FREE PALESTINE
10 mars 2007

Un nouveau scandale éclabousse Tsahal

Courrier international - 2 mars 2007

Article Ha'Aretz

ISRAËL - Un nouveau scandale éclabousse Tsahal

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=71322 #      

Le ministère de la Défense est accusé de tenter de faire passer sous silence des maladies graves contractées par des employés de laboratoires chimiques de l'armée, révèle le quotidien israélien Ha'Aretz.

Des employés à la défense exposés à des agents chimiques ont développé des cancers et d'autres maladies mais les autorités refusent de reconnaître l'ampleur de leurs handicaps. Ces employés affirment par ailleurs avoir fait l'objet de manouvres d'intimidation de la part d'agents de la sécurité du ministère de la Défense - le Malmab - depuis le début de leur campagne de demande de compensation. Un ancien employé, aujourd'hui malade, a été dissuadé de raconter son histoire aux médias tandis que l'avocat et le médecin d'un autre patient se sont vus saisir les disques durs de leurs ordinateurs.

Selon le ministère de la Défense, "Yehiel Horev (le chef du Malmab) ne s'est entretenu avec aucune des personnes citées dans cette affaire. Toute tentative d'associer son nom avec cette histoire est calomnieuse et mensongère." Parmi ces personnes se trouve le capitaine Avi Meshulam qui travaillait dans un laboratoire sur la base de Tzrifin où étaient développés et testés des textiles résistant aux agents chimiques et biologiques. Pendant plusieurs années, il a été exposé au gaz moutarde, à des gaz neurotoxiques et à d'autres substances dangereuses. "On prenait le tissu et on l'arrosait de substances comme le gaz moutarde, en petites quantités, juste pour le test, explique-t-il. On essayait de voir en combien de temps le liquide pénétrait le tissu." Il explique aussi que les employés mangeaient dans le laboratoire, aujourd'hui disparu, et que la nourriture était stockée dans le réfrigérateur du laboratoire.

De toute évidence, le ministère était au courant de la dangerosité de ces tests, car le chef du laboratoire avait reçu l'ordre écrit d'arrêter les travaux "jusqu'à l'obtention d'une autorisation de sûreté". Pourtant, Meshulam affirme que les expériences ont encore continué pendant plusieurs années, les employés ne travaillant qu'avec des gants ordinaires en caoutchouc. Les tests avaient lieu dans des compartiments vitrés étanches et les émanations toxiques étaient extraites par des hottes aspirantes. Mais un ancien employé, qui a tenu à garder l'anonymat, affirme que ces hottes "n'étaient pas très efficaces". Cet employé ne se souvient pas avoir jamais effectué le moindre contrôle médical au cours de ses deux années de travail au laboratoire.

Meshulam souligne qu'il sait maintenant que les gaz toxiques étaient réinjectés dans le bâtiment par le système de ventilation. Ses problèmes de santé ont commencé pendant son service et se sont ensuite aggravés. Ses troubles respiratoires se sont transformés en asthme sévère, il a contracté une affection oculaire puis, en 1993, on lui a diagnostiqué un cancer. Le ministère de la Défense a invoqué des raisons de sécurité pour l'empêcher de consulter le médecin de son choix et même de révéler à ses médecins où il travaillait et à quelles substances il avait été exposé. Le ministère a reconnu le lien entre son travail et ses troubles respiratoires et oculaires, mais pas avec son cancer.

Un autre officier a développé des troubles physiques et psychologiques graves, notamment des douleurs chroniques, une paralysie des mains, des pertes de mémoire et des crises de rage, à la suite d'une fuite accidentelle de gaz neurotoxique. Le ministère de la Défense a reconnu les affections physiques mais pas les séquelles psychologiques. L'officier n'a pas eu accès à son dossier médical ni à aucun document sur l'incident. Après avoir lancé une procédure contre le ministère, l'officier s'est vu confisquer des documents par le Malmab, et les disques durs des ordinateurs de son médecin et de son avocat ont été saisis.

Concernant la saisie de ces disques durs, le ministère de la Défense a déclaré : "Il s'agissait d'un cas exceptionnel dans lequel le plaignant et son avocat étaient en possession de documents classifiés prélevés au ministère sans autorisation, en violation de la loi." Il ajoute que les agents ayant opéré la saisie des disques durs avaient un mandat de perquisition signé par un juge.

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