FREE PALESTINE
10 juillet 2007

Petit manuel à l'usage des journalistes voulant réussir dans les médias

Petit manuel à l'usage des journalistes voulant réussir dans les médias
Mazin Qumsiyeh    03/04/2001
source : Point d'information Palestine


Petit manuel à l'usage des journalistes voulant réussir dans les médias par Mazin Qumsiyeh

[traduit de l'anglais par Giorgio Basile]

Voici un ensemble de recommandations pratiques à l'intention de toute personne écrivant sur la question du Proche Orient dans la grande presse. Les journalistes qui souhaitent être publiés ont tout intérêt à les suivre.

Les définitions

- Victime de tirs croisés : désigne un civil palestinien tué.

- Assassinat : ne s'emploie que lorsque des civils israéliens sont tués.

- Représailles : employé quand l'armée israélienne ou des colons tuent des Palestiniens.

- Escalade (synonyme : provocation) : tout acte de violence ou de résistance qui est le fait d'un Palestinien.

- Brutal, lâche, abominable : adjectifs décrivant les attaques dont sont victimes des Israéliens.

- Légitime défense : tout acte de violence commis par les Israéliens.

- Terrorisme : tout acte de violence commis par les Palestiniens.

- Terroriste : une personne qui combat l'occupation israélienne.

- Victime : un juif israélien.

- Agresseur : tout Palestinien engagé dans une forme de résistance, qu'elle soit violente ou non (voir aussi : terroriste).

- Cibles : immeubles palestiniens, maisons, bureaux - ce que les militaires israéliens désignent comme des cibles militaires.

- Attaque/Attaque à la bombe/Meurtre : Actes commis par des Palestiniens sur des Israéliens.

- Mesures (exemple : mesures économiques, mesures de sécurité) : Tout acte commis par les Israéliens (bouclages, sanctions collectives, bombarder des quartiers résidentiels, affamer une population, etc...)

- Affrontements : un terme difficile à cerner, mais qui est employé en général quand des Palestiniens sont tués.

- Sécurité : tout ce que le gouvernement israélien choisit de faire. Ce terme couvre notamment: les confiscations de terres, les assassinats extra-judiciaires, les démolitions de maison, les destructions de cultures, l'arrachage d'arbres, les bouclages, etc. Le terme «sécurité» ne s'emploie qu'associé aux mots «Israël» ou «israélien»; en aucun cas il ne doit être associé au mot «palestinien».

- Assiéger : autre mot ne pouvant s'appliquer qu'aux Israéliens, comme dans «Les Palestiniens ont assiégé les Israéliens.» Le sens exact à donner à ce verbe est fonction des circonstances, que le gouvernement isréalien définit. Ne pas jamais employer ce mot pour désigner des villes ou des villages palestiniens.

- Civils : s'ils sont tués, des colons armés doivent être qualifiés de civils. Éviter d'utiliser ce mot pour désigner des Palestiniens.

- Alentours : quartiers habités par des colons israéliens, spécialement lorsqu'ils sont pris pour cible par un tireur palestinien.

- Positions : toute ville ou village palestinien, spécialement lorsqu'ils sont soumis à des bombardements par hélicoptères, ou à des tirs de mitrailleuses.

Les règles

- Forme passive : à employer lorsqu'un acte violent a été commis par des Israéliens (ex.: «Deux Palestiniens ont été tués, dont un garçon de 9 ans»).

- Forme active : à employer lorsqu'un acte est commis par des Palestiniens (exemple : «Des Palestiniens tuent un enfant juif -le nommer-», «Des Palestiniens tuent un enseignant -le nommer-»).

- Noms propres : doivent être mentionnés lorsque les victimes sont juives. Éviter de citer les noms des victimes palestiniennes, utiliser de préférence des nombres (et rappelez-vous d'utiliser la voix passive pour atténuer le discours; par exemple : «Deux Palestiniens ont été tués au cours d'affrontements»).

- Quand c'est un Israélien qui est tué : il est important de mentionner sa profession, d'où il venait, où il se rendait, s'il s'agit d'un juif pratiquant, il s'agit ou non d'un immigré russe ou américain. Si la victime est un enfant, indiquer le nom de l'école qu'il fréquentait, et évoquer les sentiments de ses amis. En règle générale, toute personne qui connaissait la victime devrait faire état de son humanité. Il est également recommandé d'inclure des photographies prises sur le lieu du drame - le corps recouvert, des fragments de chair, un filet de sang, etc.

- Quand c'est un Palestinien qui est tué : il faut à tout prix éviter de le personnifier.
Point d'information Palestine

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