FREE PALESTINE
10 septembre 2007

Démantèlement d’un réseau néonazi en Israël

Démantèlement d’un réseau néonazi en Israël

DUMONT, SERGE

Les Israéliens étaient sous le choc dimanche après l'annonce par la police du démantèlement d'un petit groupe de néo-nazis dans l'Etat hébreu, accusé d'une série de violentes agressions racistes.

TEL-AVIV

DE NOTRE CORRESPONDANT

Mort à la race maudite. » C’est sous ce slogan que se réunissaient clandestinement, à Petha Tikva (une ville de la grande banlieue de Tel-Aviv), les huit membres du premier groupe néo-nazi démantelé par la police israélienne. Composé de jeunes gens âgés de 16 à 21 ans, dont un soldat de Tsahal, ce mouvement s’était spécialisé dans l’attaque de juifs religieux, portant la barbe et la kippa, ainsi que d’homosexuels et de SDF. L’une de leurs victimes a d’ailleurs perdu la vie après avoir été frappée avec des barres de fer et des tessons de bouteille.

Pour l’heure, tous les membres de ce groupe protestent de leur innocence. Ils affirment qu’ils « voulaient s’amuser » et que les séquences filmées de leurs attaques diffusées sur internet étaient « destinées à épater les copains ». Mais les enquêteurs du Shabak (la Sûreté générale israélienne) et de la police ne croient pas à ces explications puisque certains des suspects ont avoué la tentative d’incendie de la grande synagogue de Petah-Tikva en mai 2005. En outre, des explosifs volés à l’armée devaient être utilisés pour commettre un attentat contre Yad Vashem, l’institut de Jérusalem perpétuant la mémoire des victimes de la Shoah. De l’aveu d’un inculpé, l’opération était prévue le jour de l’anniversaire de la naissance de Hitler.

Même des soldats de Tsahal

Les membres de la structure démantelée sont originaires des ex-républiques soviétiques. Leurs parents ont émigré lorsque les portes de l’ex-URSS se sont ouvertes au début des années 1990. Mais la relation de ces nouveaux Israéliens avec le judaïsme est ténue et ils ne se sont pas intégrés dans une société qui n’est manifestement pas faite pour eux.

Quoi qu’il en soit, les « huit de Petah Tikvah » ne sont pas les seuls ex-Russes pratiquant le culte de la race aryenne en Israël. « Depuis cinq ans, on compte environ 500 attaques antisémites par an en Israël », affirme Zalman Glichevsky, le président de l’organisation « Dmir » proposant une aide morale et matérielle aux émigrants russes.

Au début de l’intifada, les services de sécurité étaient incrédules. Ils attribuaient les profanations de tombes juives, les désacralisations de synagogue et les agressions de rabbins à des Arabes israéliens désireux de s’identifier au soulèvement de la population des territoires. Mais ils ont rapidement compris qu’ils se trompaient puisque leurs investigations ont débouché sur l’arrestation de skinheads d’origine russe. Deux de ces derniers étaient d’ailleurs des soldats de Tsahal servant en Cisjordanie.

En 2003, la police a aussi fermé le site internet « Union aryenne d’Israël », un lieu de rencontre virtuel des néonazis locaux. Mais ceux-ci ont vite trouvé d’autres moyens de se contacter. La situation a en tout cas été jugée assez sérieuse pour que la Knesset crée une commission présidée par la députée travailliste Colette Avital. Sans résultat concret jusqu’ici.

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