FREE PALESTINE
6 avril 2008

Amir Lapid de l’ Agence Juive dit (presque) tout sur les Juifs de France

Arno Klarsfeld, conseiller du ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy et réserviste de l’armée israélienne

ISRAEL VALLEY

Site Officiel de la Chambre de Commerce France Israël
Avr 03 Par  Mickael Finkelstein
ALYAH & BUSINESS NO PROPAGANDE :

Amir Lapid de l’ Agence Juive dit (presque) tout sur les Juifs de France

http://www.israelvalley.com/news/2008/04/03/16649

EXCLUSIF - Amir Lapid, le directeur du département de l’Alya de l’Agence Juive en France, a accepté de se prêter aux questions d’Israelvalley.com lors du Salon de l’Alyah à Lyon.

Q. IsraelValley.com: En 2007, près de 3000 Français ont choisi de changer de statut, de devenir Israéliens. Pourtant, de nombreux Français vivent en Israël 6 mois par an et n’ont pas demandé la nationalité israélienne. Ces personnes, qui contribuent à l’essor de l’économie israélienne rentrent-elles dans les objectifs et les données chiffrées
de l’Agence Juive ?


R. Amir Lapid: Même si ces personnes font bien entendu partie de la cible de l’Agence Juive, elles ne sont pas comptabilisées dans les chiffres officiels. Seuls sont comptabilisés les Français qui changent de statut et deviennent Israéliens.

Les personnes qui passent plusieurs mois entre la France et Israël sans changer de nationalité sont comptabilisées comme touristes.

L’influence de la communication et de l’action de l’Agence Juive envers ces derniers est cependant importante puisqu’il arrive régulièrement que leur statut change par la suite.

Q. IV: Est-il possible de mesurer l’impact de l’Alyah française sur l’économie israélienne et pouvez-vous nous donner des détails sur les différents profils des immigrants français ?

R. A.L.: Les nouveaux immigrants venus de France sont principalement des actifs. Les actifs correspondent environ à 50% des olims (immigrants) de France et se décomposent eux-mêmes en deux sous-catégories : parmi ces actifs on retrouve environ 20% d’étudiants (18/25 ans) et 80% de personnes plus âgées.

Le nombre d’enfants faisant leur alyah est également significatif puisqu’il correspond à 30% du total des alyah (sont considérés dans cette catégorie des individus de moins de 18 ans).
Le nombre de retraités faisant leur alyah est par conséquent assez faible en proportion puisqu’il représente 20% du total du flux français.

Q. IV: Mr Lapid, parlez-nous de l’insertion de ces actifs en Israël : intègrent-ils majoritairement l’industrie ? les services ? quels sont leurs profils ?

R. A.L.: Les olims actifs venus de France sont présents dans tous les secteurs, beaucoup se retrouvent dans le commerce, dans les télécoms, dans la High-Tech, dans la Banque où il y a en ce moment beaucoup de stages à pourvoir.

On retrouve également beaucoup de Français qui s’installent en Israël en tant que médecins.
Mais la principale caractéristique des olims français est qu’ils sont très entreprenants et cela dans tous les domaines.
Il y a de plus en plus d’anciens Français qui se lancent dans la création de petits commerces tels que des restaurants, des pâtisseries spécialisées, et dans des projets plus lourds : les Français qui arrivent en Israël entreprennent aujourd’hui en nombre dans des secteurs aussi variés que l’automobile et l’impression papier.

Q. IV: Pensez-vous qu’il y a un lien entre le courage nécessaire pour faire le pas de l’Alyah et le courage qu’il faut pour entreprendre ?
Cela pourrait-il expliquer pourquoi les olims issus de France ont tendance à entreprendre ?


R. A.L.: C’est possible. Mais souvent, ces entrepreneurs viennent en Israël avec un talent déjà prouvé, ils ont déjà entrepris en France généralement. Le fait d’entreprendre témoigne d’une certaine mentalité que l’olim avait déjà en France et qu’il veut garder en Israël.

Mais il est vrai que ceux qui ont le courage d’entreprendre dans les affaires ont parfois plus de facilité pour tenir le choc de l’alyah mentalement.

Cependant, il y a un bémol à ce type d’alyah : les entrepreneurs français qui franchissent le pas ont parfois du mal à lâcher ce qu’ils ont construit en France.

Q. IV: concernant les diplômes français, sont-ils reconnus en Israël à leur juste valeur ?

R. A.L.: Oui, le système universitaire français est reconnu par le système d’éducation israélien. Il y a cependant un problème avec les classes prépa qui ne rentrent pas dans un cadre académique en Israël puisqu’elles n’y existent pas tout simplement. Même si l’étudiant a réalisé 5 ans d’études en France (3 ans d’école plus 2 ans de prépa), seules 3 années d’études sont validées par le système israélien (les 3 années d’école d’ingénieur ou de commerce …).

Certaines structures telles que la fondation Rachi ou l’AJGE ( Association des Juifs des Grandes Ecoles) et AMI ont créé une structure d’intégration très efficace pour les étudiants français issus des Grandes Ecoles avec en plus de l’accompagnement constant des nouveaux immigrants : un atelier de préparation aux spécificités de l’industrie israélienne préparé par des ex-Français, et un tuteur personnalisé pour chacun des olims qui a déjà fait ses preuves en Israël (un Directeur Général d’une société par exemple).

Ces types d’aides existent déjà depuis plus de 3 à 5 ans.

Q. IV: Pouvons-nous parler d’un réseau d’ex-Français en Israël qui est en train de se mettre en place ?

R. A.L.: Oui, un réseau français des grandes écoles performant se met en place. Le réseau français se crée plus généralement : environ 25 000 Français ont fait leur alyah depuis 2000, donc forcément un réseau se crée.

Les réseaux se forment plutôt par activité. Par exemple, un réseau d’avocats ex-français commence à prendre de plus en plus d’importance en Israël.

Plus généralement, je voudrais parler d’un programme lancé par l’Agence Juive et le Ministère de l’Intégration appelé « l’alyah clé en main » qui indirectement développe le réseau des ex-Français en Israël.

Le ministère nomme une personne référente pour chaque grande ville d’immigration qui encadre les nouveaux immigrants en organisant soirées, excursions, oulpanims (cours d’hébreu), atelier de CV…

Ces personnes référentes sont à l’écoute de tous les olims et apportent leur aide à la résolution des problèmes de ces derniers. Ils sont la plaque tournante des réseaux d’anciens Français en Israël.

Q. IV: : Avez-vous des critères objectifs pour mesurer leur efficacité ?

R. A.L.: Oui bien sûr, le principal critère de mesure de notre efficacité est le taux de retour : il est de 5% pour la France. Ce chiffre témoigne de notre énorme réussite.

En fait je pense que les personnes référentes jouent un rôle clé dans ce succès. A Netanya, à Jérusalem et à Ashdod par exemple, mais comme de partout, ils jouent un rôle de soupape et désamorcent les éventuels problèmes que pourraient rencontrer les nouveaux olims venus de France.

Q. IV: Concernant l’adaptation des olims venus de France : la principale difficulté d’intégration vient-elle plutôt de la difficulté à s’adapter à la mentalité israélienne ou plutôt du reste, des problèmes financiers par exemple ?

R. A.L.: C’est dur de s’intégrer dans un nouveau pays. Quand un Israélien vient à Paris et que le chauffeur de taxi s’aperçoit qu’il est étranger, il pourrait avoir tendance à faire plus de chemin. Pour se régulariser également, un Israélien passera des heures dans les bureaux français s’il veut s’intégrer.

Le problème d’intégration est donc le même que pour un Israélien voulant s’installer en France. S’installer en Israël est la même chose pour un Français que s’installer dans un autre pays.

Les difficultés d’intégration ne sont pas généralisables et doivent être traitées au cas par cas.

Q. IV: Merci pour toutes ces précisions, en guise de conclusion, pourriez-vous donner quelques conseils aux lecteurs d’

israelvalley.com qui aimeraient monter en Israël pour y vivre et pour y faire des affaires ?

R. A.L.: Je pense que la principale clé de succès pour réussir ses affaires en Israël est d’être bien informé sur les droits et les devoirs de l’industrie israélienne.

Je conseille aussi vivement à ceux qui envisagent d’entreprendre en Israël d’utiliser le MATI (service de conseil à la création de PME en Israël). Cette organisation permet aux olims de bénéficier gratuitement de ses services pendant une certaine période

Mais avant cela et plus important encore, c’est d’étudier la langue, l’Hébreu, préalablement à l’Alyah ainsi que de bien étudier le marché de l’emploi Israélien.—

M.F

Mickael Finkelstein

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