FREE PALESTINE
30 septembre 2008

TPO : la violence raciste des colons échappe au contrôle du gouvernement israélien

TPO : la violence raciste des colons échappe au contrôle du gouvernement israélien

lundi 29 septembre 2008 - Ma’an News Agency

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Colons israéliens dans Hébron, répandant leur violence raciste et xénophobe... Photo : Ma’anImages

Alors que cela se produit en même temps qu’augmente la pression des pays étrangers pour qu’Israël stoppe l’extension de ses implantations coloniales et envisage même l’évacuation de colonies de la Cisjordanie, des appels se sont faits entendre pour que des mesures légales ou militaires soient prises pour reprendre le contrôle des colons « qui commettent des saccages ».

Les attaques les plus récentes ont encore plus dérangé certains hommes politiques israéliens que les précédents incidents. Ehud Barak, le ministre israélien de la défense israélien a suggéré d’adopter « une position plus dure » à l’égard de la violence des colons en réponse à ceux qui font leur propre loi.

Barak est en particulier préoccupé par la violence accrue des colons même envers les soldats israéliens chargés de leur protection.

[Il ne faut pas s’illusionner sur la volonté et simplement la capacité de Barak, lui-même criminel de guerre passible des tribunaux internationaux, à s’attaquer aux colons qui empoisonnent littéralement les territoires palestiniens. Dans un contexte de forts marchandages pour la mise en place d’un nième gouvernement qui appliquera encore et toujours la même politique de faits accomplis favorisant l’expansion coloniale, personne ne prendra en Israël le risque de contrarier les partis politiques représentant les colons, ces partis étant devenus les véritables arbitres de toute combinaison gouvernementale - N.d.T]

Selon les médias israéliens, Barak a indiqué que bien que ceux qui commettent des violences soient fichés, ces gens « ont été rarement amenés devant un tribunal ou jugés pour leurs actions, [et] que ceux qui sont amenés devant des instances judiciaires s’en tirent avec des peines légères. »

Le député Haim Ramon [parti Kadima] a appelé dimanche à une réunion d’urgence pour discuter cette montée de la violence. Une autre source médiatique israélienne l’a cité comme ayant déclaré : « Plusieurs centaines de colons juifs hors de tout contrôle et fous furieux frappent les soldats [israéliens] et s’attaquent aux gens comme le professeur Ze’ev Sternhell [un militant israélien pour la paix]... Le gouvernement est désarmé face à eux et tous les organismes chargés de faire appliquer la loi ne font que dire qu’il n’y a rien à faire. »

Cette inquiétude renouvelée s’est exprimée le jour même où la radio de l’armée israélienne annonçait l’existence d’une carte traçant les frontières d’un état palestinien dans le cadre d’un « accord final ». Tandis que la carte elle-même n’a pas été divulguée, l’émission de radio a indiqué qu’elle incluait l’évacuation de colonies israéliennes de certaines parties de la vallée du Jourdain et du secteur d’Hébron aussi bien que de la bande de Gaza.

En échange, Israël conserverait les trois importantes colonies de Ma’ale Adumim près de Jérusalem, de Gosh Azion au sud de Bethlehem, et d’Ariel dans Naplouse.

L’accord assurerait la souveraineté palestinienne sur la vallée de la Jordanie — une terre déjà reconnue comme palestinienne — et insiste sur le fait sur les trois plus grands blocs de colonies (dont deux ont donné naissance aux mouvements violents de colons) demeureraient des îlots israéliens en terre palestinienne. Alors que l’offre est tout à fait insatisfaisante et ne mentionne aucune attribution de terres en échange de celles occupées par les grandes colonies, plus grave encore est le fait que rien n’est dit sur la façon dont Israël exercerait une souveraineté limitée à certains secteurs de la Cisjordanie.

Il est clair le gouvernement israélien n’a aucun contrôle sur les citoyens qu’il envoie dans des secteurs palestiniens, ou qu’il n’a aucun désir de contrôler leurs actions violentes. Dans les deux cas cela ne présage rien de bon pour des négociations.

Assassinat d’un berger palestinien

La vague la plus récente de violence de la part des colons a conduit à l’assassinat d’un berger palestinien, Yahya Atta Rayahin Bani Minnah, âgé de 18 ans, qui a été abattu d’au moins une vingtaine de coups de feu au cou, à la poitrine et aux jambes. Le corps de Minnah a été retrouvé samedi dans un secteur sous strict contrôle des forces israéliennes, et les témoins signalent avoir vu une voiture blanche transportant des colons s’arrêter et prendre en chasse le garçon peu de temps avant que son corps ait été trouvé.

Le même jour des colons ont attaqué le village palestinien de Kafr Addik, où ils ont blessé 4 Palestiniens.

Deux semaines plus tôt une centaine de colons venant de la colonie de Yitzhar près de la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée avaient saccagé le village voisin d’Asira Al-Qibliya, brûlant des voitures, détruisant des propriétés des Palestiniens, tirant des coups de feu en l’air et couvrant les murs de graffitis dans tout le secteur.

Dans les deux cas les soldats israéliens n’ont rien fait pour arrêter les colons, et ont tiré des coups de feu en l’air lorsque les Palestiniens ont essayé de quitter leurs maisons pour défendre leur biens. Dans les deux cas un couvre-feu militaire était imposé par les soldats israéliens au moment où les colons ont saccagé les villages.

Bien que certaines des attaques aient été nominales ou des répliques directes à un acte de violence venant d’un palestinien, elles sont toujours hors de la proportion et — plus s’inquiétant pour le gouvernement israélien — hors de tout contrôle.

Après des attaques et une autonomie grandissante des colons au cours du mois août, avec par exemple une aggression contre une femme palestinienne enceinte et sa fille qu’il a fallu ensuite hospitaliser, les membres de la Knesset israélienne ont réclamé une augmentation de la présence militaire autour des blocs de colonies au sud et au nord. Cette augmentation de la présence militaire était censée aider à encadrer les colons.

Après la deuxième série d’attaques de mi-septembre, des députés ont qualifié les colons en Cisjordanie « d’anarchistes » et « de voyous » et ont émis l’idée que les colons propageant la violence contre leurs voisins en Cisjordanie soient jugés et poursuivis pour leurs crimes. Au même moment le député Haim Ramon avait proposé son plan controversé d’une « évacuation-compensation » pour attirer des colons en-dehors de la Cisjordanie avec de grandes compensations.

Mais il ne s’agit pour l’instant que d’un emballement ridicule et rhétorique contre la montée de la violence de la part des colons, et les voix des colons sont bien plus puissantes pour revendiquer le droit de se subsituer à l’état quand l’état lui-même n’agit pas.

29 septembre 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[traduction : Info-Palestine.net]

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