FREE PALESTINE
10 février 2009

Ce 10 février, ont lieu en Israël les élections législatives.

Ce 10 février, ont  lieu en Israël les élections législatives.

Les trois principaux candidats sont Tzipi Livni du parti Kadima, Ehoud Barak du parti Travailliste et Benjamin Netanyahou du Likoud.

Après une campagne électorale musclée qui a fait plus de 1 300 Palestiniens tués dont 40% sont des femmes et des enfants, mais aussi plus de 4 000 blessés, ainsi que des milliers d'infrastructures détruites, qu'elle que soit le vainqueur de ces élections, rien n'augure de bon pour le peuple  palestiniens, ni pour les israéliens et encore moins pour la paix et le droit.

Rappelons que la majorité de la communauté internationale dont la Belgique refusera de reconnaître la victoire démocratiquement acquise du parti Hamas, lors des élections législatives en 2006.  Pourtant, ces élections avaient été jugés comme « régulière et démocratique » par les nombreux observateurs internationaux. La raison avancée était que le Hamas refusait de reconnaître Israël et qu'il avait une Charte appelant à la destruction de l'Etat juif.

Mais quand est-il de la  Charte du Likoud de Netanyahou ?

Celle-ci stipule dans son  chapitre « Paix et Sécurité », un document récent (1999), à propos des colonies, « Les communautés juives de Judée, Samarie et Gaza sont la réalisation des valeurs sionistes. La colonisation du pays est l'expression claire du droit irréfutable du peuple juif sur la Terre d'Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts vitaux de l'Etat d'Israël. Le Likoud continuera de renforcer et de développer ces communautés et il empêchera leur déracinement ».

A propos de l'autonomie palestinienne, le texte dit ceci : « Le gouvernement d'Israël rejette catégoriquement l'établissement d'un Etat arabe palestinien à l'ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent mener leur vie librement dans le cadre d'une autonomie mais pas en tant qu'Etat indépendant et souverain. Ainsi par exemple, en matière d'affaires étrangères, de sécurité, d'immigration et d'écologie, leur activité sera limitée pour se conformer aux impératifs de l'existence d'Israël, de sa sécurité et de ses besoins nationaux ».

Sur Jérusalem : « Jérusalem est la capitale éternelle et unifiée de l'Etat d'Israël et seulement d'Israël. Le gouvernement rejettera catégoriquement les propositions palestiniens de division de Jérusalem, y compris le plan de partage de la ville qui a été présenté au Parlement israélien par les factions arabes et soutenu par de nombreux membres du parti Travailliste et du Meretz ».

Le programme de Kadima le parti de Tzipi Livni contient dans son programme politique le maintien du contrôle d'Israël sur l'ensemble de Jérusalem, y compris sur la partie orientale.

Quand au parti travailliste, il risque bien de se voir écarter pour la première fois de son existence au profit du nouveau champion de l'extrême droite, Avigdor Lieberman, ancien immigré russe et chef du parti Israël Beitenou (qui veut dire «Israël, notre maison»).,

En effet, le parti travailliste risque d'arriver à la quatrième place du scrutin national, derrière le Likoud, Kadima et Israel Beitenou, soit deux partis de droite et un parti d'extrême droite ce qui témoigne du profond glissement à droite de l'électorat israélien.

Avigdor Lieberman fut deux fois ministre d'Ariel Sharon, il avait rejoint le gouvernement d'Ehoud Olmert en octobre 2006 duquel il a démissionné en janvier 2008 pour protester contre les négociations de paix avec les Palestiniens, estimant que celles-ci "ne mèneraient nulle part, car le principe de la terre contre la paix est une erreur fatale".

Il considère les Palestiniens d'Israël, comme "une cinquième colonne".

Dans son livre Ma vérité, il se déclare en faveur d'échanges de population et de territoires entre Israël et l'Autorité palestinienne pour constituer deux Etats "ethniquement homogènes". "Puisqu'ils (les Palestiniens) ont l'audace de demander le droit au retour, il doit aussi y avoir un droit d'expulsion", affirme M. Lieberman.

Benyamin Netanyahu, le chef de fil du Likoud, et probable futur Premier ministre, a jugé les propositions d'Avigdor Lieberman «légitimes» et promis de lui confier «un grand ministère» dans sa coalition gouvernementale, s'il est élu.

Voilà dès lors anéanti tout espoir de voir un Etat palestinien souverain.

Ainsi que toutes futures négociations de paix, puisque Jérusalem-Est ne pourra être la capitale d'un futur Etat palestinien. 

Dans la configuration actuelle, l'Union Européenne devra non seulement mettre fin au rehaussement avec Israël signé le 8 décembre 2008, mais plus encore, adopter une véritable politique équilibré en cessant les livraisons d'armes à un état violant systématiquement les résolutions des Nations Unies et ayant fait des centaines de victimes civils.

Notre pays, comme l'Union Européenne devront prouver au monde leurs cohérences en défendant le droit International, les valeurs universelles, afin de faire entendre raison à Israël et de permettre, enfin, la création d'un état palestinien démocratique. Ne pas le faire, reviendrait non seulement à avaliser la politique israélienne, mais plus encore à se compromettre à jamais avec un état qui n'hésite pas à embarquer au sein de son gouvernement l'extrême droite.

La toute prochaine non reconnaissance du gouvernement israélien et la mise en place d'un blocus contre Israël par la Belgique ne devrait dès lors pas apparaître comme une surprise pour la  communauté internationale.

Nordine Saïdi

Mouvement Citoyen Palestine

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