FREE PALESTINE
4 mars 2008

Les crimes de l'Etat juif : après le Liban, GAZA

Les crimes de l'Etat juif : après le Liban, GAZA

par Jean-François Goulon

A l'heure où le Président Nicolas Sarkozy veut perpétuer la mémoire des petits Juifs français déportés et exécutés dans les camps Nazis — noble idée, mais totalement injuste au regard de toutes les autres victimes françaises de l'histoire —, où la télévision publique nous ressasse à l'envi les idées néofascistes ou néosionistes des néocons français[1], où le lavage des cerveaux est déjà dans sa phase d'essorage, l'Etat juif — Israël — commet sous nos yeux un nouveau massacre. Gaza se meurt dans l'indifférence générale.

Contrairement à ce qu'il est généralement enseigné dans les établissements scolaires français, l'Etat d'Israël n'a pas été reconnu par la Communauté Internationale en 1948, il a été autoproclamé par David ben Gourion le 14 mai 1948. Ce n'est que le 11 mai 1949 qu'Israël est devenu le 59ème membre des Nations-Unies. Certes, le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations-Unies avait adopté la résolution 181 prévoyant la création d'un Etat juif indépendant, dont les frontières étaient fixées ainsi (Projet de Partition) :


Source : gouvernement israélien

Mais ce territoire attribué au futur Etat juif ne satisfaisait pas les sionistes, en guerre pour la création d'Eretz-Israel (littéralement : le Pays d'Israël, mais il faut lire le "Grand Israël" — intégrant la Palestine, le sud du Liban, une partie de la Syrie, la Jordanie et une grande partie de l'Irak, jusqu'à l'Euphrate). Comme toujours, la conquête territoriale s'est faite par la guerre et il était nécessaire de provoquer les Arabes pour déclencher les combats permettant de conquérir plus de territoire. Le mandat britannique devant prendre fin, les Britanniques annoncèrent, en décembre 1947, qu’ils se retireraient de Palestine à compter du 15 mai 1948. Les Juifs, forts de leur supériorité militaire et de leur organisation, occupèrent la plupart des villes arabes de Palestine : Tibériade le 19 avril 1948, Haïfa le 22 avril, Jaffa le 28 avril, les quartiers arabes de la ville nouvelle de Jérusalem le 30 avril, Beit Shean le 8 mai, Safed le 10 mai et Saint-Jean d’Acre le 14 mai 1948… jour de l'autoproclamation de l'Etat juif.

Le terrorisme juif et le massacre de Deir Yassin

Pendant toute cette période, les Juifs ont expulsé, exproprié, massacré et terrorisé les populations arabes de Palestine. Le bras armé sioniste était constitué de la Haganah (l'armée de conquête) et de l'Irgoun et du LEHI (les branches terroristes de l'entreprise sioniste, dirigées respectivement par Ménahem Begin et Yitzhak Shamir, tous deux futurs premiers ministres d'Iraël). Voici ce que Ménahim Begin a révélé dans ses mémoires : "...à Jérusalem, comme ailleurs, nous fûmes les premiers à passer de la défensive à l’offensive… Les Arabes qui étaient terrorisés s’enfuyaient… la Haganah remportait d’autres victoires à l’occasion d’attaques sur d’autres fronts, tandis que les forces juives continuaient d’avancer à travers Haïfa comme un couteau dans du beurre…"

Le massacre de Deir Yassin : "Pendant toute la journée du 9 avril 1948, l’Irgoun et les soldats du LEHI, de façon froide et préméditée, exécutèrent ce carnage … Les attaquants ‘alignèrent les hommes, les femmes et les enfants le long des murs et les fusillèrent,’… Le caractère impitoyable de l’attaque de Deir Yassin choqua autant l’opinion juive que l’opinion mondiale ; ce massacre sema la terreur et la panique parmi la population arabe ; et, dans tout le pays, ces populations civiles désarmées s’enfuirent de leurs maisons. Simha Flapan, auteur israélien, "La Naissance d'Israël".


La provocation pour conquérir plus de territoire : la guerre d'indépendance

Les balivernes colportées par les "nettoyeurs de cerveaux" de tout poil visés plus haut prétendent que les Juifs durent repousser les hordes gigantesques de cinq pays arabes. Rien n'est plus faux ! En réalité, les pays arabes voisins sont entrés en guerre contre les Juifs dès la proclamation de leur indépendance, parce que ces derniers occupaient déjà les principales villes palestiniennes fixées par la partition et terrorisaient leurs populations. Qui plus est, le roi Abdallah de Jordanie avait fait la promesse aux Israéliens et aux Britanniques que ses troupes (la Légion Arabe, seule véritable force de combat parmi les armées arabes) éviteraient de se battre contre les colonies juives dans les territoires nouvellement occupés.

En 1948, l'entreprise sioniste a commis, en Palestine, des atrocités à grande échelle. Selon l’ancien directeur des archives militaires israéliennes, "Dans presque tous les villages que nous occupions pendant la guerre d’indépendance, des actes, définis comme crimes de guerre, tels que meurtres, massacres et viols, furent commis…" De son côté, l’historien israélien Uri Milstein, spécialiste de la guerre de 1948 et qui fait autorité, va plus loin en affirmant encore aujourd’hui : "chaque accrochage se terminait par un massacre d’Arabes". Propos rapportés par Norman Finkelstein, "Image et Réalité du Conflit Israélo-Palestinien".

Voici la carte des territoires conquis après la guerre de 1948 :


Source : gouvernement israélien

Cette période de l'histoire est connu par les Palestiniens sous le nom de "Nakba" [la catastrophe], l'équivalent de la Shoah pour les Juifs.[2]

Aussi incroyable que cela est absolument véridique, les (ultra)sionistes se sont comportés en Palestine presque aussi horriblement que les Nazis en Europe, à l'exception des chambres à gaz et des fours crématoires. 750.000 Palestiniens ont dû fuir leurs terres et se sont réfugiés, qui au Liban, qui en Jordanie ou qui en Syrie.

La reconnaissance d'Israël par l'ONU

La conférence de Lausanne débuta officiellement le 27 avril 1949. Le 12 mai, le Comité de Conciliation de la Palestine des Nations-Unies n’obtint son unique succès que lorsqu’il arriva à persuader les parties de signer un protocole sur une feuille de route en vue d’une paix complète… Pour la première fois, Israël acceptait le principe du rapatriement des réfugiés palestiniens et l’internationalisation de Jérusalem, mais, en fait, il ne s’agissait de leur part que d’un pur exercice de relations publiques dans le seul but de restaurer leur image internationale. Walter Eytan, le chef de la délégation israélienne, dit ceci : "Ma décision principale était de saboter le protocole du 12 mai, que nous n’avions signé que dans le seul but d’être admis à l’Onu. Si nous avions refusé de signer, cela aurait été immédiatement rapporté au Secrétaire Général et aux Etats membres". rapporté par Illan Pappé, historien israélien, dans "La Fabrication du Conflit Israélo-Arabe, 1947-1951."

Le préambule de cette résolution d’admission stipulait la clause de sauvegarde suivante : "Rappelant la résolution du 29 novembre 1947 (sur la partition) et celle du 11 décembre 1948 (sur les réparations et les indemnités), et prenant note des déclarations et des explications faites par le représentant du gouvernement israélien devant le Comité Politique ad hoc au sujet de l’exécution des dites résolutions, l’Assemblée Générale décide d’admettre Israël en tant qu’Etat membre des Nations-Unies".

Il faut bien comprendre qu’il s’agit là d’une condition, ainsi que d’une promesse d’exécuter les résolutions mentionnées.
En aucune manière, il n’y était question que de telles exécutions soient assujetties à la conclusion d’une paix aux conditions fixées par Israël, ainsi que les Israéliens le revendiquèrent plus tard pour justifier leur refus de se plier à l’exécution de ces résolutions.

La guerre de 1967 ou "Guerre des Six Jours"

Les terres conquises en 1948 ne suffisaient toujours pas aux sionistes, avides d'accaparer les terres des Palestiniens et d'autres peuples voisins. Les frontières d'avant 1967, désormais connues sous le nom de "ligne verte" allaient bientôt être enfoncées.

En six jours, Israël va conquérir le Sinaï (égyptien), Gaza, la Cisjordanie, le Plateau du Golan (Syrie), les fermes de Chebaa (Liban) et la Transjordanie (Jordanie). Selon les peroquets sionistes, Israël n'a fait que se défendre à l'attaque de ses voisins. Ecoutons un peu les acteurs israéliens de l'époque :

Ezer Weitzman, ancien commandant de l’armée de l’air, général et faucon réputé, affirma qu’il n’y avait pas de "menace de destruction", mais que l’attaque de l’Egypte, de la Syrie et de la Jordanie était néanmoins justifiée pour permettre à Israël "d’exister par rapport à la taille, l’esprit et la qualité qu’il incarne"’

Menahem Begin fit la remarque suivante : "En juin 1967, nous étions de nouveau face à un choix. Les concentrations militaires égyptiennes dans les voies d’accès au Sinaï ne prouvaient pas que Nasser allait vraiment nous attaquer. Soyons honnêtes avec nous-mêmes : C’est nous qui avons décidé de les attaquer".

Yitzhak Shamir : "Je ne crois pas que Nasser voulait la guerre. Les deux divisions qu’il avait envoyée dans le Sinaï n’auraient pas été suffisantes pour lancer une offensive. Il le savait et nous le savions".

Moshé Dayan, le célèbre chef militaire qui donna l’ordre, en 1967, en tant que ministre de la défense, de conquérir le Golan rapporta que de nombreuses escarmouches avec les Syriens furent provoquées par Israël. Et les habitants des Kibboutzim, qui faisaient pression sur le gouvernement pour prendre le plateau du Golan, étaient moins motivés par des raisons de sécurité que par l’extension de leurs exploitations "Ils n’essayèrent même pas de cacher leur convoitise des terrains… Dans la zone démilitarisée où nous ne pouvions rien faire, nous avions prévu d’envoyer un tracteur pour labourer quelque endroit sachant d’avance que les Syriens se mettraient à tirer. S’ils ne tiraient pas, nous disions au conducteur d’avancer plus loin jusqu’à ce que les Syriens finissent par être énervés et tirent. Et après, nous utilisions l’artillerie et, encore plus tard, nous y ajoutions la force aérienne, et c’est ce qui c’est passé… Les Syriens, au quatrième jour de la guerre, ne constituaient plus une menace pour nous".The New York Times, 11 mai 1997.

Moshé Dayan, cité par le Premier ministre israélien Moshé Sharatt en 1955, "[Iraël] doit considérer l’épée comme instrument principal, sinon unique, avec lequel il peut maintenir son enthousiasme à son plus haut et contenir ses tensions morales. Pour ce faire, il peut – non! il doit – inventer des dangers et, pour y parvenir, il doit adopter la méthode provocations/représailles… Et surtout, espérons une nouvelle guerre avec les pays arabes pour que nous puissions enfin régler nos problèmes et acquérir notre espace.

David ben Gourion : "Accepter la partition ne nous oblige pas à renoncer à la Transjordanie ; on ne demande à personne de renoncer à ses idées. Nous sommes obligés d’accepter un Etat dans les limites territoriales fixées aujourd’hui. Mais ces frontières, selon les aspirations sionistes, concernent le peuple juif et aucun facteur extérieur ne pourra les limiter"

 

On Connaît la suite : Israël s'est retiré de la Transjordanie, puis du Sinaï à la suite des Accords de Camp David. En violation de la loi internationale, Israël a confisqué plus de 52% du territoire de la Cisjordanie et 30% de la bande de Gaza pour un usage militaire ou pour implanter des colonies juive. De 1967 à 1982, Le gouvernement militaire d’Israël a démoli en Cisjordanie 1.338 maisons palestiniennes. Pendant cette période, plus de 300.000 Palestiniens ont été détenus sans procès, pour des durées variables, par les forces de sécurité israéliennes.

Depuis, la situation s'est encore agravée et la colonisation progresse, notamment avec la construction du "Mur de la Honte", qui coupe nombre de Palestiniens de leurs terres.

 

Israël : Une verrue au Proche-Orient qui déstabilise la planète

Le Lobby d'Israël contrôle non seulement Washington,[3] mais aussi les principales capitales européennes. La France, qui maintenait jusqu'à l'année dernière quelques disctances avec l'ultrasionisme, est passée dans l'autre camp. Le Parti Socialiste avait déjà ouvert la voie avec les Jospin, François Loncle, Edith Cresson, Julien Dray et autres Bertrand Denaloë, et Raffarin n'avait pas été en reste avec sa proposition de loi condamnant les propos antisionistes de la même manière que les propos antisémites — sans parler des transfuges, comme Malek Boutih.

On parle souvent de Lobby juif. Cette appellation, reprise par les sionistes pour faire valoir l'équation fallacieuse : antisionisme = antisémitisme, doit être écartée de tout débat. Le lobby qui tente de gangréner la pensée occidentale (et qui y parvient le plus souvent) est le Lobby d'Israël. C'est le lobby des politiciens de la droite israélienne (en général du Likoud) et des hommes d'affaires sans scrupules qui représentent les Barons Pillards d'aujourd'hui.

Ne comptez pas sur moi pour excuser les sales attentats terroristes perpétués partout dans le monde par les fondamentalistes islamistes ou des excités "arabes" ! Mais mon propos, ici, est de condamner les exactions commises par Israël ou en son nom et elles sont suffisamment légion pour que l'on s'y attarde.

Les néosionistes ont des langues de vipères. Le mensonge est pour eux une quasi-religion d'Etat ... puisque les non-Juifs ne valent pas plus que du bétail ! Ne hurlent-ils pas à la ronde qu'Ahmadinejad (l'Islamiste fondamentaliste, approximativement élu démocratiquement à la tête de l'Iran) a dit qu'il fallait "rayer Israël de la carte" et qu'il cherche à obtenir l'arme nucléaire pour atomiser l'Etat hébreu ? Ce mensonge a été dévoilé et confirmé par des experts en farsi (la langue des Perses), dont quelques sionistes de poids.
[3] Les menteurs sionistes ne prétendent-ils pas que les crimes antisémites progressent en France alors que cela est bien souvent un montage de toute pièce ? Par exemple, le Rabbin qui se poignarde lui-même (schizophrénie ?) ou la jeune femme du RER qui se tague elle-même des croix gammées sur le ventre...

Et le Hamas ! Régulièrement élu aux législatives palestiniennes, Ismail Haniyeh a été correctement appelé par Mahmoud Abbas à former un gouvernement. Malgré les nombreuses propositions de trêve de longue durée pour régulariser la situation entre la Palestine et Israël, émises tant par les plus radicaux (Khaled Meshal) que les plus modérés (Ismail Haniyeh)
[4], les dirigeants israéliens ont arrêté arbitrairement un grand nombre d'élus du Hamas et renforcé l'Arpatheid
[5] contre les Palestiniens. Comme Moshé Dayan le disait déjà en 1955, Israël doit provoquer les Arabes pour conquérir in fine plus de terres...

Les criminels de guerre, Ehoud Barak, Ehoud Olmert, Matan Vilnai et consorts, n'attendent que cela pour, comme ils disent, faire subir une Shoah aux Palestiniens.

Que les Israéliens, dont le programme ne concerne que les seuls Juifs, se comportent ainsi, ne nous étonne plus ! Mais quid des Tony Blair, Nicolas Sarkozy, et autres Angela Merkel ? Nous cacheraient-ils quelque chose ? Certes, L'Union Européenne a condamné la "réaction disproportionnée" d'Israël aux provocations palestiniennes, en compagnie de l'artefact onusien Ban Ki Moon (en ommettant de rappeler que ce sont les Israéliens qui ont, comme toujours, provoqué la situation).

Pétitions

104 députés de l'Assemblée Nationale française et 33 Sénateurs ont signé une pétition réclamant la libération du soldat israélien enlevé par le Hamas, Gilad Shalit. Pas un de ces grands penseurs ou moralisateurs n'a jugé que s'engager dans une armée étrangère constituait un acte de reniement de la nationalité française, à l'instar d'Arnaud Klarsfeld (le copain de Sarko) qui a effectué son service militaire dans les contingents de Tsahal. Guilad Shalit savait ce qu'il faisait et il était en poste à la frontière gazéenne.

Mais une autre pétition est en cours pour demander à Ban Ki Moon d'intervenir et de faire cesser les massacres perpétrés par Israël. Le lien est
ICI 

Jean-François Goulon

Notes :

[1] Citons entre autres (dans le désordre) : Bruno Tertrais, André Glucksmann, Alain Finkelkraut, Marc Weizmann, Pierre Lellouche, Sylvain Attal (France24), Alain Madelin, Pascal Bruckner, Catherine Nivez (Europe1), Laurence Haïm (i/télé), Natacha Quester-Séméon (mémoire vive), Stéphane Amar (BFM TV), etc. (ceux que je n'ai pas cités se reconnaîtront)

[2] Lire :
-
La Catastrophe Palestinienne, Hier et Aujourd'hui, par Sandy Tolan, TomDispatch.com
-
Qui donc a peur du lobby israélien ?, par Ray McGovern
-
Apporter la Mort et la Destruction aux Musulmans, par Paul Craig Roberts
-
Comment Israël manigance le Clash des Civilisations, par Jonathan Cook
-
Le Roi George, par Youri Avneri
-
Les Victimes de Rupert Murdoch, par Richard Neville
-
La connivence de l'Europe avec le lent génocide israélien, par Omar Barghouti
-
Les Palestiniens Doivent Payer le Prix de leur Choix, par Kathleen Christison

[3] - Perdus dans la traduction, par Jonathan Steele
-
DISCOURS DE MAHMOUD AHMADI-NEJAD, 61ème assemblée générale des Nations-Unies

[4] - Parlez au Hamas !, interview de Oussama Hamdan par Alastair Crooke
-
Le Hamas ramasse les armes dans le Nord de la Bande de Gaza, par Arnon Regular
-
Khaled Meshal : L'Occident ne nous comprend pas
- Nous ne vendrons pas notre peuple ou nos principes contre l'aide étrangère, par Khaled Meshal

[5] - La politique d'Apartheid d'Israël est pire que celle de l'Afrique du Sud, par Jimmy Carter
-
Le consensus juif qui émerge en Israël : L'Apartheid, par Jonathan Cook


Sources
Questions Critiques

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