FREE PALESTINE
6 avril 2008

Le racisme et l'incitation anti-arabes en Israël

Le racisme et l'incitation anti-arabes en Israël
Par Ali Abunimah

Une stratégie frappante de la hasbara israélienne, ou propagande officielle, consiste à détourner la critique sur ses actions en Cisjordanie occupée et dans la Bande de Gaza en soulignant qu'à l'intérieur des frontières de 1948 du pays, il est une démocratie modèle comparable aux sociétés d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, auxquelles il s'identifie et dont il attend le soutien diplomatique pour maintenir un statu quo qui lui soit favorable. En fait, la société israélienne est aux prises avec une vague non réprimée de racisme et d'incitation qui menace sérieusement la communauté palestinienne d'Israël et les perspectives à long terme d'une paix dans la région.
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Un soldat israélien face à des manifestants palestiniens à Naplouse, en Cisjordanie, pendant une manifestation du Jour de la terre (Rami Swidan/MaanImages)

Arrière-plan et contexte
Cet article étudie le racisme et l'incitation sociétaux et institutionnels contre la population arabe d'Israël par des chiffres officiels et examine quelques implications politiques.

Lorsqu'Israël a été établi en 1948, la plupart des habitants palestiniens indigènes ont été chassés ou ont fui du territoire qui est devenu Israël. Environ 150.000 Palestiniens sont restés. Jusqu'en 1966, ces Palestiniens ont vécu sous la loi martiale.

Aujourd'hui, leur nombre ayant augmenté jusqu'à être à peu près 1,3 million, soit environ 1/5ème de la population d'Israël (non comprise la population palestinienne de Jérusalem Est occupée), ils sont citoyens de l'Etat d'Israël et peuvent voter aux élections pour la Knesset.

En dépit de ceci, la plupart d'entre eux se voient comme des citoyens de seconde classe. En tant qu'indigènes non Juifs dans un Etat qui se décrit lui-même comme juif, ils font face à toute une série d'obstacles à l'égalité, sociaux, juridiques, économiques et éducatifs. Israël n'a pas de constitution et n'a pas d'autre loi fondamentale qui garantisse des droits égaux pour tous ses citoyens, quelles que soient leur religion, leur race, leur ethnicité ou leur origine nationale.

Une mesure de l'impact cumulé de ces politiques discriminatoires est socio-économique : alors que seulement 16% des citoyens juifs d'Israël vivent en dessous du seuil de pauvreté, le chiffre pour les non Juifs s'élève à 50%, selon l'Institut israélien pour la Démocratie.

En octobre 2000, la police israélienne tire à balles réelles contre des citoyens non armés manifestant leur solidarité avec les Palestiniens des territoires occupés. 13 palestiniens, dont 12 étaient citoyens israéliens, ont été tués.

Une commission officielle, présidée par le Juge Theodor Or, a été créée pour enquêter sur cet événement qui a marqué une profonde détérioration des relations arabo-juives dans le pays.

En 2003, la Commission Or a confirmé que la police avait usé d'une force "excessive" et injustifiée, a rapporté que la police considérait les citoyens arabes du pays comme "des ennemis" et a révélé un système de "préjudice et négligence" envers eux par l'establishment d'Israël.

Alors que la Commission Or recommandait plusieurs mesures destinées à redresser les disparités criantes entre les Juifs et les Arabes dans le pays, les familles des victimes ont vu le rapport comme un blanchiment. La Commission n'a pas examiné l'expertise criminalistique de chaque meurtre, et aucun des assassins, ni aucun responsable officiel, n'a été traduit en justice.

En 2007, selon Elie Rekhess, du Centre Moshe Dayan de l'Université de Tel Aviv, des écarts "béants" demeurent entre les Juifs et les Arabes en Israël, et le "résultat final" est "que les conclusions et les recommandations de la Commission Or de 2003 restent à l'évidence inappliquées."

Au vu de la situation de plus en plus précaire des citoyens palestiniens d'Israël, des responsables éminents de la communauté ont publié en 2007 une série de documents exposant des perspectives pour qu'Israël soit l'Etat de tous ses citoyens, avec l'égalité pour tous (1). La réponse du corps politique israélien fut, de manière écrasante, de considérer ces initiatives comme une menace importune au "caractère juif" de l'Etat.

La police secrète d'Israël, le Shin Bet, responsable entre autres de nombre d' "assassinats ciblés" dans les territoires occupés, a été jusqu'à avertir qu'il "interromprait les activités de tout groupe qui chercherait à changer le caractère juif ou démocratique d'Israël, même si leurs activités sont démocratiques", a rapporté le quotidien israélien Haaretz en avril 2007.


Des leçons non apprises : le "pogrom" Jabal al-Mukkabir

Le 10 mars, une semaine après qu'un Palestinien ait ouvert le feu sur l'école talmudique Mercaz HaRav et tué huit étudiants en représailles au meurtre par Israël de douzaines de civils à Gaza, des centaines de juifs israéliens ont convergé vers le quartier Jabal al-Mukkabir, à Jérusalem Est occupée, où vit la famille de l'agresseur.

Lors de ce qu'Haaretz a qualifié de "pogrom organisé, synchronisé", la foule a jeté des pierres sur les maisons palestiniennes, brisant les fenêtres et détruisant les citernes d'eau, cassant les voitures et chantant "Mort aux Arabes" et la police n'a guère bougé pour les en empêcher. Haaretz observait qu'une telle attaque "n'aurait jamais eu lieu dans un quartier juif", et notait qu'alors que "chaque soupçon d'attaque contre les Juifs à cause de leur appartenance ethnique soulève d'énormes protestations en Israël et dans le monde juif, il est intolérable que les habitants de la capitale (sic) soient attaqués à cause de leur seule nationalité."

Bien que l'action de la clique ait été planifiée et annoncée des jours à l'avance, la police israélienne n'a rien fait pour se préparer à y faire face. "La police du district n'a pas été surprise", dit l'ancien commandant de la police du district de Jérusalem Mickey Levy à Haaretz. "Ils n'ont pas eu besoin de réunir les services secrets, ils les avaient sous la main. Une préparation adéquate avait été demandée pour empêcher la manifestation violente."

Cet événement montre que les institutions officielles d'Israël n'ont rien retenu des leçons du rapport de la Commission Or, mais représente aussi un signe avant-coureur du pire à venir, dans un contexte d'incitation publique hautement tolérée et d'attitudes racistes très répandues contre les Arabes.


Déclarations et incitations racistes

L'un des exemples les plus flagrants de l'incitation publique, dans les jours qui ont précédé l'attaque sur Jabal al-Mukkabir, fut une circulaire largement distribuée et affichée autour de Jérusalem et dans les colonies de Cisjordanie. S

ignée par une longue liste de rabbins, elle appelait à la vengeance contre les Palestiniens, en représailles aux tirs sur la Mercaz HaRav : "Tout un chacun doit imaginer ce que l'ennemi conspire contre nous et s'y opposer au fur et à mesure."

Parmi les signataires, on trouvait le rabbin Ya'acov Yosef, fils du rabbin Ovadia Yosef, l'ancien rabbin chef sépharade et chef spiritual du Shas, un parti de la coalition du gouvernement du Premier Ministre Ehud Olmert. Le jeune Yosef est lui-même un ancien membre de la Knesset représentant le Shas.

Un autre signataire, le rabbin Uzi Sharbav, a fait parti du groupe d'extrémistes qui a tué trois étudiants palestiniens dans une école d'Hébron, en Cisjordanie occupée, et posé des bombes qui ont mutilé les maires de Naplouse et de Ramallah au début des années 1980. Sharbav a fait un court séjour en prison pour les meurtres mais a été pardonné et libéré, avec d'autres extrémistes, par le président d'Israël en 1990.

D'autres déclarations ont eu pour but de délégitimer, d'intimider et de menacer d'expulsion les citoyens palestiniens d'Israël exerçant leurs droits démocratiques. Au début mars, des milliers de citoyens palestiniens d'Israël ont organisé un rassemblement pacifique, auquel plusieurs membres arabes de la Knesset ont participé, pour protester contre les attaques militaires d'Israël dans la Bande de Gaza.

A la Knesset, l'ancien ministre Effie Eitam a accusé les députés arabes de "trahison" pour avoir pris part au rassemblement, ajoutant : "Nous devons vous chasser, comme tout ceux qui ont participé" à la manifestation.

Quelques jours après, l'ancien vice Premier Ministre d'Olmert, Avigdor Lieberman, a réitéré la menace de nettoyage ethnique à la Knesset, disant aux membres arabes : "Vous êtes ici à titre temporaire", et "Un jour, nous nous occuperons de vous".

Les extrémistes israéliens semblent avoir capté le message. Les représentants de trois partis arabes ont rapporté que leurs membres à la Knesset avaient reçu des menaces de mort dans leur courrier. Le porte-parole d'un membre de la Knesset a déclaré au Jerusalem Post : "Nous avons toujours reçu des menaces, mais elles ont augmenté récemment, à tel point que nous sommes de plus en plus inquiets."

Plusieurs rabbins se sont servis de l'excuse de la "sécurité", aux lendemains des tirs dans la Mercaz HaRav, pour lancer des décisions halakhic (religieuses) contre les Arabes. Haaretz rapporte que le rabbin Dov Lior, président du Conseil rabbinique pour les colonies en "Judée et Samarie" (la Cisjordanie), a décrété : "Il est absolument interdit d'employer des Arabes et de leur louer des maisons en Israël. Leur embauche est interdite, non seulement dans les écoles talmudiques, mais aussi dans les usines, les hôtels, partout."

Le rabbin Chaim Kanievsky, considéré comme une autorité orthodoxe partout dans le monde sur la Loi juive, tient que "il est totalement interdit d'embaucher des Arabes, en particulier dans les écoles talmudiques ; le risque existe de mettre des vies en danger".

Indiquant que la sécurité pourrait ne pas être la seule motivation de cette décision, Kanievsky ajoute que les Juifs doivent cesser d'embaucher des non Juifs, "à moins qu'il y est une très forte disparité des coûts de la main d'oeuvre", auquel cas des non Juifs peuvent être embauchés.

Ces exemples sont récents, mais
Mossawa, un groupe de défense des droits civils des Arabes d'Israël, a recensé des douzaines de cas de déclarations racistes faites par des personnalités publiques et des milliers d'exemples d'incitation sur Internet, pour la seule année 2007 (2).


Qui ne dit mot consent

Des dirigeants de la communauté palestinienne en Israël craignent que l'incitation grandissante ne provoque davantage de violence contre eux. Un porte-parole de Muhammed Barakeh, membre arabe du parlement, a déclaré au Jerusalem Post que la récente recrudescence de menaces de mort avait été signalée à la sécurité de la Knesset, "mais nous n'avons vu aucun changement. J'ai l'impression qu'ils ne prennent pas ces menaces au sérieux".

Un autre membre arabe de la Knesset a vivement conseillé aux deux chefs rabbins d'Israël de condamner les appels rabbiniques à la vengeance, de crainte que ces déclarations incitent à l'assassinat de dirigeants de la communauté.

Rien n'indique que les chefs rabbins aient répondu à ce conseil. En effet, lorsqu'une poignée de voix juives israéliennes se sont élevées pour protester, ce fut surtout pour décrier le silence assourdissant.

Un porte-parole du Centre d'action religieuse pour la réforme du judaïsme a condamné "un phénomène en constante augmentation d'incitations racistes qui dénaturent le judaïsme et sont aussi illégales". Comme le rapporte Haaretz, le groupe a appelé le procureur général d'Israël à "secouer son apathie" et à se mettre à appliquer les lois anti-incitation.

Un éditorial, dans la même publication, déplore que "l'inaction prolongée face aux actions d'incitation et de violence de l'extrême droite est partagée par toutes les autorités censées faire appliquer la loi – la police, le Shin Bet, le bureau du procureur général et les tribunaux".

Un journaliste du Haaretz note "l'augmentation vertigineuse de l'incitation, des injures et des insultes" dirigées contre les membres arabes de la Knesset, "une forte augmentation qui n'a pratiquement donné lieu à aucune protestation, ni à une prise de position du Comité d'éthique de la Knesset".

Dans le même journal, un autre commentateur observe que "aussi longtemps que personne ne protestera lorsqu'un membre de la Knesset insulte des Arabes, et aussi longtemps le nombre de personnes qui loue des appartements ou qui embauche des Arabes se comptera sur une seule main, la société israélienne ne pourra pas être absoute du péché de racisme."


Une société en crise

"La société israélienne atteint de nouveaux sommets de racisme, déclare à Haaretz Sami Michael, l'un des défenseurs pour l'égalité les plus célèbres du pays et président de
l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI).

Toutes les recherches actuelles montrent que les sentiments racistes ne sont pas le privilège de la droite, mais sont de plus en plus répandus dans toute la société juive israélienne.

Un indicateur particulièrement perturbant est que le slogan "Mort aux Arabes" n'est plus l'apanage de groupes de droite rendus furieux par telle ou telle attaque palestinienne. "Depuis la fin des années 1990", écrit Amir Ben-Porat, professeur au Département des Sciences du Comportement à l'Université Ben Gourion, "'Mort aux Arabes' est devenu un slogan habituel dans presque tous les stades de football en Israël".

Ben-Porat, auteur d'une étude sur l'utilisation des slogans, dit qu'à cause de l'importance du football dans la société israélienne et de sa place importante dans les médias, "on entend ce slogan bien au-delà du stade". (3)

Dans son Index 2007 de la démocratie israélienne,
l'Institut pour la Démocratie en Israël indique que 87% de tous les citoyens israéliens considèrent que les relations arabo-juives dans le pays sont "pauvres" ou "très pauvres".

De plus :
78% des Juifs israéliens sont opposés à l'entrée de partis ou ministres arabes dans le gouvernement d'Israël. Seuls 56% des Juifs israéliens soutiennent une égalité totale pour les citoyens palestiniens d'Israël et un pourcentage identique est d'accord avec l'affirmation que "les Arabes ne peuvent atteindre le niveau de développement culturel des Juifs."

75% des Juifs israéliens sont d'accord avec l'affirmation que "Les Arabes sont enclins à un comportement violent" (comparés aux 54% des citoyens palestiniens d'Israël qui ont une vision équivalente des Juifs israéliens).

43% des Juifs israéliens sont d'accord avec l'affirmation que "Les Arabes ne sont pas intelligents" et 55% disent que "le gouvernement devrait encourager l'émigration arabe du pays".

Une enquête récente de l'Université d'Haifa a montré que la moitié des Juifs israéliens sont opposés à voir des Arabes vivre dans leurs quartiers (56% des Arabes sont d'accord pour une intégration résidentielle avec des Juifs).

Similairement, ACRI a rapporté que 75% des Juifs israéliens interrogés disent qu'ils n'accepteraient pas de vivre dans le même immeuble que des Arabes. La même enquête indique que plus de la moitié des Juifs israéliens estiment que les Arabes et les Juifs devraient avoir des structures de loisir séparées.


Deux tendances constantes émergent de ces enquêtes :

• tant les citoyens palestiniens d'Israël que les Juifs israéliens ont des préjugés les uns envers les autres, mais sur presque tous les thèmes, les visions des Juifs israéliens sur les Arabes sont plus négatives ou extrêmes que les visions arabes sur les Juifs ;

• ensuite, les tendances négatives ont significativement augmenté au cours de ces dernières années, en même temps que le conflit israélo-palestinien s'intensifiait. D'après le rapport de l'ACRI, entre 2005 et 2006, il y a eu une augmentation de 26% d'incidents racistes visant les Arabes, et le nombre de Juifs israéliens disant qu'ils ressentaient de la "haine" envers les Arabes a doublé, pour atteindre 30%.

Alors que le conflit est sans aucun doute le contexte qui génère ces sentiments, un facteur contributif important est à rechercher dans les stéréotypes déshumanisant et dénigrant systématiquement les Arabes qui ont été, depuis des décennies, présentés aux écoliers juifs israéliens dans leurs livres de classe et dans les médias.


Discrimination contre les citoyens des USA

Une des conséquences du racisme institutionnel et sociétal contre les Arabes en Israël est le mauvais traitement dont sont l'objet certains citoyens US de la part des autorités israéliennes.

Le Département d'Etat US a récemment averti les voyageurs que "les citoyens américains que les autorités israéliennes jugeraient (d'après leurs noms ou autres indicateurs) être d'origine palestinienne devraient faire face à des interrogatoires supplémentaires, et souvent prolongés, par les autorités de l'immigration et des frontières".

L'avertissement ajoute que "le gouvernement des Etats-Unis cherche à traiter également tous les citoyens américains, quelle que soit leur origine nationale ou ethnique", ou, comme rapporte Associated Press selon les termes du porte-parole du Département d'Etat Sean McCormack, "Vous avez un passeport américain bleu, vous serez traité comme un citoyen américain".

Pourtant, alors que les défenseurs américains des droits civils ont dénoncé des douzaines de cas de discrimination au Gouvernement US (4), les citoyens américains considérés Juifs par Israël se voient octroyés un traitement spécial, y compris des voyages gratuits et des avantages, au titre du droit de naissance en Israël ("Birthright Israël") offerts par le gouvernement israélien pour immigrer dans le pays.

C'est un problème de longue date ; déjà en 1987, le Département d'Etat avait reçu une protestation officielle sur le traitement injuste d'Américains africains et d'Américains palestiniens allant en Israël.


Conclusions et implications

Le racisme et l'incitation anti-arabes sont des problèmes persistants et grandissants en Israël et les symptômes d'un hyper-nationalisme qui cherche à consolider et à justifier "le caractère juif" de l'Etat.

Depuis des décennies, le traitement malveillant des Palestiniens en Israël a été virtuellement ignoré par les dirigeants nationaux palestiniens, aussi bien que par les hommes politiques et les organisations internationaux, au nom de la doctrine de non ingérence dans les affaires intérieures des états souverains.

Pourtant, la position précaire des citoyens palestiniens d'Israël est étroitement liée au sort des Palestiniens sous occupation militaire en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, et à celui des réfugiés à l'extérieur du pays. Elle s'enracine dans la même série d'événements historiques vieux de 60 ans.

Les trois catégories de Palestiniens sont les cibles de politiques discriminatoires ou abusives destinées à préserver Israël comme "Etat juif". Dans le contexte d'une "solution" au conflit israélo-palestinien, quelques politiciens israéliens parlent de plus en plus "d'échanges" de population ou de territoire qui retireraient leur citoyenneté aux citoyens palestiniens d'Israël et sinon violeraient leurs droits humains fondamentaux.

Les citoyens palestiniens d'Israël ont donné l'alarme sur cette menace existentielle grandissante mais ils n'ont reçu que peu de solidarité internationale.

Les institutions officielles d'Israël n'ont montré, depuis des décennies, aucune volonté ou capacité à traiter les citoyens palestiniens comme des égaux des Juifs israéliens devant la loi ou dans la pratique. La police israélienne agit, en fait, comme une milice sectaire en uniforme protégeant les privilèges juifs plutôt que comme un service de police impartial pour un Etat moderne, démocratique.

Bien que la plupart des acteurs internationaux ne soient pas encore prêts à le faire, il est inévitable que la situation à l'intérieur d'Israël soit finalement internationalisée. Un bon exemple d'une internationalisation réussie d'une situation "interne" est le rôle joué par des acteurs extérieurs dans la supervision de la transformation de la Police royale d'Ulster d'une milice sectaire en uniforme en Service de Police actuel de l'Irlande du Nord soutenant le processus de paix en Irlande du Nord.

Il doit aussi y avoir des pressions extérieures sur Israël pour condamner et punir l'incitation raciste et pour lancer des initiatives publiques larges, en particulier dans les écoles, pour combattre les stéréotypes haineux envers les Arabes.

Alors que les hommes politiques et les partis israéliens proposent de plus en plus des "solutions" qui traitent tous les Palestiniens, qu'ils soient citoyens ou non, comme des inférieurs, les Palestiniens en diaspora, dans les territoires occupés et à l'intérieur d'Israël doivent, de toute urgence, mettre sur pied ensemble des stratégies communes pour protéger et mettre en avant leurs droits humains et politiques.



Notes de lecture :

[1] Les quatre documents sont :
. The Future Vision of the Palestinian Arabs in Israel published by The National Committee for the Heads of the Arab Local Authorities in Israel

. The Democratic Constitution published by Adalah: The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel

. An Equal Constituion for All? On a Constituion and Collective Rights for Arab Citizens in Israel published by Mossawa Center - The Advocacy Center for Arab Citizens in Israel [PDF]

. The Haifa Declaration [PDF].

[2] Press release, "Mossawa Center releases racism report detailing over 169 cases," Mossawa, 19 March 2008.

[3] AmirBen-Porat, "Death to the Arabs: the right-wing fan's fear," Soccer & Society, Vol. 9, No. 1, January 2008, pp. 1-13.

[4] American-Arab Anti-Discrimination Committee (ADC), "ADC Sends First Hand Accounts of Israel's Entry Denials of U.S. Citizens to Secretary Rice", 20 March 2008.

Source : Electronic Intifada
Traduction : MR pour ISM

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