Communiqué de Ittijah (Union des associations arabes civiles )
Communiqué de Ittijah (Union des associations arabes civiles )
21 janvier 2009
L’agression ne cesse pas avec le cessez-le-feu
Les organisations de l’action civile palestinienne saluent notre peuple à Gaza qui a résisté, par tous les moyens disponibles, à l’agression génocidaire israélienne. Elles saluent la ténacité palestinienne comme elles saluent les masses de notre peuple de l’intérieur pour leur soulèvement dès le début du massacre et qui s’est poursuivi pendant 23 jours, au cours duquel nos masses, ses institutions, ses forces et ses cadres politiques, civiles, nationales, et par conséquent, les individus de nos masses et tous ses secteurs, ont joué un rôle effectif pour faire cesser le massacre et briser le siège.
La fermeté de Gaza, par son peuple et sa résistance, est une fermeté légendaire qui a prouvé et qui prouve que la volonté de notre peuple, appuyée par le droit palestinien, est capable de briser la machine de l’agression israélienne et de déjouer tous ses plans, quelle que soit sa puissance.
L’équation réelle s’est de nouveau dévoilée, confirmant que, face à la plus puissante des formes de terrorisme d’Etat dans le monde, et face à la guerre génocidaire qu’il a lancée, a tenu debout un peuple dépourvu d’armées mais maître de ses capacités et de la plus grande volonté de justice et de résistance dans le monde, la volonté de notre peuple, soutenue par celle de tous les peuples du monde qui se sont soulevés pour soutenir la fermeté à Gaza et empêcher Israël de réaliser les buts de ses massacres, mais aussi pour rejeter ses plans soutenus par l’administration américaine, l’Union européenne, avec une implication officielle arabe et palestinienne.
Il devient clair que le plan américain pour dominer la région arabe a subi un nouveau coup de la part de notre peuple et des peuples arabes, en infligeant une défaite à ce que l’administration américaine et Israël nomment le camp de la modération, soit ceux qui sont impliqués dans le plan américano-israélien. Après l’échec du projet américain en Irak et en Afghanistan, et après sa défaite et la défaite d’Israël au Liban, notre peuple est venu confirmer à nouveau, comme il l’avait fait dans le passé, qu’il est plus fort que tout complot et la puissance de toute machine de guerre.
Les masses de notre peuple de l’intérieur ont considéré, dès les premiers instants, que l’agression sur Gaza est une agression contre tout le peuple palestinien, là où il se trouve, dans la patrie ou en exil, et une agression visant nos droits en tant que peuple, visant à dominer et à diriger la région arabe dans son ensemble, par le biais des forces de l’agression et de ceux qui sont impliqués à ses côtés.
Le cessez-le-feu ne signifie pas la fin de l’agression, et comme le dernier massacre n’est pas le début de l’agression, car l’occupation est une agression en soi, l’exil forcé est une agression et le blocus est une agression. Nous affirmons que briser le blocus demeure notre but, la réalisation des droits de notre peuple est toujours notre objectif. Puisque nos masses de l’intérieur ont prouvé que nous sommes des acteurs centraux dans l’équation de la lutte pour le droit palestinien, nous affirmons que l’appui à la fermeté de notre peuple à Gaza et le soutien à cette partie, moralement et matériellement, en lui accordant les moyens d’une rapide relève de la mort et de la destruction sont un appui aux capacités et à la volonté de tout notre peuple. C’est pourquoi nous appelons à la poursuite du soulèvement de la colère et de la protestation, à renforcer la fermeté palestinienne, que ce soit par les manifestations,
les actes de protestation contre le crime ou par le soutien matériel par des campagnes de secours humanitaire qui ont commencé de manière organisée par le biais de l’action civile et au niveau des institutions de masse de notre peuple.
Nous saluons le soulèvement des nouvelles générations qui ont participé avec force et tout au long des trois semaines, à la lutte et au soulèvement de la colère populaire, visant à stopper le crime et à briser le blocus. Nous avons affronté et affrontons toujours une campagne policière d’arrestations menée contre les jeunes arabes palestiniens de l’intérieur, qui a touché des centaines, comme nous avons affronté l’agressivité de l’appareil judiciaire qui joue un rôle de cachet auprès de la police et des services de renseignements de la Shabak, en convoquant des dirigeants politiques et associatifs en vue d’interrogatoires par la Shabak pour les intimider et casser la volonté de nos masses. Nous affirmons à ce propos que le terrorisme de l’Etat ne nous intimide pas et ne nous empêche pas d’assumer notre devoir envers les masses de notre peuple à Gaza.
En tant qu’organisations de l’action civile palestinienne, nous exprimons notre considération pour le rôle héroïque joué par les mouvements de la solidarité internationale et tous les partisans du droit palestinien dans le monde et dans le pays, que ce soit ceux qui ont essayé de briser le blocus avant le dernier massacre grâce aux navires ou ceux qui se sont soulevés dans tout le monde pour soutenir et aider le droit palestinien, en appelant à sanctionner Israël, à l’isoler et le boycotter en tant que régime criminel ayant commis des massacres systématiques et des crimes contre l’humanité, en lui faisant porter la responsabilité de tous les crimes, les destructions et les dégâts, et en appelant la communauté internationale à cesser le complot du silence, la participation à l’agression et à assumer la responsabilité de sanctionner Israël et de soutenir le droit palestinien. Nous indiquons par ailleurs que la majorité écrasante de la société israélienne a soutenu l’agression, appuyée par l’institution médiatique officielle et non officielle, qui s’est considérée comme une partie de la machine de guerre et qui a propagé l’agression et la culture du meurtre et justifié le massacre. Nous indiquons également ces voix, même rares, qui ont refusé l’agression, s’y sont opposées et ont agi pour faire cesser le massacre et briser le blocus.
Nous affirmons que la revendication de convoquer les dirigeants politiques et militaires devant le tribunal pénal international en tant que criminels de guerre est un devoir envers tout martyr, toute victime et envers tout notre peuple comme envers toute l’humanité. A ce propos, nous dénonçons le silence international officiel, et notamment les attitudes des Etats-Unis, du Canada et de l’Union européenne que nous considérons complices du crime, ayant consacré leurs efforts à protéger Israël et à justifier son agression sanguinaire et à criminaliser la victime. Nous mettons en garde contre leurs tentatives de supprimer la légitimité de la résistance palestinienne en offrant des acquis politiques à Israël à travers ce qui s’appelle « la reconstruction », ou « le financement » ou « les aides humanitaires ».
Le droit de notre peuple à la résistance fait partie du droit des peuples à résister à l’occupation, c’est un droit humain naturel comme il est un droit protégé par le droit international. C’est pourquoi nous dénonçons le silence international officiel mais saluons ces régimes qui ont coupé leurs relations diplomatiques, économiques ou politiques avec Israël, et retiré leurs ambassadeurs et représentants. Nous dénonçons la participation de ce qui s’appelle « le camp des modérés » parmi les régimes arabes et affirmons notre dénonciation de l’attitude du président de l’OLP, Mahmoud Abbas (Abu Mazin) qui, malgré sa position juridique aujourd’hui, a refusé de soutenir et de légaliser officiellement les demandes de juger les dirigeants d’Israël devant le tribunal pénal international. Nous dénonçons les tentatives de faire porter à la résistance à Gaza la responsabilité de l’agression et de la guerre génocidaire israélienne. Ces attitudes poursuivent les accusations contre les partisans de notre peuple et le mouvement contre le blocus de Gaza et les navires contre le blocus comme « un jeu puéril ».
Le devoir de la société civile consiste à élever la voix morale et indépendante même si le prix devrait être payé. Nous saluons le rôle des organisations et des structures de l’action civile palestinienne dans le pays et dans l’exil, et affirmons que le devoir de la société civile palestinienne, où qu’elle se trouve, consiste à s’opposer à toute tentative de toucher aux mouvements de la solidarité et du soutien, et à toucher la résistance. Nous n’acceptons aucune justification qui empêcherait des parties de la société civile palestinienne de prendre clairement position en dénonçant l’implication de régimes arabes et les déclarations du président de l’autorité palestinienne, ni certains de ses dirigeants qui ont lâché la volonté de notre peuple.
Nous saluons le mouvement arabe de lutte contre la normalisation, le mouvement de solidarité et du boycott d’Israël dans le monde et les mouvements de la solidarité internationale, et nous nous considérons comme partie prenante de tous. Nous saluons plus particulièrement les masses de notre peuple de l’intérieur qui sont sorties par milliers dans le plus massif et le plus long soulèvement de la colère contre l’agression, pour soutenir et appuyer la volonté collective et combative de notre peuple.
Nous appelons tout notre peuple, en cet instant historique, à confirmer son attachement aux constantes nationales, le retour, la liberté, l’auto-détermination, le mouvement de solidarité et de soutien, et les hommes libres de ce monde étant l’appui de cette lutte, historiquement victorieuse.
La fermeté de Gaza nous transmet la volonté, et notre ferme volonté transmet cet appui à Gaza, comme il le transmet à l’exil, à al-Quds et aux régions de la Cisjordanie.
Notre peuple porte l’une des plus grandes et des plus riches expériences de lutte, de résistance et de combat juste. Il porte une volonté inébranlable.
Les organisations signataires : 40 associations faisant partie de Ittijah.
(Traduction CIREPAL, Centre d’Information sur la résistance en Palestine)