Les Israéliens consomment cinq fois plus que les Palestiniens
Les disparités dans la répartition des ressources en eau entre Israéliens et Palestiniens sont énormes.
Un tiers de la population palestinienne n'a pas accès à l'eau courante. (Photo: Keystone)
Selon une étude publiée mardi à Genève, les Israéliens consomment près de cinq fois plus d'eau que les Palestiniens.
La consommation moyenne d'un Palestinien en Cisjordanie est de 70 à 90 litres d'eau par jour, celle d'un Palestinien dans la bande de Gaza de 60 litres par jour. Comparativement, un Israélien consomme près de 400 litres d'eau par jour et un colon israélien 800 litres par jour.
La quantité minimum recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est de cent litres par jour et la moyenne mondiale de 170 litres par jour.
Pas de développement
«Un tiers de la population palestinienne n'a pas accès à l'eau courante et dépend du passage de camions citerne. Or, sans eau, il n'y a pas de développement, il n'y a pas de vie et les villageois doivent émigrer», a affirmé Laurent Calligé, l'un des auteurs de l'étude.
Le secteur agricole irrigué utilise environ 70% des ressources en eau. La prospérité des cultures pratiquées dans les colonies israéliennes contraste avec l'aridité des terres palestiniennes.
«L'eau est une arme de guerre. C'est un problème politique, car les solutions techniques existent: usines de dessalement de l'eau de mer, recyclage des eaux usées, changements dans la production agricole», souligne Laurent Calligé.
Pas de soutien diplomatique
L'étude «De l'eau et de la paix - conflit et coopération israélo-palestiniens» est le fruit d'un projet lancé dès 2004 par l'Institut international de recherches pour la paix (GIPRI) à Genève.
«Cette étude scientifique devait être accompagnée par un processus diplomatique et l'organisation d'une conférence pour discuter de la question de la répartition des ressources en eau», a expliqué le directeur du GIPRI Gabriel Galice. Mais l'Institut n'a obtenu aucun soutien pour ce projet, a-t-il déploré.
Approchés, les membres du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) n'ont pas donné suite. «Il n'y a pas de soutien politique à la relance du processus de paix au Proche-Orient», a constaté Gabriel Galice.
L'étude fait des recommandations concrètes. Elle préconise la négociation de projets de coopération sur le plan local, les projets plus ambitieux se heurtant à l'impasse politique.
Source: SDA/ATS