FREE PALESTINE
27 septembre 2008

Quinze ans après, Pérès parle d’Oslo…

Quinze ans après, Pérès parle d’Oslo…
par Shraga Blum @ 10:05

Interviewé par le journal « Makor Rishon », le Président de l’Etat Shimon Pérès s’est exprimé sur de nombreux points, comme par exemple sa proposition de transformer Israël en régime présidentiel à l’américaine : un Président doté de pouvoirs forts, et un Parlement formé principalement de deux grandes formations, l’une de centre gauche, l’autre de centre-droit. Mais c’est surtout sur les Accords d’Olso, dont il fut l’architecte principal, qu’il était intéressant de recueillir l’avis de Shimon Pérès.

Le Président de l’Etat, en bon politicien, rappelle « qu’il faut se replacer dans la perspective de l’époque » : « J’avais proposé les Accords de Londres avec le Roi Hussein, qui n’ont finalement pas été acceptés, ce qui nous a laissés devant le choix suivant : ou continuer le conflit ou bien négocier, mais alors avec qui ? Le Hamas ou le Fatah ? Nous avons opté pour négocier avec le Fatah ».

Shimon Pérès persiste à croire que les Accords d’Oslo ont constitué une avancée stratégique majeure : « Pour la première fois, les Arabes acceptaient le principe de la paix sur la base des frontières de 1967 et non plus sur celles de 1947! Il s’agit donc d’une différence territoriale de 23% ! Jamais auparavant, je n’avais vu des Arabes être prêts à faire de telles concessions !».

Pérès ne semble pas prendre la mesure des propos qu’il tient quinze ans après la cérémonie « historique » sur la pelouse de la Maison Blanche : « Et de plus, l’OLP reconnaissait Israël et déclarait qu’elle renonçait au terrorisme. Il est vrai, depuis, le mouvement national palestinien s’est scindé, mais il reste toujours et encore une partie modérée, dirigée par Abou Mazen, qui veut trouver une solution négociée et qui lutte contre le terrorisme » !!!

« Si nous avions choisi l’option du conflit », précise le prophète du « Nouveau Moyen Orient », « nous serions en guerre permanente avec eux. En politique il faut toujours penser en termes d’alternative. Pas ce que l’on voudrait, mais ce qui arriverait si l’on optait pour une autre solution »…

« Et la démocratie, dans tout cela ? » demande le journaliste. « Un gouvernement peut-il prendre n’importe quelle décision, même au mépris de la volonté de la majorité de la population, s’il estime que cela peut amener la paix ? » Réponse de Shimon Pérès : «Croyez-moi, de l’autre côté, chez les Palestiniens, ils ressentent encore plus que nous le manque de démocratie. Ils vivent sous occupation et n’ont aucun droit. La Paix implique des concessions des deux côtés, ce qui est difficile à accepter pour chacun. Sur les questions de guerre, les peuples sont généralement plus unis que sur les questions de paix » (ndlr : ce qui n’est pas toujours vérifié, car Shimon Pérès est justement celui qui avait provoqué les grandes manifestations antigouvernementales en temps de guerre lors de celle du Liban en 1982, ce qui avait provoqué une scission dans la population alors que les soldats étaient au front)

Le journaliste pose alors une question centrale de ce thème : « Au début du processus, il était question que les deux parties fassent des gestes concrets en direction de la paix. Les Israéliens l’ont fait, ils le faisaient même avant. Les Palestiniens en ont-ils fait de même ? » « Non. Mais au début, Arafat a accompli des gestes courageux, comme par exemple celui accepter de se contenter des frontières de 1967 (!!!), mais ensuite il a été la victime du conflit interne entre Fatah et Hamas, qui était politique au début puis est devenu militaire. Je l’ai alors prévenu que s’il ne faisait pas ce que le président Lincoln avait fait après la Guerre de Sécession, réunifier le peuple, il serait la victime dune guerre fratricide. C’est ce qui est arrivé…»

Pas un mot sur les centaines de victimes juives du terrorisme palestinien – Fatah et Hamas confondus – « victimes de la paix », silence sur l’éducation à la haine dans les écoles du Fatah comme du Hamas, motus sur les discours sans ambiguïtés des responsables de l’Autorité Palestinienne quant à leurs intentions à long terme, sur le non respect par les Palestiniens de tous les accords signés avec Israël, ou sur la violence palestinienne en réponse aux concessions israéliennes.

Dans le paysage politique israélien comme dans les chancelleries à travers le monde, on a souvent décrit Shimon Pérès comme étant le symbole du « pragmatique ». Par opposition à l’idéologue, le pragmatique se distingue par « sa préférence pour la pratique, et par son adaptation aux réalités concrètes, au-delà de ses idées préalables». Jusqu’aux accords d’Oslo, on peut dire que cette définition de l’actuel président lui a été conforme. Mais depuis quinze ans, Shimon Pérès - tout comme les acteurs principaux de ces accords - se comporte au contraire à la manière d’un idéologue par excellence : il refuse de voir la réalité concrète et se cramponne à son utopie de paix. Malgré l’éclatante vérité, il refuse de reconnaître qu’il s’est complètement trompé, et persiste à ne pas voir qu’il s’agissait là d’un échec prévisible.

Malheureusement, entre temps et à cause de l’engouement d’une « élite » occidentalisée de la société israélienne, des milliers de familles juives ont subi les conséquences tragiques de ces utopies.

http://www.a7fr.com/DesktopModules/DnnForge%20-%20NewsArticles/Print.aspx?tabid=52&tabmoduleid=80&articleId=57530&moduleId=369&PortalID=0

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