FREE PALESTINE
3 février 2009

Positions des différents partis démocratiques francophones

Positions des différents partis démocratiques francophones
à propos de la question palestinienne.

En ces moments difficiles que vivent les palestiniens de Ghaza, la question palestinienne est revenue au devant de la scène internationale, et nationale aussi. Les avis fusent et se multiplient au sein de la classe politique belge, notamment francophone et bruxelloise, donnant lieu parfois à des tensions aux odeurs électoralistes douteuses. Les surenchères sur les actions à mener, les fautes commises, les positions soutenues, etc. vont en crescendo. Bref, on ne sait plus à quel discours se vouer !

Pour éclairer un peu ce ciel politique assombri, l'équipe wafin.be a donc interpellé les 4 présidents des partis démocratiques francophones belges pour connaître leurs réponses par rapport à 4 questions identiques envoyées en même temps. Nous avions fixé un délais, de sorte à mettre en ligne les réponses en même temps. ce fût le cas pour tout le monde, sauf pour Mme Milquet qui nous a fait parvenir ses réponses ce jeudi soir seulement (quelques heures après la mise en ligne). Aussi, nous avons décidé de les mettre en ligne par ordre de leur arrivée. Certes, ces questions ne répondent pas à toutes les attentes de nos lecteurs, mais elles répondront, peut-être, un brin de questions que les uns et les autres se posent.

L'équipe wafin.be

Réponses de Monsieur Elio Di Rupo,
Président du Parti Socialiste (PS).

Wafin.be: Au terme d'élections libres et démocratiques en 2006, le Hamas est entré au Gouvernement palestinien. Le précédent Gouvernement belge (PS-MR-VLD-SPa-Spirit) a alors suspendu les aides accordées pour la Palestine. Regrettez-vous cette décision? Et considérez-vous un gouvernement palestinien comprenant le Hamas comme un interlocuteur valable aujourd'hui?

Elio Di Rupo : Avant toute chose, nous voulons condamner ici sans réserves le bombardement et l'offensive du gouvernement israélien sur Gaza.

Aujourd'hui, la priorité c'est le cessez-le feu. Pour stopper l'engrenage infernal de la violence il faut ramener tout le monde à la table des négociations, y compris le Hamas.

Au-delà, il faut s'attaquer également à la question du blocus imposé à la bande de Gaza qui produit, malgré l'aide humanitaire, une intolérable misère.

Le Hamas reste aujourd'hui une formation politique qui pose problème, parce que, même s'il est vrai qu'elle a été élue, elle a pris le contrôle total de Gaza après un véritable coup d'état. Il faut aussi rappeler qu'elle réprime durement ses opposants, rappelez-vous les exactions commises sur des cadres du Fatah. Sa campagne de tirs de roquettes sur Israël, outre le fait qu'elle est dirigée contre des civils israéliens, en quoi elle est condamnable, est complètement contreproductive politiquement. Cela ne sert en rien la paix, que du contraire.

Mais tout cela ne peut justifier en aucun cas le millier de victimes, y compris des femmes et des enfants, provoquées par les bombardements de l'armée israélienne. D'ailleurs, la question de la conformité des ces actions avec le droit humanitaire international, doit être clairement posée.

Pour ce qui est du gouvernement palestinien et de sa composition, il s'agit clairement d'une question qui doit être réglée par les palestiniens eux-mêmes, dans un cadre démocratique.

Wafin.be: Ce 8 décembre 2008, le Gouvernement belge actuel (PS-cdH-MR-VLD-CD&V) a décidé, avec tous les autres États européens, le rehaussement des relations entre l'Union Européenne et Israël. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'une erreur politique?

Elio Di Rupo : La Belgique s'est retrouvée assez isolée lors des négociations européennes qui ont conduit à cette décision, lorsqu'elle a essayé de lier ce rehaussement à la poursuite de l'engagement de toutes les parties pour le processus de paix. A posteriori, le signal politique donné par cette décision, quelques semaines avant le début des bombardements à Gaza, n'était peut-être pas le meilleur. A terme cependant, si l'Union Européenne veut peser utilement en faveur d'une solution négociée et pacifique du conflit, elle a tout intérêt, non pas à se désengager de la région, mais au contraire s'impliquer dans toutes les dimensions de la problématique et auprès de l'ensemble des parties. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait notamment en étant le premier contributeur de l'aide humanitaire aux palestiniens.

Wafin.be: En 2004, le Parlement européen a voté la conclusion d'un accord de coopération entre l'Union Européenne et Israël dans le domaine scientifique et technique.
Les votes "POUR" émanaient des rangs des Socialistes, Sociaux-Chrétiens et Libéraux européens, et les votes "CONTRE" émanaient seulement des Verts. Comment expliquer de tels votes ?

Elio Di Rupo : On pourrait faire l'inventaire de qui a voté quoi sur tel ou tel accord de coopération, et on pourrait alors mentionner également la suspension des accords de coopération entre Israël, la Région de Bruxelles-Capitale et la Région Wallonne.

Je trouve cet exercice assez inutile. Il s'inscrit dans la polémique politicienne que certains veulent introduire dans le vaste mouvement de soutien à la population assiégée de Gaza. Je préfère me demander comment les socialistes peuvent apporter leur contribution pour arrêter les violences et ramener l'ensemble des parties au dialogue et à la négociation, qui seuls peuvent conduire à une solution, car il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit.

Wafin.be: La Belgique a reconnu l'État d'Israël, mais n'a toujours pas reconnu l'Etat de Palestine. Comment expliquez-vous cette inégalité? Comptez-vous remédier à cette situation ?

Elio Di Rupo : Le PS est clairement favorable à la création d'un Etat Palestinien viable, basé sur les frontières de 1967. Comme le prévoit l'initiative saoudienne, approuvée par la Ligue Arabe, ceci conduirait à une normalisation des relations entre Israël et l'ensemble des pays arabes, et permettrait d'envisager une nouvelle ère de paix et de développement pour l'ensemble des populations de la région.

Mais ceci doit se faire dans le cadre d'un règlement négocié avec toutes les parties. La paix est à ce prix.

® Wafin.be, 15 Janvier 2009.

Réponses de Madame Isabelle Durant
Co-présidente Ecolo.

Wafin.be: Au terme d'élections libres et démocratiques en 2006, le Hamas est entré au Gouvernement palestinien. Le précédent Gouvernement belge (PS-MR-VLD-SPa-Spirit) a alors suspendu les aides accordées pour la Palestine. Regrettez-vous cette décision? Et considérez-vous un gouvernement palestinien comprenant le Hamas comme un interlocuteur valable aujourd'hui?

Isabelle Durant : Ecolo a toujours préconisé de poursuivre les formes de coopération avec la Palestine directement ciblées sur l'amélioration de la situation de la population, et plus particulièrement, les aides financières et logistiques allouées à la mise en place des services sociaux de base. Comme c'est le cas en ce qui concerne plusieurs autres pays partenaires de la coopération belge, un tel type d'aide ne présuppose en rien un soutien politique au régime en place. Ecolo estime dans cette mesure que la décision belge et européenne de suspendre les aides accordées à la Palestine a constitué une erreur et une stratégie contreproductive.

Dans les circonstances actuelles, Ecolo, en étroite cohérence avec la position défendue par les Verts européens, estime que parallèlement à un cessez-le-feu et à la mise en place d'une force de paix internationale à Gaza, une sortie durable de la crise actuelle passe, entre autres, par un accord interne entre les différentes composantes du mouvement national palestinien conformément aux accords de la Mecque de février 2007.

Wafin.be: Ce 8 décembre 2008, le Gouvernement belge actuel (PS-cdH-MR-VLD-CD&V) a décidé, avec tous les autres États européens, le rehaussement des relations entre l'Union Européenne et Israël. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'une erreur politique?

Isabelle Durant : C'est effectivement une erreur politique qui traduit la faiblesse et l'incohérence de la politique européenne dans la région. C'est pourquoi Ecolo et les Verts européens ont demandé publiquement au Conseil de suspendre le processus de rehaussement des relations avec l'État d'Israël et dans la foulée ont réussi à ce que le point demandant la report sine die du vote portant sur l'avis conforme du Parlement Européen à la participation de l'État d'Israël à certains programme communautaires soit mis à l'ordre du jour et voté favorablement en décembre 2008.

Wafin.be: En 2004, le Parlement européen a voté la conclusion d'un accord de coopération entre l'Union Européenne et Israël dans le domaine scientifique et technique.
Les votes "POUR" émanaient des rangs des Socialistes, Sociaux-Chrétiens et Libéraux européens, et les votes "CONTRE" émanaient seulement des Verts. Comment expliquer de tels votes ?

Isabelle Durant : Ce vote n'a rien de surprenant. Il traduit la cohérence et la continuité du positionnement d'Ecolo et des Verts européens en la matière. Pour les Verts, l'approfondissement des relations de coopération scientifique et technique avec Israël comme avec tout autre État devrait être conditionné au respect des droits fondamentaux des populations et du droit international.

Wafin.be: La Belgique a reconnu l'État d'Israël, mais n'a toujours pas reconnu l'Etat de Palestine. Comment expliquez-vous cette inégalité? Comptez-vous remédier à cette situation ?

Isabelle Durant : Il est impératif de revenir à la dynamique du plan de paix déjà accepté par la Ligue Arabe qui prévoit une normalisation des relations entre les pays de la région et Israël en contrepartie du retrait de territoires occupés en 1967. Cela constitue une condition nécessaire à la viabilité d'un futur État palestinien coexistant pacifiquement avec l'État d'Israël et reconnu par l'ensemble de la communauté internationale.

® Wafin.be, 15 Janvier 2009.

Réponses de Monsieur Didier Reynders,
Président du Mouvement Réformateur (MR).

Wafin.be: Au terme d'élections libres et démocratiques en 2006, le Hamas est entré au Gouvernement palestinien. Le précédent Gouvernement belge (PS-MR-VLD-SPa-Spirit) a alors suspendu les aides accordées pour la Palestine. Regrettez-vous cette décision? Et considérez-vous un gouvernement palestinien comprenant le Hamas comme un interlocuteur valable aujourd'hui?

Didier Reynders : Permettez-moi tout d'abord de vous faire part de mes plus vives inquiétudes face à l'escalade de la violence dans la région du Proche-Orient. Des centaines de morts civils viennent malheureusement s'ajouter à la liste de victimes innocentes de ce conflit israélo-palestinien qui n'a que trop duré.

La situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Pour parer au plus urgent, le Mouvement Réformateur appelle toutes les parties impliquées à conclure et à respecter un cessez-le-feu immédiat afin de préserver les vies humaines, d'assurer l'aide humanitaire et de rechercher une solution négociée au conflit.

Seule une solution juste et durable est à même de garantir une paix véritable dans la région : le droit de l'Etat hébreu à vivre en sécurité et le droit des Palestiniens à disposer d'un Etat viable à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.

Pour répondre à votre première question, je vous informe que la Belgique n'a jamais suspendu ses aides accordées à la Palestine. Les territoires palestiniens sont partenaires de la coopération bilatérale belge. Le programme indicatif de coopération avec l'Autorité palestinienne 2008-2011, soutenu par le Ministre de la Coopération au Développement, Charles Michel, prévoit un engagement belge d'environ 85 millions € au bénéfice des Palestiniens.

La Belgique continue à soutenir directement la population gazaouie. Ainsi, la coopération belge participe au financement des activités normales de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), notamment sous la forme d'aides alimentaires et d'urgence (6 million € en 2006 dont 1 million € au profit des camps de réfugiés palestiniens au Liban). De plus, la Coopération belge a débloqué l'année dernière 9 million € pour l'achat de fuel pour la centrale électrique de Gaza, via le mécanisme de l'UE (PEGASE).

Le MR continuera à soutenir cet effort de coopération au bénéfice de la population palestinienne.

Pour le reste, je souhaite que tout Gouvernement palestinien, quelle que soit sa composition d'ailleurs, s'inscrive dans les plans de paix existants qui sont appelées à fonder l'Etat Palestinien, capable d'assumer ses responsabilités et d'exercer les fonctions d'une démocratie moderne auquel aspirent tous les Palestiniens et que souhaitent tant la Communauté internationale que la Belgique. Le Hamas doit procéder à la reconnaissance explicite de l'existence d'Israël et poursuivre ses objectifs par des moyens strictement politiques et renoncer à la violence.

Wafin.be: Ce 8 décembre 2008, le Gouvernement belge actuel (PS-cdH-MR-VLD-CD&V) a décidé, avec tous les autres États européens, le rehaussement des relations entre l'Union Européenne et Israël. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'une erreur politique?

Didier Reynders : Les accords d'association conclus par l'UE avec d'autres États sont destinés à offrir un cadre de dialogue politique, à stimuler les échanges commerciaux, à favoriser les activités économiques. A travers ses liens établis avec les acteurs sociaux, l'UE peut tenter de poursuivre ses buts politiques de modération du conflit frontalier.

Le rehaussement des relations entre l'Union Européenne et Israël est une initiative du Conseil de l'Union Européenne. Sachez que Karel De Gucht, Ministre des Affaires étrangères, en charge du dossier, a plaidé lors des discussions pour qu'Israël soit invité à améliorer la vie quotidienne de la population conformément à la "feuille de route". De plus, ce dernier a informé le Gouvernement belge du fait que cette démarche implique particulièrement Israël dans le respect de ses propres obligations dans le processus de paix, notamment en ce qui concerne le gel de la colonisation et l'amélioration de la vie quotidienne des Palestiniens dans les territoires occupés.

Par ailleurs, sachez que le Conseil de l'Europe promeut des initiatives similaires avec d'autres pays de la région. C'est le cas, par exemple, du statut avancé du Maroc à l'égard de l'UE. Ce statut avancé que nous soutenons, et dont les discussions viennent d'être achevées, traduit la volonté du Royaume du Maroc et de l'UE de nouer un partenariat de plus en plus étroit et mutuellement bénéfique, couvrant toutes les matières et à tous les niveaux, afin notamment de consolider le processus de réformes et de modernisation économique et sociale de ce pays.

Wafin.be: En 2004, le Parlement européen a voté la conclusion d'un accord de coopération entre l'Union Européenne et Israël dans le domaine scientifique et technique.
Les votes "POUR" émanaient des rangs des Socialistes, Sociaux-Chrétiens et Libéraux européens, et les votes "CONTRE" émanaient seulement des Verts. Comment expliquer de tels votes ?

Didier Reynders : Pour être précis, les votes 'contre' émanaient également des Communistes. C'est toujours le même débat qui surgit à l'occasion de la conclusion de ce genre d'accord : comment peut-on influer sur la politique du pays signataire, ici Israël en l'occurrence ? Je pense que l'UE gagnerait en intégrant Israël dans un processus de partenariat basé sur le respect mutuel et le partage d'intérêts et de valeurs communs. C'est ce que nous faisons d'ailleurs avec l'Autorité palestinienne et les autres pays du sud de la méditerranée.

Par ailleurs, le partenariat euro-méditerranéen fournit un autre contexte à cette collaboration, par l'établissement de trois domaines de coopération entre les partenaires méditerranéens et l'Union : paix, stabilité, respect des droits de l'homme et de la démocratie ; création d'une zone de coprospérité et libéralisation du commerce entre les Etats partenaires ; développement et renforcement de la société civile. Dans ce cadre, l'UE condamne systématiquement les actions qui ne sont pas conformes au droit international, en ligne avec les Conclusions du Conseil sur le processus de paix au Moyen-Orient.

Si nous voulons être efficaces, nous devons être crédibles. En considérant Israël et la Palestine comme des partenaires, l'UE se donne les moyens nécessaires pour promouvoir la paix entre eux.

Wafin.be: La Belgique a reconnu l'État d'Israël, mais n'a toujours pas reconnu l'Etat de Palestine. Comment expliquez-vous cette inégalité? Comptez-vous remédier à cette situation ?

Didier Reynders : Le Mouvement Réformateur appelle de ses vœux l'avènement le plus rapidement possible d'un Etat Palestinien pour un peuple qui souffre depuis trop longtemps. C'est un engagement très fort qui est le nôtre en faveur d'une paix véritable entre Palestiniens et Israéliens, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité.

® Wafin.be, 15 Janvier 2009.

Réponses de Madame Joëlle Milquet
Présidente du Centre Démocrate Humaniste (Cdh).

Wafin.be: Au terme d'élections libres et démocratiques en 2006, le Hamas est entré au Gouvernement palestinien. Le précédent Gouvernement belge (PS-MR-VLD-SPa-Spirit) a alors suspendu les aides accordées pour la Palestine. Regrettez-vous cette décision? Et considérez-vous un gouvernement palestinien comprenant le Hamas comme un interlocuteur valable aujourd'hui?

Joëlle Milquet : La décision du Gouvernement belge de suspendre l'aide accordée à l'Autorité palestinienne a fait l'objet de questions parlementaires du cdH (à l'époque dans l'opposition) et d'une prise de position regrettant et critiquant la décision du Gouvernement belge. Le mécanisme alternatif qui a été mis en place par l'Union européenne n'a que très peu porté ses fruits, comme le cdH le dénonçait à l'époque.
La formation d'un gouvernement d'Union nationale attaché à la poursuite des négociations de paix avec Israël et au respect de toutes les obligations de droit international et humanitaire aurait permis des avancées vers la création d'un Etat palestinien indépendant et aurait ainsi pu contribuer à la paix dans la Région. De nombreux observateurs soulignent aujourd'hui l'importance de pouvoir négocier avec le Hamas, dans la mesure où l'arrêt des combats, le cessez-le-feu, et la reconstruction de Gaza exige de s'adresser aux représentants du Hamas, qui est un interlocuteur qui s'impose si l'on veut négocier la paix.

Wafin.be: Ce 8 décembre 2008, le Gouvernement belge actuel (PS-cdH-MR-VLD-CD&V) a décidé, avec tous les autres États européens, le rehaussement des relations entre l'Union Européenne et Israël. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'une erreur politique?

Joëlle Milquet : La décision qui a été prise par le Conseil européen des Ministres des Affaires étrangères, avec - il faut le rappeler - la réserve de la seule Belgique, concernant le rehaussement des relations entre l'Union européenne et l'Etat d'Israël, s'inscrivait dans une série de décisions qui visaient aussi le rehaussement des relations entre l'Union européenne et d'autres Etats du pourtour méditerranéen (Algérie, Maroc, Tunisie, Jordanie, etc.), y compris l'Autorité palestinienne. L'offensive armée menée par Israël, et ses conséquences désastreuses pour les populations civiles et pour le processus de paix, imposent clairement de revoir cette décision de fin décembre. Ainsi la déclaration de la Commission (14 janvier) visant à suspendre tout rapprochement avec Israël devra être confirmée au plus vite et par la voie des Ministres des affaires étrangères, et c'est ce que le cdH demandera au gouvernement belge. Pour rappel, le Parlement européen a dû se prononcer sur la question du rehaussement des relations entre l'UE et Israël, fin novembre 2008 : une majorité du Parlement européen a souhaité le report du vote de cette résolution. Les Parlementaires européens cdH ont voté pour le report de l'examen de cette proposition de résolution.

Wafin.be: En 2004, le Parlement européen a voté la conclusion d'un accord de coopération entre l'Union Européenne et Israël dans le domaine scientifique et technique.
Les votes "POUR" émanaient des rangs des Socialistes, Sociaux-Chrétiens et Libéraux européens, et les votes "CONTRE" émanaient seulement des Verts. Comment expliquer de tels votes ?

Joëlle Milquet : Il semble que l'on oublie certaines choses dans la question. En ce qui concerne la Communauté française et la Région wallonne, où le cdH exerce la responsabilité des relations internationales, il a été décidé de ne pas ratifier, pour le moment, les accords de coopération avec Israël qui reste suspendu depuis de longs mois. Dans le cas contraire, cela deviendrait objet de polémique, ce qui n'est certainement pas productif dans les circonstances présentes. En même temps, Marie- Dominique Simonet, Ministre cdH des relations internationales de la communauté française, a lancé une vaste opération de coopération avec la Palestine avec l'organisation en 2008, à Bruxelles, dans toute la Wallonie et même au-delà, de "Masarat", le plus grand événement jamais organisé en Europe autour de la création contemporaine palestinienne. D'autres actions de coopération vont prochainement être relancées, notamment dans le domaine de la santé.

Wafin.be: La Belgique a reconnu l'État d'Israël, mais n'a toujours pas reconnu l'Etat de Palestine. Comment expliquez-vous cette inégalité? Comptez-vous remédier à cette situation ?

Joëlle Milquet : La Belgique a reconnu l'Etat d'Israël en 1948. A l'époque, il n'y avait aucune manière de pouvoir reconnaître un Etat palestinien. Le cdH est tout à fait favorable à la reconnaissance officielle de la Palestine par la Belgique. La fin du conflit et la reprise de négociations de paix constitueraient un contexte idéal pour une déclaration de reconnaissance, à laquelle il n'existe aucun obstacle juridique.

® Wafin.be, 15 Janvier 2009.

Mouvement citoyen Palestine, en collaboration avec des associations et des ONG belges a organisé un débat autour de la situation et de la guerre menée par l'Etat Israëlien sur la bande de Gaza.

Ont été invité à ce débat, Philippe Moureaux ( PS ), Isabelle Durant ( Ecolo ), Joëlle Milquet ( CDH ) et Charles Michel ( MR ).

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