FREE PALESTINE
21 octobre 2008

La guerre des colons contre Israël

La guerre des colons contre Israël

Aucune fête religieuse à Jérusalem ne serait complète sans un incident politique controversé et, cette année, le Yom Kippour ne fait pas exception. Un groupe de près d'une centaine d’extrémistes radicaux de Droite ont forcé leur chemin jusqu’à la place du Dôme du Rocher, l'un des sites les plus sacrés de l'islam. Entrer dans l'enceinte le jour du Yom Kippour est une manière symbolique de revendiquer la souveraineté juive sur le site que beaucoup considèrent comme l'emplacement du Second Temple, détruit par les Romains en l'an 70.

Par Paul Raymond


La guerre des colons contre Israël

 

Alors qu’il n'est pas rare que des événements sur le Mont du Temple déclenchent une reprise du conflit israélo-palestinien - la deuxième Intifada palestinienne (soulèvement) a été déclenchée en 2001 puis par la visite controversée sur le site du Ministre israélien de la Défense Ariel Sharon - les derniers événements en disent également long sur la situation politique actuelle en Israël.

Un courant néo-militantisme sioniste de plus en plus dur terrorise les Palestiniens, les Israéliens de Gauche et même les autorités de l'Etat. Alors que le gouvernement israélien tente désespérément de parvenir à un accord avec l'Autorité Palestinienne et à ébranler le Hamas, le problème de l'évacuation des colonies habitées par des nationalistes ultra-violents sera en haut de la liste de problèmes épineux de la prochaine administration israélienne.

Il y a de nombreux éléments de preuve que la frange radicale de l’Extrême-Droite se développe. À la mi-septembre, plus de 200 miliciens de la colonie illégale de Yitzhar en Cisjordanie
ont envahi le village palestinien voisin d’Asira al-Qibliyyah armés de fusils et de frondes, en réponse à une agression contre un jeune juif de la colonie.

Mais la violence des colons ne se limite pas à des attaques contre les Palestiniens. Deux semaines après l'attaque contre Asira, un professeur israélien de Gauche, Zeev Sternhell, un critique virulent de la colonisation,
a été blessé par une bombe placée devant sa porte. Il a été largement supposé que les militants d’Extrème-Droite l’avaient placée là, bien que les partisans des colons aient été prompts à accuser les services de renseignements israéliens de lancer un sinistre complot gauchiste pour les discréditer.

Plus tard,
la célèbre chef de colons, Daniela Weiss, a été arrêtée pour avoir attaqué la police israélienne lors de l'évacuation de la colonie illégale de Shvut Ami, donnant une indication supplémentaire du gouffre qui existe les autorités de l'Etat d'Israël et la droite radicale.

Il est clair que le désaccord a des implications sur le cycle actuel des négociations avec les Palestiniens. Ehud Olmert, le Premier ministre israélien sortant, a affirmé que les Israéliens devaient renoncer à l'utopie sioniste du Grand Israël et qu’au lieu de cela, ils devraient recourir à un compromis territorial dans le but de parvenir à la paix avec les Palestiniens.

Après les événements du 13 Septembre, le rabbin d’Yitzhar, David Dudkevich, qui affirme que les Arabes devraient émigrer de la "Terre d'Israël", a lancé une tirade contre cette idée. Entre autres choses, il a approuvé la proposition d'un État séparé, la Judée, qui serait créé à côté d'Israël si celui-ci décidait d'abandonner le rêve Sioniste.

"Il est évident qu'un grand nombre de personnes qui sont attachées à leur judaïsme se sentent émotionnellement éloignées de l'Etat qui se trouve tout à fait dans un autre endroit", at-il déclaré au journal Haaretz. "L'Etat d'Israël n'est pas un but suprême. S’il décide qu'il ne veut pas être sur les terres héréditaires de nos ancêtres, alors d'autres juifs ont le droit de s'organiser afin d'y vivre, même sans lien avec l'État. Quand on parle d’une nouvelle expulsion, alors sur le plan idéologique, «l’État de Judée" n'est pas pire que l'expulsion."

L'ironie est que le radicalisme de colons a été d’abord nourri par l'État israélien. Au fil des ans, en particulier les gouvernements du Likoud ont encouragé les Israéliens non-idéologues à s’installer en Cisjordanie, dans l'espoir qu'ils adopteraient un jour des opinions correspondant à l’agenda de Droite de ce parti. C’était également une stratégie efficace pour prendre le contrôle des territoires occupés et garantir qu’un maximum territoire serait cédé à Israël, au cas où les États-Unis les forceraient à conclure un accord avec les Palestiniens.

Toutefois, en 2005, le retrait israélien de la bande de Gaza a placé les autorités de l'État chargées de mettre en œuvre la politique du gouvernement - à savoir la police – en contradiction avec les colons. L'image de la police israélienne expulsant de force des juifs de leurs maisons a créé une blessure dans la société israélienne qui a toujours été latente depuis.

Plusieurs milliers de jeunes qui oent vécu toute leur enfance dans des colonies de Gaza se sentent maintenant abandonnés par l'Etat et sont prêts à exprimer leur frustration, souvent violemment, contre les Palestiniens et les autorités israéliennes.

Ainsi, le gouvernement israélien doit maintenant faire face à d'énormes problèmes dans le cadre des négociations actuelles israélo-palestiniennes et aussi dans la façon dont il traite ses propres citoyens. Si les commentaires d'Olmert sous-entendent que de nouvelles évacuations de colonies sont à venir, imposer cela à un groupe de colons radicaux armés qui ont juré leur hostilité à l'État sera tout aussi difficile que négocier un accord avec les Palestiniens.


Source : http://www.guardian.co.uk/
Traduction : MG pour ISM

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