Avigdor Lieberman : Leader du parti Israël Beitenou

Avigdor Lieberman

Leader du parti Israël Beitenou

Bien avant d’être l’ultranationaliste croupier de la politique israélienne, Avigdor Lierberman– alias « Yvette »– était videur de boîte de nuit en Moldavie. Certes, il n’y a pas de sot métier pour ce sioniste russophone aussi éloigné d’un Israël Beitenou natal (« Israël, notre maison », son parti) qu’un Autrichien moustachu ne le serait de son Allemagne fantasmée. Mais grâce à Dieu –ou serait-ce grâce à ce rabbin raciste qui fut son mentor jusqu’à son expulsion de la Knesset (parlement israélien) fin des années ’90 ?– il occupe aujourd’hui 15 sièges, suffisants pour sa croupe fascisante.

Entre deux désirs de rendre « ethniquement homogène » la Terre Sainte, Lieberman suggérait, en vrac, les bombardements de Damas, du Caire, du barrage d’Assouan, et de Beit Jala, petit faubourg de Bethléem. Sachant se montrer rationnel, ce partisan du mariage laïc –inexistant en Israël– voit en la mer Morte une convenable sépulture pour des prisonniers palestiniens qu’il faudrait noyer « puisque c’est le point le plus bas du monde ». Ne soyons pas ingrats : Lieberman répond aussi aux questions qu’on ne se pose pas. « Sans loyauté, pas de citoyenneté. » À travers ce slogan, il imagine le « transfert »– admirez la force de l’euphémisme– des Arabes israéliens et de leurs villages vers les territoires palestiniens. Eux n’ont rien demandé. Ils travaillent et paient leurs impôts, et ont déjà fort à faire avec la discrimination ordinaire dont ils sont victimes. L’épuration qu’il propose viendrait compléter les expulsions de 1948 et 1967.

Si l’enfance soviétique de Lieberman fut peu propice à une fine compréhension de la démocratie occidentale, que faire de cet homme que le politologue israélien Zeev Sternhell considère comme « le plus dangereux de l’histoire [d’Israël] » ? Eh bien, lui proposer un poste de ministre, pardi ! Ce fut chose faite jusqu’au 16 janvier 2001 puisqu’il était chargé des affaires stratégiques, le genre de fonction pour laquelle on cultive habituellement la discrétion, loin d’être la qualité première de notre homme. Le journal progressiste Ha’aretz dira de ce choix qu’il est « en lui-même, une menace stratégique ». Aujourd’hui la donne se révèle différente puisqu’en dépit de son rôle de courtisan auprès des partis de Tzipi Livni (la droite du centre) et de Benyamin Netanyahou (la droite de la droite), il devra répondre d’accusations de fraude et de corruption. Allez Yvette, un petit tour et puis s’en va ?

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