FREE PALESTINE
7 mai 2007

La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbass,et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Mechaal, au Caire,

Al-Ahram Hebdo  Semaine du 2 à 8 Mai 2007, numéro 660

Palestine. La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbass,

et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Mechaal, samedi, au Caire,

semble être une tentative de trouver un terrain d’entente entre les deux

factions du gouvernement d’union nationale.

Une rencontre d’apaisement

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2007/5/2/marab2.htm

La rencontre de samedi dernier au Caire entre le président palestinien,

Mahmoud Abbass, et le dirigeant du Hamas, Khaled Mechaal, était la

première du genre entre les deux leaders depuis la formation d’un

gouvernement d’union nationale, le 17 mars dernier. Lors de leur

entretien, qui portait essentiellement sur les moyens de stabiliser la

trêve et d’obtenir la levée du blocus financier contre les Palestiniens,

les deux dirigeants ont également discuté de l’accord de partenariat

conclu entre les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas à La

Mecque, de la réforme de l’Organisation de libération palestinienne et

surtout de l’accord d’échange de prisonniers avec Israël. A l’issue de

leur rencontre, MM. Abbass et Mechaal ont réitéré leur engagement sur

l’accord de La Mecque, affirmant qu’ils feraient de leur mieux pour

stabiliser la trêve et travailler avec les pays arabes et islamiques

afin d’obtenir la levée des sanctions imposées par l’Occident sur

l’ancien gouvernement dirigé par le Hamas suite au refus de ce dernier

de reconnaître l’Etat hébreu. « Même si cette rencontre n’aura pas de

progrès tangibles sur le terrain, elle revêt une importance particulière

car, tout en étant la première depuis la mise en place du gouvernement

d’union nationale en mars, elle intervient à un moment difficile alors

que les tensions israélo-palestiniennes vont gravement crescendo sur le

terrain », explique le Dr Emad Gad, expert politique et rédacteur en

chef de la revue Mokhtarat Israïliya.

Quatre jours auparavant, en effet, la branche armée du Hamas a annoncé

la fin de la trêve, en place depuis novembre 2006, après avoir tiré des

dizaines de roquettes sur le sud d’Israël. Ces attaques, selon le

groupe, étaient une riposte à la mort de 9 Palestiniens tués par l’armée

en Cisjordanie et à Gaza. Cette vague de tirs palestiniens sur Israël

est la première du genre depuis l’entrée en fonction du nouveau

gouvernement palestinien. Dans une tentative de minimiser les attaques

du Hamas, M. Abbass a déploré la « violation » de la fragile trêve par

Israël et « également du côté palestinien », ce qui a provoqué, selon

lui, l’escalade. Privilégiant l’accalmie, Abbass a aussi déclaré : « Un

retour au calme complet à Gaza puis en Cisjordanie est le seul moyen

d’arrêter les agressions israéliennes ».

Pour sa part, M. Mechaal a mis en garde contre la poursuite du blocus

financier imposé au gouvernement d’union, estimant que la « situation

dans les territoires palestiniens est prête à exploser ». « Le peuple

palestinien ne patientera pas face à cette pression et dispose de

plusieurs options auxquelles il pourrait avoir recours », a-t-il dit

sans préciser lesquelles. Il a aussi réaffirmé le droit du peuple

palestinien de se défendre face aux agressions israéliennes. « Malgré

cette divergence de points de vue entre Abbass et Mechaal, leur dialogue

est indispensable au règlement de la crise car en fin de compte, Abbass

ne peut rien faire seul. Les clés d’une solution sont effectivement dans

les mains de Mechaal car c’est lui qui oriente la crise à sa guise ;

c’est lui qui décide de l’affaire de l’otage israélien, c’est lui qui

organise les raids contre Israël ... », analyse le Dr Emad Gad.

Mais, un terrain d’entente reste toujours difficile à trouver entre les

deux factions du gouvernement palestinien. « Comment concilier les deux

pôles ? Comment trouver un agenda commun entre deux leaders qui ont

chacun ses propres comptes assez compliqués ? Comment trouver un

compromis entre Mechaal, lié à des régimes durs comme la Syrie, l’Iran

et le Hezbollah, et Abbass, soutenu par l’Occident et les Etats-Unis ?

», se demande le Dr Gad. Toutes ces interrogations enfoncent les

territoires palestiniens dans un gouffre sans fond et renvoient aux

calendes grecques tout règlement rapide à une crise qui ronge le pays .

Maha Al-Cherbini

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