L'asphyxie de Gaza continue.
Le silence autour de la situation à Gaza n'empêche pas que se poursuive
l'asphyxie de ses habitants... bien au contraire!
Après l'agression massive israélienne en ce début d'année, la médiatisation de
la Bande de Gaza est lourdement retombée... alors que pourtant, rien ne s'est
amélioré dans les conditions de vie de sa population.
La Communauté internationale est retombée dans son silence complice habituel...
confirmant par-là aux Palestiniens, qu'ils ne doivent compter que sur leurs
propres capacités pour résister à une occupation qui ne déserre par d'un seul
cran, son étau meurtrier...
L'accès à la Bande de Gaza est toujours étroitement contrôlé par les autorités
israéliennes, et la population est ainsi toujours privée de produits
strictement élémentaires: nourriture, eau, médicaments... Mais qui s'en émeut!?
Ces maudits gazaouis ont mal voté en 2006... et nous leur faisons payer
chèrement cette erreur du prix le plus élevé, afin que cela serve de leçon pour
le futur (et à d'autres), qui sait!?...
Pourtant, voici ce que j'écrivais déjà à propos de Gaza, après un voyage
effectué sur place en 2002, dans le cadre des Missions civiles d'observation :
" (...)
nous traversons les centaines de mètres séparant le poste frontière d'Israël
avec celui de la Palestine. Un no man's land qui fait froid dans le dos.
Présence militaire israélienne de toutes parts. Barbelés, guérites de surveillance,
miradors, fusils-mitrailleurs, postes blindés, jeeps et tout ce fatras nauséeux
qui attestent qu'ici, des individus jouent à la guerre. Où est l'ennemi? Mais
partout, voyons! Partout puisque tout Palestinien est un terroriste en
puissance, dans la tête des malades qui dirigent l'Etat d'Israël. En fait
d'ennemi, on ne rencontre que des populations exsangues, asphyxiées
économiquement et psychologiquement. Des populations terrorisées par les
exactions d'une armée bien souvent livrée à elle-même. Des femmes et des
enfants qui vaquent au plus urgent, s'approvisionner en nourriture pour la
famille. Des jeunes gens qui errent dans les rues. Sans possibilité de se
rendre aux cours et qui, ici et là forment de petites bandes, sans perspective
d'avenir. Qui égrènent le temps à longueur de journée. No future! Et des hommes
épuisés. Qui sentent avoir perdu toute dignité aux yeux des leurs. Des hommes
pour la plupart prostrés, hagards, habillés de vêtements râpés. Des hommes sans
boulot. Ce qui entraîne une paupérisation de plus de 80% de la population
vivant avec moins de 2 € par jour. Voilà l'ennemi d'une armée suréquipée, dont
il faudrait surtout parler comme d'une armée ravagée de haut en bas, par une
paranoïa sans égale!
Le choc d'entrée dans la Bande de Gaza est toujours aussi fort. Etendues
dévastées par les incursions des chars, fragile réseau de routes dans un état
désastreux, nombreuses traces d'incendies et bidonvilles épars où tentent de
s'organiser le reste de vie démantelée de familles qui ont tout perdu, suite
aux attaques d'une armée qui ne s'embarrasse pas de broyer des vies innocentes.
Tout ici, n'est que désolation. Et c'est à l'encontre de cette désolation-là
que les soldats s'acharnent encore. A croire que tant qu'il restera une pierre sur
l'autre, cette armée de massacres déploiera ses batteries pour en venir à bout.
Un cauchemar, Gaza! A la nuance, qu'il s'agit d'une sinistre réalité où
survivent des familles décimées. Désolation, désolation ! (...)
Nous sommes sidérés de voir à quel point la situation de la Bande de Gaza
est catastrophique par rapport à la Cisjordanie. Ici, rares sont les maisons
recouvertes de briques de façade ou de peinture. Les blocs de parpaings servent
en même temps de murs extérieurs et intérieurs à l'habitation. Cela confère
encore plus de tristesse à la ville. Tout est gris. Tout semble délabré. A
Gaza, chaque mur est un Mur de lamentations ! " (1)
Il y a 7 ans de cela...
Et tout le monde sait, que depuis, la situation n'a fait que se détériorer...
Qu'attendent donc nos responsables politiques pour prendre les mesures qui
conviennent et sanctionner l'occupant qui n'a tenu compte d'aucun des
avertissements envoyés par différentes Résolutions des Nations unies ou par
différentes agences internationales et ONG présentes sur le terrain, y compris,
à l'intérieur même d'Israël? Force est de constater que nos politiciens et nos
diplomates, signent-là l'une de leur pire parjure, qui se solde par la faillite
de leur crédibilité... Et qu'il convient dès lors qu'à l'approche des élections
européennes (et belges) les citoyens en retiennent bien la leçon!
Aujourd'hui, un nouveau gouvernement israélien a été formé. Plus à droite que
jamais! Dont les ténors musclent leurs déclarations dans une escalade qui en
dit long sur ce qui les anime. Au point que, même le Président de l'Etat a dû
rassurer la Communauté internationale. C'est dire ce qui attend encore la
situation des Palestiniens... et la mobilisation que chaque militant doit
conserver.
Daniel Vanhove
-
Observateur
civil - 11.04.09
Membre du Mouvement
Citoyen Palestine
(1) Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004
-
Ed. M. Pietteur - Extrait
lire aussi : Sur l'utilisation du terme « génocide » dans le conflit israélo-palestinien.
UN PEUPLE à L'AGONIE... DANS L'INDIFFéRENCE QUASI GéNéRALE ! UN BIEN SINISTRE RAPPEL D'UNE NAQBA QUI DURE DEPUIS 60 ANNEES ! A GAZA, CHAQUE MUR EST UN « MUR DE LAMENTATIONS ! » 60 ans de Naqba, 5 ans de guerre en Irak. « Barbare »... Vous avez dit : « Barbare » ?... ENTRE TIBET ET KOSOVO... LA PALESTINE UNE JOURNEE DE RAPPEL DE PLUS... COMME UN NOUVEAU COUP DANS L'EAU ? A l'attention de M. Didier Reynders, président du MR. CES IMPOSTEURS POLITIQUES QUI SE PRETENDENT DE GAUCHE ! QUAND L'EUROPE DES DROITS DE L'HOMME ENCOURAGE LE VIOL DU DROIT INTERNATIONAL