FREE PALESTINE
19 février 2010

De la stratégie israélienne d’éviction des Palestiniens de leur terre,

De la stratégie israélienne d’éviction des Palestiniens de leur terre,

au crime de guerre, au crime contre l’humanité…


Walid Atallah
Président de l’association des Palestiniens en France Al Jaliya
Paris, le lundi 8 février 2010
Déclaration lue lors du meeting organisé par l’IJAN et le MIR le 8 /02/2010 à Paris


Il convient avant tout de définir qui est l’Etat d’Israël ce qui nous permet de définir sa stratégie et son aboutissement futur.

Qui est l’Etat d’Israël ?

Avant de devenir un Etat, il a été définit par le mouvement sioniste en développement comme « un foyer national juif » - un foyer refuge – réservé aux juifs persécutés en Europe au 19ème siècle.

Certains jusqu’à aujourd’hui le perçoive ainsi, mais pour nous palestiniens, il ne fait aucun doute sur les intentions affirmées depuis le début par ce mouvement, qui dès son 1er congrès de Bâles a affirmé son intention de fonder un foyer national juif en Palestine et ceci au seul profit des juifs et a prôné dès le début l’éviction des non-juifs de leur terre.

De Herzl, Jabotinsky à Ben Gourion, Begin et Shamir tous on œuvré à l’ éviction des Palestiniens non-juifs de leur terre et à y installer des colonies juives de peuplement à leur place par le transfert de population forcé et les massacres.

De la stratégie aux moyens :

Avec l’aide de la puissance Britannique occupante de l’époque, les sionistes élaborent différents plans d’éviction des Palestiniens de leurs terres en mettant en œuvre des plans de transfert et d’expulsion avec mise en œuvre de massacres pour les résistants.

Dès les années 30 où le mouvement sioniste élabore des plans d’occupations et de transfert de populations, Ben Gourion s’adressant à l’exécutif de l’ agence juive en juin 1938 disait (source Le nettoyage ethnique de la Palestine – Ilan Pappé ) : « Je suis pour le transfert forcé. Je ne vois rien là d’immoral. »

Le même Ben Gourion déclarait en décembre 1947 – soit un mois après le partage de la Palestine du 29 novembre : « La ville neuve de Jérusalem a été occupée et les guérilleros ont été chassés de Haïfa, de Jaffa, de Tibériade et de Safad quand les forces de la puissance mandataire étaient encore présentes... La Haganah fit bien son Travail... Les Arabes ont commencé à s’ enfuir des villes presque dès le début des désordres, dans les premiers jours de décembre 1947... A mesure que les combats s’étendaient, Bédouins et Fellahs se joignirent à l’exode... » (source : Origines et évolutions du problème palestinien, 1917 - 1988, ONU, New York, 1990, 301 p.)

De nombreux massacres ont été perpétrés en 1948. Le plus connu fût celui de Deir Yassine qui a coûté la vie à 105 civils (le chiffre de 254 fût exagéré afin de pousser à l’exode), il a été perpétré par les unités Etzel et Stern.

Ce sont presque deux cent villages palestiniens qui furent ainsi attaqués et pris par les forces sionistes avant la fin du mandat, le 15 mai 1948. De nombreux habitants furent blessés ou tués. Tous les survivants furent expulsés ou s’enfuirent, terrorisés.

Une déclaration de Ménahem Bégin aux Etats-Unis en été 1948 disait comment les choses s’étaient passées[1] : “ Dans le mois précédant la fin du Mandat, l’Agence juive décida de faire sortir les Arabes des villes avant l’ évacuation des troupes britanniques... L’Agence juive en vint à un accord avec nous (Irgoun) pour que nous exécutions ces arrangements, tandis qu’ils répudieraient tout ce que nous ferions et prétendraient que nous étions des éléments dissidents, comme ils le faisaient quand nous combattions les Britanniques. Alors nous avons frappé avec force et mis la terreur dans le coeur des Arabes. Ainsi nous avons accompli l’expulsion de la population arabe des régions assignées à l’Etat juif ”.

Depuis 1947/1948. l’entité sioniste a mis en œuvre une politique de nettoyage qui continue aujourd’hui car l’objectif annoncé depuis le début est la création d’Etat juif pour ses habitants juifs. Dans ce cadre, la destruction complète de villages, ou de quartiers entiers est toujours une réalité, de Galilée au désert du Naquab, en passant par Jérusalem et la Cisjordanie.

La pratique des massacres est un plus afin de vider les zones juives ou elle est pratiquée afin de « pacifier » comme dans le cas de Kafr Qassem en 1956 ou d’effrayer la population pour qu’elle s’enfuit – les cas de Deir Yassin, Tantoura et d’autres - ou dans le cas de Sabra et Chatila, Jénine et Gaza le massacre est utilisé pour annihiler l’esprit de résistance du peuple palestinien.

Le cas remarquable de Jénine et Gaza et les menaces envers les Palestiniens des territoires occupés en 1948.

Lorsqu’en 1947/1948, l’entité coloniale a commencé le nettoyage ethnique de la Palestine, il n’existe aucune commune mesure entre la couverture médiatique de l’époque et maintenant.

Pourtant, le massacre de Jénine s’est produit devant les caméras du monde entier en plus de la destruction systématique de plus de 450 maisons à l’ intérieur du camp ce qui a obligé ses habitants à se réfugier aux alentours. Certains responsables militaires israéliens de l’époque avaient déclaré qu’ il s’agissait d’une « petite répétition de plans de transferts prévus au cas ou… »

Il est un fait aussi que le massacre de Gaza et la destruction sans précédent (sauf pendant la Nakba) s’est produit au vu et au su du monde entier, avec l’emploi d’armes déclarées prohibées internationalement et l’ ampleur de la contestation n’a jamais permit l’arrêt des massacres et la fin du blocus.

N’oublions pas la politique de colonisation et de nettoyage ethnique dans les territoires occupés en 1948 toujours en vigueur aujourd’hui – exemple les 121 villages non reconnus. C’est-à-dire qu’aujourd’hui Israël peut massacrer, détruire des infrastructures et expulser des Palestiniens de leurs terres, la communauté internationale ne fait rien pour l’arrêter. Pire, Israël est toujours excusée au nom de sa sacrosainte sécurité.

Demain
Il est clair que le sentiment d’humiliation grandissant le peuple palestinien continuera sa résistance comme il l’a fait depuis l’apparition du mouvement sioniste sur sa terre il y a cent ans jusqu’à sa libération.

Israël « le survivant de l’holocauste » comme il se surnomme n’ayant pu annihiler l’esprit de résistance a deux choix :

. Arrêter totalement la colonisation et entreprendre un processus de réconciliation et de justice avec les Palestiniens

. Continuer pour sa survie à assimiler la lutte contre Israël à la poursuite du génocide de la seconde guerre mondiale et dans ce cas rien ne l’empêchera de pratiquer des massacres de plus grandes ampleurs et l’expulsion du peuple palestinien de sa terre.


Le cas de la guerre totale menée contre Gaza démontre par l’emploi d’un blocus meurtrier, de massacres de masses et de destruction qu’Israël s’est engagé clairement dans cette voie.

Aujourd’hui, je ne sais pas si l’on peut parler de génocide à l’encontre du peuple palestinien, mais l’emploi de tels moyens n’en est-il pas le prélude et combien faudra t-il de morts pour commencer à considérer des massacres en génocide ?

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