FREE PALESTINE
26 septembre 2008

Un responsable de l’Union Européenne : les policiers des frontières m’ont tiré dessus avec du gaz lacrymogène

Un responsable de l’Union Européenne :

les policiers des frontières m’ont tiré dessus avec du gaz lacrymogène
Par Tovah Lazaroff et Abe Selig

Un responsable de l’Union Européenne a déclaré mardi que des gardes frontières avaient tiré sur lui des cartouches de gaz lacrymogènes alors qu'il visitait la région de Ni'lin, où des préparatifs sont en cours pour construire une partie de la « barrière de sécurité » (ndt : le Mur d’Apartheid).
L'une des bombes lacrymogènes a légèrement blessé Ahed Khawaja, un membre du Comité Populaire Contre le Mur de Ni'lin qui accompagnait le responsable de l’Union Européenne.

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Photo archives : Ariel Jerozolimksi : Des policiers des frontières observent une manifestation contre la barrière de sécurité dans le village palestinien de NilinUn représentant de l’Union Européenne et un membre de l’Initiative Nationale Palestinienne blessés lors d’une visite à Ni’lin
Initiative Nationale Palestinienne
23 Septembre 2008


Le Dr. Mustafa Barghouthi, député et secrétaire général de l'Initiative Nationale Palestinienne, condamne fortement l'attaque ce matin à Nilin sur Ahed Khawaja, un membre de l'Initiative Nationale Palestinienne, et sur Jérôme Bellion-Jourdan le représentant de l'Union Européenne.

Ahed Khawaja, un membre de l'Initiative Nationale Palestinienne et coordinateur du Comité Contre la Construction du Mur à Ni'lin a été brûlé et coupé au visage et a saigné du nez et de la bouche après que des soldats israéliens lui aient tiré une bombe assourdissante au visage. Il est actuellement soigné à l’hôpital Al Sheikh Zaied pour son nez cassé. Les médecins tentent encore d'établir si cela entrainera des dommages permanents pour ses yeux.

L'attaque sur Ahed Khawaja s'est produite au moment où il accompagnait Jérôme Bellion-Jourdan dans une visite de terrain autour du village de Ni'lin pour constater les dégâts causés, et la superficie des terres confisquées, par la construction de la nouvelle partie du Mur d'Apartheid.

Salah al-Khawaja, le coordinateur pour les médias du Comité directeur, a décrit la situation : Une patrouille des Forces d'Occupation Israéliennes est arrivée sur les lieux, ils sont descendus de leur véhicule, ont insulté Bellion-Jourdan et Khawaja, et leur ont dit qu'ils avaient deux minutes pour quitter la zone.

Alors qu’ils se tournaient pour repartir, les soldats ont tiré trois bombes de gaz lacrymogène sur la délégation en visant particulièrement le représentant de l'UE mais l’une des bombes a explosé au visage de Khawaja.

Les soldats ont continué à tirer des gaz lacrymogènes sur Khawaja même quand il était blessé. Bellion-Jourdan a souffert de problèmes respiratoires liés aux tirs continuels de gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

Selon Barghouthi, "l’attaque brutale et barbare révèle le vrai visage des Forces de l’Occupation qui ignorent et violent toutes les normes du droit international. Je demande à l'Union Européenne de prendre une position forte au sujet des attaques israéliennes, et sur la façon dont ils se sont installés au-dessus de la loi ".


L’incident de mardi était la dernière altercation violente entre les forces de sécurité et les villageois et leurs partisans qui protestent contre la construction de la barrière (du Mur) autour du village.

Selon un rapport de l'ONU publié lundi, 96 Palestiniens ont été blessés au mois d'août lors des manifestations contre le Mur à Ni'lin situé au nord-ouest de Modi'in Illit.

Jérôme Bellion-Jourdan, un attaché politique du bureau de la Commission de l’Union Européenne en Israel a déclaré au Jérusalem-Post qu’il s’était rendu à Nilin pour la première fois mardi, afin d’enquêter sur la situation au nom de l'Union Européenne.

Il a rencontré plusieurs membres du Comité Populaire Contre le Mur du village, dont Khawaja. Un groupe de cinq hommes du village lui ont fait visiter le secteur près de la barrière (Mur).

«Une jeep appartenant à la police des frontières s’est approchée de nous et nous a demandé de quitter les lieux dans les deux minutes.

"Je lui ai demandé:« Qu'est-ce que cela signifie, deux minutes? " se souvient Bellion-Jourdan.

"J'ai mentionné que j'étais un représentant de l'Union Européenne".

La police a simplement répété la demande, dit-il.

Bellion-Jourdan s’est exécuté mais avant de faire demi-tour, il a dit à la police qu’il interprétait leur ordre comme une menace. Lui et les membres du comité avaient fait demi-tour et repartaient à pied vers le village lorsque les policiers ont tiré sur eux une salve de gaz lacrymogènes.

Khawaja, qui se trouvait à environ 10 mètres derrière lui, s’est retourné pour voir ce qui se passait, dit-Bellion Jourdan. À ce moment-là, la police a tiré une nouvelle fois et a été touché au front.
Assommé, il a été évacué par les autres Palestiniens, alors que d’autres salves étaient tirées dans leur direction, a déclaré Bellion-Jourdan.

Khawaja a ensuite été emmené à l'hôpital Cheikh Zaid à Ramallah et a été soigné pour de graves contusions au visage et des saignements.

Le porte-parole de la police des frontières, Moshe Pinchi, a nié que les événements s’étaient déroulés tels que Bellion-Jourdan les a décrits.

Pinchi dit que ses officiers n'avaient pas tiré de gaz lacrymogène quand le groupe était reparti. "La police des frontières n’a pas tiré sur le groupe au moment où il partait. C’est absolument impossible", a t-il dit.

Mais il n’a pas nié qu’un incident avait eu lieu mardi à Ni'lin.

"La zone est une zone militaire fermée, et toute personne qui entre sans permission de l'armée perturbe gravement la loi et l'ordre et viole de façon flagrante la loi.

"Les forces de la police des frontières sur le terrain ont le devoir de prévenir toute perturbation de la loi et l'ordre et l’entrée illégale dans une zone militaire fermée», dit Pinchi.

Son bureau n'avait pas été informé qu'un responsable de l’Union Européenne se trouvait dans la région, a t-il déclaré.

"Que faisait là (le fonctionnaire de l'UE) ? Comment est-il arrivé là? Tenait-il une énorme pancarte qui disait : «Je suis un fonctionnaire de l'Union Européenne?" a t-il demandé.

Pinchi dit que les visites guidées du tracé prévu de la barrière (ndt : Mur) étaient autorisées, si les groupes coordonnent leurs déplacements avec les forces de sécurité.

«Mais il ne l'a pas fait", at-il dit. "Montrez-moi un autre endroit au monde où vous pouvez vous présenter dans une zone militaire fermée avec un représentant international, et commencer à discuter avec les soldats qui essaient seulement de faire leur travail. La prochaine fois, ils mettront un bébé dans un champ, ils créeront des problèmes et ensuite ils diront que nous avons tiré sur le bébé. "

Bellion-Jourdan a dit qu'il ne savait pas que le secteur était interdit.

"Il n'y avait aucun pancarte indiquant que c'était une zone militaire fermée», a t-il dit.

Par ailleurs, dit-il, ce n’est pas l’habitude de son bureau de notifier la police des frontières quand il se déplace en Cisjordanie.


Source : http://www.jpost.com/    Traduction : MG pour ISM

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