis en ligne le 22/09/2010
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En juillet, Israël avait défendu devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU son droit à exercer des "représailles" contre tout navire qui tenterait de "violer" le blocus imposé à la Bande de Gaza.

AFP 
internet
AFP internet

Des "preuves" existent permettant d'"appuyer des poursuites" contre Israël pour l'abordage fin mai par la marine de ce pays d'une flottille pour Gaza, a conclu la mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, estimant qu'il y avait eu une "violation grave des droits de l'homme".

"Il y a des preuves claires permettant d'appuyer des poursuites pour les crimes suivants (...) : homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves", écrivent les experts dans leur rapport final rendu public mercredi et qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l'homme.

"Les auteurs des crimes les plus graves ayant été masqués ne peuvent pas être identifiés sans l'assistance des autorités israéliennes", soulignent-ils, demandant ainsi au gouvernement d'Israël de coopérer pour permettre leur "identification en vue de poursuivre les coupables".

Le Conseil des droits de l'homme avait voté le 2 juin une résolution approuvant la mise en place d'une mission internationale indépendante destinée à examiner "les graves attaques menées par les forces israéliennes contre le convoi humanitaire de bateaux" le 31 mai, qui ont fait neuf morts parmi les passagers turcs et soulevé une vague de réprobations internationales.

"Les circonstances des meurtres d'au moins six des passagers correspondaient d'une certaine façon à une exécution extra-judiciaire, arbitraire et sommaire", ajoutent les experts.

Ils expliquent également qu'un certain nombre de personnes qui étaient dans les bateaux, dont des journalistes, ont été blessées.

Aux yeux de ces experts, la "conduite des forces armées d'Israël révèle un niveau inacceptable de brutalité" et s'est traduite par de "graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire".

Ils considèrent qu'Israël a agi de façon "non seulement disproportionnée dans les circonstances" ayant alors prévalu, mais a recouru à "des niveaux de violence totalement inutiles et incroyables".

En juillet, Israël avait défendu devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU son droit à exercer des "représailles" contre tout navire qui tenterait de "violer" le blocus imposé à la Bande de Gaza.

Mais les experts rejettent cet argument, estimant que le "blocus est contraire à la loi" et qu'à la date du 31 mai il "existait une crise humanitaire à Gaza".

Pour faire le rapport, ils ont entendu des témoignages en Turquie et en Jordanie, ainsi qu'à Genève et à Londres.

Leur nomination, le 23 juillet, avait été immédiatement critiquée par Israël qui a jugé, selon un haut responsable israélien, qu'une telle initiative était prématurée étant donné que le pays procédait déjà à ses propres investigations.

La mission du Conseil s'inscrit en parallèle à celle du panel formé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, également chargé d'enquêter sur le raid meurtrier.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU s'est toujours défendu de tout doublon entre les deux enquêtes. Celle du Conseil "va se concentrer sur les questions de droits de l'Homme", a assuré son président, l'ambassadeur de Thaïlande Sihasak Phuangketkeow.

Les experts nommés par l'ONU sont Karl Hudson-Phillips (Trinité-et-Tobago), juge à la Cour pénale internationale de 2003 à 2007, Desmond de Silva (Royaume-Uni), procureur en chef du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone en 2005, et Mary Shanthi Dairiam (Malaisie), du groupe de travail sur légalité des sexes du Programme de l'ONU pour le Développement.


Cet article provient de http://www.lalibre.be

Le président turc Abdullah Gül

21:57 23/09/2010

© RIA Novosti. Sergey Guneev

NEW YORK (Nations unies), 23 septembre - RIA Novosti
La Turquie attend toujours des excuses et des réparations de la part d'Israël pour l'assaut de Tsahal contre la flottille d'aide pour Gaza le 31 mai dernier, au cours duquel neuf Turcs ont péri, a déclaré jeudi le président turc Abdullah Gül à la 65ème session de l'Assemblée générale de l'Onu.

"L'attaque israélienne contre la flottille d'aide qui s'est soldée par la mort de neuf ressortissants turcs est inacceptable au regard du droit international. La Turquie attend des excuses et des compensations pour les victimes de ce raid (qui a fait l'objet d'une enquête de l'Onu, ndlr)", a indiqué M.Gül.

Le président turc a aussi salué le rapport de la commission spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu sur l'arraisonnement meurtrier de la flottille d'aide pour Gaza.

Un groupe de trois experts de l'Onu chargés d'enquêter sur la prise d'assaut de la flottille d'aide pour Gaza a qualifié les actions des commandos israéliens de violation des normes du droit international.

Dans leur rapport de 56 pages déposé  mercredi, les experts accusent les auteurs de l'attaque, qui a fait neuf morts, de meurtre, de torture, d'atteinte à la vie et à la liberté d'expression, ainsi que de traitement inhumain des passagers et membres des équipages de la flottille.

Flottille: Israël fustige la commission onusienne

Israël a accusé la commission spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, auteure d'un rapport sur l'arraisonnement meurtrier d'une flottille d'aide pour Gaza, d'avoir adopté une approche "partiale, partisane et extrémiste", a annoncé jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères.

"Israël est un pays démocratique (…) qui respecte minutieusement les lois internationales et sait au besoin évaluer ses propres actions (…). Ceci dit et compte tenu de l'approche partiale, partisane et extrémiste du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, Israël ne voit aucune raison de coopérer avec cette commission. Cependant, il examinera ce rapport", lit-on dans un communiqué ministériel.

Un groupe de trois experts de l'ONU chargés d'enquêter sur la prise d'assaut de la flottille d'aide à Gaza du 31 mai dernier a considéré les actions des commandos israéliens comme une violation des normes du droit international.

Dans leur rapport sur 56 pages rendu mercredi, les experts accusent les auteurs de l'attaque, qui a fait neuf morts parmi les passagers turcs, de meurtre, torture, atteinte à la vie et à la liberté d'expression, ainsi que de traitement inhumain des passagers et membres des équipages de la flottille.



ONU: l'attaque israélienne a été illégale

Des "preuves" existent permettant d'"appuyer des poursuites" contre Israël pour l'abordage fin mai par la marine de ce pays d'une flottille pour Gaza, a conclu la mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, estimant qu'il y avait eu une "violation grave des droits de l'homme".

"Il y a des preuves claires permettant d'appuyer des poursuites pour les crimes suivants (...) : homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves", écrivent les experts dans leur rapport final rendu public mercredi et qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l'homme.

"Les auteurs des crimes les plus graves ayant été masqués ne peuvent pas être identifiés sans l'assistance des autorités israéliennes", soulignent-ils, demandant ainsi au gouvernement d'Israël de coopérer pour permettre leur "identification en vue de poursuivre les coupables".

Le Conseil des droits de l'homme avait voté le 2 juin une résolution approuvant la mise en place d'une mission internationale indépendante destinée à examiner "les graves attaques menées par les forces israéliennes contre le convoi humanitaire de bateaux" le 31 mai, qui ont fait neuf morts parmi les passagers turcs et soulevé une vague de réprobations internationales.

"Les circonstances des meurtres d'au moins six des passagers correspondaient d'une certaine façon à une exécution extra-judiciaire, arbitraire et sommaire", ajoutent les experts.

Ils expliquent également qu'un certain nombre de personnes qui étaient dans les bateaux, dont des journalistes, ont été blessées.

Aux yeux de ces experts, la "conduite des forces armées d'Israël révèle un niveau inacceptable de brutalité" et s'est traduite par de "graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire".

Ils considèrent qu'Israël a agi de façon "non seulement disproportionnée dans les circonstances" ayant alors prévalu, mais a recouru à "des niveaux de violence totalement inutiles et incroyables".

En juillet, Israël avait défendu devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU son droit à exercer des "représailles" contre tout navire qui tenterait de "violer" le blocus imposé à la Bande de Gaza.

Mais les experts rejettent cet argument, estimant que le "blocus est contraire à la loi" et qu'à la date du 31 mai il "existait une crise humanitaire à Gaza".

Pour faire le rapport, ils ont entendu des témoignages en Turquie et en Jordanie, ainsi qu'à Genève et à Londres.

Leur nomination, le 23 juillet, avait été immédiatement critiquée par Israël qui a jugé, selon un haut responsable israélien, qu'une telle initiative était prématurée étant donné que le pays procédait déjà à ses propres investigations.

La mission du Conseil s'inscrit en parallèle à celle du panel formé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, également chargé d'enquêter sur le raid meurtrier.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU s'est toujours défendu de tout doublon entre les deux enquêtes. Celle du Conseil "va se concentrer sur les questions de droits de l'Homme", a assuré son président, l'ambassadeur de Thaïlande Sihasak Phuangketkeow.

Les experts nommés par l'ONU sont Karl Hudson-Phillips (Trinité-et-Tobago), juge à la Cour pénale internationale de 2003 à 2007, Desmond de Silva (Royaume-Uni), procureur en chef du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone en 2005, et Mary Shanthi Dairiam (Malaisie), du groupe de travail sur l'égalité des sexes du Programme de l'ONU pour le Développement.

2010-09-23

 

Journaliste: AFP


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