FREE PALESTINE
17 août 2009

Lettre aux membres du Conseil de police d’Anderlecht .

 

 

 

                               

                    

Anderlecht

Liberté d’expression en danger

Ce dimanche, en fin de matinée, devant le marché de l’Abattoir, alors qu’il informait les clients et les commerçants sur la provenance criminelle de certains produits sur les étales, Nordine, membre d’ÉGALITÉ, s’est fait arrêter et conduire dans une cellule du commissariat de la commune d’Anderlecht où il a enduré les insultes racistes et les incitations à la haine proférés par certains agents de police.

A sa sortie, six heures plus tard, Nordine raconte l’épreuve endurée …

http://www.dailymotion.com/video/xa6mqr_liberte-dexpression-en-danger_news

Lettre aux membres du Conseil de police d’Anderlecht

Nordine Saïdi 

Mouvement Citoyen Palestine

Anderlecht, le 17 août 2009

 

Monsieur le Bourgmestre d’Anderlecht Gaëtan Van Goidsenhoven

Madame la Conseillère Anne-Marie Vanpévenage

Monsieur le Conseiller Léopold Lapage

 

Je vous écris pour dénoncer des faits que je trouve très graves et fais de ce courrier une plainte envers Monsieur Condijts, agent de police dans le commissariat de la rue Démosthène à Anderlecht.

Je m’appelle Nordine Saïdi, je vis à Anderlecht depuis 30 ans, c'est-à-dire depuis ma naissance. Jamais, je n’ai eu de problème avec la police, ni avec personne à Anderlecht.

Ce dimanche 16 août 2009, j’ai été arrêté « administrativement » par Monsieur Condijts et son collègue au marché d’Anderlecht, face aux deux lions qui forment une des entrées latérales aux abattoirs.

J’étais présent à cet endroit dans le cadre d’une sensibilisation au public appelant les consommateurs à boycotter les dattes en provenance d’Israël. Nous ne distribuions pas de tract, nous étions simplement présents avec un T-shirt vert appelant les consommateurs à ne pas consommer de dattes venant d’Israël, car ce pays ne respecte pas le droit international. Nous faisons cela de la même manière que d’autres citoyens l’ont fait à l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud.

Lors de notre rassemblement, nous avons été informés d’une interdiction de distribution de tracts (ce que nous ne faisions pas) et du port du T-shirt vert que la plupart d’entre nous portait (pas moi).

J’ai demandé aux agents pour quelles raisons notre présence n’était pas autorisée, Monsieur Condijts sortant un papier m’a dit que c’était une interdiction du bourgmestre pour aujourd’hui et les deux dimanches suivants. J’ai demandé de pouvoir lire ce papier, afin que ce soit clair pour nous.

Comme cela ne fut pas fait, je vous demande donc :

§ Existe-t-il une interdiction concernant la présence de citoyens discutant avec les passants sans aucunement troubler l'ordre public ?

§ Existe-t-il une interdiction concernant le port de t-shirt vert ?

 

J’ai donc été arrêté par Monsieur Condijts, qui n’a pas cessé de m’injurier en tenant des propos que je juge racistes et blessants.

Au commissariat de la rue Démosthène, les seules choses que j’ai entendues de Monsieur Condijts, tout en faisant mine de les ignorer, sont que « comme les autres j’allais faire des braquages », « que j’allais me mettre une ceinture d’explosifs », « bougnoule », « terroriste ». Me regardant, il me dit : « Si ça ne te plait pas ici, rentre dans ton pays foutre la merde ! ». A ce moment, j’ai réagi et lui ai dit que mon pays, c’est la Belgique et que j’habite Anderlecht. J’ai alors demandé aux deux autres hommes et à la femme  « Trouvez-vous normal que dans un commissariat de police, des propos racistes soient tenus et que nul ne réagisse ? » . N’ayant eu comme réponse que le silence, je les ai interpellés à nouveau : «Trouvez-vous normal que dans un commissariat de police des propos racistes soient tenus et que nul ne réagisse ? ». J’ai demandé de recevoir le procès-verbal de mon arrestation, ce qui me fut refusé.

Je considère mon arrestation comme une entrave à la liberté d’expression et d’opinion, alors que l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme stipule que "Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière." 

Monsieur le Bourgmestre, Madame la Conseillère, Monsieur le Conseiller, membres du Conseil de police d’Anderlecht, je vous demande de faire une enquête sur les faits que je dénonce. Je suis à votre entière disposition pour répondre à vos éventuelles questions.

Je vous informe que je porte plainte pour propos racistes contre Monsieur Condijts auprès du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie ainsi qu’auprès du Centre pour l’Egalité des chances et du comité P.

J’informe également la Ligue des Droits de l’Homme et la presse que, dans la commune d’Anderlecht, il n’est plus permis aux habitants d’exprimer publiquement une opinion.

 

Dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie de recevoir, Monsieur le Bourgmestre, Madame la Conseillère, Monsieur le Conseiller, mes salutations distinguées.

 

Nordine Saïdi

Mouvement Citoyen Palestine

 


Procès-verbal d’une arrestation arbitraire et raciste

Nordine Saïdi, Mouvement Citoyen Palestine

 

Ce dimanche 16 août 2009, j’ai rejoint des amis et mon épouse au marché d’Anderlecht face aux deux lions, une des entrées latérales des Abattoirs, dans le cadre d’une sensibilisation au public appelant les consommateurs à boycotter les dattes en provenance d’Israël.

 

Lors de mon arrivée, trois agents de police les informaient d’une interdiction de distribution de tracts (ce qu’ils ne faisaient pas) et du port du t-shirt vert portant l’inscription « Boycott Israël » au verso et, au recto, « Palestine Vivra ». La plupart de mes amis le portaient, pas moi.

 

J’ai demandé aux agents pour quelles raisons notre présence n’était pas autorisée, lorsque je me fus entendre dire « De quoi tu te mêles ? », et l’ordre de donner ma carte d’identité.

 

Monsieur Condijts sortant un papier m’a dit que c’était une interdiction du bourgmestre pour aujourd’hui et les deux dimanches suivants.

 

J’ai demandé de pouvoir lire ce papier, afin que ce soit clair pour nous. A ce moment, j’ai pris l’identité des agents qui sont Monsieur Condijts, Monsieur Vangerven et un troisième qui a refusé de donner son identité en enlevant le scratch de son blouson. Monsieur Condijts étant le principal, je lui ai demandé de ne pas me tutoyer, mais de m’appeler Monsieur Saidi et à ce moment, il m’a demandé de tendre les mains pour me passer les menottes.

 

Monsieur Condijts me saisit violemment avec une clef de bras et me dirigea vers la voiture, tout en me menaçant : «  Je te parle comme je veux », « Je t’emmerde ». Je lui dis qu’il n’y avait aucune raison de sa part d’agir ainsi. Il me mit violemment dans la voiture, alors que j’y entrais calmement.

 

Lorsque nous sommes arrivés au commissariat de la rue Démosthène, Monsieur Condijts me demanda d’avancer et à l’entrée de la porte, il me poussa sur le côté en me disant que c’était moi qui devais le suivre.

 

Nous sommes entrés dans un bureau, dans lequel se trouvait déjà Madame S. de Raes. Je me suis fait fouiller et on m’assit sur une chaise, face à Monsieur Condijts qui tapait à l’ordinateur.

 

Monsieur Condijts commença alors à se moquer de moi face à ses collèges. Durant tout le temps où j’étais dans le bureau, aucune question ne m’a été posée, ni sur mon identité, ni sur autre chose.

 

Les seules paroles que j’ai entendues, tout en faisant mine de les ignorer, provenaient de Monsieur Condijts. Voici ses propos : «  comme les autres j’allais faire des braquages », «  j’allais me mettre une ceinture d’explosifs », « bougnoule », « terroriste ». Ensuite, en me regardant, Monsieur Condijts m’a dit : « Si ça ne te plait pas ici, rentre dans ton pays foutre la merde ! ». A ce moment, j’ai réagi en lui disant que mon pays, c’est la Belgique et que j’habite Anderlecht. J’ai alors demandé aux deux autres hommes et à la femme : « Trouvez-vous normal que dans un commissariat de police, des propos racistes soient tenus et que nul ne réagisse ? » .

 

Monsieur Condijts répondit alors qu’ « ici, on n’engage que des sourds », et de montrer leur oreillette, ainsi que, et c’est le plus choquant pour moi, « chez nous, les femmes ont simplement le droit de fermer leur gueule », et encore que j’avais « appris mon texte par cœur en me branlant le soir », car « vous, les Arabes, avez une bite à la place du cerveau ». Quand mon gsm a sonné, Monsieur Condijts l’a pris en faisant mine de répondre et je lui ai demandé de l’éteindre, ce qu’il fit.

 

A un moment, je me suis retrouvé seul avec Madame S. de Raes dans le bureau et je l’ai interpellée en lui demandant si elle n’était pas gênée d’entendre des propos pareils, qui la rabaissaient au rang d’un être inférieur. J’ai senti qu’elle était mal à l’aise quand elle m’a répondu nerveusement de me taire.

 

A son retour, Monsieur Condijts m’a intimé de le suivre ; je lui ai demandé de voir le procès-verbal ainsi qu’un descriptif des objets qu’ils m’avaient confisqués, ce qu’il m’a refusé. A la sortie du bureau, nous nous sommes retrouvés dans un hall en présence de plusieurs collègues. Monsieur Condijts a interpellé l’un d’entre eux, en lui disant que je le regardais comme un singe, puis a ajouté : « Voilà, c’est toi qu’il regarde maintenant ».

 

J’ai interpellé à voix haute un agent de couleur noire, lui disant que son collègue était raciste et lui ai demandé s’il faisait les mêmes blagues avec lui, vu son origine africaine. Il me répondit qu’il était d’origine brésilienne mais que la condition pour être dans la police était d’être belge. J’ai répondu que j’étais heureux de sa réponse car son collègue n’avait manifestement pas envie de comprendre ou pas compris que j’étais Belge à part entière moi aussi.

 

Je suis alors descendu dans les sous-sols où on me demanda d’enlever ma veste, mes chaussures et de prendre une couverture. Lorsque je suis rentré dans la cellule, Monsieur Condijts a ajouté : « Pour la prière, c’est là », en m’indiquant de la main la direction des toilettes. C’est la dernière fois que j’ai vu et entendu Monsieur Condijts ce jour-là.

 

Un peu plus tard, deux agents (un homme et une femme) m’ont demandé de les suivre. Ils m’ont emmené dans une toilette, m’ont demandé de me laver les mains et de m’essuyer, ce que je fis. Ils m’ont ensuite fait rentrer dans un bureau et m’ont demandé de me mettre derrière la tablette.

 

L’agent appela un nom ; je ne répondis pas tout de suite mais lorsque je compris qu’il s’adressait à moi, je lui répondis que je pensais qu’il était au téléphone. Je lui dis : « Je m’appelle Saidi Nordine ». Il téléphona, me dit qu’il s’était trompé et me raccompagna dans la cellule.

 

Je n’ai aucun reproche à émettre à l’encontre de ces deux agents, qui m’ont dit bonjour, m’ont demandé poliment de les suivre et n’ont affiché aucun préjugé à mon égard, ni à l’égard du monsieur dont ils devaient s’occuper, que j’ai vu quelques minutes après.

 

Vers 18h00, deux agents sont venus me dire que je pouvais partir. Ils m’ont demandé de récupérer ma veste et mes chaussures. A l’étage, ils m’ont rendu mes objets personnels (argent, papier, gsm,…) avant de me raccompagner à la porte où m’attendaient mes amis.

 

Nordine Saïdi

Mouvement Citoyen Palestine

à lire aussi sur Parlemento.com “Boycott Israël” face au boycott des communes bruxelloises
et sur Observations citoyennes http://rachid-zz.skynetblogs.be/

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/522837/policier-raciste-a-anderlecht.html

La liberté de manifestation est un droit fondamental

Source : Le Soir du mardi, 18 août 2009, page 7

ENTRETIEN
Manuel Lambert est juriste à la Ligue des droits de l’homme. Il évoque l’arrestation administrative de ce militant du Mouvement citoyen Palestine.

Question : Seize militants portant le même t-shirt et invitant les passants à boycotter des produits d’Israël, est-ce un délit ?

Manuel Lambert : Absolument pas. La liberté de manifestation comme la liberté d’expression sont des droits fondamentaux. Ils sont inscrits dans les traités internationaux,comme la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que dans la Constitution belge. Les citoyens ont le droit de distribuer des tracts, quel que soit le contenu de ceux-ci. Si elle est pacifique,une manifestation spontanée ne peut pas être interdite.

Les seules exceptions nécessitant une autorisation préalable des autorités locales ou justifiant la dispersion par les forces de police, c’est le cas où ladite manifestation trouble l’ordre public ou si celle-ci constitue une entrave à la circulation. Mais la règle générale, ça reste la liberté de se rassembler et de s’exprimer.


■ Propos recueillis par H.Do.

Faits divers | Bavure policière ?

Policier raciste à Anderlecht ?

J.-C.M.

Mis en ligne le 18/08/2009

M. Nordine Saïdi, membre du "Mouvement Citoyen Palestine", s’est plaint auprès du bourgmestre d’Anderlecht, Gaëtan Van Goidsenhoven, du sort que lui a réservé un policier de la zone Bruxelles-Midi. Il a décidé de porter plainte pour propos racistes, de saisir le MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie), le Centre pour l’Egalité des chances, la Ligue des droits de l’homme et le comité P.

Nordine Saïdi, connu pour son activisme en faveur des immigrés et défenseur actif de la cause palestinienne, est belge et vit à Anderlecht depuis 30 ans. Sa sœur était sur les listes du PS aux récentes élections régionales. Dimanche, il se trouvait au marché d’Anderlecht et participait à une manifestation appelant les consommateurs à boycotter les dattes en provenance d’Israël. Un policier aurait intimé l’ordre au groupe, dont il faisait partie, de se disperser. M. Saïdi lui aurait demandé de quel droit on mettait ainsi fin à la manifestation. Le policier l’aurait alors arrêté, non sans l’injurier copieusement, tenant des propos que le plaignant qualifie de racistes. Ces insultes se seraient poursuivies au commissariat de la rue Démosthène. Les autres policiers semblaient très embêtés, selon M. Saïdi, mais auraient laissé faire leur collègue dont la collection d’insultes est, s’il faut en croire M. Saïdi, réellement impressionnante. Lorsqu’il a crié à son interlocuteur "Si ça ne te plaît pas ici, rentre dans ton pays foutre la merde !", M. Saïdi dit avoir réagi en répondant que "mon pays, c’est la Belgique et j’habite Anderlecht." L’intéressé estime que son arrestation (administrative) constitue une entrave à la liberté d’expression et d’opinion mais surtout, il se plaint du caractère musclé de l’intervention policière et plus encore du traitement qui lui a été réservé au commissariat.

Du côté de la police locale, on indiquait que le rassemblement d’une vingtaine de personnes dont faisait partie M. Saïdi était interdit. Le policier incriminé ne s’occupait cependant pas spécialement de ce problème. Préposé à la surveillance du marché du dimanche, il sanctionnait une infraction commise par un automobiliste quand il a été, selon la version policière, verbalement pris à partie par le plaignant, finalement arrêté dans le but de restaurer l’ordre public que ses vociférations troublaient. M. Saïdi a été relaxé à 17h38. Aucun incident particulier n’a été consigné dans le rapport. La hiérarchie de la police de la zone se montrera vigilante, mais elle a peine à croire qu’un de ses policiers a pris le risque des dérapages dont il est accusé, dérapages qui, s’ils étaient avérés, seraient sanctionnés.
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/973056/2009/08/18/La-police-d-Anderlecht-accusee-de-racisme.dhtml

La police d'Anderlecht accusée de racisme

Un Anderlechtois, interpellé par la police d'Anderlecht dimanche à l'occasion d'une action interdite "Boycott Israël", s'est plaint d'arrestation arbitraire et raciste, rapportent mardi Le Soir et La Libre Belgique. Le bourgmestre d'Anderlecht indique que si une plainte est déposée, une enquête sera menée.

Nordine Saïdi a participé au marché d'Anderlecht à une action appelant à boycotter les dattes en provenance d'Israël. La manifestation n'était pas autorisée par la commune. Le ton a monté entre les policiers et Nordin Saïdi qui a été menotté et emmené au commissariat.

Il dit qu'un policier l'a traité de "bougnoule", de "terroriste" et lui dit "si ça ne te plaît pas ici, rentre dans ton pays foutre la merde". Il a décidé de porter plainte pour "arrestation arbitraire et raciste" auprès du MRAX et de la Ligue des droits de l'homme et a dénoncé les faits au conseil de police d'Anderlecht.

La police dit qu'il a été emmené au commissariat pour trouble à l'ordre public et qu'il n'y a aucune mention des propos racistes dans le rapport de police. Le Mouvement citoyen Palestine s'interroge sur l'interdiction de la manifestation qu'assume le bourgmestre d'Anderlecht.

Interrogé sur l'arrestation, M. Van Goidsenhoven indique que "si plainte est déposée, une enquête sera diligentée. Et si les faits son avérés, il y aura des sanctions". (belga/acx) 18/08/09 08h55

Commentaires
S
On n'avait pas eu une histoire pareille depuis longtemps, de mémoire de "vieille"! ;)<br /> <br /> Courage la family.
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J
Bonjour,<br /> <br /> Je comprends difficilement l'attitude des policiers envers Monsieur Nordine Saïdi.<br /> <br /> Le Mouvement "Paix en Palestine" est une association honorable,et respectée par de très nombreux citoyens qui partagent leurs opinions et<br /> se débrouillent pour aider un peuple oppressé.<br /> <br /> Merci.<br /> j-marie dalcq.
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