FREE PALESTINE
2 février 2009

Sionistes-religieux : les plus courtisés, les plus partagés

Sionistes-religieux : les plus courtisés, les plus partagés

Rarement dans une campagne électorale, un public-cible n’aura autant été courtisé que celui des « kippot crochetées », assimilé globalement au secteur « sioniste-religieux ». Mais rarement aussi, ce courant n’aura été aussi partagé, compartimenté, et surtout hésitant sur le parti à qui accorder ses suffrages.

La vaine et pitoyable tentative d’unifier toute cette population sous un même toit, « Habayit Hayehoudi » a montré finalement que ce public est loin d’être homogène, et qu’il est composé de nombreuses tendances, allant de la droite dure à la gauche modérée, et de l’orthodoxie au conservatisme religieux.

Rien moins que six partis politiques – du Ihoud Leoumi jusqu’à Kadima - ont compris l’enjeu du vote « sioniste-religieux » et redoublent d’efforts publicitaires pour démontrer chacun qu’il serait le plus apte à défendre les intérêts de ce courant : intégrité d’Eretz Israël, priorité à l’éducation juive, nature juive de l’Etat d’Israël, unité de Jérusalem etc…Dans certains journaux sectoriels, dans les feuillets distribués dans les synagogues, et dans différentes langues, ces formations politiques font la surenchère pour démontrer leur préoccupation et leur proximité de ce secteur de la population. Ce qui a d’ailleurs permis au parti « Habayit Hayehoudi » d’ironiser avec un nouveau slogan électoral : « Soudain, tout le monde vous aime ! »

Les études d’opinion montrent clairement que le « public sioniste-religieux » est divisé, irrité et surtout désemparé face aux perspectives qu’il a face à lui. Et les sondages en vue des élections indiquent que les deux partis « traditionnels » vers lesquels se tournaient cette population, n’obtiendraient cette fois-ci que 5 ou 6 sièges à la Knesset, par rapport aux neuf dans l’actuelle législature.

Pour ces élections, le Likoud, allié traditionnel des sionistes-religieux, mais aussi Shass, Israël Beiteinou et même Kadima, ont créé des cellules de campagne spéciales pour « s’occuper » du public sioniste-religieux.

Le Dr. Asher Cohen, de l’Université de Bar-Ilan, qui étudie particulièrement les habitudes de vote de la population sioniste religieuse, estime « que ce sont environ 350.000 – 400.000 électeurs qui sont concernés pour les élections du 10 février ». Si l’on considère qu’un siège équivaut à 30.000 voix environ, cela signifie que cette population « pèse » entre 10 et 13 sièges. Pour les prochaines élections, la moitié des voix iraient donc s’éparpiller cette année dans d’autres formations.

Entre les deux anciens alliés, le Mafdal-Habayit Hayehoudi et le Ihoud Leoumi (composé de cinq mouvements !), chacun tente de prouver qu’il représente la mieux et la plus naturellement cette frange de la population israélienne. Mais des différences existent bel et bien. Si Habayit Hayehoudi mat l’accent sur les problèmes d’éducation et de société « qui sont plus rassembleurs et consensuels », au Ihoud Leoumi, on ne cache pas que l’accent doit être mis sur la défense d’Erets Israël, «qui est la question la plus grave et la plus urgente dans un avenir proche ».

Une autre différence notoire existe entre les deux formations et les populations qui s’en réclament : si au Ihoud Leoumi, on reconnaît « suivre avec précision les instructions des Rabbanim qui s’impliquent fortement en politique », à Habayit Hayehoudi, on estime que « le Rabbins doivent rester une autorité de conseil mais non de décision en matière politique ». Cette scission a son importance, car sur des questions telles que le refus d’obtempérer aux ordres de Tsahal, le Ihoud Leoumi, plus « religieux » penche davantage pour une attitude rigoureuse, en fonction des décisions rabbiniques, alors que le public de Habayit Hayehoudi est davantage « national » et estimer qu’il ne faut pas se révolter contre la loi, même si elle va à l’encontre des idéaux que l’on professe.

L’élément qui a sans doute provoqué ce « désamour » pour les partis sionistes-religieux traditionnels, au-delà des rivalités personnelles et des nuances idéologiques, est la volonté de plus en plus affirmée, comme par exemple Effi Eitam, de participer aux prises de décisions, au sein de grands partis de gouvernement, plutôt que de rester à l’écart dans une opposition stérile.

par Shraga Blum
http://www.actu.co.il/2009/01/sionistes-religieux-les-plus-courtises-les-plus-partages/

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