FREE PALESTINE
24 octobre 2007

Abbas reconnaît la légitimité du Hamas

Abbas reconnaît la légitimité du Hamas

Les mots gardent un pouvoir extraordinaire. En dépit de tout, envers et contre tous, ils peuvent détruire, anéantir, tuer, même, mais ils peuvent aussi réconcilier : Ces récents mots d'Abbas qualifiant le Hamas de "partie intégrante" du seul et même corps qu'est la Palestine, de "force vive", qu'il ne faut à aucun prix commettre la fatale erreur d'isoler, ont sonné doucement aux oreilles de tous ceux qui ont assisté, ces derniers mois, avec horreur, à l'érosion des bases de l'unité palestinienne. Ceux-ci ne pourraient que se réjouir de ce salutaire début de retour à la raison.

Pourtant, il faudra beaucoup plus que des phrases, aussi belles et mélodieuses fussent-elles, pour convaincre ces derniers des velléités de réconciliation du Chef du Fatah. Rarement, en effet, on aura vu un dirigeant politique savourer, avec autant de délice, sa capacité à distiller le fiel, à détruire, à morceler le contrat politique, le lien socio-communautaire, parfois, même familial entre les fils d'un même peuple. A quelques semaines d'une Conférence de paix, sur laquelle, les Américains ont tout misé, pour arracher aux Arabes une légalité et une reconnaissance qu'ils ont refusée jusqu'ici à accorder à Israël, il est grand temps de recoller les morceaux et de refaire des liens, de tenter d'effacer divisions et désunions, d'autant plus que rien ne dit que cette conférence, avec son air de déjà vue, soit autre chose qu'une grotesque parodie où on rirait, à gorge déployée, des Palestiniens et de leurs droits, si outrageusement immolés sur l'autel des jeux suprarégionaux.

Ces jeux là veulent que le "Grand Moyen-Orient" voie, à tout prix, le jour, et qu'un Président américain, même en fin de mandat, fasse tout pour le bâtir, sur la ruine de la cause palestinienne. Abbas a affirmé que cette conférence allait être couronnée de succès. Pourtant, il faut être bien naïf, pour croire un seul instant dans les chances de réussite d'un dialogue de paix, qui n'a ni cadre, ni objectif, un dialogue que tout destine à n'être qu'une foire d'empoigne, une énième du genre, où les Palestiniens sont appelés à jeter du lest et les Israéliens, à tenir la dragée haute.


Mercredi 24 Octobre 2007

IRIB

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