USA : pression sur Obama pour un dialogue avec le Hamas

USA : pression sur Obama pour un dialogue avec le Hamas

Les promesses du candidat Obama d’instaurer un nouveau style de relations sur le plan international risquent-elles d’être dépassées par la réalité de la realpolitik du candidat devenu entre temps Président ? De plus en plus d’acteurs de la vie politique américaine le pressent aujourd’hui d’entamer un dialogue avec les dirigeants du Hamas, considérés jusqu’à présent comme « persona non grata » par l’administration US.

D’après le « Boston Globe », un groupe de conseillers – anciens et actuels –, avec à sa tête Paul Walker, ancien président de la « Federal Reserve » et actuel conseiller économique très écouté de Barack Obama, a envoyé une lettre au nouveau Président américain, lui demandant avec insistance « d’ouvrir rapidement un dialogue sérieux avec le Hamas ». Et parmi les signataires, des Démocrates et des Républicains, et rien moins que neuf hauts-conseillers d’anciens présidents américains! L’un d’eux, Brent Scowcroft, ancien conseiller de George Bush (père), et farouche adversaire de la Guerre en Irak de 2002, écrit notamment : « Je ne vois aucune raison au monde de ne pas dialoguer avec le Hamas. L’important est de faire tout ce qui est possible pour faire avancer le processus de paix, et arrêter de trouver sans cesse des excuses pour ne rien faire ».

Signataires également l’ancien conseiller du Président Jimmy Carter, Zbegnew Brzezinsky, peu soupçonné d’amitié pour Israël, l’ancien ambassadeur à l’ONU et en Israël, Thomas Pickering, ou James Wolfensohn, ancien émissaire spécial au Proche Orient.

Les arguments des signataires sont étrangement semblables à ceux invoqués récemment par la diplomatie britannique concernant le Hezbollah libanais, et relèvent dans le meilleur des cas d’une certaine naïveté : « Un dialogue avec le Hamas permettrait de favoriser le désarmement du mouvement, et sa participation à un processus politique en faisant partie d’un cabinet d’union avec le Fatah »…

Selon le « Boston Globe », cette lettre aurait déjà été adressée à Barack Obama avant son investiture officielle, et il aurait l’intention de consulter prochainement les signataires de cet appel.

Les vents qui soufflent actuellement depuis les Etats-Unis ou de l’Europe indiquent une nette tendance à vouloir sortir le Hamas de sa mise en quarantaine, au grand dam du gouvernement israélien, qui sera bientôt le seul – une fois de plus - à vouloir maintenir à distance l’organisation terroriste. Ce samedi, une délégation du Parlement Européen s’est rendue à Damas pour y rencontrer Khaled Meshaal et la direction du Hamas. Son but avoué : « pousser de plus en plus d’Européens à fréquenter le Hamas qui est une organisation légitime puisque sortie vainqueur d’élections démocratiques ». Encouragé par ce soutien, Ossama Hamdan représentant du Hamas à Beyrouth, et présent à cette rencontre, a pu avec assurance rappeler devant les caméras que « tant qu’Israël ne libérerait pas tous les prisonniers exigés par le Hamas, Guilad Shalit ne sera pas libéré non plus ».

Pour le moment, Barack Obama ne semble pas vouloir modifier sa politique d’établir une distinction entre l’Iran, avec lequel il compte instaurer un « dialogue constructif », et le Hamas, qu’il qualifie toujours « d’organisation terroriste ». La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton est du même avis, tout comme le général James Jones, Conseiller à la Sécurité Nationale à la Maison Blanche. Selon des sources officieuses proches du Président, ce dernier serait même opposé à la création d’un cabinet palestinien d’union avec la présence du Hamas, au point de bloquer l’aide promise de 900 millions de dollars au cas où le mouvement terroriste accédait aux affaires.

Jusqu’à quand tiendra-t-il bon ?

par Shraga Blum

http://www.actu.co.il/2009/03/usa-pression-sur-obama-pour-un-dialogue-avec-le-hamas/