FREE PALESTINE
16 janvier 2009

Phosphore blanc: l’armée israëlienne ne dément pas

Phosphore blanc: l’armée israëlienne ne dément pas

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Les caméras d’Al Jazeera filment en direct les bombardements israëliens de la ville de Gaza. Des nuages blancs, ressemblant à ceux dégagés par les bombes au phosphore blanc, la correspondante Shirine Tandros a fait état de cette hypothèse. Elle a par la suite été contactée par l’armée israëlienne, qui n’a pas démenti, mais s’est contentée de dire qu’elle n’utilisait que des armes conformes au droit international (on notera l’évolution - le 4 janvier, l’armée israëlienne démentait l’usage d’armes au phosphore).

Theodore Karasik, expert militaire, est catégorique: des bombes à phosphore blanc sont utilisées à Gaza. Dans une agglomération comme Gaza, l’effet est désastreux, car le phosphore blanc se propage dans l’air et cause des brûlures au troisième degré chez de nombreux civils. Selon lui, cette arme ne devrait pas être utilisée en raison du grand nombre de victimes dites collatérales. Ce n’est pas une arme chimique en soi. Elle a été utilisée à Fallouja et en Afghanistan, rappelle-t-il.

Le quotidien britannique The Times publie une photo d’obus israëliens, prise le 4 janvier à la frontière israëlo-palestinienne comportant des obus portant la dénomination propre aux obus à phosphore blanc.

Les obus de 155mm bleu pâle sont clairement marqués du numéro M825A1, une munition US au phosphore blanc

Les obus de 155mm bleu pâle sont clairement marqués du numéro M825A1, une munition US au phosphore blanc

The Times rapporte également des constations cliniques effectuées par des médecins de Gaza, indiquant clairement l’existence, parmi les blessés, de brûlures dûes au phosphore:

There were indications last night that Palestinian civilians have been injured by the bombs, which burn intensely. Hassan Khalass, a doctor at al-Shifa hospital in Gaza City, told The Times that he had been dealing with patients who he suspected had been burnt by white phosphorus. Muhammad Azayzeh, 28, an emergency medical technician in the city, said: “The burns are very unusual. They don’t look like burns we have normally seen. They are third-level burns that we can’t seem to control.”

Victims with embedded WP particles in their flesh have to have the affected areas flushed with water. Particles that cannot be removed with tweezers are covered with a saline-soaked dressing.

Nafez Abu Shaban, the head of the burns unit at al-Shifa hospital, said: “I am not familiar with phosphorus but many of the patients wounded in the past weeks have strange burns. They are very deep and not like burns we used to see.”

Confrontée aux infos de The Times, une porte-parole de l’armée israëlienne décide de prendre son auditoire pour des demeurés:

Confronted with the latest evidence, an IDF spokeswoman insisted that the M825A1 shell was not a WP type. “This is what we call a quiet shell - it is empty, it has no explosives and no white phosphorus. There is nothing inside it,” she said.

We shoot it to mark the target before we launch a real shell. We launch two or three of the quiet shells which are empty so that the real shells will be accurate. It’s not for killing people,” she said.

Un expert du prestigieuse publication militaire britannique Jane’s Defense Weekly conteste formellement cette version:

Neil Gibson, technical adviser to Jane’s Missiles and Rockets, insisted that the M825A1 was a WP round. “The M825A1 is an improved model. The WP does not fill the shell but is impregnated into 116 felt wedges which, once dispersed [by a high-explosive charge], start to burn within four to five seconds. They then burn for five to ten minutes. The smoke screen produced is extremely effective,” he said.

On peut donc constater, sans craindre se tromper, qu’Israël utilise bel et bien des bombes au phosphore blanc à Gaza.

Les bombes au phosphore sont-elles cependant interdites en droit international humanitaire? Rappelons les effets fumigènes et incendiaires de ces bombes (bonne description ici): les particules de phosphore ne s’arrêtent de brûler qu’à leur disparition totale, et il n’est pas rare qu’une personne atteinte soit brûlée jusqu’aux os - les brûlures provoquées sont du deuxième ou troisième degré, lorsqu’on y survit.

Deux conventions pourraient viser spécifiquement et interdire en tant que telles les bombes au phosphore. La Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction de 1993 interdit de manière absolue non seulement l’emploi des armes chimiques mais également leur mise au point, leur fabrication et leur stockage (article 1). Les armes chimiques sont définies à l’article II de la Convention:

Article II
1. On entend par “armes chimiques” les éléments ci-après, pris ensemble ou séparément :

a) Les produits chimiques toxiques et leurs précurseurs, à l’exception de ceux qui sont destinés à des fins non interdites par la présente Convention, aussi longtemps que les types et quantités en jeu sont compatibles avec de telles fins;

b) Les munitions et dispositifs spécifiquement conçus pour provoquer la mort ou d’autres dommages par l’action toxique des produits chimiques toxiques définis à l’alinéa a), qui seraient libérés du fait de l’emploi de ces munitions et dispositifs;

c) Tout matériel spécifiquement conçu pour être utilisé en liaison directe avec l’emploi des munitions et dispositifs définis à l’alinéa b).

Le phosphore blanc ne figure pas dans les tableaux annexes reprenant les armes chimiques explicitement interdites. Néanmoins, il ressort de l’article II.1.b) lu en liaison avec le point a) de la Convention que les armes au phosphore blanc, qui est incontestablement une substance chimique, sont interdites dès lors qu’elles sont conçues et utilisées afin de provoquer la mort. L’usage militaire normal - et légal - des armes au phosphore blanc est soit d'éclairer un terrain dans l’obscurité, soit d’enfumer la vue de l’adversaire afin de couvrir l’avance de troupes. Utiliser des armes au phosphore blanc pour tuer ou blesser l’adversaire, et à plus forte raison des populations civiles, est explicitement interdit par l’article II.1.b) précité. Voici ce qu’en disait un porte-parole de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, interrogé au sujet de l’utilisation de bombes au phosphore blanc par l’armée étatsunienne à Falluja:

The debate about WP centres partly though not wholly on whether it is really a chemical weapon. Such weapons are outlawed by the Chemical Weapons Convention (CWC) to which the United States is a party.

The CWC is monitored by the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons, based in The Hague. Its spokesman Peter Kaiser was asked if WP was banned by the CWC and he had this to say:

“No it’s not forbidden by the CWC if it is used within the context of a military application which does not require or does not intend to use the toxic properties of white phosphorus. White phosphorus is normally used to produce smoke, to camouflage movement.

“If that is the purpose for which the white phosphorus is used, then that is considered under the Convention legitimate use.

“If on the other hand the toxic properties of white phosphorus, the caustic properties, are specifically intended to be used as a weapon, that of course is prohibited, because the way the Convention is structured or the way it is in fact applied, any chemicals used against humans or animals that cause harm or death through the toxic properties of the chemical are considered chemical weapons.”

Mais devinez quoi: Israël n’a pas ratifié la Convention - un des dix Etats, dont l’Irak, l’Egypte et la Syrie - et n’est donc pas liée par celle-ci…

Une autre convention pourrait également viser intrinséquement les bombes au phosphore: la Convention de 1980 sur certaines armes classiques. Son troisième protocole sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires en interdit l’usage si cet usage comporte des risques pour la population civile - cf. l’article 2:

Article 2 : Protection des civils et des biens de caractère civil
1. Il est interdit en toutes circonstances de faire de la population civile en tant que telle, de civils isolés ou de biens de caractère civil l’objet d’une attaque au moyen d’armes incendiaires.
2. Il est interdit en toutes circonstances de faire d’un objectif militaire situé à l’intérieur d’une concentration de civils l’objet d’une attaque au moyen d’armes incendiaires lancées par aéronef.
3. Il est interdit en outre de faire d’un objectif militaire situé à l’intérieur d’une concentration de civils l’objet d’une attaque au moyen d’armes incendiaires autres que des armes incendiaires lancées par aéronef, sauf quand un tel objectif militaire est nettement à l’écart de la concentration de civils et quand toutes les précautions possibles ont été prises pour limiter les effets incendiaires à l’objectif militaire et pour éviter, et en tout état de cause, minimiser, les pertes accidentelles en vies humaines dans la population civile, les blessures qui pourraient être causées aux civils et les dommages occasionnés aux biens de caractère civil.

Ah, j’oubliais: Israël n’a pas ratifié ce protocole (il a pourtant ratifié le premier et second protocole à la convention de 1980), et n’est donc pas tenu de respecter ses dispositions…

Demeure cependant applicable l’interdiction découlant des Conventions de Genève de 1949 et du droit international humanitaire coutumier d’attaquer militairement des civils ou des combattants hors-combat.

Notons que les bombes au phosphore blanc que l’on a vu être larguées à Gaza l’ont été sur Gaza ville notamment, soit dans une zone civile, et en plain jour. L’intérêt militaire de cette arme - rappelons qu’elle visa soit à éclairer un terrain soit à masquer l’avancée des troupes - n’est pas évident, pour ne pas dire improbable, et en tout cas disproportionné eu égard aux inévitables conséquences pour les nombreux civils. Il paraît plus probable que ces bombes visent à tuer, et larguées dans la ville de Gaza elles ne peuvent éviter de faire des victimes civiles:

However, Charles Heyman, a military expert and former major in the British Army, said: “If white phosphorus was deliberately fired at a crowd of people someone would end up in The Hague. White phosphorus is also a terror weapon. The descending blobs of phosphorus will burn when in contact with skin.”

http://ibnkafkasobiterdicta.wordpress.com/2009/01/09/phosphore-blanc-larmee-israelienne-ne-dement-pas/

Commentaires
S
Vous pouvez voir les photos et les nom de criminels israéliens à cette adresse:<br /> http://www.wanted.org.il
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S
LIVNI EST UNE FEMME TENDRE ET AFFECTUEUSE AVEC UN GRAND COEUR PLEIN D 'AMOUR POUR L'HUMANITE , SON PEUPLE EST MENACE PAR CES TERRORITES PALISTINIENS . MAIS LE MASQUE EST TOMBE A GAZA SUR LE VRAIS VISAGE DE CET ETAT D'ISRAEL FONDE SUR LA DOCTRINE DU SOIF DU SANG ET DES CRIMES HORRIBLES SURTOUT CONTRE DES ENFANTS ET DES FEMMES LES 22 JOURS DE HOLOCUST DE GAZA ETAIS UN FILM D 'HORREUR QUI PASSAIT SUR LES ECRANS DES TV DU MONDE OCCIDENTAL DEFENDEUR DES DROITS DE L'HOMME ET QUI EST SENSE COMBATTRE LE TERRORISME ALORS ALORS LE MASSACRE DES ENFANTS N'EST IL PAS UN ACTE TERRORISTE?? LA DESTRUCTION DES LIEUX DE CULTE,DES AMBULANCES,DES HOPITAUX,LES BATIMENTS DE L'ONU, lES JOURNALISTES ??? UN JUIF A BRULE SON PASSEPORT A LONDRES POUR EXPRIMER QUE AUCUNE RELIGION AU AU MONDE NE PEUT ADMETTRE UNE TELLE BARBARIE.TUER DES ENFANTS AVEC SANG FROID EST LE CRIME LE PLUS AFFREUX CONTRE L 'HUMANITE.
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S
Israél cherche a tuer le PLUS de personne possible en utilisant des munitions aux PHOSPHORES BLANC, on a la preuve vu le nombre de personnes tuées en PALESTINE SURTOUT LES ENFANTS. Alors je dis : LES ISRAELIENS SONT PAS HUMAINS! (merci de publié ce commentaire)
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