FREE PALESTINE
10 juillet 2008

Traîner toujours plus les pieds.

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Khaled Amayreh : Traîner toujours plus les pieds.

"Nous connaissons très bien la manière de négocier israélienne. Ils essaient de nous blouser et de nous pousser à faire des compromis sur nos exigences. Mais cela n'arrivera pas, parce que nos prisonniers sont, eux aussi, des êtres humains, ils ont eux aussi des bien-aimés qui attendent avec impatience leur libération des geôles et des camps de détention israéliens", a dit Ahmed Youssef, conseiller politique en chef d'Ismail Haniyeh, Youssef a dit qu'il pensait que l'administration Bush faisait pression sur Israël pour ne pas parvenir à un accord d'échange de prisonniers de premier rang avec le Hamas en ce moment, car un tel accord saperait la stature du Président de l'AP, Mahmoud Abbas.
Des observateurs dans les territoires palestiniens occupés ont noté que le cessez-le-feu entre Hamas et Israël militait contre les intérêts du Fatah.
Le Fatah avait espéré que le Hamas finirait par succomber à la pression israélienne et internationale, en particulier par le dur blocus d'une année imposé à la Bande de Gaza, qui a presque complètement détruit l'économie de Gaza et poussé les 1,5 millions d'habitants de l'enclave côtière au bord d'une catastrophe sociale et humaine.
De la même manière, certains cercles influents au sein du Fatah considèrent qu'une issue couronnée de succès à "l'affaire Shalit", d'un point de vue palestinien, serait une énorme publicité pour le Hamas.
Cette affirmation semble globalement juste.

La liste des prisonniers palestiniens dont le Hamas a demandé la libération inclut, entre autres, des dirigeants éminents du Fatah comme Marwan Al-Barghouti et Abu Ali Yatta, ainsi que Said Al-Ataba, qui fait partie de l'Union Démocratique anti-islamique de Palestine (FIDA), affiliée à l'Autorité Palestinienne.

Yatta et Ataba sont incarcérés dans les geôles israéliennes depuis 28 et 31 ans.
Al-Aram Weekly a discuté cette semaine avec la femme d'Abu Ali Yatta, lors d'une visite chez elle à Yatta, près d'Hébron, au sud de la Cisjordanie.
Yatta, arrêté en 1980 pour avoir tué un soldat juif colonisateur, a pratiquement perdu la vue et souffre de toute une série de maladies, dont d'hypertension et de problèmes cardiaques.
Cependant, les gouvernements israéliens successifs ont obstinément refusé de le libérer, craignant apparemment une opposition acharnée des puissants cercles des colons.
"Ils disent que mon mari a du sang sur les mains. Mais qui, en Israël, n'a pas de sang palestinien sur les mains ? Olmert a-t-il les mains propres ? Barak a-t-il les mains propres ?

Mon mari a tué un soldat d'occupation qui a vraisemblablement tué des Palestiniens innocents, mais des milliers de soldats et de colons israéliens ont tué des enfants palestiniens et d'autres civils innocents. Alors pourquoi ces tueurs d'enfants juifs sont-ils libres, à profiter de la vie ?", demande Um Ibrahim.
Elle a dit à Weekly que "nous espérons et nous prions pour que cette année soit la dernière que passera Abu Ali dans les prisons et les camps de détention israéliens. Il y a trop d'Israéliens qui ont du sang sur les mains et qui n'ont pas passé un seul jour en prison".
En vérité, le mantra de "la sainteté du sang juif" s'est noyé de nombreuses fois dans une mer de sang palestinien et a effectivement perdu toute la légitimité qu'elle a pu avoir, même aux yeux des Juifs eux-mêmes.
En de nombreuses occasions, Israël a libéré des prisonniers palestiniens et libanais qui avaient tué des soldats et des colons israéliens, la plupart du temps lors d'échanges de prisonniers.
Mahmoud Al-Zahhar, dirigeant du Hamas, a dit que la décision israélienne de relâcher Kuntar, bien qu'il ait du sang juif sur les mains, renforçait la détermination du Hamas à insister sur la libération des Palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes.
"Maintenant nous pouvons les confronter sur la fausseté de leurs mantra. De plus, s'ils acceptent de libérer des prisonniers qui ont du sang sur les mains en échange de cadavres, ils devraient être encore plus désireux de libérer les prisonniers palestiniens en échange de Shalit, qui est vivant", a dit Al-Zahhar.
L'attitude qui consiste à traîner les pieds d'Israël en ce qui concerne le cas Shalit est peu susceptible de faire plier le Hamas, lui-même soumis à une immense pression psychologique de la part des familles des centaines de prisonniers palestiniens vétérans qui sont convaincus qu'un accord Shalit réussi est la seule chance pour que leurs bien-aimés voient à nouveau la lumière.
Il est sûr que le gouvernement israélien est, lui aussi, sous intense pression publique pour libérer Shalit, même aux risques de satisfaire les exigences du Hamas.

Un peu plus tôt cette semaine, Noam Shalit, père du soldat israélien capturé Gilad Shalit a reproché à Olmert de ne pas avoir fait de véritables efforts pour libérer son fils. "Monsieur le Premier Ministre, vous avez eu deux années complètes pour négocier, pour marchander, pour vérifier les options, et même pour parler au Hamas. Avec votre incroyable nullité, vous n'avez pas réussi à travailler sur la libération de mon fils. C'est maintenant le moment de prendre une décision".
De telles pressions augmenteront forcément, en particulier après la réalisation de l'échange de prisonniers avec le Hezbollah.
Des sources palestiniennes à Gaza ont prédit qu'Israël pouvait essayer de provoquer des pressions psychologiques sur le Hamas, pour "couper court à ses demandes exagérées", en libérant un nombre symbolique de Palestiniens, comme geste de bonne volonté envers le Président de l'AP Abbas. "Ils peuvent faire pression sur des médiateurs, en particulier l'Egypte, pour obliger le Hamas à modérer ses exigences et à répondre à une démarche israélienne éventuelle de cette nature", a dit un officiel qui connaît bien l'affaire Shalit.
Le quotidien israélien Haaretz a rapporté cette semaine qu'Israël pouvait libérer davantage de prisonniers palestiniens, comme geste de bonne volonté envers Abbas. Cependant, il est peu probable que des dirigeants éminents emprisonnés, des gens comme Barghouti et Yatta, soient libérés, lors de ce geste de bonne volonté présumé.
En conséquence, il est peu probable qu'une telle démarche bénéficie de façon significative à Abbas, en particulier à cause du fait qu'Israël détient jusqu'à 12.000 prisonniers palestiniens, et que le nombre continue d'augmenter puisque l'armée israélienne d'occupation raflent chaque nuit les militants palestiniens.

Lundi 07 Juillet 2008

http://www.alterinfo.net/Trainer-toujours-plus-des-pieds_a21503.html

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