FREE PALESTINE
29 septembre 2008

Pour la défense d’Ahmadinejad

Pour la défense d’Ahmadinejad
Par Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com

Après le discours du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad aux Nations Unies la semaine dernière, les cercles sionistes et pro-sionistes ont fustigé le dirigeant iranien, traitant son discours "d'antisémite".

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Le Président Ahmadinejad devant la ‎‎63ème Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2008.


Le Président israélien, Shimon Peres, menteur notoire et criminel de guerre, a été jusqu'à demander au Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon d'interdire au leader iranien de parler à nouveau devant les Nations Unies, comme si l'organisme mondial était une annexe rendant des comptes au Congrès sioniste mondial.

De plus, Peres a eu le culot de prétendre que le soutien iranien aux "groupes terroristes" était la raison principale de l'impasse du processus de paix. Peres ignore complètement l'évidence, à savoir que la construction intensive de colonies exclusivement juives en Cisjordanie, en particulier à Jérusalem Est, est le principal obstacle à la paix au Moyen Orient. En fait, même des hommes politiques israéliens et des membres de la Knesset, ainsi que de nombreux journalistes, ne nient pas ce fait. Mais un menteur est un menteur.

Dans leur hâte à poursuivre leur nettoyage ethnique génocidaire des victimes palestiniennes, les chiens enragés du sionisme n'ont pu résister à la tentation d'utiliser l'holocauste pour souiller le dirigeant iranien.

Fort heureusement cependant, l'arme jadis puissante qui consiste à jeter le canard d'anti-sémitisme au visage des critiques d'Israël est de plus en plus éculée et a perdu beaucoup de sa force antérieure.

Evidemment, cela provoque beaucoup de frustration chez les docteurs es hasbara sioniste (propagande, ndt), qui luttent désespérément pour essayer de maintenir pertinente la vieille arme, dans un monde où la propagande sioniste jadis incontestée est de plus en plus contrée par des reportages précis et véridiques venant de Palestine.

Le Ministre des Affaires Etrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, dont le pays a essayé plutôt fiévreusement d'expier l'holocauste en restant silencieux devant le génocide lent mené par Israël en Palestine, a rejoint les chiens enragés du sionisme pour dénoncer le président iranien.

"L'antisémitisme flagrant de son discours, cette année, est intolérable et requiert notre condamnation unanime", a dit Steinmeier, qui ne prononce pas un mot contre l'expansion absolue des colonies juives en Palestine occupée.

Et Condoleezza Rice, la Secrétaire d'Etat américaine ratée, a rejoint elle aussi le chœur, suggérant que s'opposer aux politiques israéliennes était l'ultime ligne rouge qu'il ne fallait pas franchir.

Les deux candidats aux présidentielles américaines et leurs copains au pouvoir ont aussi attaqué Ahmadinejad, certains d'entre eux faisant le parallèle entre l'opposition à l'apartheid et au racisme israéliens à l'holocauste nazi. C'est vraiment la saison dépravée en Amérique !

Je ne suis pas un grand fan d'Ahmadinejad, ni vraiment entiché de beaucoup de ses discours, que je trouve souvent sans scrupules, peu diplomatiques et quelquefois répugnants.

Toutefois, au nom de l'honnêteté intellectuelle, je dois admettre que je suis d'accord avec la plupart, sinon tout ce qu'il a dit, dans son discours, au sujet d'Israël et de son traitement manifestement criminel du peuple palestinien.

Considérons le paragraphe suivant du discours d'Ahmadinejad :

"En Palestine, 60 ans de carnage et d'invasion se poursuivent toujours par l'entremise de quelques occupants sionistes criminels. Ils ont constitué un régime en rassemblant des gens de différentes parties du monde et les ont emmenés sur la terre d'un autre peuple en déplaçant, détenant et tuant les véritables propriétaires de cette terre. Avec préavis, ils envahissent, assassinent et organisent un blocus de la nourriture et des médicaments, avec l'appui de quelques puissances hégémoniques et tyranniques. Le Conseil de Sécurité ne peut rien faire et quelquefois, sous la pression de quelques puissances brutales, il pave même la route de l'appui à ces meurtriers sionistes. Il est donc normal que plusieurs résolutions de l'ONU qui abordaient le calvaire du peuple palestinien aient été reléguées aux archives et soient passées inaperçues."

Eh bien, après avoir lu ce paragraphe mot par mot, je n'y trouve rien de faux. En fait, c'est ce que disent de nombreux intellectuels non palestiniens, non arabes et non musulmans. Soyons honnêtes, nous savons tous qu'Israël n'aurait pas vu le jour sans le nettoyage ethnique systématique et meurtrier des habitants indigènes palestiniens par l'entremise des Juifs ashkénazes venus d'Europe de l'Est. Où est l'antisémitisme ? Ahmadinejad a bien dit que les sionistes, quoiqu'en petite minorité, ont dominé une partie importante des centres financiers et monétaires, ainsi que les centres politiques de prise de décision de nombreux états occidentaux.

"Il est profondément désastreux de voir que certains candidats présidentiels, dans quelques pays importants, doivent rendre visite à ces gens, prendre part à leurs réunions, jurer allégeance et engagement envers leurs intérêts pour obtenir leur soutien financier et médiatique."

A nouveau, ses remarques sont certainement politiquement incorrectes et peuvent sonner comme une sorte de tabou aux oreilles occidentales. Cependant, après examen attentif, on peut tout à fait conclure que le Président iranien n'a pas réellement dévié de la vérité.

Car c'est un fait que les sionistes contrôlent bel et bien les décisions et les politiques des Etats-Unis. Un ancien sénateur américain a une fois fait référence au Congrès US comme à un "territoire occupé par Israël".

Dans son livre : "Palestine : La paix, et non l'apartheid", l'ancien Président Jimmy Carter a fait plusieurs références au pouvoir considérable du lobby israélien dans les politiques américaines.

Lors d'un entretien avec Forward, Carter a réitéré son point de vue à ce sujet :

"Je pense que le lobby israélien, ainsi nommé pour reprendre votre expression, que je n'utilise pas – est bien plus fort et efficace aujourd'hui que lorsque j'étais en fonction. J'avais estimé, par exemple, que nous devions vendre des avions F-16 à l'Arabie Saoudite de manière à ce que les Saoudiens se défendent contre des menaces iraniennes, et l'AIPAC et les autres étaient catégoriquement contre, mais nous avons fini par l'emporter. Et dans les trois premiers mois de ma prise de fonction, j'ai appelé à un Etat palestinien. Et j'ai travaillé sur les Accords de Camp David, qui demandaient le retrait politique et militaire israélien des territoires occupés, etc., et je pense que George Bush père a lui aussi fait preuve de ce genre d'indépendance, lorsqu'il a condamné les colonies israéliennes en Cisjordanie, et il a même refusé des fonds à Israël, ce que je n'ai jamais fait d'ailleurs… C'est maintenant pratiquement impossible, dans l'environnement politique actuel de l'Amérique."

Carter, qui a été l'objet d'une virulente campagne de diffamation de la part du lobby juif organisé et des médias sous contrôle juif ou sous influence juive en Amérique du Nord, a défendu son livre, accusant ses accusateurs sionistes juifs de chercher à étouffer tout débat en Amérique sur le régime d'apartheid israélien.

"Il y a un silence quasi universel concernant tout ce qui peut être une critique de la politique israélienne actuelle du gouvernement israélien.

"Il y a dans ce pays une intimidation énorme qui a bâillonné notre peuple. Et ce n'est pas seulement les individus, pas seulement les candidats. Ce sont également les organes d'information."

La dénonciation de la dénomination sioniste sur la politique américaine n'a évidemment pas commencé avec Carter.

En 1978, l'auteur juif américain à succès Alfred Lilienthal a écrit un livre très instructif intitulé "The Zionist Connection : What Price Peace ?" (Le Réseau sioniste : quel prix pour la paix ?), qui révèle et détaille méticuleusement la domination sioniste des politiques et médias américains.
A mon avis, "The Zionist Connection" est l'un des meilleurs livres du 20ème siècle.

Quelques années plus tard, un ancien sénateur américain, Paul Findley, a écrit un ouvrage montrant comment les groupes de pression juifs ont contraint par le chantage les hommes politiques et les institutions américaines à soutenir Israël et ses politiques colonialistes en Palestine.

Et aujourd'hui, nous avons le livre des professeurs Mearsheimer et Walt : "Le lobby israélien et la politique étrangère des USA", qui explique avec force détails comment le serpent sioniste contrôle la politique étrangère américaine en contrôlant la politique intérieure américaine.

En bref, Ahmadinejad n'invente rien. Ce qu'il a dit aux Nations Unies la semaine dernière sur Israël et le sionisme pourrait avoir été dit par Carter ou Paul Findley, ou par tout autre observateur honnête de la scène politique américaine de ces dernières décennies.

Oui, le ton de son discours est peut-être cinglant et un peu provocateur, mais la véracité de ses dires ne peut être mise en doute.

Source : Exposing Israel

Traduction : MR pour ISM

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