FREE PALESTINE
17 septembre 2008

Le début de la fin pour Ehoud Olmert

Le début de la fin pour Ehoud Olmert
Renée-Anne Gutter

Mis en ligne le 17/09/2008
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Le parti du Premier ministre, Kadima, désigne ce mercredi un nouveau leader.
Il sera appelé à le remplacer à la tête du gouvernement.
Tzipi Livni, la diplomate, et Shaoul Mofaz, le militaire, sont les deux favoris, avec un avantage pour la première...

Correspondante à Jérusalem

Début des espoirs de règne pour Tzipi Livni ou Shaoul Mofaz. Leur parti Kadima tient aujourd'hui ces fameuses primaires qui débouteront le Premier ministre israélien à la fois de la tête du parti et de la direction du gouvernement, et donneront les rênes soit à la diplomate en chef du pays, soit à l'ancien militaire de carrière resté va-t-en-guerre dans l'âme. Le résultat final pourrait toutefois n'intervenir que dans une semaine : si aucun des candidats n'obtient plus de 40 pc des suffrages exprimés ce mercredi, les 74 000 membres inscrits du parti seront rappelés aux urnes pour un second tour le 24 septembre.

C'est la première fois que Kadima tient des primaires depuis sa création par le premier ministre Ariel Sharon, fin 2005. Lorsque M. Sharon sombra dans le coma, début 2006, le parti désigna M. Olmert à sa succession sans élections internes. Et ce sont ce mercredi surtout des primaires prématurées. Le parti s'est uniquement résigné à les organiser dans les plus brefs délais, à la suite des pressions de l'opinion publique et de la classe politique qui se sont scandalisées de l'accumulation des dossiers de fraude et corruption contre M. Olmert.

S'il tient sa promesse, M. Olmert démissionnera de son poste de Premier ministre dès le lendemain de ces primaires. Démission de principe, car en pratique, il compte bien rester au pouvoir tant que la loi le lui permet, à titre transitoire. A savoir, jusqu'à ce que son successeur parvienne à former un nouveau gouvernement dans la conjoncture parlementaire existante. Ce qui pourrait prendre six semaines. Ou, en cas d'échec de son successeur, jusqu'à ce que le pays soit allé à des législatives anticipées et que le vainqueur de ces élections générales ait formé un nouveau gouvernement. Ce qui nous amènerait déjà au printemps 2009.

Face à Netanyahou

Quatre candidats sont en lice ce mercredi : Avi Dichter, ancien patron du Shin Beth (services secrets) et actuel ministre de la Sécurité intérieure (Police), Méïr Shitrit, ministre de l'Intérieur, Shaoul Mofaz, ex-chef d'état-major, ex-ministre de la Défense et aujourd'hui ministre des Transports, Tzipi Livni, la ministre actuelle des Affaires étrangères. Mais c'est entre ces deux derniers que la bataille se joue. Et elle est serrée. Tous les sondages préalables au sein de Kadima donnent Mme Livni gagnante. Déjà au premier tour, selon la plupart. Mais beaucoup dépendra du taux de participation. Or, le QG de M. Mofaz est le mieux organisé sur le terrain pour battre le rappel des membres et les amener aux 114 bureaux de vote à travers le pays. Sans compter la grande inconnue : le profil même des membres du parti. N'ayant pas encore été testé depuis la formation du parti, cet électorat demeure un rassemblement diffus de transfuges du centre autant que de la droite et de la gauche. Rien d'étonnant donc à ce que ses deux principaux aspirants au pouvoir représentent des pôles opposés.

Faucon nostalgique de son ancien berceau politique, le Likoud, M. Mofaz a axé sa campagne sur la nécessité - et sa propre capacité - de maintenir une poigne sécuritaire vis-à-vis des Palestiniens autant que de la Syrie et de l'Iran dont il est lui-même originaire. Il est le seul responsable israélien à prôner ouvertement la destruction des sites nucléaires iraniens, " pour éviter une seconde Shoah ". Son argument contre Mme Livni : l'inexpérience militaire de celle-ci. Mme Livni riposte en prônant la réflexion globale politico-diplomatique qui doit primer sur la précipitation sécuritaire. Se dépeignant comme centriste - libérale, mais à détermination patriotique -, elle fait valoir qu'elle est la mieux placée, même selon les Israéliens en dehors de Kadima, pour se mesurer au chef de la droite, Benjamin Netanyahou, dans d'éventuelles législatives générales.


Cet article provient de http://www.lalibre.be

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