FREE PALESTINE
15 octobre 2009

Concerne : MISSION MULTISECTORIELLE ECONOMIQUE ET COMMERCIALE ISRAEL - TEL – AVIV, du 6 – 10 décembre 2009

Monsieur Benoît Cerexhe
Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale,
chargé de l'Economie , de l'Emploi,
de la Recherche scientifique et du Commerce extérieur
Rue Capitaine Crespel 35, à 1050 Bruxelles –
E-mail : info@cerexhe.irisnet.be
Site internet : http://www.cerexhe.irisnet.be

CC : Charles Picqué, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, Jean-Luc Vanraes, Evelyne Huytebroeck , Brigitte Grouwels.
Emir Kir,Bruno De Lille, Christos Doulkeridis, Secrétaire d'Etat à la Région de Bruxelles-Capitale



Concerne : MISSION MULTISECTORIELLE ECONOMIQUE ET COMMERCIALE
                   ISRAEL - TEL – AVIV, du 6 – 10 décembre 2009

Bruxelles, le 14 Octobre 2009

Madame, Monsieur,

J’apprends avec stupéfaction que la Direction du Commerce extérieur du Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, en collaboration avec Flanders Investment & Trade et AWEX, organise une mission économique multisectorielle en Israël. Cette mission aura lieu du 6 au 10 décembre 2009 à Tel-Aviv.

Dans le document de présentation de la mission, nous pouvons lire : « En 60 ans, Israël s'est imposé comme une puissance économique régionale majeure ». Vous n’ignorez pas qu’Israël s’est surtout imposé comme une puissance militaire violant depuis 61 ans toutes les résolutions de l’ONU la concernant.

Cette mission se déroule pratiquement 1 an jour pour jour après les massacres de masse commis par « l’armée la plus morale du monde » dans la bande de Gaza. Les 1400 martyrs, pour la plupart des civils (en grande majorité des non-combattants, et des centaines d'enfants), doivent se retourner dans leur tombe !

Nous pouvons aussi lire dans le document : « Comme vous le savez, l'image véhiculée par les medias est souvent parcellaire » . Sur ce point précis, je suis bien d’accord avec vous. La presse, surtout européenne, s’empresse de chercher un équilibre entre Israël et le Hamas. Crime contre crime, en quelque sorte… Pour les victimes, c’est plus complexe de trouver l’équilibre. C’est d’un côté mille quatre cents morts, de l’autre deux. Mille quatre cent et deux morts de trop, mais des questions de droit très différentes. C’est d’un côté une armée d’occupation et de l’autre des forces résistantes.

Mais laissons les média et concentrons-nous sur le droit international.

Avez-vous entendu parler de Richard Goldstone, ce juge juif sud-africain, réputé favorable au sionisme, qui a donné son nom au rapport d'enquête des Nations-Unies sur l'opération « Plomb Durci » à Gaza.

M. Goldstone a indiqué que la mission avait analysé 36 incidents à Gaza, ainsi que ceux ayant eu lieu en Cisjordanie et en Israël. Elle a entendu individuellement 188 personnes et examiné plus de dix mille pages de documents, environ 1 200 photos, notamment des images satellites, ainsi que 30 vidéos. Au cours de deux audiences publiques à Gaza et à Genève, la mission a entendu 38 témoignages. Si les personnes de Cisjordanie et d’Israël ont été entendues à Genève plutôt que sur le terrain, c’est parce qu’Israël a refusé l’accès à ces lieux, a fait observer M. Goldstone. Israël a aussi refusé de répondre à toute une liste de questions, a-t-il ajouté.

Les 36 incidents faisant l’objet de l’enquête ne relèvent pas de faits commis par des officiers ou des soldats, mais plutôt de la politique adoptée délibérément pour engager une action militaire en dehors d’un cas d’urgence.
Il est vrai que ce rapport affirme que les deux protagoniste du conflit sont coupables de « crimes de guerre », voire de « crimes contre l’humanité ». Néanmoins la lecture du rapport est accablante avant tout pour Israël.
Il apparaît clairement du travail de la commission que :
Israël n’a pas respecté ses engagements d’ouvrir les points de passage à Gaza et a maintenu une politique de blocus contre la population, la privant des denrées de première nécessité ;
le cessez-le-feu a été, en gros, respecté par les deux parties jusqu’au début de novembre ;
le début de l’escalade a eu lieu le 4 novembre, à la suite d’une incursion israélienne.
Cela confirme clairement que ce n’est pas le Hamas qui a rompu le cessez-le-feu.

Madame, Monsieur,

Seuls le boycott, le désinvestissement, les sanctions, les poursuites juridiques contre les dirigeants, l’isolement politique, moral et économique d’Israël peuvent débloquer la situation et obliger la société israélienne à changer de cap. Avec le rapport Goldstone, cet objectif est  facilité.

L’ opinion publique soutient majoritairement l’appel de la société civile palestinienne. Des centaines d’organisations en tous genres et de tous bords se sont en effet liguées pour réclamer à la communauté internationale un boycott d’Israël. Il s’agit surtout de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), lancée le 9 juillet 2005 par des nombreuses associations palestiniennes. Vous faites exactement la démarche inverse.

Comme nous le rappelle le militant israélien Michel Warschawski : « La nécessité d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël est triple : un, rendre justice au peuple palestinien qui a fait, sous la pression de la communauté internationale, de nombreux compromis douloureux, pour obtenir plus d’oppression, plus de dénis et plus d’humiliations ; deux, c’est une question d’hygiène internationale, car si nous voulons vivre dans un monde régi par le droit, Israël ne doit pas être traité en toute impunité et ses crimes doivent être punis ; et trois, pour le bien même de la société israélienne ».

Madame, Monsieur,

Des mesures doivent être prises de façon urgente pour permettre la levée des restrictions de mouvements des personnes et des marchandises par Israël dans la bande de Gaza, mettre fin à l’asphyxie de l’économie palestinienne dans l’ensemble des Territoires palestiniens et s’attaquer à la politique israélienne d’occupation et de colonisation des Territoires palestiniens.

La suspension des Accords d’association Région Bruxelloise-Israël est la première des mesures à prendre tant qu’Israël ne respecte pas ses obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’Homme.

Madame, Monsieur, vous serez en partie responsable de cette situation tant qu’aucune mesure n’est prise pour empêcher l’Etat israélien de mettre fin à ces violations patentes du droit international humanitaire.

J’espère sincèrement que vous comprenez et partagez mes préoccupations par rapport à ce projet et que vous serez disposé à attirer l’attention des responsables de cette mission sur ses implications politiques et humanitaires.


Saïdi Nordine
Mouvement Citoyen Palestine

Commentaires
D
Fermer les yeux est contribuer à l'épuration ethnique entreprise par les sioniste à Gaza.
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