FREE PALESTINE
25 août 2008

Prendre position pour la justice au Moyen-Orient

Prendre position pour la justice au Moyen-Orient

lundi 25 août 2008 - Ramzi Kysia - The Electronic Intifada

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Le siège israélien de la bande de Gaza se répercute sur tous les aspects de la vie là-bas, notamment l’accès à l’emploi, aux aliments et aux soins de santé (Wissam Nassar/MaanImages)

Le mouvement Free Gaza, groupe composite de militants internationaux des droits humains représentant 17 nationalités, est sur le point d’appareiller de Chypre à Gaza pour défier le blocus israélien de la Bande. Je suis fier d’être de leur nombre. Plus de 170 personnalités et organisations ont soutenu nos efforts, notamment le Centre Carter, l’ancienne membre du Cabinet britannique, Clare Short, et les lauréats du Prix Nobel de la paix, Mairead Maguire et Desmond Tutu.

Adam Qvist, 22 ans, étudiant et cinéaste de Copenhague au Danemark, est l’un des militants des droits humains naviguant vers Gaza. Il explique pourquoi il participe au projet :

« L’idée d’aller à Gaza est un peu folle, mais elle est aussi très simple. L’idée d’être accompagnés d’un Palestinien qui a été forcé de quitter sa terre et qui peut rentrer en Palestine est un événement qui pourrait détruire toute l’entreprise sioniste. Et il suffit d’une personne. Si une personne peut le faire, d’autres pourront suivre. Ce projet, ce bateau, a pour but de donner aux gens la possibilité de prendre leurs responsabilités. Vous ne devriez pas attendre des autres ce que vous ne pouvez pas faire vous-mêmes et cela est vrai tant au plan personnel que politique ».

Il y a plus de deux ans, lors d’élections préconisées par les États-Unis, le Hamas a été élu dans les Territoires palestiniens occupés. En réponse à cette victoire, Israël, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à l’Autorité palestinienne. Après que le Hamas s’est emparé du pouvoir à Gaza en juin dernier, il y a eu une escalade des sanctions qui se sont transformées en siège total du petit territoire côtier à titre de punition collective.

Pendant plus de deux ans, Israël a bloqué les recettes fiscales de Gaza , l’aide humanitaire et même le paiement de fonds envoyés par les familles vivant à l’étranger. Aujourd’hui, à cause du blocus, 80 pour cent de la population de Gaza dépend des dons alimentaires de l’ONU et cela juste pour pouvoir se sustenter.

Cette situation est intolérable.

Le candidat présomptif aux élections présidentielles a souvent parlé de « l’audace de l’espoir » ». Mais l’espoir n’a jamais été une émotion passive. Il y a quelques siècles, St Augustin a écrit que l’espoir engendre deux belles filles : la colère et le courage. Aspirer à un monde meilleur, c’est être en colère contre l’injustice qui empêche ce monde meilleur d’émerger et il faut du courage pour se dresser contre l’injustice et nous créer des mondes neufs.

Selon Tom Nelson, juriste originaire de Welches dans l’Oregon, ceux qui naviguent vers Gaza sont à la recherche d’un monde plus neuf. « Les Etasuniens ignorent totalement les effets humains de ce que les Gazaouis endurent. Je crois que ce bateau est un des moyens les plus efficaces de conscientiser les gens, surtout aux États-Unis, au sujet des problèmes causés par la politique étrangère des US. Les Étasuniens doivent connaître les conséquences de ces politiques.

Et Nelson d’ajouter : « J’ai 64 ans, mes enfants sont grands et mes affaires sont en ordre. Je pense à Rachel Corrie et à ce qu’Israël peut nous faire. Je sais que c’est risqué... et je crois que si nous allons vraiment changer les choses, quelqu’un doit commencer à prendre des risques pour qu’il y ait un changement. »

Eliza Ernshire, enseignante de 32 ans de Londres partage ces raisons de naviguer vers Gaza : « Pendant des années et des années j’ai vu dans le monde un endroit totalement détruit et des gens que des tiers et des gouvernements supprimaient ; je pensais que je ne pouvais rien y faire. Puis, je me suis rendu compte que nous pouvons changer les choses à une petite échelle, et que nous en avons la responsabilité ».

Elle ajoute : « Il ne suffit pas de prendre position à Londres et de nous contenter de dire que nous ne sommes pas d’accord. Nous devons trouver le moyen de mettre en rapport les gens du Moyen-Orient, spécialement les jeunes, avec des personnes et des groupes dans les pays riches. Ensemble, nous pouvons nous inspirer mutuellement et ensemble, nous aurons plus de poids que si nous restons seuls ».

Les hommes politiques et les grands pontes se plaignent souvent de ce que les conflits au Moyen-Orient sont complexes et inextricables, mais deux choses sont absolument évidentes : L’une, que le recours à la violence - et dans le cas d’Israël le recours à une violence écrasante- n’a aidé aucun des camps à réaliser la paix ou la sécurité. La seconde est que nos gouvernements dans le monde entier ont complètement manqué de faire quoi que ce soit pour faire face à cette crise.

Il est temps que les peuples prennent l’initiative de se dresser contre les lois injustes, la violence gratuite, des blocus criminels et la dureté de cœur qui rend ces actes possibles. Il est temps que nous nous opposions à la culture de la peur et de la guerre et que nous établissions des liens entre nous-mêmes et nos sœurs et frères au Moyen-Orient. Nos hommes politiques nous ont déçu depuis longtemps. A notre tour maintenant de nous redresser et de chercher un monde plus neuf.

Ramzi Kysia est un écrivain arabe-étasunien et un militant membre du Mouvement Free Gaza

Electronic Intifada, 20 août 2008 http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : amg

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