La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbass,et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Mechaal, au Caire,
Al-Ahram Hebdo Semaine du 2 à 8 Mai 2007, numéro 660
Palestine. La rencontre entre le président palestinien, Mahmoud Abbass,
et le dirigeant du Hamas en exil, Khaled Mechaal, samedi, au Caire,
semble être une tentative de trouver un terrain d’entente entre les deux
factions du gouvernement d’union nationale.
Une rencontre d’apaisement
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2007/5/2/marab2.htm
La rencontre de samedi dernier au Caire entre le président palestinien,
Mahmoud Abbass, et le dirigeant du Hamas, Khaled Mechaal, était la
première du genre entre les deux leaders depuis la formation d’un
gouvernement d’union nationale, le 17 mars dernier. Lors de leur
entretien, qui portait essentiellement sur les moyens de stabiliser la
trêve et d’obtenir la levée du blocus financier contre les Palestiniens,
les deux dirigeants ont également discuté de l’accord de partenariat
conclu entre les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas à La
Mecque, de la réforme de l’Organisation de libération palestinienne et
surtout de l’accord d’échange de prisonniers avec Israël. A l’issue de
leur rencontre, MM. Abbass et Mechaal ont réitéré leur engagement sur
l’accord de La Mecque, affirmant qu’ils feraient de leur mieux pour
stabiliser la trêve et travailler avec les pays arabes et islamiques
afin d’obtenir la levée des sanctions imposées par l’Occident sur
l’ancien gouvernement dirigé par le Hamas suite au refus de ce dernier
de reconnaître l’Etat hébreu. « Même si cette rencontre n’aura pas de
progrès tangibles sur le terrain, elle revêt une importance particulière
car, tout en étant la première depuis la mise en place du gouvernement
d’union nationale en mars, elle intervient à un moment difficile alors
que les tensions israélo-palestiniennes vont gravement crescendo sur le
terrain », explique le Dr Emad Gad, expert politique et rédacteur en
chef de la revue Mokhtarat Israïliya.
Quatre jours auparavant, en effet, la branche armée du Hamas a annoncé
la fin de la trêve, en place depuis novembre 2006, après avoir tiré des
dizaines de roquettes sur le sud d’Israël. Ces attaques, selon le
groupe, étaient une riposte à la mort de 9 Palestiniens tués par l’armée
en Cisjordanie et à Gaza. Cette vague de tirs palestiniens sur Israël
est la première du genre depuis l’entrée en fonction du nouveau
gouvernement palestinien. Dans une tentative de minimiser les attaques
du Hamas, M. Abbass a déploré la « violation » de la fragile trêve par
Israël et « également du côté palestinien », ce qui a provoqué, selon
lui, l’escalade. Privilégiant l’accalmie, Abbass a aussi déclaré : « Un
retour au calme complet à Gaza puis en Cisjordanie est le seul moyen
d’arrêter les agressions israéliennes ».
Pour sa part, M. Mechaal a mis en garde contre la poursuite du blocus
financier imposé au gouvernement d’union, estimant que la « situation
dans les territoires palestiniens est prête à exploser ». « Le peuple
palestinien ne patientera pas face à cette pression et dispose de
plusieurs options auxquelles il pourrait avoir recours », a-t-il dit
sans préciser lesquelles. Il a aussi réaffirmé le droit du peuple
palestinien de se défendre face aux agressions israéliennes. « Malgré
cette divergence de points de vue entre Abbass et Mechaal, leur dialogue
est indispensable au règlement de la crise car en fin de compte, Abbass
ne peut rien faire seul. Les clés d’une solution sont effectivement dans
les mains de Mechaal car c’est lui qui oriente la crise à sa guise ;
c’est lui qui décide de l’affaire de l’otage israélien, c’est lui qui
organise les raids contre Israël ... », analyse le Dr Emad Gad.
Mais, un terrain d’entente reste toujours difficile à trouver entre les
deux factions du gouvernement palestinien. « Comment concilier les deux
pôles ? Comment trouver un agenda commun entre deux leaders qui ont
chacun ses propres comptes assez compliqués ? Comment trouver un
compromis entre Mechaal, lié à des régimes durs comme la Syrie, l’Iran
et le Hezbollah, et Abbass, soutenu par l’Occident et les Etats-Unis ?
», se demande le Dr Gad. Toutes ces interrogations enfoncent les
territoires palestiniens dans un gouffre sans fond et renvoient aux
calendes grecques tout règlement rapide à une crise qui ronge le pays .
Maha Al-Cherbini