Des soldats agressent et arrêtent un employé de B’Tselem à Hébron

B’Tselem, communiqué de presse, 20 janvier 2008

www.btselem.org/hebrew/press_releases/20080120.asp

Un enquêteur de terrain de B’Tselem, Issa Amro, a été agressé et arrêté hier par des soldats, dans la ville d’Hébron. Amro a été arrêté alors qu’il filmait les violences de colons dans le quartier palestinien de Wadi Hsein, à l’est d’Hébron.

Hier (samedi 19 janvier), dans la soirée, un groupe de colons a commencé à lancer des pierres en direction d’une maison palestinienne d’Hébron, et à tenter d’y pénétrer. Des forces de la police et de l’armée israéliennes étaient présentes en grand nombre sur place, mais les soldats ne sont pas intervenus pour protéger les habitants palestiniens et éloigner les colons. Deux enquêteurs de B’Tselem se tenaient de l’autre côté de la rue, avec un certain nombre d’habitants palestiniens et de militants internationaux, et filmaient la scène. Le commandant du bataillon Samson, en place à Hébron, un officier ayant le grade de lieutenant colonel, a exigé d’Amro qu’il arrête de filmer. Un groupe de femmes colons s’est alors assemblé autour des enquêteurs de B’Tselem et deux d’entre ces femmes ont tenté de prendre la caméra des mains d’Amro. Un certain nombre de soldats se sont joint à cet assaut, ont frappé Amro et l’ont arrêté. Ils l’ont ensuite mené à une jeep et l’ont une nouvelle fois frappé. Plus tard, B’Tselem a appris qu’Amro avait été arrêté, soupçonné d’avoir agressé les soldats.

B’Tselem déclare posséder plusieurs cassettes montrant le cours des événements et prouvant que c’est Amro qui a été assailli par les soldats. Une fois achevée l’audition du témoignage d’Amro par sa chargée de pouvoir, B’Tselem portera plainte à la police pour agression et arrestation arbitraire d’un employé de l’organisation.

B’Tselem note que, ces derniers temps, les cas se multiplient où des soldats agressent des travailleurs de l’organisation occupés à filmer les violences des colons à Hébron, au prétexte que le fait même de filmer constitue une provocation. Les représentants de l’Etat d’Israël ne cessent, il est vrai, d’insister, en toutes occasions, sur l’importance de l’activité des organisations des droits de l’homme. Cependant, pour tout ce qui touche à l’attitude des membres des forces de sécurité présents à Hébron, il semble bien que ces paroles ne soient que de pure forme et ne servent qu’à masquer une politique de harcèlement systématique à l’égard des militants des droits de l’homme.

(Traduction de l'hébreu : Michel Ghys)