FREE PALESTINE
21 décembre 2007

La perversité des nouvelles méthodes israéliennes pour laisser mourir les malades palestiniens en attente de soins urgents

La perversité des nouvelles méthodes israéliennes pour laisser mourir les malades palestiniens en attente de soins urgents

PHR-Israël (Medecins pour les Droits de l'homme - Israël) dénonce la violation par Israël des droits des malades Palestiniens à bénéficier de soins et révèle les nouvelles méthodes perverses utilisées par le gouvernement israélien et les services secrets (Shabak) pour prolonger le calvaire des malades en situation d'urgence.

Communiqué de Physicians For Human Rights du 19 dec. 07

Les politiques israéliennes au point de passage d’Eretz : le jeu du chat et de la souris bureaucratique

1. Nous traitons actuellement dix-huit nouveaux cas médicaux urgents dans nos locaux (voit liste à la fin du texte anglais). La majorité d’entre eux est restée en souffrance pendant des semaines sans recevoir une quelconque réponse, négative ou positive, de la part des autorités israéliennes. Dès lors que l’on ne peut faire appel qu’après un refus officiel, le sens de cette tactique est d’interdire la possibilité même de faire appel.

2. De nombreux patients (combien, nul ne le sait) n’ont pas accès aux soins, en raison de retards dans la délivrance des permis, du manque de transparence dans ce processus, des refus pour raisons de sécurité et d’interrogatoires à la dernière minute. Le Ministère de la Santé palestinien juge que les dossiers de plus de 800 patients sont toujours en souffrance.

3. Le nombre des décès liés aux transports est en augmentation. Dans la seule journée du 9 décembre, selon les données du Ministère de la Santé palestinien, trois patients sont décédés du fait de refus d’accès aux soins.

4. L’usage de la force ou du chantage sur des patients par le Shabak (services secrets de l’intérieur en Israel, ndt) continue : Les interrogatoires sur des patients sont de plus en plus fréquents et réguliers, et on demande aux patients de donner des informations sur les autres avant d’avoir accès aux soins.

5. Le passage vers l’Egypte a été ouvert mais c’est insufisant .

Les obstacles bureaucratiques

Au cours des dernières semaines, les autorités israéliennes ont modifié leur politique concernant les permis de sortie pour les patients de Gaza : au lieu de délivrer un permis, ou de le refuser pour "raisons de sécurité", les réponses sont retardées pendant des semaines et restent "en attente."

Dès lors que l’on ne peut faire appel qu’après un refus officiel, le sens de cette tactique est d’interdire la possibilité même de faire appel.

Selon les données du Ministère de la Santé palestinien, à la fin octobre plus de 200 dossiers étaient "en cours", et plus de 300 à la fin novembre. Le ministère de la santé palestinien estime à plus de de 800 le nombre de patients dont le dossier est "en cours".

PHR-Israël pense que cette politique est une réponse à la récente répercusssion médiatique et juridique de sérieux cas de patients en danger de mort, à qui l’accès aux soins a été refusé, tout comme le sont les tentatives récentes des autorités israéliennes de refuser l’accès aux noms de ces patients aux organisations de droits de l’homme. Plutôt que de changer de politique, l’armée essaie de la cacher en empêchant l’accès à l’information.

La politique de la Shabak (Service de "renseignement" israélien)

Depuis fin novembre, les permis "sous réserve d’interrogatoire" se multiplient. C’est à dire que les patients doivent subir un interrogatoire avant de recevoir une réponse à leur demande. Ces interrogatoires ont souvent lieu autour de la date de l’intervention médicale (ou même après), ce qui perturbe les soins et oblige à modifier sans cesse les rendez-vous.

Bien souvent, avant l’interrogatoire, les patients attendent pendant des heures au point de passage, et sont parfois refoulés sans interrogatoire et obligés de reprendre rendez-vous avec le shabak.

Pendant l’interrogatoire on leur demande de donner des informations, non seulement sur eux-mêmes mais aussi sur les membres de leur famille, voisins et simple connaissances. Certains sont invités à devenir informateurs réguliers. Depuis l’intervention au tribunal de PHR-Israel, les menaces de refus de soins en cas de désobéissance sont plus voilées. Toutefois, la désobéissance conduit invariablement à une réponse négative et au refus de l’autorisation de sortie.

Après l’interrogatoire les patients sont censés rentrer chez eux et attendre une réponse. Depuis décembre, les patients doivent déposer de nouvelles demandes après l’interrogatoire, et reprendre du début tout ce processus, ce qui conduit souvent a de multiples interrogatoires.

Passage vers l’Egypte

En décembre, après plusieurs ordonnances de la Cour Suprême, un accord a été conclu avec les Égyptiens permettant à certains patients de passer par les passages d’Eretz et Nitsana. Toutefois, ces patients n’en ont été informés que le jour-même, le 3 décembre 2007, de sorte qu’ils n’ont eu le temps ni de reprendre rendez-vous dans les hôpitaux égyptiens, ni de demander un passeport, ni de trouver de l’argent pour le voyage. Le passage a été refermé le lendemain après-midi. Il a été rouvert le 11-12 décembre, sans avis préalable, et cette fois, des dizaines de patients arrivés là ont été refoulés à la dernière minute. Les Israéliens affirment que ce sont les égyptiens qui leur ont refusé l’entrée, mais selon les patients, des soldats israéliens leur ont dit que le passage leur était refusé par la Shabak. Les autorités israéliennes disent que le passage sera rouvert prochainement, mais ne peuvent pas dire quand, ni pour combien de temps.

PHR-Israël reprend les poursuites judiciaires :

- Demandant des permis de sortie pour ces 18 nouveaux dossiers.

- Demandant aux autorités israéliennes un arrêt de cette nouvelle politique du silence.

- Demandant le droit de faire appel et la transparence dans les processus bureaucratiques : les patients ont le droit d’avoir des réponses motivées et dans un délai raisonnable, et les données sur le nombre de patients à qui on refuse l’accès doivent être disponibles.

- Demandant que la Shabak mette fin à son habitude d’utiliser les patients et aux intimidations pour la collecte du renseignement .

- Réitérant sa demande d’un réglement garantissant l’accès des patients aux soins en dehors de la bande de Gaza.

En outre, PHR-Israël maintient sa précédente assignation, dans laquelle nous contestons la pratique des refus délibérés de soins par la Shabak comme une forme de contrainte contre les patients, pour les obliger à devenir des informateurs. Une troisième audience à propos de cette requête est en instance.

PHR-Israël réitère ses exigences minimales

- Que l’État d’Israël garantisse, pour tous les patients ayant besoin de soins indisponibles dans la bande de Gaza, l’accès à des centres hospitaliers en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie ou dans d’autres pays, et ce de manière systématique.

- Que la Shabak mette immédiatement fin à l’usage de la contrainte sur les malades au point de passage. Selon, entre autres, la British Medical Association, cela peut constituer ce qui est défini par la Convention des Nations-Unies contre la torture un traitement cruel, inhumain et dégradant.

Pour de plus ample informations contactez Miri Weingarten au +972-3-6873718 ext 115, +972-546995199, miri@phr.org.il , ou libby@benor.co.il, +972-542457682.

(Traduit par G.C. pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine

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